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 b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared)

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Riley Graham
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MessageSujet: b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared)   b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared) EmptySam 3 Aoû - 20:32



the bitterest taste
JARED&ATHANASIA


there is love in your body but you can't get it out, it gets stuck in your head, won't come out of your mouth, sticks to your tongue and shows on your face that the sweetest of words have the bitterest taste ✻✻✻ Le chaos régnait encore entre les murs du château. Cela faisait cinq jours que l’accident du Poudlard Express avait eu lieu et pourtant, le chaos régnait toujours. La terreur habitait encore chaque membre de l’école, les dégâts étaient encore nettement visibles, dans ces lits vides, sur ces visages, encore marqués, dans ces regards hantés par le souvenir de cette tragédie. Athanasia avait l’impression d’évoluer en étrangère au milieu de ce drame, de ne pas être touchée de la même manière par l’incident. « C’est mignon de ta part d’appeler ça un incident. » La jeune femme poussa un soupir à la remarque de son patronus, alors qu’ils dépassaient une des seules classes servant encore d’infirmerie. Comme à chaque fois que c’était le cas, elle sentit son cœur se serrer et détourna le regard de ces élèves, des plus infortunés, qui ne s’étaient toujours pas remis de l’accident. Elle n’avait pas eu une égratignure, pas même une mèche de travers. Rien. Le dernier wagon avait continué à glisser, bien évidemment, entraîné par le précédent mais elle avait su se protéger de toute blessure. Et à chaque fois qu’elle voyait ces élèves encore dans des lits d’hôpital, à chaque fois qu’elle baissait les yeux vers ses mains, elle se souvenait. Elle était responsable. Elle et une poignée d’autres, pantins de Croupton, obligés d’obéir à des ordres imprécis. Elle en venait à se demander à présent ce qui se serait passé si elle avait refusé, sachant que sa cousine avait changé de wagon. Elle aurait certainement eut le moindre de ses souvenirs à propos des woundeaters effacés, si ce n’était la totalité. Et l’accident aurait tout de même eu lieu. Elle n’avait pas été la seule à pointer sa baguette sur les roues du train. Elle n’avait pas été la seule à murmurer les mots qui scelleraient le destin de tant de vies. Pourtant, la culpabilité se frayait un chemin dans son esprit, s’y logeant pour de bon depuis quelques jours. Elle savait, au moment où elle avait lancé le sort, qu’elle ne souhaitait pas être là. Qu’elle ne souhaitait pas condamner tant de sorciers. Ses intentions avaient toujours été claires depuis le début : assurer la suprématie des sorciers sur les moldus. Préserver la vie des siens au détriment de celle de ces êtres sans pouvoir. Mais elle aurait dû se douter que cet avis n’était pas partagé par beaucoup. Pour la majorité de ce groupe, elle représentait certainement elle-même une honte au nom des sorciers. Qu’elle le veuille ou non, ce n’était pas la suprématie des sorciers que ses pairs voulaient. C’était la suprématie des sang-pur. Et elle ne faisait certainement pas partie de l’équation finale. Elle avait été naïve de croire le contraire. Elle avait été naïve de penser que rejoindre ce groupe lui permettrait de se faire une place dans ce monde qui n’avait jamais voulu d’elle, de prouver qu’au-delà de sa mère moldue, elle demeurait une Lestrange, dans son cœur. Elle avait voulu faire partie de ce monde. Et à présent, elle le regrettait. Si quoi que ce soit était arrivé à sa cousine, elle ne se le serait certainement pas pardonnée. Elle avait essayé de la protéger, pourtant, en la gardant près d’elle. Elle avait voulu croire que tant que Basile était saine et sauve, tant que ses amis l’étaient également, obéissant à Croupton à ses côtés, peu lui importerait du sort du reste du train. A présent, elle savait que c’était faux, que la culpabilité lui pesait tout de même, même si tous ses proches s’en étaient sortis.
Essayant de chasser ce sentiment de malaise qui la gagnait un peu plus chaque minute, Athanasia se dirigea vers les escaliers. Ses cours étant finis, elle était libre d’aller prendre l’air avant de devoir aller diner. Passant les portes du château, elle desserra un peu sa cravate afin de respirer, alors qu’Echo s’envolait de son épaule pour faire des cercles au-dessus de sa tête. De nombreux élèves profitaient des derniers rayons de septembre et c’est en cherchant à s’éloigner de la foule que la blonde se dirigea vers le lac. Il n’y avait que peu d’élèves encore assez courageux pour tremper les pieds dans les eaux du lac noir, alors que toutes sortes de créatures y habitaient et elle pu enfin avoir l’impression de respirer un peu mieux, alors que le nombre d’élèves se réduisaient à chacun de ses pas. De là où elle était, elle pouvait détailler le visage de chaque élève assis au bord du lac. Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver celui de Jared, ses yeux plongés dans un livre. Immédiatement, elle repensa à la dernière fois qu’elle l’avait vu, lâchant la main de Basile, lui promettant une mort certaine et elle pu sentir graduellement la colère la gagner. Il avait préféré sauver cette poufsouffle en premier plutôt que sa cousine et si Athanasia ne l’avait pas rattrapée, elle ne serait certainement plus là. Evidemment, elle pouvait deviner ce qui avait poussé le Gryffondor à sauver celle qui avait été sa petite-amie pendant trois ans plutôt qu’une camarade de classe. Même si elle l’aurait préféré, la blonde n’avait pas pu échapper au spectacle répugnant qu’avait pu constituer leur relation. Elle avait également suivi, sans réellement en avoir quelque chose à faire, leur rupture, un an auparavant. Elle pouvait se douter qu’il tenait encore à elle, qu’une relation de cette importance laissait certainement ses marques. Elle avait pu en faire l’expérience lorsque Deshawn avait rompu avec elle, alors que leur relation avait été beaucoup plus courte. Cependant, il avait également brisé leur amitié de longues années et c’était une chose qu’Athanasia n’avait pas encore totalement accepté, si bien qu’elle pouvait s’imaginer ce que la rupture d’une relation de trois ans pouvait représenter. « Ca n’excuse rien, » fit remarquer Echo en venant se poser de nouveau sur son épaule. Sans qu’elle ne s’en soit totalement rendue compte, elle s’était arrêtée, à plusieurs centaines de mètres du rouge et or. « Il aurait dû rattraper Basile plutôt que cette idiote de poufsouffle. »  Athanasia hocha la tête, encore perdue dans ses pensées. Sa relation avec Dawkins semblait se détériorer à chaque fois qu’ils se voyaient. Elle ne lui avait toujours pas pardonné le conseil bidon qu’il lui avait donné sur le quidditch. Et l’incident avec Basile ne faisait qu’envenimer les sentiments qu’elle pouvait avoir à son égard. Détachant totalement sa cravate de son cou, Athanasia commença à se diriger vers lui, déterminée à lui faire comprendre une bonne fois pour toute qu’elle ne l’appréciait pas. Evidemment, elle souhaitait faire cela en le blessant le plus possible et il lui avait donné une assez bonne idée de ce qui le touchait le plus. Doucement, alors qu’elle rangeait sa cravate verte et argent au fond de sa poche, les traits de la blonde s’adoucirent, ses cheveux s’allongèrent et prirent une teinte plus foncée, tandis qu’Echo rejoignait également le fond de sa poche, sous sa forme de caméléon, ricanant dans son esprit. Son apparence se métamorphosa totalement en l’espace de quelques secondes, si bien qu’une fois arrivée à la hauteur du jeune homme, elle ressemblait en tous points à son ex petite-amie. Elle ne la connaissait que peu, suffisamment cependant pour savoir comment elle se comportait en sa présence depuis qu’ils avaient rompus, suffisamment pour savoir quel genre de personne elle était. Rassemblant toute sa concentration, elle força un sourire gêné sur ses lèvres et s’éclaircit la gorge afin que Jared relève les yeux vers elle.
« Je peux m’asseoir ? »
Elle n’attendit pas sa réponse et s’installa à ses côtés, avant de tourner la tête vers lui. Si elle lui faisait croire en quelque chose qui n’existait pas, pour ensuite briser tout espoir les concernant, cela lui suffirait amplement.
« Je voulais savoir comment tu allais, » commença-t-elle simplement. « Avec l’accident, je veux dire. »
Elle espérait sincèrement qu’ils ne s’étaient pas revus depuis et qu’il ne lui avait pas déjà répondu sur cette question. Bien sûr, il finirait par comprendre qu’il ne parlait pas véritablement à Solveig. Athanasia espérait juste avoir le temps de s’amuser avec ses sentiments avant.

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Dernière édition par Athanasia C. Rhodes le Sam 3 Aoû - 20:42, édité 1 fois
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Riley Graham
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MessageSujet: Re: b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared)   b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared) EmptySam 3 Aoû - 20:32


each of us has his own rhythm of suffering. ✻✻✻ Mes yeux fixaient une ligne que je ne lisais même pas. Cela faisait de très longues minutes que je ne bougeais pas, ne prenant même plus la peine de tourner les pages de mon livre pour continuer à faire semblant ; je laissais mes pensées prendre possession de mon corps, ressassant encore et encore les souvenirs de l’accident. J’avais cru qu’avec le temps, ce passé finirait pas s’embrouiller dans mon esprit. J’avais cru qu’avec le temps, je finirais par oublier, par être tranquille, par ne plus m’en faire. Mais cela ne me passait pas. Cela restait gravé dans mon crâne, encré sur ma peau. Mon esprit avait toujours été un fardeau dans mon existence mais, dans cette situation précise, je ne parvenais même plus à supporter mes pensées qui allaient trop vite. J’avais tout retenu. Tout comme ces dates en histoire de la magie, l’intégralité de l’accident de train s’était installée dans mon corps pour ne plus jamais me laisser. Je poussai un soupir, les sourcils froncés, l’expression figée par une douleur passagère. Je pensai. Je pensai à Joshua, à son enterrement, à ses parents que j’avais connu presque toute ma vie et qui m’avaient serré dans leur bras jusqu’à n’en plus pouvoir. Je pensai à Basile, à sa mémoire défaillante, à sa main qui avait glissé entre mes doigts lorsqu’il y avait eu la secousse de trop et la peur qui s’était déversé dans mes veines. Je pensai à Solveig, à sa chute, la reconnaissance que j’avais ressentie lorsque j’avais su qu’elle avait été saine et sauve et au regard que Joakim avait pu me lancer lorsque je lui avais narré ce qu’il s’était passé pour elle. Je pensai à l’instant où j’avais su que nous étions hors de danger, quand j’avais réussi à la hisser dans le dernier wagon, le bras douloureux, les muscles en feu, le corps courbaturé par tous ces évènements qui avaient défilé à une vitesse que j’avais peiné à suivre. Je pris une profonde inspiration, les battements de mon cœur irréguliers. Je me mordais les lèvres insistance, cherchant à focaliser mon esprit sur autre chose.
Mais je n’y parvenais pas. Comment aurais-je pu y arriver, après tout ? Je ne parvenais même pas à savoir quand est-ce que j’allais réussir à aller de l’avant. Je ne parvenais même pas à savoir si j’aurais le droit de me défaire de ma mémoire un jour. Cela était comme si l’adrénaline qui m’avait permis d’avancer, lors des évènements, avait décidé de déserter mon corps en devenant une souffrance de plus à elle toute seule.
Je tournai dix pages de mon livre en une seule fois. J’avais cherché à retrouver une forme de calme en passant du temps au lac, mais cela ne faisait rien sur l’état de mon esprit ; l’agitation me tiraillait où que je sois, quoi que je fasse. Avec William et Wren, nous ne parvenions même plus à nous retrouver sans songer au destin de Joshua ; nous n’étions plus quatre. Nous n’étions plus ces Gryffondors capables de rire de tout. Et je doutais que nos liens demeurent intacts après sa perte. Nos amitiés avaient été enterrées avec lui et, malgré tous mes efforts, je ne réussissais même plus à rester en leur compagnie sans avoir envie de me lever et de m’en aller. Je faisais le deuil de notre passé. Le deuil de ce que nous avions été. Le deuil d’une partie de ma vie, le deuil d’une partie de mon être. « Je peux m’asseoir ? » Je revins sur Terre, sursautant presque en entendant une voix douce s’adresser à moi. Je levai les yeux sur le visage de Solveig, résolue à me rejoindre sans attendre que je ne lui réponde. Elle s’installa à mes côtés avant de ne me regarder. Je restai incroyablement silencieux, incapable de savoir comment réagir avec elle. « Je voulais savoir comment tu allais. » me dit-elle. « Avec l’accident, je veux dire. » Son sourire était gêné. Son visage avait l’air apaisé, cependant ; je détaillai son col de chemise ouvert, l’absence de cravate autour de son cou, puis ses cheveux qui tombaient par-delà ses épaules. Je notai des changements en silence.
Après tout, l’accident nous avait tous changé. J’étais sans doute le premier à ne plus respecter certains points de mon apparence. Ma gorge se serra, et je me raclai la gorge à mon tour. « J’en sais rien, Solveig. » lui répondis-je avant de prendre une inspiration. « Je… Tout va trop vite dans ma tête, tu sais. Je n’arrive pas à classer les informations, à dissocier les évènements. Je m’y perds et je ne sais pas si je dois ressentir de la peur, de la peine, de la reconnaissance ou les trois en même temps. » Les paroles étaient sans doute allées plus vite que mes pensées ; sur cette Terre, Solveig était la personne qui me comprenait le plus, après tout. Elle était cette personne qui m’avait un jour accepté, qui m’avait un jour compris. Cela n’était peut-être plus le cas mais je ne réussissais pas à garder cela pour moi. Cela n’était peut-être plus le cas mais j’avais besoin de m’exprimer. « Je ne sais pas si tu as vu ça mais… Joshua est décédé. Je suis désolé, je savais que tu l’aimais bien, avant. »  Je me mordis les lèvres avant de refermer mon livre, le posant à côté de moi, joignant mes mains sur mes genoux. J’adressai l’ombre d’un sourire à Solveig avant de regarder le lac sous mes yeux. Elle était là. Je ne savais pas si cela voulait dire qu’elle s’en faisait pour moi ou si elle désirait simplement me remercier pour ce que j’avais fait pour elle. A vrai dire, cela ne m’importait pas réellement. Elle était là et cela était tout ce qui comptait.
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Riley Graham
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MessageSujet: Re: b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared)   b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared) EmptySam 3 Aoû - 20:32



the bitterest taste
JARED&ATHANASIA


there is love in your body but you can't get it out, it gets stuck in your head, won't come out of your mouth, sticks to your tongue and shows on your face that the sweetest of words have the bitterest taste ✻✻✻ Au fond, elle ne savait même plus ce qui motivait ses actions. Désir de vengeance, désir d’oublier qu’elle était responsable, elle n’en était plus certaine. Mais Jared était là et il constituait une cible pour ses jeux uniquement parce qu’elle en avait envie et uniquement parce que leur relation ne pouvait que s’empirer de toutes manières. Il n’était pas le genre de personne avec qui elle désirait être amie. Il n’était pas le genre de personne dont elle souhaitait être proche. Le blesser ne voulait rien dire pour elle si ce n’était atteindre une certaine satisfaction et sentiment de contrôle. Car en cet instant, alors qu’elle s’asseyait à ses côtés, ses traits changés, elle savait qu’elle avait un certain contrôle sur lui. Contrôle de lui faire croire ce qui n’était pas, contrôle et moyen de manipulation. Mais au fond, à part jouer avec ses nerfs, cela n’accomplissait rien. Il la détesterait sans doute plus, elle serait toujours rongée par cette culpabilité qu’elle essayait d’oublier. Ils ne se parleraient probablement plus, car déjà, Athanasia était lassée. Lassée de répéter encore et encore les mêmes scénarios, les mêmes jeux. Trouver un point faible, prendre son apparence, jouer avec les émotions, manipuler. Cela devenait répétitif, au fond. Et à part lorsqu’elle avait besoin de quelque chose de concret, cela ne lui apportait plus rien. C’était devenu une routine, un réflexe, un moyen de défense, de se protéger en blessant les sentiments des autres pour qu’on ne blesse pas les siens. Elle aurait pu passer son chemin, l’ignorer et ne plus lui parler. « Pourquoi est-ce que tu ne l’as pas fait, alors ? » marmonna Echo dans son esprit. Elle déglutit, cherchant la réponse dans le visage de Jared qui l’observait à présent. Pourquoi ne l’avait-elle pas ignoré ? Peut-être parce que cette fois-ci, elle voulait défendre sa cousine. Cette fois-ci, il ne s’agissait plus que d’elle-même. Elle protégeait sa cousine et elle voulait que Jared regrette de ne pas l’avoir fait passer en premier. Peut-être que si Solveig lui brisait le cœur, cela suffirait. Mais avant cela, elle avait besoin de raviver une relation qui n’existait sans doute plus.
« J’en sais rien, Solveig. » répondit-il finalement. « Je… Tout va trop vite dans ma tête, tu sais. Je n’arrive pas à classer les informations, à dissocier les évènements. Je m’y perds et je ne sais pas si je dois ressentir de la peur, de la peine, de la reconnaissance ou les trois en même temps. »
Elle avait envie de lui dire de se taire, qu’elle n’en avait absolument rien à faire. Mais elle hocha la tête à la place, essayant de se montrer compatissante. Mais il parlait trop et trop vite, il avait rouvert la bouche.
« Je ne sais pas si tu as vu ça mais… Joshua est décédé. Je suis désolé, je savais que tu l’aimais bien, avant. »
Si elle s’était donnée la peine d’en avoir quelque chose à faire, il lui aurait certainement fait de la peine. Mais la colère qu’elle ressentait à son égard était bien trop forte, bien trop puissante. Elle se força cependant à essayer de ressentir cette compassion que tout humain normalement constitué se devait de ressentir, afin de pouvoir mieux jouer la comédie. Elle réfléchit à la réponse la plus logique, ne prenant pas plus d’une poignée de secondes. Elle savait Joshua était l’un des gryffondor qui trainait toujours en compagnie de Dawkins.
« Oui, j’ai vu, » déclara-t-elle dans un murmure. « Je suis désolée aussi, Jared. »
Elle déglutit, consciente qu’elle jouait à un jeu dangereux. Elle ne voulait pas s’aventurer trop loin de peur de faire une gaffe, si bien que si elle voulait continuer à lui donner l’illusion que c’était bel et bien Solveig à ses côtés, il allait falloir qu’elle accélère le mouvement et qu’elle ne s’attarde pas sur des détails qu’elle ne connaissait pas.
« Mais si ça avait été toi… Je ne sais pas ce que j’aurais fait, » lâcha-t-elle finalement, satisfaite de ses propres mots.
Elle attrapa ses doigts, se forçant à apprécier ce contact pour que cela se lise sur son visage.
« Je suis soulagée que tu n’aies rien. »
Elle garda ses yeux plongés dans les siens, incapable de savoir ce qu’il faudrait qu’elle fasse ensuite si elle n’arrivait pas à tirer de lui quelconque réaction que ce soit. Un mauvais pas et il comprendrait immédiatement que quelque chose clochait.

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MessageSujet: Re: b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared)   b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared) EmptySam 3 Aoû - 20:33


each of us has his own rhythm of suffering. ✻✻✻ J’avais connu des mois sombres. Des mois durant lesquels j’avais été dépassé par tout ce qu’il s’était passé dans mon esprit. Des mois où je m’étais perdu dans ma propre tête, des mois où j’avais mal vécu cet état constant dans lequel j’étais. Des mois où je m’étais senti en marge de la société, si différent du reste du monde que je n’avais plus trouvé ma place parmi les autres. Solveig m’avait aidé à faire la part des choses avec le temps qu’elle m’avait accordé. Elle m’avait aidé à accepter des parties toutes entières de mon être, ne me reprochant pas ma façon de penser et m’aidant, au contraire, à l’accepter telle qu’elle était. J’étais différent et elle s’était adapté à ce que j’étais. J’étais différent et elle s’était appliqué à me prouver que je pouvais vivre avec.  J’étais différent et elle m’avait aimé pour ce que j’avais été et non pas ce que j’aurais pu être. Elle m’avait ramené sur Terre lorsque je m’étais perdu trop profondément dans mes pensées. Elle m’avait ramené sur Terre lorsque je n’avais pas réussi à me retrouver tout seul.
Les choses étaient passées doucement, les évènements avaient défilé sans que je ne m’en rende compte réellement. Et, pourtant, malgré le silence que nous avions tous les deux connus, je savais qu’elle était la seule personne avec ma sœur capable de comprendre ce qui m’animait. Capable de me rassurer et me dire que tout finirait par s’arranger. Mes mots dépassèrent ma pensée mais je me retrouvais soulagé de les avoir exprimés à voix haute ; partager mon fardeau avec celle qui m’avait un jour permis de maintenir mon être en un seul morceau était sans doute une des plus belles choses qui m’étaient arrivées depuis l’accident. L’accident. Je fermai les paupières quelques instants afin de chasser les souvenirs, attendant une réponse de sa part. Mais rien ne vint. Solveig se contenta d’hocher la tête à mes propos et je compris que cela ne faisait plus partie de son rôle.
Elle n’avait plus à être là pour moi. Elle n’avait plus à me contenir, à me rassurer, à m’affirmer que tout irait bien.
Je déglutis, enchainant sur autre chose, enchainant parce que cela était la seule chose qui m’était donné de faire. Me murer dans le silence ne faisait que réveiller les pensées parasites de mon esprit. Me murer dans le silence ne faisais que me submerger, encore un peu plus. « Oui, j’ai vu. Je suis désolée aussi, Jared. » me répondit-elle lorsque j’évoquais Joshua. Sa voix avait été douce, dans un murmure, et je lui adressai un sourire contrit. Si elle retenait sa peine, elle était bien plus forte que moi. Je n’en avais jamais douté ; cependant, j’aurais aimé pouvoir lui prouver que je m’en sortais, moi aussi. Lui prouver que je me reconstruisais, moi aussi. Mais cela n’était que des mensonges. « Mais si ça avait été toi… Je ne sais pas ce que j’aurais fait. » poursuivit-elle. Je fronçai les sourcils quand ses doigts attrapèrent les miens. J’étais surpris par ses gestes. Surpris par ce contact après des mois de silence, autant de ma part que de la sienne. « Tu aurais fait ton deuil et tu aurais recommencé à vivre. C’est comme ça que tu fonctionnes. Tu te répares et tu continues. » Mes yeux s’attardèrent sur ses traits. Je ne savais pas comment elle allait. Je ne savais pas ce qu’elle ressentait. Depuis que sa mère était décédée, elle avait érigé un mur entre nous deux, comme pour me maintenir loin de sa propre souffrance. Je n’avais eu plus aucun accès à son âme ni à son cœur. Elle m’avait barré la route. Les seules choses que je savais à propos d’elle n’étaient que des déductions que j’avais eues au cours des mois.
Elle semblait aller bien. Aller mieux. Cela aurait dû me suffire. « Je suis soulagée que tu n’aies rien. » J’esquissai un sourire en coin. « Je suis soulagé que tu ailles bien aussi. » lui répondis-je avec sincérité. J’observai le lac, les élèves autour de nous. Poudlard semblait hanter. Hanté par toutes ces vies perdues. Hanté par Joshua et par mon esprit troublé ; après des années à m’être senti chez moi, j’avais l’impression de ne plus me retrouver dans l’école de magie. Dans les pires heures de chaos de mon esprit, j’avais songé à partir. Partir et ne plus revenir. Mais je n’avais jamais réussi à passer le pas. Peut-être n’étais-je pas si courageux, après tout, quoique le Choixpeau ait pu en dire. « Tu m’as fait peur, d’ailleurs, lors de l’accident. » ajoutai-je, reportant mon attention sur elle. « Mais je suis content d’avoir pu garder un œil sur toi tout le long. Ça m’a permis de ne pas avoir à m’inquiéter pour toi durant tout le long. » Je repensais à Basile. A ses doigts qui avaient glissé des miens. J’avais tenté en vain de la retenir. J’avais tenté en vain de les sauver toutes les deux et je n’y étais pas parvenu.
Pourtant, j’avais essayé. Mais je n’étais pas un héros. Personne n’en était un. Les choses ne se passaient jamais comme on le souhaitait et cela me rongeait, cela me rongeait à chaque fois que mon esprit jugeait bon de me le rappeler.
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MessageSujet: Re: b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared)   b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared) EmptySam 3 Aoû - 20:33



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there is love in your body but you can't get it out, it gets stuck in your head, won't come out of your mouth, sticks to your tongue and shows on your face that the sweetest of words have the bitterest taste ✻✻✻ Peut-être auraient-ils pu être amis. Si elle avait fait un effort, si elle ne s’était pas autant appliquée à le détester, peut-être auraient-ils réussi à s’entendre. Ils n’avaient aucun point commun, du moins pas à sa connaissance mais il avait essayé de l’aider alors qu’il ne la connaissait pas. Si elle ne s’était pas énervée, si elle n’avait pas autant été sur la défensive, elle aurait surement accepté. Mais ce n’avait pas été le cas et à présent, sa colère s’était transformée en amertume et en posant les yeux sur son visage, elle sut qu’elle ne s’en irait jamais. Que ses traits lui inspireraient toujours le dégoût, la déception. De lui avoir mentit, de ne pas avoir su prendre soin de sa cousine lorsqu’elle en avait le plus besoin. Athanasia avait trop de rancœur en elle pour oublier cela. Pour ne pas chercher à se venger. Parce qu’au fond, c’était tout ce qu’elle savait faire. Se venger, avec son don. Manipuler, jouer des sentiments des autres. Etre quelqu’un d’autre, l’espace de quelques instants, même lorsqu’il n’y avait pas de désir de vengeance, simplement pour échapper à sa réalité. Parfois, elle pouvait prétendre que tous ses problèmes n’existaient pas. Son père n’était pas sang-pur. Elle n’avait de preuves à faire auprès de personne. Elle était libre de toute responsabilité si ce n’était celles qu’elle s’imposait à elle-même. Elle n’avait pas le sang de dizaines sur les mains, de tous ceux qui avaient péri dans le Poudlard Express. Elle pouvait prétendre apprécier Jared. L’aimer, même. Mais ce n’était qu’une apparence. Dans son cœur, rien ne changeait. Dans son cœur, les choses restaient les mêmes, gelées. Le monde ne s’arrêtait pas de tourner pour elle. Ses problèmes étaient toujours là lorsqu’elle avait fini, toujours là pour lui rappeler qu’elle aurait dû se détester au lieu de détester les autres. Peut-être que si elle les ignorait suffisamment longtemps, ils s’en iraient. Peut-être que si elle passait suffisamment de temps dans la peau d’un autre, elle pourrait recommencer. Effacer Athanasia Rhodes, brouillon froissé et jeté aux ordures encore et encore. Effacer son identité, sa personnalité, son être. Abandonner. Cela semblait si simple. Préférable. Elle pouvait recommencer quand elle le souhaitait, lorsque les choses devenaient trop difficiles. Elle pouvait devenir Ministre de la Magie. Elle pouvait devenir Seigneur des Ténèbres. Mais non. Elle préférait prendre l’apparence d’une poufsouffle, perdre son temps à envenimer une relation déjà pourrie en son sein même.
Ses doigts trouvèrent ceux de Jared, alors qu’elle se concentrait pour que son geste paraisse naturel. Ils n’étaient plus ensemble depuis des mois mais elle ne pouvait pas croire qu’une relation aussi longue puisse être effacée aussi vite. Elle saisit sa main, espérant qu’il arrête de parler, espérant qu’il lise le message qu’elle essayait de faire passer dans son regard. Ses yeux, posés sur elle ainsi, la déstabilisaient. Il la regardait différemment que lors des rares fois où ils s’étaient crachés à la figure. Il la regardait comme s’il redécouvrait chacun de ses traits. Mais bien sûr, ce n’était pas elle qu’il regardait. C’était cette poufsouffle, qui malgré tout ce qu’il pourrait bien dire, était toujours importante pour lui. Il n’aurait pas eu cette expression sur le visage autrement.
« Tu aurais fait ton deuil et tu aurais recommencé à vivre. C’est comme ça que tu fonctionnes. Tu te répares et tu continues. »
Elle secoua la tête, se mordant la lèvre inférieure. Comment était-elle censée répondre autrement qu’en se moquant de la mièvrerie qui suintait de leur paroles ? Elle s’imagina perdre Deshawn et Basile dans l’accident de train, par sa faute et cela l’aida à se concentrer de nouveau.
« Je suis soulagé que tu ailles bien aussi. »
Elle lui sourit, espérant qu’il se taise à présent mais il détourna le regard, loin de son visage, pour le fixer sur le lac. Elle retint un soupir. Il ne lui rendait pas la tâche facile mais le fait qu’il n’ait pas encore retiré sa main lui prouvait qu’elle était sur la bonne voie.
« Tu m’as fait peur, d’ailleurs, lors de l’accident. » continua-t-il en se retournant vers elle. « Mais je suis content d’avoir pu garder un œil sur toi tout le long. Ça m’a permis de ne pas avoir à m’inquiéter pour toi durant tout le long. »
Elle repensa au wagon pendu dans le vide, à la poufsouffle pendant dans le vide, seulement retenue par sa cousine. Elle essaya de se mettre à sa place, d’imaginer ce qu’elle avait pu ressentir. Jared l’avait remonté dans le compartiment, ils avaient donc passé le reste de leurs temps ensemble. Solveig ne lui avait jamais paru comme quelqu’un de très fort, si bien qu’elle supposa qu’il était celui qui avait dû la rassurer et non le contraire. Mais cela n’était pas une certitude, si bien qu’elle ne préféra pas si risquer en restant vague.
« J’aurais pas pu y arriver sans toi. C’est grâce à toi si je suis en un seul morceau, » déclara-t-elle.
Malheureusement, se retint-elle d’ajouter.
« Mais ça m’a permis de réaliser quelque chose. »
Elle prit une inspiration, courte pour ne pas donner la chance à Jared de repartir dans un monologue dont elle n’avait rien à faire.
« J’ai besoin de toi, Jared. »
Il lui fallut rassembler toute sa concentration pour dire cela sans ciller. « Penses à des chatons morts, penses à des chatons morts, penses à des chatons morts. » Echo ne lui était d’aucune aide, si bien qu’elle fit la seule chose qui lui permettrait de combler le silence sans avoir à parler. Elle posa ses lèvres sur les siennes.

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MessageSujet: Re: b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared)   b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared) EmptySam 3 Aoû - 20:33


each of us has his own rhythm of suffering. ✻✻✻ Mon principal problème résidait principalement dans le fait que je ne connaissais pas mes propres limites. Que je ne connaissais pas celles de mon esprit. Je me perdais sans cesse dans les digressions constantes et affligeantes de mes pensées entremêlées ; une succession de faits et de connaissances se mélangeaient à mes émotions et je m’enfermai dans de profondes réflexions sans savoir comment m’en sortir. Sans savoir comment j’y étais arrivé en premier lieu. Sans savoir si elles se termineraient d’elles-mêmes ou si je m’étais lancée pour des heures de méditation paralysant mon corps tout entier.
Je savais que je ne pensais pas comme les autres. Je savais que mon esprit ne fonctionnait probablement pas de la même manière, que les paroles que je pouvais avoir, parfois, étaient déplacées et étranges, fatigantes, également, pour les personnes à mes côtés. Mais, au lieu d’accepter ce fait et aller de l’avant, assumer ce que j’étais, je restai focalisé sur la défaillance de ma tête, la défaillance de mon être. Je ne voulais pas être différent. Je ne voulais pas de cet océan vaste et indomptable qui prenait possession de mes sens et de ce que j’étais. Les autres ne se perdaient pas dans ce qu’ils pensaient. Les autres gardaient le fil des évènements. Les autres ne se laissaient pas submerger par tout ce qui les habitait et tout ce qui continuait de les percuter. Tout aurait été plus simple si je n’avais simplement pas eu cette mémoire. Ou cette façon d’être.
Cela aurait été plus simple pour les autres, surtout.
Je connaissais deux catégories de personnes, au fond. Il y avait les gens qui ne semblaient pas dérangés par mes interventions et mes longs monologues ; ils m’écoutaient, intéressés, amusés ou polis, avant d’acquiescer et passer à autre chose. Shiloh en faisait partie. Solveig en avait fait partie. J’étais presque persuadé que je pouvais faire entrer Basile à l’intérieur également. Puis, il y avait les autres. Ces personnes suffisamment lucides pour comprendre que j’étais le pire des fardeaux. Ces personnes suffisamment lucides pour savoir que je n’étais ni intéressant, ni enrichissant, et qui m’évitaient. Qui soupiraient. Qui me faisaient des remarques acides qui glissaient sur moi parce que cela faisait déjà bien longtemps que je ne me préoccupais plus de la haine que les autres nourrissaient envers moi.  J’étais déjà bien trop occupé à me détester moi-même.
J’avais été plus équilibré, lorsque j’avais été avec Solveig, quelque part. Cela avait été comme si j’avais eu une raison d’avancer en acceptant. En acceptant qui j’étais. Au fil des trois années que nous avions partagées, j’avais construit toute mon existence autour d’elle ; elle avait été comme les fondations de ma vie, les fondations de ce que j’étais. Mais cela s’était terminé. Et j’avais eu la sensation de m’effondrer. « J’aurais pas pu y arriver sans toi. C’est grâce à toi si je suis en un seul morceau. Mais ça m’a permis de réaliser quelque chose. » me déclara-t-elle, laissant un court silence. Je fronçai les sourcils en l’observant.
Si je n’avais pas été si préoccupé par tout ce que je ressentais, si j’avais été simplement normal, peut-être l’aurais-je vu. Peut-être l’aurais-je vu, cette lueur d’agacement au fond de son regard. Mais je n’étais pas normal. Et je n’avais rien vu.
Je n’entrapercevais que ce que je voulais voir. Du soutien et du réconfort. « J’ai besoin de toi, Jared. » Le reste arriva trop vite pour que mon esprit analyse. Ses lèvres se posèrent sur les miennes et je ne réagis pas durant une demi-seconde ; je demeurai pétrifié, presque, par son geste, par la surprise, aussi. Je me reculai pour rompre le contact, le regard perdu, le cœur battant.
Ce qui m’affolait le plus était que cela me semblait normal. Que cela me paraissait légitime. Alors, doucement, je passai ma main sur sa joue avant de m’approcher d’elle et l’embrasser avec tout le désespoir qui résidait au fond de mon être. Avec tout l’égarement qui m’habitait. Avec toute la douleur qui m’envahissait. Je l’embrassais comme j’avais bien pu l’embrasser dans mes pires instants de détresse, comme si cela avait été la seule chose à me faire garder un pied sur Terre. Je l’embrassai parce que j’avais eu l’habitude de l’embrasser. Je l’embrassai parce qu’elle me manquait, parce que dans tout ce qu’il s’était passé, j’avais eu besoin d’elle. De sa présence. Je l’embrassai parce que c’était Solveig.
Je l’embrassai également parce que j’étais perdu. Perdu dans mon propre être.
Doucement, je me reculai, ne sachant même pas si j’avais réellement le droit. Le droit de l’embrasser comme si elle était encore mienne et moi sien. Je levai mon regard vers ses yeux mais je découvris son visage encadré d’une chevelure rouge ; j’eus un mouvement de recul, affolé.
Mon cœur eut plusieurs ratés avant que je ne comprenne.
Je comparais souvent mon esprit à un océan. A un océan de sentiments et de pensées, de connaissances et d’émotions. Mais, en cet instant, je parvenais à distinguer la colère. La colère élevée parmi le reste. La colère rongeant tout sur son passage. « Oh putain. » marmonnai-je en passant une main sur mon visage. « Putain de bordel de merde, Rhodes ! T’es complètement cinglée ! » Mon ton s’élevait sans que je ne parvienne réellement à le contrôler. Mon corps tout entier tremblait, tremblait de rage. Je tentai de prendre plusieurs inspirations mesurées. Mais rien n’y fit. Rien n’y fit du tout. Mes doigts cherchèrent ma baguette et, après avoir reculé encore une fois, je la pointais en sa direction. « Tu disposes de dix secondes pour m’expliquer ce que tu étais en train de faire. » lâchai-je avec hargne. « Même si on sait tous les deux que ce n’est qu’un exploit puérile et grotesques supplémentaire pour illustrer de tes dons à la con. » La colère. La colère. La colère. Il n’y avait qu’elle. Je lui aurais sans doute frappé la tête contre le mur sans y réfléchir si j’avais laissé un libre cours à mes gestes ; mais, dans le peu de lucidité, je me rappelais qu’elle était une femme. Une fille. Et, même si j’étais un être lamentable, je respectais un certain code de conduite imposés par les mœurs d’une société inégale.

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MessageSujet: Re: b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared)   b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared) EmptySam 3 Aoû - 20:33



the bitterest taste
JARED&ATHANASIA


there is love in your body but you can't get it out, it gets stuck in your head, won't come out of your mouth, sticks to your tongue and shows on your face that the sweetest of words have the bitterest taste ✻✻✻ Elle avait manqué de temps. A vrai dire, elle avait pu sentir la panique enfler à mesure que les secondes s’étiraient, à mesure que Jared cherchait à rentrer dans les détails. Elle n’avait même pas su au final si l’embrasser avait été le but. Elle voulait juste remuer les choses, mettre un peu de bazar dans sa vie et repartir faire la sienne sans se faire prendre. Pourtant, elle avait pris le risque. Voyant que le rouge cherchait à évoquer des souvenirs dont elle n’avait pas conscience, Athanasia avait utilisé son dernier ressort, poser ses lèvres sur les siennes afin de le déconcentrer. Le geste était censé être bref, nullement poussé par un désir de la blonde mais ce fut le jeune homme qui s’écarta en premier, la laissant avec le doute grandissant de s’être trompée. Il la regarda pendant quelques secondes, étonné et elle se fit violence pour ne pas se trahir tout de suite.
Pourtant, il ne lui laissa même pas cette chance, puisqu’avant qu’elle puisse de nouveau ouvrir la bouche, il la fit taire avec un nouveau baiser, une main sur sa joue, emprisonnant ses lèvres avec détermination. Elle aurait dû s’y attendre. Après tout, ce n’était pas leur premier baiser. Après tout, il avait dû garder cela en lui depuis des mois. La passion qui l’agitait la déstabilisa,  alors que le baiser s’intensifiait, alors qu’elle aussi se laissait aller contre ses lèvres. Il aurait certainement été préférable qu’Athanasia y mette un terme. Il aurait certainement été préférable qu’elle s’en aille, à cet instant. Mais ce ne fut pas Jared qui la retint. Ce n’était pas les lèvres du rouge qui la troublaient, ce n’était pas la main qu’il avait posé contre son visage, raffermissant sa prise sur elle. Ce n’était pas lui qu’elle voyait derrière ses paupières closes. Ce baiser, hâtif et troublant par son intensité, ne faisait que lui rappeler la manière dont Deshawn avait bien pu l’embrasser durant les quelques mois où ils avaient formé un couple. Le même désespoir de se rapprocher de l’autre les avait habité lorsque leurs lèvres s’étaient rencontrés, le même sentiment d’abandon total de soi avait saisit la jeune femme lorsque ses bras l’avaient enserrés. Il lui manquait. Leurs étreintes lui manquaient. Leur relation lui manquait. Ce n’était pas les lèvres de Jared qu’elle embrassait mais celles de Shawn, familières. Et pourtant, c’était elle qui avait tout brisé, laissant son don parler pour elle, laissant ses pouvoirs prendre le dessus sur ses actions. Elle n’aurait même pas dû avoir le droit de désirer sa présence. Elle n’aurait même pas dû avoir le droit d’espérer retrouver ses bras un jour.
Perdue dans la tourmente de ses pensées et émotions, Athanasia répondit au baiser avec toute la ferveur que lui incitaient les gestes de Jared. Perdue, elle en vint presque à oublier ce qu’elle faisait, elle en vint presque à oublier qu’ils étaient censés être Jared et Solveig, pas Deshawn et Athanasia. Lorsqu’il s’écarta de nouveau, elle s’attendit presque à voir celui qui avait un jour été son meilleur ami. Pourtant, le regard affolé de Jared la ramena brutalement à la réalité. Quelque chose clochait. Elle avait pensé que sa réaction avait été celle qu’il avait attendue mais elle avait visiblement échoué. Son mouvement de recul acheva de la convaincre que quelque chose l’avait trahie. « Oh putain… » Son ton avait été faible, alors qu’il se passait une main sur le visage, alors qu’Athanasia se rendait à l’évidence. Il explosa avant même qu’elle puisse rassembler ses pensées. « Putain de bordel de merde, Rhodes ! T’es complètement cinglée ! » Elle grimaça, essayant de se souvenir de chacun de ses gestes. « Tes cheveux, » lui rappela simplement Echo dans son esprit. Soupirant, elle recouvra sous apparence en quelques secondes, agacée que ce simple détail soit autant incontrôlable.
Sous ses yeux, Jared perdait peu à peu contrôle de ses émotions et elle le regarda se lever, avant de mettre de la distance entre eux et de pointer sa baguette sur elle. Elle se détourna sans un mot pour faire de nouveau face, ramenant ses genoux contre sa pointrine, posant son menton sur ses mains. « Tu disposes de dix secondes pour m’expliquer ce que tu étais en train de faire. Même si on sait tous les deux que ce n’est qu’un exploit puérile et grotesques supplémentaire pour illustrer de tes dons à la con. » Elle déglutit, difficilement. Don à la con était bien ce qui définissait ce qui la particularisait, désormais, même dans son esprit. En temps normal, elle aurait sourit. En temps normal, elle lui aurait ri au nez et n’aurait pas pris la peine d’écouter ce qu’il avait à lui dire. Mais à présent, ses jeux ne lui apportaient plus satisfaction. A présent, il n’y avait plus personne pour en rire, pas même elle. Ce qui venait de se passer n’éveillait pas la satisfaction que son plan aurait dû suciter en elle. Cela ne représentait absolument rien. Une perte de temps. Elle n’avait même pas envie d’ignorer la peine que l’expression dégoûtée de Jared lui faisait en cet instant. « Je pensais que ça m’amuserait, » répondit-elle finalement, son regard obstinément fixé au loin, ne prenant pas la peine de préciser que cela n’avait pas été le cas. « Je pensais pas que ça te dérangerait, t’as eu l’air d’apprécier. » Sa tentative à une réplique cynique retomba à plat et elle n’essaya même pas de sourire, s’empêchant d’ajouter quoi que ce soit. Elle n’avait plus qu’à espérer que Jared aille retrouver la véritable Solveig et finir par la remercier. « Dans tes rêves, » marmonna Echo, qui était sorti de sa poche et qui avait repris sa forme d’aigle. Elle ne lui répondit pas, espérant que si elle se contentait d’ignorer ce qui l’entourait, on la laisserait tranquille.

(c) wild hunger
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MessageSujet: Re: b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared)   b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared) EmptySam 3 Aoû - 20:34


each of us has his own rhythm of suffering. ✻✻✻ Cela n’était pas la première fois que j’étais confronté au don d’Athanasia, non. Et, au fond de moi, je savais que cela ne serait sans doute pas la dernière. Je ne la connaissais pas, pourtant. Je ne lui avais que très peu parlé au cours de notre scolarité, enchainant sans doute les faux-pas sans réellement le faire exprès, laissant mes mots devancer mes pensées. Cependant, j’avais passé suffisamment de temps en sa compagnie pour constater à quel point elle pouvait être excessive, à quel point elle ne semblait avoir absolument aucune limite.
Alors, non. Cela n’était pas la première fois. Mais cela ne serait sans doute pas la dernière.
J’aurais pu ne rien dire. J’aurais pu simplement laisser passer ses réactions idiotes et puériles, passer à autre chose sans même lui donner la satisfaction de voir que son petit jeu m’avait atteint. Mais dans le tumulte de mes pensées, je n’y parvenais pas. Je ne réussissais pas, non plus, à me faire de raison. Je ne réussissais pas, non plus, à calmer cette colère qui grondait, à empêcher mon corps qui tremblait. J’aurais pu lui faire du mal, en cet instant, j’en étais persuadé. Mon poing aurait pu partir tout seul sans que je n’y réfléchisse. J’aurais pu, littéralement, me jeter sur elle pour donner un libre cours à toutes les pulsions chargées de violence qui m’habitaient. Mais je focalisai tous mes efforts pour m’empêcher de commettre l’irréparable, d’une certaine manière.
Pourtant, ses gestes me blessaient tellement, ses gestes ravivaient tellement ma colère, que j’aurais pu être capable de tout. D’absolument tout.
Elle avait repris son physique habituel sous mes yeux, tandis que je m’étais levée pour instaurer une distance de sécurité – pour elle – entre nos deux corps. Je la toisai avec amertume, détestant chacun de ses traits blasés, détestant l’expression même de son visage. Je ne comprenais pas, non. Je ne comprenais pas qu’elle puisse être ainsi, qu’elle puisse se croire au-dessus des limites du raisonnable. Je ne comprenais pas qu’elle se permette d’intervenir dans ma propre vie de cette manière, je ne comprenais pas ce qu’elle faisait encore à s’en prendre à moi. « Elle a dû s’ennuyer pendant trente secondes. » grinça Arya dans mes pensées. Quelque part, elle se fichait de la situation ; mais, pour une fois, elle semblait abonder dans mon sens concernant Athanasia. « Je pensais que ça m’amuserait. » m’expliqua-t-elle alors. Son regard ne se posa pas une seule fois sur moi, non. Elle regarda ailleurs. Elle regarda ailleurs parce qu’elle n’avait même pas la décence d’assumer. « T’amuser ? » m’étranglai-je dans un murmure, reprenant simplement ses paroles comme pour m’aider à les assimiler. Mais j’avais beau essayer de comprendre, je n’y parvenais pas. J’entendais mes veines battre dans ma boître crânienne, au rythme de mes pensées assassines qui abondaient. « Je pensais pas que ça te dérangerait, t’as eu l’air d’apprécier. » ajouta-t-elle et mon sang ne fit qu’un tour. Je m’abaissai à sa hauteur en un mouvement, mon visage tiré par la rage se retrouvant à  quelques centimètres du sien. « Ne pense même pas avoir le droit de me dire quoi que ce soit. » lançai-je dans un grondement. Je me reculai légèrement d’elle, pourtant, mon regard, lui, demeura fixé dans ses yeux bleus. Je voulais qu’elle ressente de la honte, oui. Je voulais qu’elle éprouve du remord et qu’elle se rende compte qu’elle n’avait eu absolument aucun droit de faire cela. Mais, au fond de moi, cela était comme si je savais déjà, à l’avance, que cela ne changerait rien.
Les personnes comme Athanasia ne pouvaient être changées. Aucun d’entre nous ne pouvait la ramener sur Terre. « Tu es affligeante, Rhodes. Avant, j’aurais pu te trouver intéressante, être même fasciné par ce que tu peux faire. Après tout, une métamorphomage, c’est plutôt hors du commun, tu ne trouves pas ? » demandai-je, avant de reprendre. « Mais tu sais quoi ? Un tel don entre les mains d’une personne comme toi n’est rien d’autre que du gâchis. Une perte de temps. C’est comme mettre un couteau entre les mains d’un gosse ; ça ne sert à rien hormis faire du mal. »  Elle ne m’écouterait sans doute pas. Elle ne m’écouterait sans doute pas parce qu’elle n’en avait rien à faire des autres, rien à faire de moi, rien à faire du monde. Elle était trop bien pour le reste de la population. Du moins, elle croyait l’être, se plaçant elle-même sur un piédestal de poussières et de fumée. « Si c’est pour t’en servir de cette manière, autant que tu arrêtes Poudlard tout de suite et que tu ailles amuser les moldus avec tes tours à la con. Tu auras peut-être une chance de te faire apprécier. »  Je m’en serais voulu, en temps normal. Voulu de prononcer de pareilles paroles, voulu de me rabaisser à sa hauteur. Mais, en cet instant, je ne réfléchissais plus réellement. Je répondais qu’à la colère. Qu’à ma colère. « Qu’est-ce que je t’ai fait, au juste, pour que tu juges approprier de prendre l’apparence de la fille avec qui je suis sortie pendant trois ans alors que je viens à peine d’enterrer mon meilleur ami ? Hormis avoir le malheur de te parler ? Oh, excuse-moi si j’ai osé respirer trop fort en ta présence. Je ne recommencerai plus. » Je continuai de l’observer. J’attendais une réponse, oui. Une réponse qui ne me conviendrait pas, de toutes manières. Une réponse qui n’aurait sans doute pas de valeur à mes yeux, parce que le mal était déjà fait ; elle avait voulu empiéter dans ma vie et, sans s’en rendre compte, elle avait réussi à me rendre encore plus dévasté que je ne l’avais été.
Elle s’était servie de l’image de Solveig, après tout. Le seul équilibre que j’avais bien pu avoir dans mon existence.
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MessageSujet: Re: b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared)   b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared) EmptySam 3 Aoû - 20:34



the bitterest taste
JARED&ATHANASIA


there is love in your body but you can't get it out, it gets stuck in your head, won't come out of your mouth, sticks to your tongue and shows on your face that the sweetest of words have the bitterest taste ✻✻✻ Serrant ses genoux contre sa poitrine, Athanasia prenait conscience qu’elle était allée trop loin. Pas seulement cette fois-ci mais toutes les fois où elle s’était fait passer pour ce qu’elle n’était pas par pur ennui, toutes les fois où elle avait remué ce qui n’allait pas dans la vie des gens avant de repartir un sourire aux lèvres. Pourtant, elle savait à présent que toutes les valeurs que lui avait inculqué son père étaient les pires qui soient. Faire du mal aux autres ne lui apporterait pas de bonheur, au final. Manipuler pour arriver à ses fins ne ferait que lui prémâcher le travail, la dénuant de toute valeur, l’empêchant de connaître la difficulté. Avant d’emménager chez son père, elle n’avait pas su quoi faire de son don. Sa mère lui avait toujours dit que c’était une abomination et à part lorsque ses émotions teintaient la couleur de ses cheveux, elle ne s’en était que peu servie. Graham Lestrange, cependant, l’avait convaincue malgré elle que son pouvoir devait être utilisé d’une certaine manière. Qu’au final, c’était la seule utilité qu’elle aurait vraiment pour les autres. Sans cela, elle n’avait rien de particulier, rien de spécial, rien pour la démarquer des autres bâtards de sang-pur qui parcouraient les couloirs de Poudlard. Mais cela n’avait jamais été suffisant pour lui faire gagner quoique ce soit si ce n’était le droit de se faire utiliser par son père. Elle prenait à présent conscience qu’elle aurait dû chercher à en tirer profit, elle aussi. Et à présent, l’idée d’utiliser son don ne l’enchantait pas plus que cela.
Pourtant, il y avait eu Jared. Jared, qui l’avait mise hors d’elle, Jared, qui continuait à se mêler de sa vie d’une manière ou d’une autre. Alors elle s’était vengée de la seule et unique manière qui lui était familière. Mais tout comme les services qu’elle rendait à son père, cela ne lui avait strictement servi à rien, si ce n’était se faire crier dessus.
Elle se détourna du rouge et or pour fixer le lac, espérant qu’il la lâche et ne lui répondit qu’à contrecœur, brièvement. Pourtant, il vint s’abaisser de nouveau à sa hauteur, la forçant à croiser son regard empli de haine. Elle eut un mouvement de recul, alors que son visage se retrouvait une nouvelle fois à quelques centimètres du sien. « Ne pense même pas avoir le droit de me dire quoi que ce soit. » Elle fronça les sourcils, alors qu’il se reculait mais ne baissa pas les yeux cette fois-ci. Elle soutint son regard, déterminée à lui montrer qu’il ne lui faisait pas peur. « Tu es affligeante, Rhodes. Avant, j’aurais pu te trouver intéressante, être même fasciné par ce que tu peux faire. Après tout, une métamorphomage, c’est plutôt hors du commun, tu ne trouves pas ? Mais tu sais quoi ? Un tel don entre les mains d’une personne comme toi n’est rien d’autre que du gâchis. Une perte de temps. C’est comme mettre un couteau entre les mains d’un gosse ; ça ne sert à rien hormis faire du mal. » Athanasia pinça les lèvres, se retenant de lui cracher à la figure, se retenant de montrer qu’elle était blessée par ce qu’il lui disait. Elle n’aurait surement pas dû l’écouter et ne l’aurait pas fait si elle ne croyait pas en ses paroles. Ils ne se connaissaient pas mais Jared formulait tout ce qu’elle avait un jour pu penser à l’égard de son  don. « Si c’est pour t’en servir de cette manière, autant que tu arrêtes Poudlard tout de suite et que tu ailles amuser les moldus avec tes tours à la con. Tu auras peut-être une chance de te faire apprécier. » Ce fut suffisant pour la forcer à détourner la tête, les sourcils toujours froncés. Chacun de ses mots la blessait et faisait écho à ses propres pensées. Il ne lui apprenait rien de nouveau. Pourtant savoir que quelqu’un qui ne la connaissait pas pouvait se faire une idée aussi claire d’elle en si peu de temps lui tordait le cœur. La tête ainsi tournée, elle pouvait voir que ses cheveux prenait graduellement une teinte plus foncée, traduisant qu’elle était blessée et elle ferma brièvement les yeux, se concentrant pour contrôler son pouvoir. Lorsqu’elle rouvrit ses paupières, ils étaient revenus à la normale. Elle ne regarda cependant pas Jared pour autant. « Qu’est-ce que je t’ai fait, au juste, pour que tu juges approprier de prendre l’apparence de la fille avec qui je suis sortie pendant trois ans alors que je viens à peine d’enterrer mon meilleur ami ? Hormis avoir le malheur de te parler ? Oh, excuse-moi si j’ai osé respirer trop fort en ta présence. Je ne recommencerai plus. » Un soupir s’échappa des lèvres de la blonde. Elle aurait voulu qu’il la laisse tranquille mais il n’était visiblement pas prêt à le faire, si bien qu’elle planta de nouveau son regard dans le sien. Elle ne savait pas quoi lui dire pour le faire partir. « J’aurais enterré Basile aussi, si je n’avais pas été là pour la rattraper. Par ta faute, » lui fit-elle remarquer, amère. « Tu aurais dû t’occuper d’elle en premier, au lieu de cette pétasse de Poufsouffle, » grinça-t-elle. Peut-être était-ce puérile de se focaliser là dessus, peut-être était-ce idiot puisque Jared avait cherché à aider sa cousine, seulement trop tard. Mais Athanasia ne pouvait s’imaginer perdre la seule personne du côté de son père à avoir accepté sa présence, certainement pas à cause d’une erreur d’un Gryffondor stupide. Il attendait visiblement des explications, explications qu’elle n’avait pas. « Je ne te demande pas de comprendre pourquoi je fais ce je fais, Dawkins. Mais quand tu as un don comme le mien, c’est tout ce que tu deviens. C’est tout ce que je suis. Alors si tu continues à foutre la merde auprès des gens que j’aime, il va falloir t’attendre à me voir. Et que ça te plaise ou non, cela risque d’être sous n’importe quelle forme. » ajouta-t-elle finalement, agacée. A vrai dire, elle n’était pas sure de croire en ce qu’elle disait. Elle n’était pas sure qu’elle ait un jour envie de recommencer. Mais elle le menaçait uniquement parce qu’elle n’avait pas envie de montrer qu’elle avait envie de pleurer. Elle ne voulait pas lui prouver qu’elle pensait aussi avoir eu tort.

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MessageSujet: Re: b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared)   b - the sweetest of words have the bitterest taste (jared) EmptySam 3 Aoû - 20:34


each of us has his own rhythm of suffering. ✻✻✻ Au fond, son don me fascinait, oui. Au fond, j’aurais adoré en savoir plus, comprendre comment elle s’y prenait, connaître chaque aspect de ses transformations involontaires pour me donner un aperçu de ce que cela signifiait. J’avais l’impression qu’il s’agissait d’une porte ouverte sur un concept que je ne maîtrisais pas encore, un fait qui m’était encore bien étranger. Hormis elle, je n’avais pas eu l’occasion de rencontrer d’autres personnes capables d’en faire autant. Hormis elle, je n’avais pas eu l’occasion de croiser la route de personnes à qui de tels pouvoirs avaient été donnés à la naissance.
Après tout, ils étaient rares. Une poignée d’élus sur la population sorcière entière. Des favorisés et des privilégiés.
Et, maintenant que je constatais qu’elle avait eu la chance d’hériter de pareilles faveurs de la part de la nature elle-même, je me rendais compte que les choses n’étaient pas forcément bien faites. Que le cours même des évènements n’était pas juste. Que, bien au-delà de l’intérêt que je pouvais avoir pour ses capacités, le simple fait qu’elles aient été confiés aux mauvaises mains aurait dû me refreiner. Me refreiner dès le départ. Non, un don n’était pas forcément accordé pour être utilisé à mon escient. Non, un don n’était pas forcément quelque chose de miraculeux, quelque chose de fondamentalement bon. Après tout, j’admettais qu’elle puisse me détester de tout son cœur ; à vrai dire, je l’acceptais même sans chercher à changer quoi que ce soit. Mais sa manière de me le prouver en utilisant ses capacités me mettait hors de moi.
Je maîtrisais mal ma colère. Les mots qui s’échappaient de ma bouche étaient durs mais je ne parvenais pas à mettre un frein à mes pensées qui s’embrouillaient, qui s’entremêlaient, à ces pensées qui poussaient bien trop loin ma logique et mon ressentiment. J’étais hors de moi, oui. En colère, en rage. Ses remarques acerbes et ses paroles déplacées n’étaient rien par rapport au mal qu’elle m’avait infligé en s’amusant avec les apparences. En s’amusant avec les traits et les visages. La première fois avait été quand elle s’était moquée de ma mère. La seconde quand elle s’était faite passer pour Solveig. L’un dans l’autre, malgré ses gestes profondément mauvais et l’absence de crédit que je lui accordais désormais, je reconnaissais qu’elle avait au moins réussi à mettre le doigt sur mes points faibles. Les femmes. Ce complexe que j’avais développé depuis des années, depuis le jour-même où ma mère m’avait rejeté avec Shiloh. « J’aurais enterré Basile aussi, si je n’avais pas été là pour la rattraper. Par ta faute. Tu aurais dû t’occuper d’elle en premier, au lieu de cette pétasse de Poufsouffle. » Ma main s’abattit sur son épaule pour la pousser contre le tronc de l’arbre avant même que je ne tente de m’en empêcher. « Surveille ce que tu dis, Rhodes, » marmonnai-je en prenant de profondes inspirations. Elle n’avait aucun droit, non. Aucun droit de traiter Solveig sans la connaître. Aucun droit de l’insulter pour le simple plaisir d’entendre l’injure apaiser ses tympans, pour le simple plaisir de se donner des excuses quant à sa colère. « C’est ça alors ? C’est parce que j’ai lâché Basile ? » repris-je. « Tu crois que j’ai fait exprès de la lâcher ? Eh bien, dis moi, comment t’aurais fait pour t’occuper d’elle en premier en sachant qu’elle tenait fermement Solveig et qu’elle voulait qu’on s’occupe d’elle d’abord ? Hein ? Putain, mais écoute-toi bordel ! Tu dis ça comme si c’était facile, mais tu étais où, toi ? En haut. Tu ne sais pas comment c’était d’être dans le wagon suspendu dans le vide. Tu ne sais pas ce que ça fait de voir qu’on a lâché une personne à qui on tient dans le vide. » Je finis par laisser tomber mon bras contre mon flanc, reculant légèrement. Elle m’en voulait d’avoir laissé tomber sa cousine dans le vide mais c’était quelque chose de normal ; je me détestais pour cela suffisamment pour le comprendre, pour admettre qu’elle puisse ressentir encore une certaine aversion à mon égard. Cependant, j’aurais préféré qu’elle vienne directement me faire part de son ressenti plutôt que de s’en prendre à moi de manière détournée. Plutôt que de se venger, se venger comme une gamine, comme une grosse à qui on n’avait pas appris les limites. « Je ne te demande pas de comprendre pourquoi je fais ce je fais, Dawkins. Mais quand tu as un don comme le mien, c’est tout ce que tu deviens. C’est tout ce que je suis. Alors si tu continues à foutre la merde auprès des gens que j’aime, il va falloir t’attendre à me voir. Et que ça te plaise ou non, cela risque d’être sous n’importe quelle forme. »   reprit-elle. Je la toisai, cherchant son regard même si elle semblait ne plus être encline à m’observer dans les yeux. J’avais l’impression qu’elle s’énervait pour les mauvaises raisons, que cela n’était pas assez. Que cela ne me satisfaisait pas. Que cela n’excusait pas tout le tort que j’avais l’impression d’avoir subi. « Ah, parce que tenter d’aider un de tes proches lors d’un accident de train sans réussir c’est foutre la merde ? » demandai-je, avant d’enchaîner sans lui laisser le temps de répondre. « Pour ton information, je n’ai pas provoqué le déraillement pour le plaisir de lâcher Basile dans le vide. Alors, non, je n’ai pas foutu la merde. J’ai essayé de la sauver. Mais j’imagine que tu es trop occupé à me détester pour ouvrir les yeux sur ce qui s’est réellement produit. Tant pis, reste dans ton ignorance, j’en ai strictement rien à battre de ton avis tant que tu restes loin de moi. » Et je savais qu’il valait sans doute mieux qu’elle reste loin de moi. Mes poings continuaient de me démanger. Je résistais encore contre l’envie de la frapper. Je luttais contre mon être pour tenter de ne pas m’en prendre à elle physiquement, la protégeant de moi-même, d’une certaine manière.
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