Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €

Partagez
 

 i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Riley Graham
Riley Graham
Messages : 558
Date d'inscription : 29/03/2018

i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig) Empty
MessageSujet: i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig)   i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig) EmptySam 3 Aoû - 20:18



i still talk to your ghost sometimes
JARED&SOLVEIG


you’re somewhere between someone else’s lips, now. ✻✻✻ Son esprit s’était brisé. Son esprit s’était brisé et pourtant elle se raccrochait encore à la vie, perdue entre deux mondes, perdue entre la réalité et ses rêves. Cela avait commencé par une immense vague de fatigue qui s’était abattue sur ses épaules, la faisant s’écrouler au moindre prétexte. Elle avait été si fatiguée qu’elle s’était endormie à plusieurs reprises dans son dortoir, insensible à l’absence de fenêtre, insensible à la porte fermée, ne laissant la panique la gagner qu’une fois réveillée. Car elle se réveillait toujours mais elle n’était jamais reposée, obligée de trainer derrière un patronus qui peinait à garder les yeux ouverts. Ce n’était plus tard qu’elle avait compris que c’était lui qui la plombait, que c’était lui qui la rendait malade, à mesure que le monde se rendait compte du mal qui touchait les sorciers. Si cela n’avait tenu qu’à elle, elle l’aurait abandonné sans regarder en arrière. S’il n’y avait pas cette douleur cuisante dont elle n’arrivait pas à se défaire, elle aurait jeté aux ordures cette partie d’elle dont elle ne voulait pas. Elle avait entendu parler de ce qui avait réussi à se débarrasser du lien de proximité et elle les avait envié, terriblement, sans jamais parvenir à cet exploit. A présent, Odin la tuait, à petit feu, l’emportant dans un océan de douleurs sur lesquelles elle n’avait aucun contrôle. Elle avait eu l’impression que la fatigue serait sans fin, qu’elle finirait par l’emporter pour qu’elle ne se réveille jamais. Et puis les choses avaient empirées. Subitement. Elle s’était retrouvée inconsciente à de nombreuses reprises et n’avait pas eu de mot à dire sur son transfert à l'infirmerie. Elle ne se souvenait pas de grand chose depuis qu’elle y était, de toute manière. Elle passait la plupart de son temps endormie, dans un sommeil trop profond, dénué de rêves et le reste à demi-éveillée, à se demande si ce qu’elle voyait était réel ou non. Elle n’était pas certaine que le centaure qui soit venu lui réciter un poème ait véritablement été là. Elle n’était pas certaine que les repas qu’elle parvenait à avaler ait véritablement un goût de carton. Elle n’était pas certaine qu’un des dragons de la maison familiale ait volé de Norvège pour passer sa tête par la fenêtre et la bercer jusqu’à ce qu’elle se rendorme.
Il n’y avait qu’une seule fois où elle avait été persuadée d’être parfaitement consciente et lucide. Une seule fois, où sa mère s’était assise à son chevet et lui avait passé la main dans les cheveux, lui murmurant des paroles rassurantes d’un ton doux. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas entendu sa voix, si longtemps qu’elle n’avait pas senti la fraîcheur de ses doigts sur son front brûlant qu’elle fut immédiatement prise de sanglots, ses larmes traçant des sillons enflammés sur ses joues. Elle avait pleuré, longtemps, jusqu’à ce que les doigts ne soient plus dans ses cheveux, jusqu’à ce que le silence emplisse de nouveau la pièce. Cela lui avait semblé être l’instant où elle avait eu l’esprit le plus clair et pourtant, elle savait que c’était impossible. Sa mère l’avait quittée depuis des années, emportant son souvenir avec elle. Et pourtant, elle avait su retracer ses traits dans son esprit, réentendre la voix qui avait bercé son enfance.
Ce n’était qu’un délire de plus aux yeux des médecins mais c’était à quoi elle s’était raccrochée pour tenter de se réveiller de nouveau.
Cela avait marché, quelques fois, quelques fois où son esprit avait été trop embrumé et la pièce trop calme pour qu’il s’agisse d’une hallucination. Plusieurs fois, elle avait vu des silhouettes d’infirmières passer, des visages se pencher au-dessus d’elle mais elle n’était pas parvenu à distinguer quoique ce soit. Cela était devenu un manège. Se réveiller, quelques minutes, puis sombrer de nouveau, assommée par les médicaments, assommée par la fièvre. Percevoir des bribes de conversations sans parvenir à démêler les mots et leur donner un sens.
Puis enfin, elle ouvrit les yeux. Complètement, sans sentir ce brouillard toujours présent dans son esprit, sans sentir qu’elle était sur le point de couler de nouveau dans l’inconscience. Elle patienta cinq, dix minutes mais rien. Elle était parfaitement éveillée et ne notait rien d’anormal si ce n’était une migraine pesante. En tournant légèrement la tête, elle vit qu’Odin avait ouvert les yeux également mais elle ne daigna pas lui adresser la parole, se redressant en position assise. Elle passa une main dans ses cheveux qui s’arrêtaient à présent à la naissance de sa nuque et laissa ses doigts entortiller les mèches courtes, encore peu habitués à cette longueur. Elle ne pouvait pas déjà être guérie, songea-t-elle. Et pourtant, elle se sentait indéniablement mieux. A tel point qu’elle parvint à poser les pieds au sol et tenir debout sans flancher. Elle avait besoin de prendre l’air. Elle avait besoin de faire un tour, réalisa-t-elle en sentant les muscles de ses jambes endoloris. Sans ménagement, elle ramassa Odin, n’ayant pas le cœur à le supplier de la suivre. Etait-elle seule à avoir été emmenée à l'infirmerie ? Surement pas, puisque d’autres élèves avaient disparus de cours bien avant elle. Doucement, elle écarta le rideau à côté d’elle et reconnut sans mal une élève plus âgée qu’elle, malgré les cheveux bruns qui lui barraient le visage. Elle referma le rideau sans un bruit et passa au suivant.
Il lui fallut cinq lits avant de tomber sur Jared, avant de stopper dans son élan. Elle fit quelques pas en avant. Elle n’avait pas songé à ce qu’il puisse être malade. Focalisée sur son propre mal être, elle n’avait pas pensé à son entourage. Elle n’avait pas pensé à ceux qui comptaient pour elle. Elle s’approcha du lit, détaillant ses traits et ses yeux clos, essayant de lire quelconque signe de douleur. Elle voulait simplement s’assurer qu’il allait bien. Elle voulait simplement savoir qu’il s’en était sorti, comme elle, et elle ferait demi-tour.

(c) little wolf


Dernière édition par Athanasia C. Rhodes le Sam 3 Aoû - 21:16, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Riley Graham
Riley Graham
Messages : 558
Date d'inscription : 29/03/2018

i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig) Empty
MessageSujet: Re: i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig)   i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig) EmptySam 3 Aoû - 20:19

one day, whether you are 14, 28 or 65 you will stumble upon someone who will start a fire in you that cannot die. however, the saddest, most awful truth you will ever come to find is they are not always with whom we spend our lives. ✻✻✻ Je repensais à ma mère. Je repensais à cette poignée de souvenirs que je conservais de l’Israël sans jamais être réellement sûr de ce qui était vrai, ce qui était faux, ce que j’avais inventé et ce qui s’était réellement déroulé. J’aimais croire que certaines des horreurs qui m’apparaissaient encore par éclat de souvenirs décousus n’étaient que des inventions de mon esprit égaré, mais je savais, au fond de moi, que ma mère m’avait considéré comme un monstre. Qu’elle avait vu Shiloh comme en étant un également. Qu’elle n’avait plus jamais voulu entendre parler de notre père, l’envoyant au loin avec les deux gamins que nous avions été alors.
Je me retirais de mon corps, en quelques sortes. Cela était comme si mon esprit se détachait de cette chair qui souffrait pour se recueillir dans un endroit plus sûre, dans un endroit qui faisait moins mal. Mes pensées s’en allaient au loin pour se cacher des peines qui m’affligeaient et j’y trouvais un certain réconfort. J’étais heureux, en cet instant, de ne pouvoir contrôler mon esprit. J’étais heureux qu’il soit vaste et qu’il ait mille et une excuse pour s’occuper, mille et une excuse pour m’emmener au loin. C’était apaisant. C’était plus facile. Je ne me souciais plus de ce mal-être. Je ne pensais même pas à Arya, qui semblait résolue à ne plus souffler ne serait-ce qu’un seul mot dans mon esprit volatile. Nous étions ensemble mais nous restions seules dans nos douleurs. Nous étions ensemble mais nous cessions de prétendre que nous pouvions former un tout. Elle n’avait jamais fait partie de moi et je n’avais jamais été à la hauteur de ses espérances ; ces derniers mois n’avait été qu’une cohabitation en mauvaise équilibre, menaçant sans d’exploser.
Et elle finissait par enfin exploser. Par enfin nous entrainer tous les deux. Nous entrainer à notre perte. Dans mon demi-sommeil, je poussai un profond soupir, me retournant sur mon flanc. Les draps du lit que l’on m’avait attribué à Sainte-Mangouste étaient raides sous mes doigts engourdis et je me surpris à me demander quand est-ce que j’avais été hospitalisé. Je m’accordais quelques secondes pour y réfléchir, n’obtenant absolument aucune réponse de la part de mon esprit confus ; je poussai un léger grognement, ma tête me faisant souffrir mais pas suffisamment pour me forcer à revenir sur Terre. Au lieu de quoi, mon esprit repartit ailleurs, plus à l’est, plus au sud, dans les vastes terres d’un pays que j’aurais pu considérer comme chez moi si ma vie n’avait pas pris ce genre de tournures.
Je fus incapable de chiffrer le temps qui s’écoula entre mon dernier instant de conscience et le moment où je finis par battre des paupières. Après tout, ces derniers jours, je n’avais fait que cela ; perdre la notion du temps, me réfugier au fond de mon esprit pour ne pas avoir à trop endurer cette maladie qui avait fini par me ronger. Je me plaisais à croire que, de cette manière, je me maintenais en vie. Je me plaisais à croire que, de cette manière, tout se passerait pour le mieux.
Je savais que je me trompais. Je savais que rien ne se passerait pour le mieux. Je savais que j’étais condamné, condamné comme les autres. Pourtant, je continuais de me donner de l’espoir, en faibles doses. Je voulais y croire. Je voulais y croire pour ma sœur. Pour Basile.
Ma vision était trouble, trouble à cause de toutes ces heures de sommeil qui n’avaient fait que m’engourdir d’autant plus. J’avais la sensation de ressentir une pointe d’amélioration mais je refusais d’en tirer des conclusions hâtives ; au lieu de quoi, je me focalisai sur la grande ombre qui semblait présente dans ma chambre d’hôpital. Je battis plusieurs fois des paupières avant de distinguer les traits de Solveig, coiffée court, l’air fatigué, presque hagard. Je refermai les yeux avant de les rouvrir, cette vision refusant de disparaître ; alors, avec de grandes difficultés, j’entrepris de me redresser à moitié sur mon lit. « Solveig ? » demandai-je d’une voix enrouée. Ma bouche était pâteuse, sans doute à cause des potions que l’on m’avait fait boire, sans doute à cause de ces longues journées que j’avais passé à dormir. « Qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce qui est arrivé à tes cheveux ? » La deuxième question dépassa la barrière de mes lèvres sans que je ne puisse la retenir. De mon point de vue personnelle, elle était bien plus importante que la première ; le commun des mortels, lui, se serait sans doute bien plus formalisé de la présence d’une intruse dans sa chambre plutôt que de sa nouvelle coupe de cheveux.
Mais c’était ainsi. Je ne parvenais pas à conserver un pied dans la réalité lorsque mon esprit tout entier s’appliquait à m’emmener bien loin des sentiers battus.
Je ne pus m’empêcher de me demander, également, pourquoi elle portait une tenue de patiente ; cependant, je parvins à me taire, me disant au fond de moi que je n’avais peut-être plus le droit de m’en inquiéter. Je déglutis, gardant le silence.
Mon esprit, lui, était à des lieux de vouloir se taire.
Revenir en haut Aller en bas
Riley Graham
Riley Graham
Messages : 558
Date d'inscription : 29/03/2018

i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig) Empty
MessageSujet: Re: i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig)   i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig) EmptySam 3 Aoû - 20:19



i still talk to your ghost sometimes
JARED&SOLVEIG


you’re somewhere between someone else’s lips, now. ✻✻✻ Son esprit était encore embrumé, pourtant, Solveig se souvenait de ce qui l’avait conduit à l’infirmerie. La peste des patronus avait commencé à faire parler d’elle et il n’avait pas fallut longtemps à la Poufsouffle pour en ressentir les symptômes, elle aussi. Elle avait immédiatement maudit son patronus de lui faire subir cela et il n’avait pas cherché à la faire se sentir mieux, ricanant même en voyant ce que cela lui infligeait. Elle avait abandonné depuis longtemps l’idée de faire la paix avec Odin et espérait même que cette maladie voulait dire qu’il finirait pas s’en aller. Il ne lui avait jamais rien apporté de bon et leur relation avait été chaotique depuis le moment où il était apparu. Elle avait tenté à plusieurs reprises de devenir oblamens, désirant désespérément cette distance qui lui avait paru vitale mais avait échouée à chaque fois, submergée par la douleur. Leur relation n’avait fait que se dégrader à partir de ce moment et la peste de patronus avait été le détail de trop, la convaincant qu’il n’était qu’un fardeau.
A présent parfaitement réveillée, Solveig n’avait pas résisté à l’envie d’aller se dégourdir les jambes et il ne lui avait pas fallu longtemps avant de tomber sur Jared. Le voir dans ce cadre l’avait suprise. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il soit malade, lui aussi. Mais à vrai dire, elle ne savait plus rien de ce qui se passait dans sa vie, si bien que cela n’aurait même pas dû l’étonner. Elle s’était avancée, sans bruit, afin de voir s’il allait bien avant de repartir. Mais alors qu’elle arrivait à sa hauteur, il ouvrit les yeux, difficilement et elle eut un mouvement de recul. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il se réveille. Elle avait simplement voulu savoir s’il allait bien. Pourtant, elle ne pouvait plus s’en aller à présent, il s’était totalement réveillé et la regardait, l’ayant clairement vue. « Solveig ? » Elle lui sourit, ne sachant pas exactement comment l’aborder. Cela faisait plus d’un an qu’ils ne s’étaient pas véritablement parlés, depuis leur rupture et le revoir sous ces circonstances lui paraissait étrange. « Qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce qui est arrivé à tes cheveux ? » demanda-t-il, visiblement confus. Elle voulu immédiatement porter une main à sa tête, par pur réflexe mais se ravisa lorsqu’elle se rappela qu’elle avait Odin entre les bras. « Oh, Roshario me les a coupé il y a quelques jours, » lui dit-elle. Elle resserra sa prise sur son patronus, qui bronchait dans un coin de son esprit, lui souriant de nouveau. « Ils devenaient trop longs. » Elle posa finalement Odin à terre, ne sachant pas vraiment quoi dire, avant de se rappeler qu’il lui avait posé une autre question. « Je suis malade, moi aussi, » lui expliqua-t-elle en faisant un geste vers le coyote qui avait fini par se coucher à même le sol. « Je viens de me réveiller, je me souviens pas très bien ce qui s’est passé avant. » Elle savait qu’elle avait dû perdre connaissance, à un moment donné mais elle ne se rappelait plus si elle était en cours, si elle était en train de manger, si elle était dans son dortoir. Elle ne savait à vrai dire pas combien de temps s’était écoulé depuis. Cela lui avait semblé être une semaine complète mais elle savait qu’elle exagérait surement.
Doucement, Solveig tira la chaise qui avait été placée près du lit et la rapprocha afin de s’asseoir à son chevet. « Tu te sens comment, Re… Jared ? » Elle se mordit la lèvre inférieure, se corrigeant au dernier moment. Elle n’avait plus l’impression d’être suffisamment proche de lui pour l’appeler par son surnom, pourtant elle se souvenait vaguement qu’il lui avait échappé lorsqu’ils s’étaient retrouvés dans le train. Elle réalisa alors qu’elle ne l’avait pas recroisé depuis. « Au fait… j’ai jamais eu l’occasion de te remercier pour le… Pour le train, » hésita-t-elle, butant sur ses mots. « Sans toi, j’aurais surement pas tenu jusqu’à ce que les secours arrivent. » Elle sourit, essayant de garder le ton léger mais il y avait autre chose qui pesait sur sa conscience. « Et… je suis désolée pour Joshua, » souffla-t-elle finalement. Elle n’avait pas pu aller à l’enterrement, obligée de rester à l’infirmerie après l’accident mais elle sentait encore sa gorge se nouer lorsqu’elle repensait à ce qui était arrivé.

(c) little wolf
Revenir en haut Aller en bas
Riley Graham
Riley Graham
Messages : 558
Date d'inscription : 29/03/2018

i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig) Empty
MessageSujet: Re: i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig)   i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig) EmptySam 3 Aoû - 20:19

one day, whether you are 14, 28 or 65 you will stumble upon someone who will start a fire in you that cannot die. however, the saddest, most awful truth you will ever come to find is they are not always with whom we spend our lives. ✻✻✻ Je ne savais pas combien de temps il s’était passé depuis que je m’étais retrouvé ici. Je ne savais pas combien de temps j’étais resté inconscient. J’avais beau fixer les murs, observer le ciel, je ne parvenais pas ni à me rappeler comment est-ce que j’avais bien pu arriver là, ni même à donner une estimation concernant le jour que nous étions. Non. La voix d’Arya était également absente de mes pensées, ne commentant absolument aucune de mes digressions personnelles ; j’étais si seul dans mon esprit que mes cheminements intellectuels semblaient résonner dans ma boîte crânienne. Mais cette solitude se traduisait également par le manque d’informations et la seule certitude que j’avais était la présence de Solveig à mes côtés. Je la détaillai du regard, mes yeux se focalisant sur ses cheveux courts et sa mine fatiguée.
A côté de cela, mes pensées se remémoraient de la fois où j’avais cru l’embrasser, et je sentis ma mâchoire se serrer.
Il y avait des choses que j’aurais aimé lui confesser, lui. Emprisonné dans mes pensées brumeuses, cela me paraissait presque être une nécessité. Elle devait savoir, oui. Je devais lui avouer. Elle devait être au courant. Je devais l’admettre. Après tout, dans un instant de faiblesse, je m’étais réfugié dans mes anciens sentiments, je m’étais réfugié dans ce que nous avions représenté l’un pour l’autre. Je m’étais réfugié dans cette relation qui avait un jour été mon équilibre, dans cette relation qui avait été à la fois réconfortante et rassurante. J’avais eu l’impression, en septembre, que je n’avais le droit de me sentir mal qu’en sa présence. N’avait-elle pas été celle à me maintenir la tête hors de l’eau ? N’avait-elle pas été celle à me faire comprendre que cela n’était pas grave d’avoir toutes ces pensées dans le crâne, de ressentir toutes ces choses ? Si, bien sûr que si. Elle avait été celle à me comprendre. Celle à m’accepter la première. Maintenant que j’y songeais, revenir vers elle avait été comme une évidence. Elle était mon port, mon phare, dans l’océan qui déferlait sous mon crâne. Mais je n’avais plus le droit. Plus le droit de revenir vers elle après ces dix-huit mois tumultueux. « Oh, Roshario me les a coupé il y a quelques jours. Ils devenaient trop longs, » me répondit-elle, et j’hochai doucement la tête même si je n’approuvais pas. Cela me faisait étrange, oui. Cela me pinçait le cœur, également, de voir qu’elle changeait, qu’elle évoluait dans une orbite différente de la mienne. Mais, quelque part, cela me rassurait également. Cela me rassurait parce que cela me permettait de me dire qu’elle allait de l’avant. De me dire que tout irait bien. « Je suis malade, moi aussi. Je viens de me réveiller, je me souviens pas très bien ce qui s’est passé avant. » J’esquissai un léger sourire, alors qu’elle s’installait sur une chaise près de mon lit. Nous étions tous dans la même situation, sans doute. Tous les malades, du moins. Cela nous prenait sans prévenir. On se réveillait, des jours plus tard, complètement déphasés avec la réalité, victimes de l’épidémie, cette épidémie que personne ne semblait comprendre. Je ne m’en faisais pas pour Solveig, du moins, pas pour l’instant ; je savais qu’elle avait une relation plutôt conflictuelle avec son patronus, et le silence qu’il devait lui imposer actuellement ne devait pas particulièrement la toucher.
C’était sans doute la suite qui serait plus préoccupante. Parce que personne ne savait encore ce qui allait se passer après. « Tu te sens comment, Re… Jared ? » Je notai la manière dont elle s’était reprise, mais ne laissai rien paraître. Au lieu de quoi, j’haussai doucement les épaules. « Ca va mieux. Du moins, je crois, » lui répondis-je comme si cela était suffisant pour me satisfaire. Je ne voulais pas qu’elle s’inquiète, et je savais qu’elle était suffisamment gentille pour s’en faire encore pour moi malgré les mois qui avaient pu se passer sans que nous ne nous adressions la parole. Je ne voulais pas qu’elle s’inquiète et c’était précisément pour cela que je n’osais pas lui dire que non, cela n’allait pas mieux, parce qu’à mesure que je pouvais émerger de ces journées entière d’inconscience, mon esprit se réveillait et toutes mes pensées avec lui. « Au fait… j’ai jamais eu l’occasion de te remercier pour le… Pour le train. Sans toi, j’aurais surement pas tenu jusqu’à ce que les secours arrivent. » reprit-elle, et je secouai la tête pour lui faire comprendre qu’elle n’avait pas à remercier. « Et… je suis désolée pour Joshua, » La fin de sa phrase m’interrompit dans mon geste et je me figeai. J’eus l’impression que mon esprit se vida de tout, absolument tout, pour ne laisser place qu’à l’image du cercueil de Joshua ; je dus me faire violence pour prendre des inspirations régulières. Cela faisait quelques mois, désormais. Quelques mois qu’il n’était plus là. Quelques mois qu’il ne respirait plus. Quelque mois que mon monde tout entier semblait avoir été enterré avec lui. Quelques mois et, pourtant, j’avais l’impression que cela me faisait toujours aussi mal. « Merci, » répondis-je dans un murmure. J’aurais aimé lui dire. Lui dire qu’en mourant il avait emporté avec lui notre amitié avec les autres. Lui dire que j’étais aussi en colère que triste. « Les choses sont différentes depuis qu’il… Depuis qu’il n’est plus là. » Je secouai la tête pour chasser mes pensées, me raclant la gorge dans l’espoir de pouvoir retrouver une certaine contenance. Je portai une main à mon menton pour gratter la barbe qui avait poussé sur mes joues durant mes longues journées d’inconscience. « Et c’était avec plaisir, autrement, » repris-je pour me tirer de mes pensées parasites. « Je n’allais pas te laisser pendre dans le vide, quand même. Ca va mieux ta tête, depuis ? » Je relevai les yeux vers elle, comme pour me concentrer sur sa présence et non pas l’absence de Joshua dans mon existence même. C’était dur, quelque part. Dur de rester debout quand il n’y avait plus personne pour me pousser à continuer.
Revenir en haut Aller en bas
Riley Graham
Riley Graham
Messages : 558
Date d'inscription : 29/03/2018

i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig) Empty
MessageSujet: Re: i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig)   i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig) EmptySam 3 Aoû - 20:19



i still talk to your ghost sometimes
JARED&SOLVEIG


you’re somewhere between someone else’s lips, now. ✻✻✻ L’inquiétude pouvait certainement se lire sur ses traits. Elle ne s’était pas rendue compte qu’elle s’en faisait autant pour Jared avant d’arriver près de son lit, avant de voir qu’il était malade, lui aussi. Pourtant, il avait toujours été dans un coin de son esprit. Elle s’était toujours demandée, sans réellement s’en rendre compte, comment il allait. A quoi il pensait. S’il était retombé amoureux. Ce n’avait pas été son cas à elle mais elle n’avait pas réellement cherché à avoir de relation. Après que la leur se soit terminée, elle avait eu du mal à imaginer qu’elle puisse ressentir ce genre de sentiments pour quelqu’un d’autre. Elle avait toujours su, pourtant, que cela arriverait éventuellement. Que son souvenir arrêterait d’être douloureux pour ne lui être qu’agréable. Elle n’était pas certaine que lui reparler pourrait l’aider en ce sens mais elle se rendait compte que cela n’arriverait surement qu’une fois. Que lorsqu’elle retournerait à son lit, ils continueraient à s’ignorer comme ils avaient bien pu le faire pendant plus d’un an et demi, comme cela avait été le cas après l’accident du train, qui, au fond, n’avait rien changé entre eux. Elle n’avait pas envie que ce soit le cas mais elle savait que cela serait presque inévitable, à moins d’efforts de leur part à tous les deux, à moins qu’ils arrivent enfin à ignorer la gêne qui s’était doucement installée entre eux. « Merci, » lui répondit Jared lorsqu’elle lui offrit ses condoléances. « Les choses sont différentes depuis qu’il… Depuis qu’il n’est plus là. » Solveig hocha la tête pour toute réponse. Elle avait su, par Philip, qu’ils avaient fini par tous s’éloigner. Que le vide laissé par la mort de Joshua avait été trop important à combler. Qu’ils n’avaient pas réussi à retrouver leur insouciance, pas sans lui. Mais elle ne lui dit pas, sachant pertinemment qu’il devait être douloureux pour lui de s’étendre sur le sujet. Elle voulait simplement qu’il sache qu’elle était désolée. Elle voulait simplement qu’il sache que même s’ils ne s’étaient plus parlés jusqu’à présent, elle tenait suffisamment à lui pour partager sa peine. Elle aurait voulu le lui dire. Elle aurait voulu lui dire qu’il lui manquait. Que ce n’était pas même leur couple qui lui manquait, que ce n’était pas même ses baisers ou étreintes. Que c’était lui, simplement, parce que leurs âmes avaient un jour été complémentaires, parce qu’elle le garderait toujours dans son cœur, peu importe que ses sentiments soient toujours amoureux ou non. Ce n’était pas cela qui était important, pour elle. Elle savait qu’ils ne se remettraient probablement jamais ensemble. Elle savait qu’elle-même n’en avait probablement pas envie, de peur que les choses ne soient jamais comme elles avaient pu l’être ensemble. Mais lui, Jared, sa personne, était importante pour elle. Et ne plus l’avoir dans sa vie, pas même comme ami, avait créé un vide dans son cœur qu’elle avait eu du mal à combler. Lui parler de nouveau, comme si de rien n’était, lui serrait la gorge, lui faisait de la peine, comme si leur histoire n’avait pas eu assez d’importance pour qu’il s’en souvienne. Elle, n’avait pas oublié. Elle ne s’était que trop bien rappelé de la perte de son petit-ami, survenue après la perte de sa mère et celle de son jumeau. En l’espace d’un an, elle s’était retrouvée seule, livrée à elle-même afin de recoller les morceaux de son cœur brisé. Lui parlait comme si rien de tout cela ne s’était passé lui faisait de la peine, d’une certaine manière. Cela l’aidait cependant aussi à avoir une conclusion à leur histoire, conclusion qu’elle n’avait pas pu avoir lorsqu’ils avaient brutalement arrêté de se fréquenter, de se parler, de se regarder. « Et c’était avec plaisir, autrement. Je n’allais pas te laisser pendre dans le vide, quand même. Ca va mieux ta tête, depuis ? » La voix de Jared la tira doucement de ses pensées et elle cligna plusieurs fois des yeux, comme pour revenir à la réalité, avant de hocher la tête, un sourire triste aux lèvres. « Oui, ça va. J’ai été un peu sonnée pendant quelques jours mais ça s’est arrangé, » répondit-elle simplement, la gorge encore serrée, les pensées encore embrumées. Un silence s’installa et elle fut assaillie de nouveau par les émotions qui l’avaient saisies quelques minutes plus tôt. Elle refusait que désormais, leurs échanges se résument à cela, à savoir si l’un et l’autre allaient bien. Elle refusait de prétendre qu’il était un inconnu, désormais. Dans son esprit, cela n’était pas mieux que lorsqu’ils s’ignoraient. Dans son esprit, cela ne valait même pas la peine. Elle déglutit, les sourcils froncés, avant d’expirer bruyamment. « Tu me manques, » souffla-t-elle finalement, tout bas, si bas qu’elle n’était pas sure qu’il l’ait entendue. Elle s’en voulu immédiatement, de peur qu’il interprète mal ses paroles mais également parce qu’elle savait qu’elle n’avait pas le droit, d’une certaine manière, de lui dire cela. Elle n’avait pas le droit, pas alors que cela faisait un an qu’ils avaient rompu. « Pas comme ça, » s’empressa-t-elle de préciser, sa voix se brisant. « C’est juste que… » Elle secoua la tête, cherchant ses mots. Finalement, elle leva les yeux vers le plafond, sentant sans mal les larmes menacer de couler. Cela suffit à les retenir, cependant et elle baissa de nouveau la tête. « J’espère que tu vas bien. Pas par rapport à la peste mais… en général, » admit-elle finalement. Elle se mordit la lèvre, embarrassée de ce qu’elle venait de dire. Brusquement, elle se leva, portant une main à son front. « Je suis désolée, j’aurais pas dû dire ça. Je peux m’en aller, si tu veux. » Elle avait tout gâché. Elle avait gâché leurs retrouvailles, qui n’aurait de toutes manières jamais pu être chaleureuses. Elle avait gâché la chance de retrouver une relation avec lui, cette amitié qui lui avait tant manquée.

(c) little wolf
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig) Empty
MessageSujet: Re: i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig)   i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

i still talk to your ghost sometimes (jared + solveig)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» accident du poudlard express (jared + solveig)
» Solveig B. Ingherneils
» v - we don't talk anymore (thorun)
» Jared S. Dawkins
» g - and yet i'm still breathing (jared + sven)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
BROKEN SOULS ARE ALWAYS BLEEDING :: defeat never suited her anyway :: broken dreams can only lead to a tortured heart :: Laura :: Autres-