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 e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared)

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Riley Graham
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MessageSujet: e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared)   e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared) EmptySam 3 Aoû - 20:58



One thing you can't hide is when you're crippled inside
JARED&ATHANASIA

perhaps it's impossible to wear an identity without becoming what you pretend to be. ✻✻✻ L’ensemble de Poudlard était mort. Vide. Il ne restait qu’une poignée d’élèves qui n’avaient pas été touchés par la peste. Immunisés, comme elle, d’après les dires de son cousin. Au moins, la vitre les séparant des malades avait pu être retirée mais en dehors des heures de visite, le calme régnait, pesant. Le fait était que les trois quarts des élèves étaient malades et donc regroupés dans un endroit restreint, tandis que le reste des immunisés étaient éparpillés dans le château. La salle de visite de la zone de quarantaine était sans aucun doute l’endroit le plus vivant de Poudlard, surtout lors des week end et c’était dans cette salle que tout le monde se retrouvait au final. C’était bien pour cela qu’Athanasia l’évitait généralement, bien que le château vide lui mine le moral. Elle avait plutôt tendance à vouloir être tranquille et voir tous ceux qui la détestaient dans la même pièce ne l’enchantait pas forcément. Pourtant, elle faisait un effort lorsqu’il s’agissait de rendre visite à Basile, qu’elle ne voyait déjà que trop peu à son goût. L’état de sa cousine s’était dégradé sous ses yeux, sans qu’elle ne puisse rien faire, jusqu’à qu’elle soit coupée d’elle par la vitre qui les avait séparées pendant des mois. Elle sautait donc sur chaque occasion pour la voir aux heures de visite, essayant de garder le ton de la conversation léger, essayant de trouver quoi lui raconter alors qu’il ne se passait strictement rien d’intéressant. Elle venait à presque systématiquement après les cours et n’avait pas fait exception cette fois-ci, après avoir déposé son sac dans le dortoir des Poufsouffle.
Cependant, après une vingtaine de minutes, Basile se releva du canapé où elles s’étaient installées et lui dit doucement qu’elle allait se reposer. Athanasia lui fit un sourire, un peu triste de la voir partir déjà. « Je reste là jusqu’à la fin des visites, si jamais tu reviens, » lui dit-elle, n’ayant rien d’autre à faire en cette veille de week-end. Basile se redirigea vers la zone confinée de la quarantaine et Athanasia se retrouva bientôt seule, n’ayant apporté aucune distraction pour passer le temps. Ennuyée, elle ramassa un exemplaire de la gazette qui trainait sur une table et l’ouvrit à une page au hasard, parcourant les articles d’un œil distrait. Elle relevait le regard de temps en temps vers la porte d’où Basile était sortie mais elle savait qu’il y avait peu de chances qu’elle revienne d’ici le diner. Au bout d’une dizaine de minutes, alors qu’elle relevait les yeux pour la vingt-neuvième fois, elle vit Jared Dawkins en sortir et monta immédiatement le journal devant son visage. « Merde, » souffla-t-elle entre ses dents. La pièce était encore assez vide et elle n’avait aucune envie qu’il vienne lui parler, pour quelconque raison que ce soit, malgré le fait qu’il se soit appliqué à l’ignorer pendant la totalité de l’année scolaire. Sans y réfléchir vraiment, elle changea d’apparence, recouvrant celle qui lui était familière à présent et baissa de nouveau son journal, constatant qu’il était encore là, alors qu'Echo se glissait dans sa poche sous sa forme de caméléon. Depuis leur dernière conversation, elle ne s’était que peu servie de son don, mis à part lorsqu’elle ne le contrôlait pas. Ce n’était pas particulièrement ce qu’il lui avait dit qui l’avait fait changer d’avis mais surtout le fait qu’elle avait déjà conscience que la manière dont elle utilisait son pouvoir était un problème. Cela résultait toujours en cris, au fur et à mesure qu’elle se faisait découvrir et elle n’avait pas été prête à revivre l’expérience. Pourtant, elle avait pris l’habitude de changer d’apparence lorsqu’elle ne voulait pas qu’on lui adresse la parole, sans réellement se rendre compte que c’était devenu une routine. Elle se calquait toujours sur le même modèle, une moldue au visage rond et aux cheveux bruns qu’elle avait croisé plusieurs fois en train de servir des cafés dans une brasserie de Londres, au cours de l’été précédent. Jusqu’à présent, cela avait plutôt bien marché et personne n’était réellement venu lui adresser la parole, puisqu’elle ne ressemblait à aucun élève de Poudlard. Elle ne prenait dans ces moments-là pas même le soin d’enlever sa cravate aux couleurs de sa maison, afin de pouvoir circuler librement dans le château. Se sentant ainsi mieux protégée des attaques que Dawkins aurait pu avoir en tête, elle reprit sa lecture, ne lui prêtant plus attention.

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Riley Graham
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MessageSujet: Re: e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared)   e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared) EmptySam 3 Aoû - 20:58


i survived because the fire inside me burned brighter than the fire around me. i fell down into that dark chasm, but the flame burned on and on. ✻✻✻ Et, finalement, elle n’était plus là. Mon esprit aurait pu me paraître vide. J’aurais pu me sentir vide, moi, la présence d’Arya en moins, ses pensées ne venant plus cohabiter avec les miennes. Elle ne pouvait plus interférer dans les divagations de mon esprit, elle ne pouvait plus intervenir dans mes réflexions les plus profondes. Elle ne pouvait plus faire échos à mes émotions, elle ne pouvait plus me donner son avis sur chaque aspect de mon existence. J’aurais pu me sentir vide dans tous ces détails, sans tout ce qui avait marqué notre relation singulière. Mais cela n’était pas le cas. J’avais enfin l’impression d’être moi-même, enfin l’impression d’être libre, libre d’assumer pleinement l’être que j’étais.
Mais, quelque part, j’avais également l’impression d’être un monstre. Un monstre d’être soulagé. Un monstre d’être heureux, heureux qu’elle ne soit plus là, heureux qu’elle soit enfin partie heureux qu’elle m’ait abandonné dans un écran de fumée. Je voyais toutes les personnes autour de moins affligés par leurs pertes, heureux lorsque leur patronus faisaient leur retour ; et, moi, je priais corps et âme pour qu’elle ne réapparaisse pas à mes côtés. On appelait cette maladie le Grand Fléau, mais, au fond, mon fléau à moi avait été avant même que je ne tombe malade, quand elle était encore à mes côtés.
J’aperçus Basile revenir de la salle des visiteurs, et je lui adressai un bref sourire avant de déposer un baiser sur le haut de son crâne. Je savais qu’elle vivait mal la perte de son patronus et je respectais le deuil dans lequel elle s’était plongée, n’osant pas en parler, me réfrénant dans toutes les paroles qui pouvaient me venir. Il était rare que je prenne sur moi mais, pour elle, j’avais décidé de le faire ; rester silencieux était ma manière de lui montrer que je la soutenais, que j’étais avec elle, et ce même si je ne comprenais pas sa peine. Elle me déclara qu’elle désirait aller se reposer et j’hochai doucement la tête. Je l’observai s’en aller dans son dortoir et, après quelques instants de réflexion, je finis par attraper un livre avant de me diriger vers la porte d’où elle venait.
J’entrai dans la salle des visiteurs et mon regard s’attarda sur les personnes présentes autour de moi ; je savais qu’il restait encore une heure avant la fin des visites et les autres élèves semblaient en profiter autant qu’ils pouvaient. Malades et immunisés, serpentard et gryffondor. J’avais l’impression qu’il n’y avait plus de couleurs, plus de séparations, plus de limite ; un sourire vint flotter sur mes lèvres et je tentai de voir si ma sœur se trouvait parmi les visiteurs. Je ne parvins pas à entrapercevoir sa chevelure. Je poussai un soupir en me dirigeant jusqu’à un canapé occupé par une élève que je ne connaissais pas et, sans réellement réfléchir, je m’installai à ses côtés pour attendre que Shiloh fasse son entrée.
Elle allait venir. Je le savais au fond de moi qu’elle allait venir.
J’ouvris mon livre et mon regard se perdit parmi ses lignes ; les mots dansaient sous mes yeux déconcentrés et, très vite, je me retrouvai à regarder par-dessus l’épaule de la demoiselle à côté de moi pour m’intéresser à sa propre lecture. L’impatience envahit mes gestes et je ne mis qu’une poignée de minutes avant de finalement céder. Avant de finalement ouvrir la bouche. « Le reste du monde semble plus au courant que nous de ce qu’il se passe. » commentai-je en faisant référence à l’article sur le remède que les médicomages tentaient de trouver pour faire réapparaître les patronus. Je n’en avais qu’entendu brièvement parler ; mais, d’une certaine manière, cela ne me surprenait qu’à moitié. Dans la folie de la situation, le personnel était sans doute trop débordé pour nous faire des monologues personnalisés. « Tout comme je pensais connaître tout le monde sans ce château. » repris-je. Cela ne fut qu’après coup que je me rendis compte que mes paroles pouvaient paraître arrogantes. Je me raclai la gorge avant de reprendre. « Enfin, j’ai plutôt une bonne mémoire. » ajoutai-je. « Tu sors d’où ? » Mon ton était plein d’entrain, comme pour l’inciter à me répondre, comme pour lui montrer que cela m’intéressait réellement. J’avais l’impression d’être emprisonné dans ma propre tête avec la quarantaine ; j’avais bien vite fini par tourner en rond dans les dortoirs, me retrouvant piégé par la situation, piégé par tout, piégé par mon propre esprit qui se retrouvait emprisonné dans un espace confiné et loin de tout.
J’avais besoin de connaître de nouvelles choses. Surtout en cet instant où mon esprit m’appartenait enfin.
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MessageSujet: Re: e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared)   e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared) EmptySam 3 Aoû - 20:59



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perhaps it's impossible to wear an identity without becoming what you pretend to be. ✻✻✻ Elle ne se souvenait pas comment cela avait commencé. Elle ne se souvenait plus à quel moment elle avait voulu sortir de sa peau, simplement pour être quelqu’un d’autre, simplement pour ne pas assumer ce qu’être elle-même impliquait. Elle ne se souvenait plus à quel moment les reproches étaient devenus insupportables, à quel moment son propre reflet lui était sorti par les yeux, à quel moment sa voix avait commencée à écorcher ses oreilles. Elle savait pourtant qu’elle avait essayé plusieurs apparences avant de trouver la bonne. Qu’elle avait essayé de prendre quelqu’un du château mais qu’elle avait fini par réaliser que cela posait encore des problèmes. Qu’il valait mieux, au fond, qu’on ne la connaisse pas pour qu’elle puisse être tranquille. A partir du moment où elle avait pris l’apparence d’une moldue, cela avait été le cas. Personne ne l’avait reconnue, personne ne lui avait véritablement adressé la parole et si cela avait été le cas, elle était restée évasive, esquivant rapidement la conversation. A partir de ce moment, elle s’était rendue compte que se fondre dans la masse avait été tout ce dont elle avait eu besoin. Elle avait commencé à passer des journées entières ainsi, pendant les week end, en venant à redouter les jours où elles devaient aller en cours et où elle ne pouvait pas échapper à ce qu’elle était. Un monstre, aux mains tachées de sang, aux mœurs légères, dépourvue de conscience, manipulatrice et hautaine. Après tout, c’était comme cela qu’on avait commencé à la reconnaître et elle savait qu’elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même, pour tout ce qu’elle avait bien pu faire, pour toutes les décisions stupides qu’elle avait bien pu prendre. Cela n’arriverait pas si on ne savait pas qui elle était. Cela n’arriverait pas si on n’avait rien à lui reprocher. Au fond, l’idée de disparaître à jamais, l’idée de se faire passer pour quelqu’un d’autre jusqu’à la fin de ses jours, l’idée de recommencer à zéro, sans handicap, s’était fait de plus en plus présente au cours des derniers mois. Mais elle savait parfaitement que c’était impossible. Que même si elle maîtrisait son pouvoir, changer d’apparence définitivement n’était pas possible. Plus elle passait de temps sous le visage d’une autre, plus son esprit se fatiguait et plus elle devait se concentrer pour ne pas flancher. Qu’elle le veuille ou non, elle était condamnée à être Athanasia Rhodes jusqu’à la fin de ses jours. Son père s’en assurerait et elle n’était pas certaine qu’elle puisse un jour échapper à son emprise.
Prendre l’apparence de cette moldue était devenue une habitude, pourtant, c’était avant tout une solution de secours. Voir Dawkins entrer dans la pièce était par exemple une raison suffisante pour se métamorphoser et elle le fit sans vraiment y réfléchir, reprenant tranquillement sa lecture une fois qu’elle fut certaine de pouvoir être tranquille. Concentrée sur l’article qui détaillait les avancées par rapport à la peste des patronus, elle ne se rendit compte qu’il s’était approché que lorsqu’il s’assit à côté d’elle. Elle retint son souffle, le voyant du coin de l’œil ouvrir un livre et essaya de reprendre sa lecture, sans succès, à présent totalement déconcentrée. Au bout d’un moment, elle eut clairement conscience qu’il lisait par-dessus son épaule mais se retint de dire quoi que ce soit, n’ayant pas particulièrement envie de commencer une conversation. « Le reste du monde semble plus au courant que nous de ce qu’il se passe. » Elle retint un soupir et se tourna vers le gryffondor, lui faisant un sourire en hochant la tête, avant de faire semblant de reprendre sa lecture. Pendant un moment, il ne dit rien et elle eut presque l’impression d’avoir gagné. « Tout comme je pensais connaître tout le monde sans ce château. »  Obstinée, elle continua de fixer son journal, persuadée qu’à présent il parlait seul. « Enfin, j’ai plutôt une bonne mémoire. Tu sors d’où ? » Elle tourna de nouveau son regard vers lui, constatant qu’il la regardait, attendant visiblement une réponse. Nerveusement, elle lui fit un nouveau sourire. « Euh, je ne suis pas malade, » lâcha-t-elle, espérant que cela lui suffirait. Elle pointa un doigt vers l’article. « Désolée si je ne te réponds pas vraiment, je suis en train de lire, » reprit-elle, espérant avoir vraiment l’air désolée. Elle déplia de nouveau le journal, faisant encore une fois semblant d’être concentrée, priant pour qu’il lâche l’affaire.

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MessageSujet: Re: e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared)   e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared) EmptySam 3 Aoû - 20:59


i survived because the fire inside me burned brighter than the fire around me. i fell down into that dark chasm, but the flame burned on and on. ✻✻✻ J’avais l’impression qu’un monde s’offrait à moi, maintenant qu’elle n’était plus là. J’avais l’impression d’être libre de mes gestes, libre de penser comme je le désirais, libre d’être moi-même, tout simplement. J’avais cessé de me réfréner dans ma propre tête. J’avais arrêté d’avoir peur de ses remarques, puisqu’elle n’était plus là pour me les faire, puisqu’elle n’était plus là pour pouvoir me rabaisser. Je m’étais plu dans ma solitude, plu dans cette existence qui me paraissait nouvelle, cette existence qui me paraissait bien plus saine. J’avais l’impression que c’était le véritable cours des choses. Que c’était ainsi que tout était censé se dérouler. J’avais l’impression de retrouver mon existence là où je l’avais laissé.
Après tout, depuis qu’elle était apparue, les évènements s’étaient enchaînés. Les malheurs étaient arrivés. Il y avait eu Belize. Ma séparation avec Solveig. L’accident de train. Le décès de Joshua. J’avais cru ne jamais m’en sortir. J’avais cru que ma tête allait finir par exploser à cause de toutes les pensées qui s’y étaient fracassées. Elle n’avait jamais cessé de me traiter de lâche et de faible. Elle m’avait interdit de ressentir. Elle m’avait interdit d’avoir peur. Elle m’avait interdit d’avoir le cœur brisé. Elle m’avait interdit d’aller de l’avant. Elle m’avait interdit de faire mon deuil. Elle m’avait interdit tant de choses que je m’étais retrouvé piégé dans ma propre tête ; j’avais été incapable d’évoluer avec son influence malsaine. J’avais été incapable de faire un pas en avant. Incapable de m’en sortir.
Alors, oui, j’étais heureux, maintenant qu’elle n’était plus là. Je me sentais plus serein. Je me sentais plus apaisé. Tout me paraissait plus facile, parce que, pour une fois, j’avais le droit d’aller bien, j’avais le droit d’aller mal. J’avais le droit de m’appeler Jared Dawkins. J’avais le droit d’aimer Basile. Et, également, Solveig et Joshua avaient le droit de me manquer. Tout était plus simple de cette façon.
Je n’étais plus un lâche, je n’étais plus un faible, je n’étais plus un cinglé ni même un sentimental. J’étais simplement moi-même. J’avais simplement le droit de vivre comme je le désirais. De ressentir comme je le voulais. L’univers tout entier s’offrait à moi et, pour la première fois depuis deux ans, je n’avais pas peur d’avancer.
Si Arya avait été là, je n’aurais probablement pas adressé la parole à cette élève que je ne connaissais pas. Si Arya avait été là, elle m’aurait traité de pervers psychopathe, avant de faire son possible pour que je me concentre sur autre chose. Elle m’avait rendu la vie impossible, j’en avais conscience. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de croire que j’étais moi-même un monstre pour être heureux de sa disparition. « Euh, je ne suis pas malade, » me répondit-elle finalement. J’hochai la tête comme si cela était une évidence ; après tout, elle ne portait pas la tenue réglementaire pour les personnes confinées dans la zone de quarantaine. J’étais peut-être perdu. J’étais peut-être légèrement déboussolé. J’étais peut-être encore envahi par une foule de pensées. Cependant, j’étais encore suffisamment alerte pour noter des détails pareils.
Et, de la même manière, je me rendis compte qu’elle était nerveuse. Nerveuse depuis que j’étais venu lui adresser la parole. Presque automatiquement, je m’écartai légèrement d’elle pour que la distance entre nos deux corps soit largement raisonnable, afin qu’elle comprenne qu’elle n’avait pas à se sentir oppressée par ma présence. « Désolée si je ne te réponds pas vraiment, je suis en train de lire. » Elle m’adressa une mine désolée avant de reporter son attention sur le journal. Ses yeux fixaient le papier sans bouger ; j’avais suffisamment observé les personnes autour de moi, à la bibliothèque, pour savoir quand est-ce quelqu’un feignait une lecture. Cependant, je ne fis aucun commentaire, préférant penser que le problème venait de moi et non pas d’elle. J’avais du mal à me conformer à la réalité des autres, la plupart du temps ; je me perdais dans les coutumes, dans les convenances, vivant dans un univers parallèle où les règles semblaient ne pas avoir d’importance. « Ce numéro date d’il y a plusieurs jours, déjà, je pense que tu as déjà eu l’occasion de le lire plusieurs fois, » dis-je avec un certain entrain, avant de finalement me reprendre. « Désolé, je pense que je suis mal parti. Bonjour, je m’appelle Jared Dawkins, je suis enchanté de te rencontrer. » Je tendis ma main vers elle avec un grand sourire. Dans le meilleur des cas, elle me prendrait pour un imbécile heureux, et cette étiquette me convenait parfaitement. Dans le pire, pour une personne insistante, pour une personne qu’elle ferait mieux de fuir. J’aurais aimé qu’elle comprenne que je ne voulais pas l’embêter. J’aurais aimé qu’elle sache que cela n’était pas mon intention. Mais j’avais toujours eu du mal avec le monde en général. « En fait, j’attends ma sœur et comme elle a sans doute oublié mon existence, je m’ennuie, » commençai-je. « Puis, comme ça fait un moment que je suis coincé ici avec les mêmes personnes, je commence à virer un peu cinglé. Même si je l’étais sans doute déjà un peu avant. » J’haussai les épaules, un sourire naissant sur mes lèvres. Elle avait un visage qui inspirait la confiance ; et, quelque part, cela m’étonnait qu’elle ne me dise rien, absolument rien. Cela m’étonnait qu’elle ait l’air d’une parfaite inconnue alors que nous avions sans doute passé des années à fouler le sol du même château. « Comment c’est, à l’extérieur de la quarantaine ? » Je continuai de lui sourire avec douceur, comme pour lui prouver que je ne lui voulais aucun mal, comme pour lui faire comprendre que j’étais étrange de nature. Elle m’intriguait. Elle m’intriguait parce que je ne la connaissais pas. Elle m’intriguait parce que, parmi toutes les choses que je savais, je ne lui avais encore jamais attribué aucun souvenir.
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MessageSujet: Re: e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared)   e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared) EmptySam 3 Aoû - 21:00



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perhaps it's impossible to wear an identity without becoming what you pretend to be. ✻✻✻ Il n’avait toujours été qu’une excuse. Une excuse pour elle de se défouler, une excuse pour elle de mal se comporter, une excuse pour elle de s’énerver. Jared Dawkins s’était tout simplement trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Il avait fait l’erreur de lui adresser la parole, alors qu’elle ruminait sans doute des pensées noires contre son paternel ou contre tout autre sujet sensible. Il avait fait cette erreur et elle ne lui avait jamais pardonné. Il avait été son excuse. Il avait été son exutoire. Parce que les choses ne s’étaient jamais bien passées entre eux, elle ne s’était jamais sentie coupable de ce qu’elle pouvait bien lui dire ou faire, elle ne s’était jamais sentie coupable de s’acharner sur lui, même s’il ne lui faisait rien de mal directement. Elle ne s’était jamais sentie coupable, jusqu’à ce qu’elle se lasse. Jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle n’était même plus d’humeur à s’énerver pour rien, qu’elle n’était même plus d’humeur à faire des montagnes de détails juste pour se donner une excuse. Alors même lorsqu’il l’avait insultée, même lorsqu’il l’avait violentée, elle avait serré les dents. Elle avait fait demi-tour. Et elle avait fait ce que toute personne sensée aurait fait. Elle l’avait ignoré, simplement, comme il pouvait bien le faire, ne voyant plus l’utilité de le prendre comme cible, ne voyant plus l’utilité de le faire voir rouge, juste parce que. Elle l’avait ignoré, il l’avait ignorée et sans vraiment se consulter, ils savaient aussi bien l’un que l’autre que cet arrangement leur convenait. Peut-être cela aurait-il dû suffire à ce qu’elle lise tranquillement son journal. Il ne lui aurait certainement pas adressé la parole. Et pourtant, elle avait paniquée, se raccrochant à ce simple prétexte pour sortir de sa peau, pour sortir d’elle-même et passer totalement inaperçue. Elle ne l’aurait pas fait si elle s’était imaginée qu’il pourrait justement lui adresser la parole s’il ne savait pas que c’était elle. Elle ne l’aurait pas fait et elle ne se serait pas retrouvée là, à faire semblant de lire un journal qu’elle connaissait par cœur. « Ce numéro date d’il y a plusieurs jours, déjà, je pense que tu as déjà eu l’occasion de le lire plusieurs fois, » lui dit-il au bout d’un moment et elle se retint de pousser un soupir. Il n’allait probablement pas la lâcher, bien qu’elle ne sache pas pourquoi. A vrai dire, elle n’aurait pas dû s’en étonner, il avait été exactement pareil la première fois qu’ils s’étaient parlés. Lourd. « Désolé, je pense que je suis mal parti. Bonjour, je m’appelle Jared Dawkins, je suis enchanté de te rencontrer. » Il lui tendit la main et elle fut obligée de tourner la tête vers lui. Etirant ses lèvres en un sourire, elle replia son journal et lui tendit la main, sentant la panique monter en elle. Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle s’appelait Athanasia. « Caitlin, » répondit-elle, prenant son deuxième prénom, qui fut le premier à lui venir en tête. Elle relâcha ses doigts mais elle avait conscience à présent qu’il voudrait certainement engager une conversation avec elle. « En fait, j’attends ma sœur et comme elle a sans doute oublié mon existence, je m’ennuie. Puis, comme ça fait un moment que je suis coincé ici avec les mêmes personnes, je commence à virer un peu cinglé. Même si je l’étais sans doute déjà un peu avant. » Elle hocha la tête, feignant l’intérêt. Elle aurait juste à attendre que sa sœur arrive pour s’éclipser et trouver une autre apparence pour être tranquille. Elle était également curieuse, quelque part, de voir Jared Dawkins sous un autre angle, lui adressant un sourire plutôt qu’un désintérêt délibéré. Elle était curieuse de voir si elle s’était peut-être trompée à son sujet, peut-être trop emportée par son désir de le remettre à sa place. Elle n’avait après tout jamais pris la peine de le connaître. Elle avait prit deux secondes avant de le juger, deux secondes avant de décider qu’elle ne l’aimerait pas. Elle réalisait à présent que son attitude de manière générale avait besoin de travail. Elle réalisait que cette attitude, elle se l’était sans doute forgée de l’éducation de son père et même de celle de sa mère. Et au fond, elle leur en voulait de l’avoir rendue ainsi, amère, aigrie. Alors elle sourit à Jared. Alors elle se dit qu’elle ne perdait rien, si ce n’était son temps. Elle n’avait rien d’autre à faire de toutes manières et si les choses tournaient mal, ce n’était pas bien grave. Leur relation était déjà au plus bas de toutes manières, elle ne pourrait pas l’empirer. Elle avait juste à prétendre qu’elle ne le détestait pas déjà, que ce n’était pas à lui qu’elle parlait mais à un étranger, jusqu’à ce qu’il perde son intérêt pour elle. « Comment c’est, à l’extérieur de la quarantaine ? » Elle détourna le regard, faisant mine de réfléchir. Elle ne s’était jamais posée la question de savoir comment c’était en quarantaine. Elle savait juste que sa cousine avait l’air exténuée. Et en reportant son attention sur Jared, elle pu voir les ombres qui se dessinaient sous ses yeux à lui aussi. « C’est calme, c’est… mort, » dit-elle finalement. « C’est carrément déprimant, en fait, » ajouta-t-elle avec un semblant de rire. Elle ne plaisantait pas, pourtant. Le château avait semblait perdre de sa vie lorsque les trois quarts de ses élèves étaient tombés malades. Elle n’était pas étonnée de voir que plusieurs élèves immunisés passaient leur temps libre en salle des visiteurs, tout comme elle. « Et à l’intérieur, c’est comment ? Ils font des expérimentations sur vous pour trouver un remède ? » Un sourire dansait sur ses lèvres à présent et elle se rendit compte que prétendre était peut-être plus simple que ce qu’elle avait imaginé.

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MessageSujet: Re: e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared)   e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared) EmptySam 3 Aoû - 21:01


i survived because the fire inside me burned brighter than the fire around me. i fell down into that dark chasm, but the flame burned on and on. ✻✻✻ J’avais toujours été une personne ouverte, une personne encline à aller vers les autres. J’aimais le contact humain, d’une certaine manière ; j’aimais partager, j’aimais parler avec des individus différents et éloignés de ma propre réalité simplement pour partager des faits, simplement pour apprendre toutes les facettes d’une personnalité même. Je trouvais cela enrichissant, d’une certaine manière, comme s’ils pouvaient me donner leur vision du monde le temps de quelques secondes. Cela me fascinait, oui. Cela me fascinait au point que j’avais toujours été bien incapable de me retenir quand j’avais envie d’aller à la rencontre d’une nouvelle personne. Mais, bien souvent, je n’agissais pas selon les coutumes et les convenances. Mais, bien souvent, j’oubliais qu’il existait une éthique, des règles à suivre, et qu’il n’était pas bien souvent préférable de tout simplement débarquer dans leurs vies sans prévenir. Cela ne semblait pas déranger certaines personnes. D’autres paraissaient même apprécier ma façon de faire et être abordés ainsi. Mais, pour la plupart, je déstabilisais tous leurs principes pour ne les amener qu’à les braquer, à chaque fois un peu plus. Je passais pour une personne marginale, ce qui, au fond, n’était pas complètement faux. Je passais pour une personne insistante, ce qui, au fond, n’était pas complètement  faux non plus. On me traitait de lourd, de vicieux, de gars très loin d’être sain dans sa tête, aux intentions floues et peu fiables. Ils n’avaient peut-être pas tout à fait tort et, à vrai dire, je ne me permettais pas de remettre en question leur jugement sur ma personne. Cependant, le point principal sur lequel ils se basaient était profondément erroné ; je ne faisais pas cela dans l’unique objectif de leur faire peur ou de les agacer.
Je n’avais absolument aucune mauvaise intention quand je venais à leur rencontre, même.
La demoiselle à mes côtés paraissait renfermée, mais les traits de son visage semblaient ouverts et doux. Peut-être était-elle timide, ou même réservée ; j’avais conscience de ne pas être tout à fait sûr de moi mais cela ne m’empêcha pas de me présenter, puis de lui tendre la main. J’aurais dû savoir, pourtant. J’aurais dû savoir qu’il ne fallait pas se fier aux apparences. Pourtant, en cet instant, j’étais à des lieux de me rappeler de ce vieil avertissement et le simple fait qu’elle me serre la main me conforta dans mes idées. Me conforta dans mes idées et m’éloigna encore plus de toutes suspicions à son égard. « Caitlin, » me répondit-elle et j’hochai la tête en entendant son prénom.
Au fond de moi, je notai que je n’avais jamais entendu le prénom Caitlin dans les couloirs, ni même vu sur un quelconque registre. Pourtant, je gardais mes réflexions pour moi avant de lui expliquer ce que je faisais là, à côté d’elle, en train de lui parler, espérant qu’elle se satisfasse mon profond l’ennui pour faire office d’excuses. Elle hocha la tête comme si mes paroles l’intéressaient et cela ne fit que renforcer mon sourire ; elle n’était peut-être pas très bavarde mais, au moins, elle avait la décence de réagir à mes propos pour ne prouver que je n’étais pas tout seul. Pour me prouver que je ne parlais pas dans le vide. Je m’enquis à propos de ce qu’il se passait à l’extérieur de la quarantaine, espérant enfin avoir un avis objectif plutôt qu’entendre une nouvelle fois la vision biaisée de ma petite sœur. « C’est calme, c’est… mort, » me déclara-t-elle, ayant complètement délaissé son journal. Je me demandais si cela était bon signe. Si cela était comme une autorisation pour que je continue de lui parler. Au fond de moi, je me confortais dans l’idée qu’elle ne l’aurait déjà fait savoir de manière plus insistante si elle ne désirait pas de sa présence à mes côtés ; ou alors, elle était réellement effacée pour en arriver à ce genre de choses, mais je doutais de cette explication. Elle ne correspondait pas à la vision que je me faisais peu à peu d’elle. Cette vision presque utopique à cause de mon manque désespéré de compagnie. « C’est carrément déprimant, en fait, » ajouta-t-elle finalement, approuvant sans s’en rendre compte les dires de Shiloh. Je l’observai avec attention. « Et à l’intérieur, c’est comment ? Ils font des expérimentations sur vous pour trouver un remède ? » J’esquissai un sourire avant d’hausser les épaules. Si j’avais encore des doutes dans mon esprit, ils venaient de s’envoler et disparaître en fumée ; elle poursuivait d’elle-même la conversation, me prouvant ainsi que je n’avais pas eu tout à fait tort de lui parler le premier. « De vrais rats de laboratoire, » lâchai-je avec amusement, presque. « Enfin, on est pas mal suivi, mais ils nous cachent quand même pas mal de trucs je suppose. Ils veulent éviter d’affoler tout le monde. » Mon regard se perdit dans le vide pendant quelques instants, alors que je pensais à toutes ces choses qu’ils devaient garder sous silence. J’étais persuadé qu’ils se démenaient pour éviter les émeutes, pour éviter d’avoir un soulèvement parmi les élèves. Depuis le début, ils s’étaient arrangés pour étouffer nos craintes. « Mais c’est calme ici aussi, » repris-je. « Comme si… Comme si tous les élèves présents ici se sont réellement faits arracher un morceau d’âme. La plupart sont… Différents, au delà du fait d’être épuisé et malades. » J’haussai les épaules avec détachement, fronçant les sourcils en songeant aux silences pesants qui caractérisaient tant la zone de quarantaine. Nous étions bien souvent perdus, chacun dans notre coin. Je poussai un profond soupir. Ce n’était pas le genre de choses que je pouvais dire aux autres, à ces personnes aussi malades que moi. Ce n’était pas le genre de choses que je pouvais dire à ma sœur de peur de l’inquiéter. Alors, je lui disais à elle. Je le disais à Caitlin. Parce qu’elle ne me connaissait pas. Parce que je pouvais me permettre d’être honnête en sa présence, d’une certaine manière.
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Riley Graham
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MessageSujet: Re: e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared)   e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared) EmptySam 3 Aoû - 21:02



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perhaps it's impossible to wear an identity without becoming what you pretend to be. ✻✻✻ Il n’y avait jamais vraiment eu de raison pour qu’Athanasia se mette à détester Jared. Il avait simplement fait l’erreur de chercher à en savoir trop sur elle, trop vite, alors qu’ils ne se connaissaient pas. Et quelque part, sa curiosité l’avait dérangée, alors qu’elle n’avait jamais été mieux de son côté, fouinant allégrement dans la vie des personnes qui l’entouraient. Au lieu de lui donner une réponse à sa question sur sa démission de l’équipe de quidditch, elle avait préféré rester sur la défensive, elle avait préféré être désagréable et céder à son irritabilité. Au fond, elle n’avait jamais vraiment su ce que c’était d’agir comme la plupart des êtres humains, avec politesse, même si c’était simplement pour dire qu’elle ne préférait pas en parler. Elle n’avait toujours connu que l’agressivité comme réponse lorsqu’elle n’était pas d’humeur, parce qu’elle n’avait jamais véritablement vu d’intérêt à prétendre qu’elle prenait bien ce qu’on lui disait lorsque ce n’était clairement pas le cas. Alors Jared avait surement fait une erreur, oui mais qui n’aurait certainement pas eu de telles proportions s’il s’était adressé à quelqu’un d’autre. Cela avait dégénéré en guerre froide simplement parce qu’il s’était agit d’Athanasia et qu’elle prenait le moindre prétexte comme étant bon pour s’offrir un peu de divertissement, au dépend des autres. Jared n’avait pas été le seul. Jared n’avait pas été le premier. Son don lui avait toujours apporté une certaine facilité, un certain avantage sur les autres mais surtout, un moyen de se jouer d’autrui sans réellement éprouver de culpabilité. Elle s’était souvent fait passer pour ce qu’elle n’était pas, seulement pour apprendre des secrets qui étaient avoués à mi-voix, seulement pour satisfaire sa curiosité toujours grandissante. Elle n’avait pas eu pour habitude de s’excuser de son attitude. A ses yeux, elle n’avait jamais eu à le faire parce que ce n’était pas de sa faute si elle était née comme cela et ce n’était pas de sa faute si l’on ne parvenait pas à voir clair dans son jeu. Cependant, elle réalisait peu à peu qu’elle avait certainement eu tort de penser qu’il était condamnable de ne pas s’apercevoir qu’il s’agissait d’elle lorsqu’elle prenait tant de visages différents. Elle réalisait qu’elle avait certainement eu tort de tourner son don en arme alors qu’elle avait eu tant d’autres possibilités.
Dans son esprit, il était trop tard cependant pour réparer les dommages qu’elle avait causés. Elle pouvait compter sur les doigts d’une main le nombre de relations qu’elle n’avait pas détruites à cause de son pouvoir et avait perdu le compte de celles qui avaient été ruinées. Elle se fichait d’arranger les choses avec des personnes comme Jared, qui au fond n’avaient jamais eu le temps d’être importantes pour elle. Mais elle avait plus de mal cependant à accepter le fait qu’elle ait perdu à jamais des personnes comme Deshawn, simplement par erreur de jugement, simplement parce qu’elle avait été déraisonnable. Et pourtant, elle se retrouvait à repartir de zéro avec Jared, bien qu’il ne soit pas au courant, plutôt qu’avec celui qui avait un jour été son meilleur ami. Elle se retrouvait à recoller les morceaux avec lui plutôt qu’un autre et cette ironie laissait un goût amer dans sa bouche. Elle se força tout de même à faire des efforts et à admettre qu’elle avait sans doute eu tort. Elle était prête à lui faire la conversation le temps qu’il retrouve sa sœur, afin de découvrir si elle s’était trompée sur son compte ou si au contraire, elle avait bien fait de ne pas lui laisser de chance. Après cela, elle aurait simplement à s’en aller et ils ne se reparleraient probablement jamais. Après cela, ils reprendraient le cours de leur existence, chacun de leur côté. « De vrais rats de laboratoire. Enfin, on est pas mal suivi, mais ils nous cachent quand même pas mal de trucs je suppose. Ils veulent éviter d’affoler tout le monde, » déclara-t-il finalement, répondant à sa question sur la quarantaine. Athanasia ne pouvait qu’imaginer ce que cela ferait d’être enfermée ainsi, sans réellement savoir quand et si elle en ressortirait. Elle ne pouvait pas imaginer perdre ainsi contrôle sur sa propre existence, de même qu’elle ne pouvait pas imaginer perdre son patronus. « Mais c’est calme ici aussi. Comme si… Comme si tous les élèves présents ici se sont réellement faits arracher un morceau d’âme. La plupart sont… Différents, au delà du fait d’être épuisé et malades. » Elle fronça les sourcils, baissant les yeux, sans prendre la peine de répondre immédiatement. Elle n’avait jamais voulu embêter Basile avec ses questions, de peur de l’embêter, puisque sa cousine avait toujours été très attachée à son patronus. Mais elle s’était toujours demandée ce que l’on pouvait bien ressentir en perdant ce morceau d’âme, ce morceau d’âme qui avait accompagné chaque élève de Poudlard pendant deux années. Elle s’était toujours demandée également comment elle avait été épargnée, comment elle était passée entre les mailles du filet, comment son professeur de divination avait bien pu savoir qu’elle ne serait pas touchée. « Ce n’est pas le cas pour toi ? » osa-t-elle demander au bout de quelques secondes, à mi-voix. Elle s’éclaircit la gorge, avant de poursuivre. « Je veux dire, c’est ce qui est en train de se passer. Vous êtes vraiment en train de perdre votre âme. » Elle n’avait jamais eu l’occasion de savoir après tout quel type de relation il entretenait avec son patronus mais elle savait que pour certains, les choses avaient été plus difficiles qu’entre elle et Echo. Son patronus avait toujours fait partie d’elle, d’une certaine manière. Elle n’avait pas eu de mal à l’accepter et avait même été reconnaissante de l’avoir comme soutient, de l’avoir comme ami. Elle savait que lui ne lui tournerait jamais le dos. Elle savait que lui ne serait jamais blessé par ses actions. Elle déglutit, réalisant que sa question était certainement étrange, sachant qu’ils étaient censés être des inconnus. « Désolée, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, je suis juste curieuse. Je n’arrive pas vraiment à imaginer ce que ça ferait de perdre mon patronus. Tu n’es pas obligé de me répondre. » Elle lui fit un sourire, un peu moins forcé, un peu moins froid. Elle avait beau ne l’avoir jamais porté dans son cœur et être convaincue que cela ne changerait jamais, elle ne souhaitait la peste à personne, pas même à ses pires ennemis.

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MessageSujet: Re: e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared)   e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared) EmptySam 3 Aoû - 21:06


i survived because the fire inside me burned brighter than the fire around me. i fell down into that dark chasm, but the flame burned on and on. ✻✻✻ Cela faisait plusieurs jours, maintenant, que je tournais en rond entre les murs de la quarantaine, supportant de moins en moins la solitude, supportant de moins en moins d’être enfermé, supportant de moins en moins la peine des autres. Je voulais la ressentir, au fond. Je voulais les comprendre. Je voulais les soutenir. Je voulais être là pour eux, soulager leur fardeau, rendre cette perte plus facile. Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas parce que je ne les comprenais pas, comme si c’était bien au delà des limites de l’entendement. Mon esprit rejetait le principe même qu’un patronus puisse manquer à son sorcier tant j’avais été marqué par la présence néfaste d’Arya. Je savais que je ne pouvais pas me permettre d’appliquer les mêmes schémas à tous mais je me surprenais à faire des généralités sans même le vouloir. Je l’avais détesté, après tout. Détesté de tout mon être. Détesté de tout mon coeur. Je l’avais haïe avec la puissance de chacune de mes cellules, haïe si fort que je n’avais jamais pensé que cela ne puisse être possible.  Si fort que je m’étais épuisé moi-même.
Pourtant, j’avais beau l’avoir exécré. Elle avait toujours été là. Elle m’avait toujours fait du mal, volontairement, m’insultant et me rabaissant dès qu’elle en avait eu l’occasion. Elle avait toujours été là et elle m’avait doucement rendu fou, me faisant croire que je n’étais pas sain d’esprit, me faisant croire que j’étais sans doute mieux mort que vivant.
Alors, non, elle ne me manquait pas. J’étais mieux sans elle. J’avais l’impression de revivre, d’être de nouveau humain, d’avoir de nouveau de l’importance.
Alors, non, elle ne me manquait pas. Mais son départ me permettait de me rendre compte que si elle avait été un morceau de mon âme, cela signifiait qu’elle avait simplement été le porte-parole de mon subconscient. Le porte-parole de ce que je pensais réellement au fond de moi.
Monstre de foire. Fou à lier. Homme nocif. Gamin abandonné pour le bien même de l’humanité.
Alors, non, elle ne me manquait pas. Mais peut-être était-ce parce qu’elle n’était pas réellement partie.
Je secouai la tête, comme pour émerger de mes propres pensées. Je tournai la tête vers Caitlin pour l’observer froncer les sourcils à mes mots. Cela se voyait, dans son visage, qu’elle désirait en savoir plus. Cela se voyait, dans son visage, que ses questions l’avaient tourmenté depuis un moment mais qu’elle n’avait jamais eu le courage de les dire à voix haute. Le courage ou l’occasion. Le courage ou la possibilité. Je n’en savais rien. J’étais bien loin de connaître cette retenue que les autres semblaient connaître ; je la respectais mais j’avais presque du mal à la cerner. « Ce n’est pas le cas pour toi ? » me demanda-t-elle finalement. J’esquissai un sourire en me rendant compte qu’elle s’était donnée la peine d’étudier mes paroles. D’y attacher de l’importance. Et, quelque part, cela me plaisait. « Je veux dire, c’est ce qui est en train de se passer. Vous êtes vraiment en train de perdre votre âme. » Je demeurai silencieux en entendant ses paroles, prenant du temps pour réfléchir à ses mots.
C’était ce qu’ils nous disaient, après tout. Que les patronus avait été un bout de notre âme. Qu’eux et nous ne faisaient qu’un, même si nous nous trouvions dans deux corps différents. Je savais qu’Arya et moi étaient semblables sur de nombreux points, qu’elle n’avait été que l’expression d’une partie de mon être que j’avais passé toute une vie à ignorer. Cependant, je n’aimais pas l’idée qu’elle soit une partie de mon âme. Une partie de ce qui me rendait fondamentalement vivant. « Désolée, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, je suis juste curieuse. Je n’arrive pas vraiment à imaginer ce que ça ferait de perdre mon patronus. Tu n’es pas obligé de me répondre, » se rattrapa Caitlin et je tournai de nouveau la tête vers elle avec un sourire aux lèvres. J’haussai doucement les épaules.  « Il y a aucun problème, je serais sans doute pareil à ta place, »  lui répondis-je, presque amusé de constater que, si j’avais été dans sa position, j’aurais été légèrement plus direct qu’elle sans éprouver le moindre remord. J’aimais croire que je n’y pouvais rien. Que c’était ma façon d’être. Que j’avais beau prendre sur moi, cela ne changerait rien. C’était sans doute la solution de facilité. Mais, à vrai dire, je l’assumais pleinement. « Et sinon… Non. Ce n’est pas mon cas. Je ne suis pas désemparé par la perte de mon patronus, il ne me manque pas, je n’ai pas l’impression de ne pas être entier. »  Je fronçai les sourcils en entendant mes propres paroles, ne sachant pas vraiment s’il était correct de lui dire ce genre de choses. Il y avait des conventions sociales qui m’échappaient. Des règles d’éthique qui me paraissaient bien futiles et qui pourtant étaient importantes pour les autres. « Je sais que l’on dit qu’il s’agit d’un morceau de notre âme mais j’ai du mal à croire qu’une âme puisse être séparée en deux sans que l’un des deux partis ne soit détérioré… Et j’aime penser que c’était elle, le soucis. Ce n’était pas un morceau de mon âme. C’était un maillon de mon être malade qui n’avait aucune chance de s’en sortir tout seul. »  Je détournai les yeux alors que le silence s’installait de nouveau entre nous. Je regardai le monde dans la salle des visiteurs, observant les élèves malades en compagnie des immunisés, toujours reliés à leur patronus.
Tous reliés à leur patronus.
Tous, sauf Caitlin.
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MessageSujet: Re: e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared)   e - one thing you can't hide is when you're crippled inside. (jared) EmptySam 3 Aoû - 21:10



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perhaps it's impossible to wear an identity without becoming what you pretend to be. ✻✻✻ Etrangement, c’était la première fois qu’Athanasia n’était pas exaspérée à l’idée de parler à Jared Dawkins. Elle avait été coincée, à vrai dire, désirant tout de même rester dans la salle des visiteurs pour attendre sa cousine et incapable de se débarrasser du jeune homme, insistant pour lui faire la conversation. Mais elle savait que ce n’était pas seulement cela qui l’avait poussée à lui répondre et à relancer la conversation. Elle savait qu’il y a quelques mois, elle se serait levée, serait sortie et serait revenue sous une autre apparence, simplement pour être tranquille. Ou elle aurait rendu les armes et aurait repris son véritable visage sous ses yeux, sachant pertinemment qu’elle ne pourrait pas le pousser à la détester d’avantage. Il y avait autre chose. Il y avait une certaine remise en question de sa part. Plus les mois passaient depuis leur dernière rencontre, plus elle se rendait compte à quel point elle n’aimait pas celle qu’elle était devenue. Elle était froide, agressive, manipulatrice. Elle était tout ce que son père avait fait d’elle. Elle était la parfaite héritière, pourtant trop souillée pour aspirer à ce titre. Et si elle ne pouvait pas être considérée comme telle, elle voyait de moins en moins l’intérêt de continuer à se forcer à être ainsi. Elle savait pertinemment qu’elle n’était pas non plus radicalement différente, au fond. Elle restait toutes ces choses que son père avait fait d’elle. Elle restait froide, agressive, manipulatrice, peut-être seulement un peu moins. Et à mesure qu’elle le réalisait, elle se rendait compte qu’elle avait souvent causé du tort à ceux qui l’entouraient pour aucune raison. Jared avait été un exemple parfait de ce à quoi ses caprices pouvaient la mener. Et même si elle doutait qu’ils puissent avoir quoi que ce soit en commun et qu’ils aient pu être amis, elle savait qu’elle l’avait jugé trop rapidement. Elle savait qu’elle ne lui avait laissé aucune chance. Cette conversation ne mènerait sans doute à rien. Elle n’était pas prête à cultiver une amitié ou quelconque relation en mentant de cette manière. Elle ne voulait plus utiliser son don ainsi, désormais, pas si cela voulait dire se mettre la moitié de l'école à dos. Non, cette conversation ne mènerait sans doute à rien, mis à part à voir Jared sous un autre jour. Il était simplement question d’alimenter sa curiosité, de voir comment il pouvait se comporter lorsqu’il ne lui criait pas dessus. Il s’agissait simplement de passer le temps, en espérant que Basile revienne. « Comment tu vas faire si Basile revient et que Jared est toujours là ? » Athanasia ne répondit pas, espérant que cela ne serait pas le cas, sans quoi elle serait sans doute trop faible pour reprendre sa véritable apparence. Elle n’avait pas envie de causer de scène et surtout, elle n’avait pas envie que Basile pense qu’elle ait pu essayer de piéger Jared. « Il y a aucun problème, je serais sans doute pareil à ta place, » répondit finalement le gryffondor. « Et sinon… Non. Ce n’est pas mon cas. Je ne suis pas désemparé par la perte de mon patronus, il ne me manque pas, je n’ai pas l’impression de ne pas être entier. » Elle savait que cela arrivait. Elle savait qu’il y avait des personnes qui n’étaient pas proches de leur patronus et qui n’avait pas été affectées par leur absence. Cependant, elle avait du mal à comprendre comment cela était possible. Elle avait beau ne pas toujours s’entendre avec Echo, il était une part d’elle et vivre sans lui paraissait impensable. Il était devenu une sorte de boussole dans sa vie dont elle ne saurait plus se passer à présent. Cela n’avait pas l’air d’être le cas pour Jared mais elle n’avait jamais pris la peine d’apprendre à le connaître suffisamment pour savoir quel genre de relation il avait eu avec son patronus. Elle était même incapable de se rappeler quelle forme il avait pris. « Je sais que l’on dit qu’il s’agit d’un morceau de notre âme mais j’ai du mal à croire qu’une âme puisse être séparée en deux sans que l’un des deux partis ne soit détérioré… Et j’aime penser que c’était elle, le soucis. Ce n’était pas un morceau de mon âme. C’était un maillon de mon être malade qui n’avait aucune chance de s’en sortir tout seul. » Athanasia hocha la tête, de plus en plus fascinée par les mots qui sortaient de sa bouche. Elle se rendait compte qu’il était sans doute plus intelligent qu’elle ne l’avait pensé. Qu’il avait une vision particulière des choses, du monde, vision qu’elle n’avait pas pris la peine de connaître avant maintenant. Peut-être avait-il raison. Peut-être que les patronus représentait la vraie nature d’une personne pour certains. Peut-être qu’ils représentaient ce qu’il y avait de pire chez un sorcier pour les uns, ce qu’il y avait de meilleur pour les autres. Et elle savait parfaitement qu’Echo ne pouvait que représenter le pire pour elle. Quelqu’un de violent, quelqu’un en colère, quelqu’un qui ne se souciait pas des sentiments des autres. « Tu as de la chance, j’imagine. Je sais que ma cousine ne vit pas très bien la situation, elle. » Les mots étaient hors de sa bouche avant qu’elle n’y réfléchisse et son cœur loupa un battement. Un peu plus et elle prononçait son nom. Un peu plus et elle lui révélait qui elle était. Elle tenta de raisonner, de se dire qu’il n’avait pas moyen de savoir de qui elle parlait et décida de changer de sujet plutôt que d’essayer de se justifier. « J’ai entendu dire que certains patronus étaient différents lorsqu’ils revenaient. Peut-être que ça sera le cas pour toi et que tu auras plus de chance. » Elle laissa un sourire traverser ses lèvres. Désormais, elle était mal à l’aise. Il suffisait qu’elle fasse une gaffe pour qu’il s’énerve à nouveau contre elle. Et elle avait beau ne pas chercher à arranger leur relation, elle préférait ne pas avoir à entendre les paroles blessantes qu’il aurait à lui dire.

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