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 f - you will love him to ruins. (tobiasz)

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Riley Graham
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MessageSujet: f - you will love him to ruins. (tobiasz)   f - you will love him to ruins. (tobiasz) EmptySam 3 Aoû - 21:11

i can't remember what it was like before you, and i don't even know how we got here but maybe that's exactly what i needed. someone who could make me forget where i came from and someone who could make me love without knowing how to fall. ▴▴▴ Elle n’avait pas réellement réfléchi, au fond, elle le savait. Elle n’avait pas réellement réfléchi lorsqu’elle avait décidé de ne pas prendre le train pour retourner chez les Lestrange, lorsqu’elle avait décidé de partir pour ce village en Asie dont on leur avait parlé à Poudlard. Elle n’avait pas réellement réfléchi et pourtant, elle savait que l’idée avait germée dans son esprit il y a des mois déjà. Après tout, elle était adulte et rien ne l’obligeait à retourner chez son père chaque été. Rien ne l’obligeait à continuer d’être humiliée, rien ne l’obligeait à continuer d’être son pantin, dont il se servait à chaque fois qu’il en avait besoin. Elle lui en voulait à présent, réalisant qu’il avait su la charmer avec ses mots mais que son attitude envers elle avait toujours été horrible. Elle lui en voulait, persuadée que c’était à cause de lui qu’elle était comme ça, persuadée que c’était à cause de ses petits jeux qu’elle était ainsi. Elle ne se rappelait que trop bien des jours qu’elle devait passer hors de sa peau, sous ses ordres, simplement pour se préparer à se faire passer pour quelqu’un d’autre, simplement pour être irréprochable. L’utilisation prolongée de son pouvoir l’exténuait presqu’à chaque fois mais elle avait continué, naïve, convaincue de faire plaisir à son père, convaincue que c’était cela qui était attendu d’elle. Il y avait eu quelques menaces lorsqu’elle avait tenté de refuser, menaces de la mettre à la rue et de s’assurer qu’elle ne serait plus acceptée à Poudlard, puisqu’au fond, elle ne lui servirait plus. Elle l’avait trop souvent vécu. Elle en avait trop souvent souffert. Et à présent, elle n’était plus sure de pouvoir le supporter. Elle n’avait pas réfléchi et pourtant sa décision était prise depuis des mois, depuis qu’elle avait su que Basile n’y retournerait pas non plus. Il n’y avait plus rien pour elle dans cette famille. Il n’y avait plus personne pour lui tendre la main. Alors elle était partie, pour deux mois, dans le premier lieu qu’on lui proposait, dans le premier lieu qui voudrait bien d’elle. Elle était partie, pour deux mois et retournerait à Poudlard en septembre, jusqu’à ce que l’année s’achève encore. Peut-être aurait-elle assez d’argent de côté, d’ici-là. Peut-être pourrait elle avoir les moyens de s’acheter un chez-elle.
Fouillant sa malle pour trouver ses vêtements, Athanasia posa les yeux un instant sur la petite pile d’enveloppes qui commençait doucement à se former, enveloppes qu’elles n’avaient pas ouvertes. Elles provenaient toutes de son père et elle ne savait que trop bien ce qu’elles devaient contenir. Alors elle les gardait là, au fond de sa malle, sous ses vêtements, jusqu’à ce qu’elle trouve un endroit où les brûler tranquillement. Elle n’avait pas envie de lire ses mots, ayant peur de culpabiliser, à tort. Elle n’avait plus envie d’entendre parler de lui, à présent. Elle récupéra ses affaires et commença à se changer, guettant l’heure qu’affichait l’horloge du coin de l’œil. Elle était persuadée d’avoir fait le bon choix et pourtant, à présent, elle se retrouvait dans une chambre d’auberge miteuse, à servir des boissons dans la taverne la plus délabrée du village. Elle s’y était prise trop tard, elle le savait mais elle savait également qu’elle devrait s’en contenter, si elle ne voulait pas avoir à retourner chez son père. Sortant de sa chambre, elle croisa son colocataire, un serdaigle de Poudlard mais ne lui adressa pas un mot. Ils ne se parlaient que peu de toutes manières, puisqu’il travaillait la journée et elle une partie de la nuit. Essayant de ne pas se lamenter sur son sort, Athanasia pris la direction du quartier le plus défavorisé, frissonnant comme à chaque fois en voyant les premiers bâtiments à moitié reconstruits. Sortant la clef qu’on lui avait confié, elle déverrouilla la porte de la taverne où elle travaillait à présent, non sans mal, espérant qu’elle ne la casserait pas. Comme toujours, elle était la première arrivée et les chaises étaient encore sur les tables mais elle n’y toucha pas, sachant pertinemment que ses collègues arriveraient d’ici une dizaine de minutes. Au lieu de quoi, elle prit place derrière le bar, poussant un petit soupir. Le temps de tout mettre en place, les premiers clients étaient déjà arrivés et elle se retrouva rapidement à servir des verres, forçant bien trop de sourires sur ses lèvres. Ils n’étaient pas méchants au fond, elle le savait. Mais elle ne pouvait simplement pas prétendre appartenir au même monde qu’eux, avec ses cheveux propres et ses ongles soignés. Elle s’efforçait pourtant d’être aimable, consciente qu’il s’agissait de l’attitude à adopter.
Débarrassant un verre qui trainait, elle se dirigea vers un client qui venait de s’installer au bar mais s’arrêta au bout de quelques secondes, interdite. Elle le reconnaissait sans mal, malgré la faible luminosité, malgré le fait que son visage n’était pas tournée vers elle. Elle déglutit, avant de se planter devant lui. « Qu’est-ce que je peux vous servir, ce soir ? » demanda-t-elle, une boule s’étant formée dans sa gorge. Elle attendit qu’il relève le regard vers elle pour lui faire un sourire, incertaine de la manière dont elle était censée aborder son professeur de divination, au beau milieu d’une taverne, à l’autre bout du monde.

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Riley Graham
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MessageSujet: Re: f - you will love him to ruins. (tobiasz)   f - you will love him to ruins. (tobiasz) EmptySam 3 Aoû - 21:11


Athanasia & tobiasz — he acted like he felt nothing because he felt everything. he seemed not to care because he cared too much. ✻ ✻ ✻ Mes doigts raffermirent leur prise sur la plume que je tenais, ma main étant si crispée qu’elle en devenait douloureuse. Je clignai plusieurs fois des paupières, observant sans les voir réellement les tâches d’encre qui marquaient ma peau. Sur le parchemin devant moi s’étalaient des traits confus, dessinés à la va-vite par ma main tremblante, reprenant encore et toujours les mêmes esquisses. Cette jeune femme aux cheveux clairs souriant sous les rayons de soleil. Cette jeune femme aux cheveux clairs, une main sur son ventre arrondi, observant la neige tomber par la fenêtre. Elle prenait vie sur chacun de mes brouillons, sur chacun de mes dessins. Elle était partout et nulle part à la fois, pur produit de mon imagination tortueuse, pur produit des divagations de l’autre. Je lâchai ma plume avant de passer mes mains sur mon visage, tremblant de tout mon être, sentant mon coeur s’affoler dans ma poitrine. Je restai là, immobile dans ma détresse, immobile dans mon horreur, à fixer l’illustration que j’avais bien pu faire sans m’en rendre compte. L’alcool qui coulait dans mes veines n’était pas suffisant pour brouiller ma vue. Pour faire disparaître les traits de mon esprit.
Je finis par me lever, trébuchant sur mes propres pieds. Je me rattrapai à la commode, me blessant presque la main dans mes mouvements brusques. Quelque part, je m’en fichais. Je m’en fichais éperdument. J’étais presque heureux que cela puisse m’empêcher d’écrire, de dessiner. J’étais presque heureux à la simple idée que cela puisse mettre un terme à mes croquis, à tous ces parchemins que je pouvais gribouiller de traits.
Sans en prendre grand soin, j’ouvris le tiroir de ma commode, enfouissant les nouveaux dessins que j’avais bien pu faire. Je le refermai violemment, des morceaux de feuille dépassant encore ; je m’acharnai presque à les rentrer, un à un, froissant le papier, froissant ces chefs d’oeuvre qui ne m’appartenaient même pas réellement. J’étais hanté, oui. Hanté par cette jeune femme que l’autre voyait partout. Hanté par cette jeune femme qui apparaissait à chaque fois que je pouvais bien tenir une plume entre les doigts. C’était comme si mon esprit connaissait ses traits par coeur mais que ma mémoire refusait de les retenir. Comme si j’étais sans cesse opposé à mon propre être, à ma propre personne.
Parce que c’était terminé. Mon corps ne m’appartenait plus. Mon coeur ne m’était même plus mien.
Je finis par sortir, incapable de supporter l’idée de rester seul dans cette chambre plus longtemps. Je chancelai dans l’escalier, presque éblouie par la lumière du jour quand je finis par me retrouver dans les rues d’Indrajala. J’avançai à pas guère assurés, l’esprit ailleurs. Je ne remarquai même pas les personnes qui s’éloignaient de moi sur mon passage. Je ne remarquai même pas ces gens qui observaient ma barbe mal rasée, mes yeux cernés, mon teint maladif. Se dégageait autour de moi une odeur d’alcool bon marché mais je n’avais même plus suffisamment d’odorat pour la sentir ; j’étais trop occupé à ruminer dans mon esprit, trop occupé à réfléchir, pour réellement m’attarder sur tous ces détails qui m’échappait.
Je ressentis un brin de soulagement quand je passai la porte de la taverne du quartier défavorisé,  ayant été bien incapable de retenir son nom. Je m’assis en manquant de tomber au comptoir, saluant, un peu plus loin, un client habitant sur l’île que j’avais déjà eu l’occasion de croiser à plusieurs reprise. Je passai mes doigts sur mes paupières, frottant, frottant encore et encore, pour me retirer les visions de mes dessins, avant de finalement rouvrir les yeux sur une chevelure blonde. Aussi blonde que les cheveux de la jeune femme sur mes croquis. Je manquai de m’étouffer, puis je secouai la tête comme pour me forcer à revenir sur Terre. « Qu’est-ce que je peux vous servir, ce soir ? » me demanda-t-elle. Elle était floue, face à moi. Je peinai à distinguer ses traits et pourtant j’avais l’impression de la reconnaître. Puis, finalement, elle me sourit, gênée, comme si elle ne savait pas quoi faire, comme si elle était embarrassée. « Mademoiselle… »  commençai-je, cherchant son nom de famille au fond de ma mémoire. Mais tout ce qui me venait, en cet instant, était mes dessins. Ces dessins-là, rangé dans ma commode. J’étais persuadée d’en avoir suffisamment pour tapisser ma chambre toute entière et pourtant je me bornai à les déchirer. Les déchirer, les froisser, les jeter, les oublier en les gardant en mémoire. « … Rhodes, »  repris-je finalement. « Whiskey pur feu. Double. Merci. »  J’avais sans doute déjà trop bu mais ce n’était pas grave. En cet instant, je n’étais pas suffisamment lucide pour m’en rendre compte ; au contraire, je voulais oublier, oublier mes doigts tachés d’encre, oublier mes brouillons, oublier le dernier souvenir que je pouvais bien avoir d’elle. De mademoiselle Rhodes. « Je ne pensais pas vous trouver… Là, dans cette taverne pour âmes perdues, »  dis-je finalement en haussant vaguement les épaules. « Etes-vous une âme perdue, mademoiselle Rhodes ? »  Non, sans doute pas. Elle devait faire partie de ces personnes avec une vie bien rangée. Avec un futur assuré. Elle ne pouvait pas être comme moi. Elle ne pouvait pas ne plus se supporter au point d’avoir songé, plusieurs fois, à tout arrêter. Et, quelque part, je l’enviais. Je l’enviais parce que cela devait être apaisant de ne pas se détester comme je pouvais bien me détester.
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Riley Graham
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MessageSujet: Re: f - you will love him to ruins. (tobiasz)   f - you will love him to ruins. (tobiasz) EmptySam 3 Aoû - 21:11

i can't remember what it was like before you, and i don't even know how we got here but maybe that's exactly what i needed. someone who could make me forget where i came from and someone who could make me love without knowing how to fall. ▴▴▴ Elle n'aurait jamais pensé se retrouver dans ce genre de situation. Elle n'aurait jamais pensé se retrouver à servir des verres, dans un bar miteux, à l'autre bout de la planète. A vrai dire, elle avait toujours cru que son avenir serait plutôt certain, que les seules expériences professionnelles qu'elle aurait avant d'être diplômée seraient ses stages et qu'ensuite, elle trouverait un travail aisément, grâce à ses études. Elle avait toujours pensé, d'abord, qu'elle vivrait chez sa mère jusqu'à la fin de sa scolarité. Puis lorsque celle-ci était décédée, elle avait pensé que ce serait chez son père qu'elle vivrait, jusqu'à la remise de son dernier diplôme. A présent, pourtant, elle était livrée à elle-même. Cela avait été son choix mais c'était la première fois, au fond, que cela lui arrivait. C'était la première fois qu'elle prenait une décision majeure sans l'aide de qui que ce soit d'autre. Elle pouvait deviner, cependant, que son père n'approuvait pas, aux vues du nombre de lettres qu'il avait bien pu lui envoyer. Mais elle avait appris à ne pas s'en soucier, désormais, à prétendre qu'elles n'existaient pas et qu'il ne pourrait rien faire pour l'obliger à revenir vivre chez lui. Elle arrivait à se convaincre, la majorité du temps, qu'elle était tranquille, mais il lui arrivait souvent d'avoir peur qu'il arrive en ville, subitement et qu'il la ramène en Angleterre. Pour l'instant, cependant, elle avait été tranquille et les lettres avaient même cessé d'arriver. Elle se retrouvait seule à servir des verres dans ce bar miteux, soulagée même si cela était loin de l'été tranquille qu'elle aurait voulu passer. Elle n'avait pas imaginé, non plus, avoir l'un de ses professeurs comme clients, ceux-ci restant généralement dans les beaux quartiers du village. Pourtant, elle se retrouva à demander à son professeur de divination ce qu'il souhaitait boire, un sourire gêné aux lèvres. « Mademoiselle… » Il sembla hésiter, cherchant son nom peut-être et de la manière dont il la regarda, elle eut l'impression qu'il ne savait même pas qui elle était. Qu'il ne la reconnaissait pas, qu'il ne se souvenait pas lui avoir enseigné la divination pendant l'année. Ou alors, il la reconnaissait sans savoir qui elle était, sans savoir où il avait bien pu la voir auparavant. Elle savait que d'une certaine manière, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Elle n'était qu'une élève parmi tant d'autres, qu'un visage oublié une fois l'heure de cours terminée. Pourtant, elle avait pensé que son attitude envers lui avant les vacances l'aurait marqué, d'une manière ou d'une autre. Peut-être s'était-elle trompée. Elle ouvrit la bouche pour l'aider, mais il la coupa immédiatement, faisant taire ses doutes. « … Rhodes, » dit-il finalement. « Whiskey pur feu. Double. Merci. » Elle haussa un sourcil, mais ne fit aucun commentaire, se retournant pour attraper la bouteille et un verre à whisky. Elle n'avait pas le droit de juger, après tout. Ici, il n'était pas son professeur. Ici, elle n'était pas son élève. Il n'était qu'un client et elle était tenue de répondre à la moindre de ses commandes. Mais elle pouvait voir sans mal qu'il avait déjà bu et elle n'était pas certaine qu'un whisky double lui fasse du bien. Elle posa néanmoins le verre devant lui, y ajouta quelques glaçons et versa le contenu de la bouteille, essayant de doser correctement. Elle reposa le whisky sur l'étagère derrière elle et se retourna vers son professeur, qui avait recommencé à parler, s'adressant visiblement à elle. Elle jeta un coup d’œil autour d'elle, mais le bar n'était pas très rempli. Personne n'avait besoin d'elle tout de suite. « Je ne pensais pas vous trouver… Là, dans cette taverne pour âmes perdues. Etes-vous une âme perdue, mademoiselle Rhodes ? » Elle fronça les sourcils, appuyant ses mains contre le comptoir. Peut-être se souvenait-il exactement de qui elle était, après tout, pas simplement de son nom. Si c'était le cas, elle était surprise qu'il cherche même à lui parler, puisqu'il n'avait pas eu l'air d'apprécier les accusations qu'elle lui avait portées à Poudlard. Elle secoua la tête, se demandant comment elle pourrait répondre à ses divagations. « Si on veut, oui, » lâcha-t-elle finalement. « Je n'avais nulle part d'autre où aller et j'avais besoin d'argent. » Son autre alternative avait été de retourner chez son père, si bien qu'elle avait préféré suivre le mouvement, en apprenant que des emplois étaient disponibles pour l'été. Cela lui donnait une excuse, au fond, quelque chose pour s'occuper avant de retourner à Poudlard et d'avoir la certitude d'avoir un repas chaud et un lit confortable pour l'année à venir. Cela lui avait également apporté l'argent nécessaire pour se loger et se nourrir le temps de l'été. Cet argent, elle ne pourrait rien en faire d'autre, elle le savait. Son salaire et ses pourboires n'étaient pas assez élevés pour qu'elle puisse en faire des économies. Mais cela lui suffisait, le temps de passer l'été, le temps de réfléchir à ce qu'elle ferait dans un an, après avoir achevé une nouvelle année scolaire. Sans réellement en prendre conscience, elle avait décidé de ne plus jamais retourner chez les Lestrange. Sans réellement en prendre conscience, elle avait pris son indépendance, du jour au lendemain, sans rien dire à personne, sans attendre l'approbation de qui que ce soit. Peut-être était-elle une âme perdue, après tout. Mais son professeur de divination n'avait pas besoin d'en connaître les détails. Elle lui sourit, comme elle le faisait pour chacun des clients, par automatisme désormais. « Et vous? » reprit-elle, cherchant à être polie plutôt que de l'envoyer balader gentiment. « Vous êtes venu donner des cours de rattrapages au monastère? » se rattrapa-t-elle immédiatement. Elle n'avait pas envie qu'il pense qu'elle lui demandait ce qu'il faisait là, dans une taverne mal fréquentée, déjà ivre, bien que la réponse à cette question l'intéressait beaucoup plus que l'autre. Il y avait encore quelque chose qui l'intriguait chez lui, bien qu'elle ait dû admettre sa défaite et renoncer à comprendre ce que ses avertissements avaient voulu dire. En apprendre plus sur lui ne la dérangeait pas, au contraire, mais elle avait peur, quelque part, de lui poser trop de questions. Elle avait peur qu'il recommence comme la dernière fois et qu'il plante encore plus de questions dans son esprit, questions auxquelles il ne voudrait visiblement jamais répondre. Elle n'avait pas oublié les mots qu'il lui avait dit, plusieurs mois plus tôt. Elle ne les avait pas oubliés, mais elle avait renoncé à l'idée de les comprendre, bien que cela l'ait démangée, préférant ne pas risquer une nouvelle fois l'exclusion. Elle se contentait de ne pas savoir, laissant ses autres préoccupations noyer les questions encore présentes dans son esprit.

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Riley Graham
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MessageSujet: Re: f - you will love him to ruins. (tobiasz)   f - you will love him to ruins. (tobiasz) EmptySam 3 Aoû - 21:11


Athanasia & tobiasz — he acted like he felt nothing because he felt everything. he seemed not to care because he cared too much. ✻ ✻ ✻ Le monde tout entier me tournait. Je peinais à me souvenir où j’étais. Je peinais presque à me souvenir qui j’étais, comme si l’autre prenait déjà suffisamment de place pour implanter ces doutes dans mon crâne. J’étais un homme. J’étais un homme perdu, un homme bon à rien, un homme et un monstre, un être humain doté de deux esprits, de deux lui. Je clignai plusieurs fois des paupières avant de passer une main sur mon visage, frottant mes yeux fatigués, mais rien n’y faisait. J’avais beaucoup trop bu pour m’accrocher à la réalité et mon esprit s’en allait, s’en allait au loin. Mon esprit s’en allait sans que je ne puisse le rattraper. Mon esprit ne m’écoutait plus, trop occupé à se perdre, trop occupé à m’abandonner comme tout bon sens avait bien pu déjà le faire.
Mon esprit se rappelait de choses que j’aurais préféré oublier.
Mon esprit se perdait dans mes souvenirs.
Dans le passé.
Dans ces choses qui n’étaient même pas forcément réelles.
Je pouvais presque entendre la voix de ma mère me chuchoter des choses à l’oreille, me raconter des mythes sur l’Homme et les étoiles, des histoires sur la création du monde et la fin que nous connaîtrions tous. Je pouvais encore voir mon père faire des incantations pour demander l’aide de tous les dieux et tous les surhommes, je pouvais encore sentir les odeurs des repas préparés pour la communauté. Il y avait toutes ces couleurs, tous ces sons, toutes ces lumières dans ma tête, alors que je dépeignais mon passé avec exactitude. Ils avaient peut-être été des moldus mais ils avaient sans doute mieux compris la vie en elle-même que les sorciers, trop occupés par le pouvoir, trop occupés à s’entretuer. Ces souvenirs étaient réconfortants, comme s’ils me rappelaient qu’il y avait eu à un moment dans mon existence un temps où je m’étais senti chez moi, où je ne m’étais pas senti différent.
Je me disais souvent que, si j’avais laissé l’autre m’envahir, c’était simplement parce que je n’avais plus eu le courage d’être moi-même une fois arraché à ma famille. Je me disais souvent que, si j’avais laissé l’autre possession de mon être, c’était simplement parce que je n’avais plus ma place dans ce monde. J’étais un paria. Un être fragile. Une proie pour les esprits malfaisants.
On avait massacré ma famille. Mais, ce que les responsables ne savaient pas, était qu’ils m’avaient probablement massacré avec eux d’une autre façon.
J’étais la victime idéal. Pas assez blessé pour se laisser sombrer, mais suffisamment pour être condamné. « Si on veut, oui. Je n'avais nulle part d'autre où aller et j'avais besoin d’argent, » répondit finalement l’élève de l’autre côté du comptoir. Je fronçai les sourcils avant de me mettre à rire, d’un rire grave et rauque, secouant ma cage thoracique  et faisant trembler mes doigts qui s’agrippaient à mon verre. « L’argent, »   répétai-je sans pour autant l’observer. « Tant que vous n’êtes pas à la rue en étant contrainte de faire la manche pour espérer pouvoir dîner ce soir, j’pense que vous vous en sortez pas trop mal. »  Mon ton avait sans doute été trop amer, plus que je ne l’avais espéré, d’une certaine manière. Mais c’était plus fort que moi. Cela me rappelait le mal que nous avions eu, avec Syeira, à nous en sortir.
A nous en sortir quand nous avions été les deux seuls survivants de notre communauté.
Cela venait contraster avec les souvenirs heureux de mon enfance ; c’était comme si mon estomac ne se remettrait jamais réellement de la faim qui l’avait tordu durant des semaines, comme si ma fierté personnelle ne se remettrait jamais réellement des regards que les passants avaient bien pu nous lancer quand nous avions demandé une simple pièce dans les rues de Londres. Ma mâchoire se serra quand je me souvins de ce morceau de mon existence, à un tel point que j’oubliais une nouvelle fois la présence de mon élève en face de moi. « Et vous ? » me demanda-t-elle et j’arquai un sourcil. « Vous êtes venu donner des cours de rattrapages au monastère ? » Une nouvelle fois, je me surpris à rire, rire qui se transforma en toux grasse. Je secouai la tête en levant mon verre jusqu’à mes lèvres ; la première gorgée brûla mon oesophage tandis que je ne sentis même pas la seconde passer. Je le reposai avec détachement sur le comptoir. « Nous savons tous les deux que rattraper des cours de divination n’a strictement aucun sens, »  articulai-je avec difficulté. Je butais sur certains mots mais je faisais comme si cela n’avait aucune importance. Comme si c’était normal, presque. « Je suis là pour ma soeur et ma nièce, » ajoutai-je presque dans un murmure. Les mots m’échappaient. Ils coulaient en dehors de ma bouche sans que je ne réussisse à les retenir. Ils filaient entre mes lèvres sans que je ne parvienne à les garder pour moi. Je ne savais même pas pourquoi je luttais. Pourquoi je cherchais désespérément à taire la moindre chose rythmant ma vie. « Parce que sans elles j’avais nulle part d’autre où aller non plus. » J’haussai vaguement les épaules avant de terminer mon verre d’une traite, secouant la tête une fois que j’avais bien pu avaler le liquide. Je pris une profonde inspiration avant de poser mon coude sur la table et poser ma tête sur ma main. Je l’observai dans les yeux avec attention, comme si son visage me captivait.
Ou captivait l’autre. Je ne savais même plus.
Nous étions un, après tout.
Un seul.
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MessageSujet: Re: f - you will love him to ruins. (tobiasz)   f - you will love him to ruins. (tobiasz) EmptySam 3 Aoû - 21:12

i can't remember what it was like before you, and i don't even know how we got here but maybe that's exactly what i needed. someone who could make me forget where i came from and someone who could make me love without knowing how to fall. ▴▴▴ Elle aurait pu changer son apparence, au fond. Elle aurait pu se faire passer pour quelqu’un de totalement différent, ne pas avoir à surprendre les regards surpris lorsque les quelques élèves de Poudlard qui venaient dans cette taverne passaient les portes. Elle aurait pu oublier, le temps d’un été, qu’elle retournerait à Poudlard à la rentrée, qu’actuellement son père la harcelait d’hiboux, qu’elle allait certainement avoir des ennuis lorsqu’elle rentrerait au Royaume-Uni. Elle aurait pu choisir la facilité, utiliser ce avec quoi elle était née, utiliser ce don qui lui facilitait toujours la tâche. Mais elle avait voulu se croire plus forte que cela. Elle n’était pas son don. Elle n’était pas l’outil que son père avait fait d’elle. Elle pouvait se débrouiller sans. Et par conséquent, elle devait accepter de devoir servir un de ses professeurs sans pouvoir se cacher. Cela faisait des mois qu’elle n’avait pas altéré volontairement son apparence. C’était difficile, par moment, de résister à l’envie de céder. C’était difficile aussi de se réfréner dans ce qui était devenu si naturel pour elle. Elle ne sentait plus les changements depuis longtemps, elle n’avait pas l’impression d’être dans le corps d’un étranger lorsqu’elle prenait l’apparence de quelqu’un d’autre. Et récemment, une apparence avait réussi à la faire se sentir mieux que dans sa propre peau. Elle savait que cela était sans doute stupide, que cela était irrationnel pour elle de souhaiter changer définitivement pour ne garder que cette apparence à tout jamais. Elle lui avait même donné un nom, malgré elle, malgré le fait que c’était la première fois de sa vie qu’elle avait changée d’apparence sans prendre l’identité de son modèle avec elle. Caitlin. Son deuxième prénom. Celui qui la rattachait à ses origines, du côté de sa mère. Du bon côté, du côté qui n’était pas corrompu, vicieux et teinté de magie noire. Peu le connaissait, puisqu’elle avait toujours eu l’habitude de le cacher, préférant se rattacher aux Lestrange plutôt qu’aux Rhodes. Elle réalisait à présent que cela avait été une erreur. Cela avait été une erreur de suivre son père lorsqu’il était venu la chercher. Cela avait été une erreur de se fier à ce que le monde attendait d’elle. A présent, elle réalisait qu’elle n’avait jamais su, au fond, ce qu’elle aurait attendu d’elle-même. Elle ne savait pas quelle ambition elle aurait eu, sans son père. Elle ne savait pas exactement qui elle était, en dehors de son emprise, sans ses attentes. Elle était peut-être Caitlin. Elle était peut-être une autre version d’elle-même, légèrement différente et surement moins détestable. Ce genre de pensées s’étaient multipliées dans son esprit ces dernières semaines et elle avait fait de son mieux pour les ignorer, terrifiée à l’idée de réaliser qu’elle ne savait réellement pas qui elle était.
Le bar était étrangement vide, si bien qu’Athanasia n’avait pas une seule occasion de se défiler et de laisser son professeur se noyer dans son alcool plutôt que de lui parler. Elle était mal à l’aise par rapport à leur précédente conversation, sachant pertinemment qu’elle ne pourrait plus insister là-dessus sans s’attirer de véritables ennuis. Elle sursauta lorsqu’il éclata de rire, ne pensant pas avoir dit quoique ce soit de drôle. « L’argent. Tant que vous n’êtes pas à la rue en étant contrainte de faire la manche pour espérer pouvoir dîner ce soir, j’pense que vous vous en sortez pas trop mal. » Son ton était sec, presque accusateur et elle pinça les lèvres, détestant avoir l’impression qu’il la jugeait sans la connaître. Visiblement, il n’avait pas attendu d’arriver à la taverne pour boire de l’alcool et elle savait qu’à présent tout ce qu’il pourrait lui dire serait sans doute parfaitement sincère. Elle savait ce qu’il pensait. Elle savait qu’il devait certainement la juger par rapport à ses origines, qui n’étaient un secret pour personne. Les Rhodes étaient fortunés, aussi fortunés que n’importe quelle grande famille de sang-pur et elle pouvait voir dans son regard qu’il la prenait simplement pour une gamine capricieuse. Il ne savait pas qu’elle n’avait pas le droit de toucher à cette fortune depuis qu’elle avait tourné le dos à sa famille pour dépendre entièrement des Lestrange mais elle ne voulut pas lui donner la satisfaction de l’entendre se justifier. Du moins, pas entièrement. « C’était soit travailler ici, soit faire la manche, comme vous dites. J’imagine que j’ai eu de la chance, » répliqua-t-elle, ne masquant même pas le fait qu’elle était vexée. Elle savait pourtant qu’il était inutile de s’énerver, puisqu’il était bien trop intoxiqué pour avoir une conversation sérieuse. Peut-être avait-elle besoin d’un verre aussi. Peut-être avait-elle besoin de souffler plutôt que de s’emporter à la moindre conversation. Derrière elle, elle entendit Echo battre des ailes, approuvant sans doute l’idée qui germait dans son esprit. Elle ne bougea pas cependant, gardant les mains fermement appuyées contre le comptoir. « Nous savons tous les deux que rattraper des cours de divination n’a strictement aucun sens, » reprit-il après un moment et elle haussa les épaules, sachant très bien que si elle avait dû assister à des cours de rattrapage, elle ne serait pas allée à ceux de divination. « Je suis là pour ma soeur et ma nièce. Parce que sans elles j’avais nulle part d’autre où aller non plus. » Au moins vous avez de la famille. Elle garda ses paroles pour elle, réalisant qu’après tout, il était plus qu’un professeur. Il avait une vie en dehors de ses cours, en dehors de Poudlard, et jusqu’à présent elle n’avait jamais pris la peine d’imaginer que c’était le cas. Il plongea son regard dans le sien et elle le soutint un moment, suffisamment longtemps pour remarquer la minuscule, et pourtant bien visible, cicatrice qui s’étirait sous son œil gauche. Marqué sous la paupière. Les mots lui revinrent directement à l’esprit, le lien se faisait immédiatement pour elle. Ce n’était difficile d’un certain côté, puisqu’elle avait été obsédée par ces paroles pendant plusieurs mois. Elle l’avait cherchée partout, cette cicatrice, sur le visage de tous les hommes de son entourage, sur le visage de tous les hommes qu’elle rencontrait. Elle l’avait cherchée partout et pourtant, elle n’avait pas regardé là où cela était le plus évident. Parlait-il de lui depuis le début ? S’agissait-il simplement d’une mauvaise blague, pour l’envoyer balader ? Elle savait cependant qu’elle avait trop de doutes sur l’étendue de ses pouvoirs pour croire en une plaisanterie. Elle ne se rendit compte qu’elle le dévisageait seulement lorsqu’elle réalisa ce que cela voulait dire, ce que le reste de la prophétie disait. Elle détourna le regard, s’éclaircissant la gorge. C’était parfaitement absurde et pourtant, c’était la première fois depuis qu’il lui avait prononcé ces mots qu’elle avait sous les yeux une preuve que ce qu’il lui avait dit pouvait être vrai. Elle pensa au reste, décidant qu’elle pouvait toujours essayer d’en découvrir plus, de voir si elle se faisait des idées ou non. « Votre nièce est à Poudlard aussi ? Peut-être que je la connais, » reprit-elle, légèrement nerveuse. Toute amertume par rapport aux commentaires qu’il avait bien pu faire sur sa situation l’avait quittée, remplacée par cette curiosité qui au fond, ne la quittait jamais véritablement.

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MessageSujet: Re: f - you will love him to ruins. (tobiasz)   f - you will love him to ruins. (tobiasz) EmptySam 3 Aoû - 21:12


Athanasia & tobiasz — he acted like he felt nothing because he felt everything. he seemed not to care because he cared too much. ✻ ✻ ✻ C’était comme si mon corps refusait d’oublier. Comme si mon esprit faisait tout pour s’attacher à mes souvenirs, à mon vécu. Quelque part, cela faisait partie de ce que j’étais. Quelque part, chaque étape, chaque horreur, avait fini par se glisser sous ma peau et s’incruster à mes organes. Je me bornai à tenter de me débarrasser de mes traumatismes alors qu’ils avaient conçu l’homme que j’avais fini par devenir. Mais, à vrai dire, je tentais de me débarrasser de moi-même également. Je tentais de m’oublier. Je tentais de me détacher de moi sans jamais réussir à me fuir.
Sans jamais réussir à me tourner le dos.
Les mots s’échappaient de ma bouche sans que je ne puisse les retenir. Je n’avais pas réussi à masquer l’amertume qui ponctuait mon ton et mes paroles. J’observai la jeune femme blonde en face de moi sans parvenir à détacher mon regard d’elle. Au fond, elle m’inspirait les mêmes ressentiments que tous ces individus qui avaient eu la chance d’avoir une vie plus facile. J’étais incapable de me souvenir correctement de son nom de famille ou de l’associer à une grande famille, mais ses manières et sa posture suggérait qu’elle avait reçu une excellente éducation. Cette éducation que seuls les privilégiés reçoivent. Cette éducation que les personnes comme moi n’auraient jamais pu avoir parce qu’elles n’étaient tout simplement pas nées dans la bonne famille. Dans le bon pays. Dans la bonne communauté.
Une vague de souvenirs frappa mon esprit et je déglutis avec difficulté. C’était comme si la pluie battante de Londres continuait de frapper mon visage ; je me revoyais gamin, perdu dans les rues de la capitale britannique avec ma soeur, sans aucun endroit où dormir, sans aucun porche pour nous abriter. Chaque jour avait été un combat. Chaque matin n’avait été qu’une déception de plus. La déception d’être encore en vie. La déception d’être encore de ce monde. Personne n’avait réellement cherché à nous aider non plus. Nous avions beau avoir été des enfants. Nous avions beau avoir été des orphelins. La seule chose que nous avions réellement inspiré chez les passants avaient été le dégoût et la crainte, la pitié, peut-être, dans le regard de certains, et le jugement. J’aurais aimé pouvoir oublier. J’aurais aimé pouvoir m’en détacher. Mais je n’y arrivais pas. Je ne pouvais pas. J’étais condamné à ressentir le froid sous mes ongles et la pluie battante sur mes joues. « C’était soit travailler ici, soit faire la manche, comme vous dites. J’imagine que j’ai eu de la chance, » répliqua-t-elle avec amertume. J’esquissai un sourire malgré moi, secouant la tête par dépit. Elle avait sans doute mal pris mes mots mais je n’allais pas m’excuser pour avoir simplement dit la vérité. Elle avait sans doute mal pris mes mots mais je ne pouvais pas retirer ce que je pensais vrai simplement pour lui faire plaisir. « Une chance et pourtant vous détestez être ici, »  répondis-je d’une voix légèrement trainante. Mes mots se bousculaient sur ma langue. J’avais du mal à articuler et, pourtant, je continuais de prendre la parole, incapable de réfréner les pulsions de mon esprit. « Vous n’aimez pas le côté miteux, vous n’aimez pas servir les ivrognes, vous n’aimez peut-être même pas les horaires. On vous a sans doute appris que vous valez mieux que ça et c’est tout à votre honneur parce que c’est sans doute vrai. Mais il n’en reste pas moins une chance. Une véritable chance parce que si vous avez failli finir dans la rue à faire la manche, il y a des personnes qui le font réellement et qui tueraient pour être à votre place. » Je m’arrêtai dans mon élan. Mon ton était calme, beaucoup trop calme pour tout ce qui pouvait bien m’habiter en cet instant. Je ressentais la colère, l’amertume. Je ressentais ce sentiment d’injustice qui m’avait habité durant des années. « Mais ces personnes sont condamnées à rester dans la rue. Ces personnes sont parfois des gamins de huit ans que personne ne désire aider et qui crèvent de froid, crèvent de faim, crève sous l’injustice de cette putain de société. » Je posai mon verre en face de moi pour qu’elle me resserve.
J’en disais sans doute trop. Mais je n’avais aucun filtre, aucune limite. Les mots m’échappaient. Les mots m’échappaient et je ne cherchais même plus à les retenir.
Elle me fixait mais je tentais de ne pas en tenir compte. Je sentais son regard perçant s’attarder sur ma joue et je clignai plusieurs fois des paupières avant qu’elle ne reprenne la parole. « Votre nièce est à Poudlard aussi ? Peut-être que je la connais, » dit-elle. Je la jugeai du regard, persuadée qu’elle faisait sans doute partie des élèves que ma nièce ne supportait pas. « Phoenix Devereaux, gryffondor. Elle est plus jeune que vous, j’imagine que c’est peu probable, » répondis-je. « Je ne la laisse pas s’approcher des serpentard, de toutes manières. »  Je souris pour moi-même, comme si cela était drôle, comme si cela était amusant ; comme si c’était tout à fait justifier que je transmette mes habitudes à ma nièce, comme si c’était tout à fait justifier de l’entrainer dans mon sillage alors qu’elle avait elle-même du sang de serpentard qui coulait dans ses veines grâce à son paternel.
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MessageSujet: Re: f - you will love him to ruins. (tobiasz)   f - you will love him to ruins. (tobiasz) EmptySam 3 Aoû - 21:12

i can't remember what it was like before you, and i don't even know how we got here but maybe that's exactly what i needed. someone who could make me forget where i came from and someone who could make me love without knowing how to fall. ▴▴▴ L’aspect miteux de l’endroit commençait à lui peser sur le moral. Elle n’était pas habituée, après tout, à vivre dans ces conditions, à devoir se nourrir seule, à travailler dur pour obtenir ce qu’elle voulait. Sa vie avec sa mère avant ses quatorze ans avait été tranquille, pas des plus belles mais aisée, puisque malgré son absence de pouvoirs, Eileen avait le soutien des Rhodes, dont la fortune avait toujours été conséquente. Les choses avaient réellement changées lorsqu’elle avait emménagé chez les Lestrange, quittant son appartement modeste pour un manoir. Même si elle n’avait jamais été couverte de cadeaux ou d’attention, elle s’était habituée à cette vie de princesse, à cette vie où tout lui était servi sur un plateau d’argent, où la nourriture se matérialisait devant elle sans qu’elle n’ait à faire quoi que ce soit. Venir à Indrajala avait été un retour brutal à la réalité et même si elle avait du mal à se faire au mode de vie qu’elle avait adopté pour l’été, elle commençait doucement à relativiser. A se rendre compte que malgré l’abus psychologique de son père, elle avait été gâtée. Elle savait pourtant qu’il était hors de question pour elle d’y revenir. Elle savait que désormais, sa vie ressemblerait plutôt à ce qu’elle était en train de vivre et qu’elle devrait se donner du mal pour y parvenir. Elle réalisait également que sa vie privilégiée n’avait jamais échappé à ceux qu’elle côtoyait et le jugement que semblait lui porter son professeur de divination par rapport à cela la mettait légèrement mal à l’aise. « Une chance et pourtant vous détestez être ici, » lâcha-t-il, amer, reprenant sans lui laisser la chance de renchérir. « Vous n’aimez pas le côté miteux, vous n’aimez pas servir les ivrognes, vous n’aimez peut-être même pas les horaires. On vous a sans doute appris que vous valez mieux que ça et c’est tout à votre honneur parce que c’est sans doute vrai. Mais il n’en reste pas moins une chance. Une véritable chance parce que si vous avez failli finir dans la rue à faire la manche, il y a des personnes qui le font réellement et qui tueraient pour être à votre place. » Finalement, il s’interrompit et ce qui l’effraya le plus était sans doute le calme avec lequel il prononçait ces mots. Le calme avec lequel il faisait des reproches, reproches qu’elle avait du mal à saisir. « Mais ces personnes sont condamnées à rester dans la rue. Ces personnes sont parfois des gamins de huit ans que personne ne désire aider et qui crèvent de froid, crèvent de faim, crève sous l’injustice de cette putain de société. » Il n’ajouta rien, posant son verre devant elle, sous entendant qu’il souhaitait être resservi. Elle attrapa la bouteille de whiskey derrière elle sans un mot et lui reversa un verre, les lèvres pincées. Elle avait du mal à saisir sa réaction, du mal à comprendre pourquoi c’était à elle qu’il disait tout cela. Elle avait simplement déclaré avoir eu besoin d’argent pour expliquer sa présence derrière le comptoir et cela avait sans doute été sa première erreur, puisqu’il semblait lui reprocher le fait qu’elle ne soit pas réjouie à l’idée d’être dans cette position. « Phoenix Devereaux, gryffondor. Elle est plus jeune que vous, j’imagine que c’est peu probable. Je ne la laisse pas s’approcher des serpentard, de toutes manières. » Elle hocha la tête, distraite. « Je ne la connais pas, » répondit-elle simplement, l’esprit encore focalisé sur ce qu’il lui avait dit avant. Elle était vexée, quelque part, qu’il la juge ainsi, puisqu’au final il ne la connaissait certainement que de réputation. Il n’avait pas pris la peine de comprendre pourquoi elle se trouvait dans cette position avant de se faire une opinion d’elle. Il pensait certainement qu’elle ne s’était pas attendue à cela, que pour une fois dans sa vie elle était démunie face à ce qu’il lui arrivait. Il ne se doutait pas qu’elle avait préféré travailler dans cet endroit délabré pour survivre le temps de l’été plutôt que de retourner dans sa famille. Elle n’était même pas certaine de pouvoir employer ce mot pour désigner les Lestrange, qui s’étaient toujours comporté comme de parfaits étrangers avec elle. « Je n’ai jamais pensé valoir mieux que cela. Et je ne me suis jamais plains. Mais ça vous ne le savez pas, parce que vous n'avez pas à cherché à comprendre pourquoi j'étais dans cette situation. » Le ton de sa voix était froid, trahissant sans mal qu’elle était vexée. Mais elle n’oubliait pas ce qu’elle avait remarqué plus tôt, cette cicatrice qu’elle avait cherché sur le visage de nombreux garçons. Elle n’oubliait pas qu’elle voulait comprendre, alors elle se calma avant de véritablement s’énerver. « Je suis désolée si vous avez été à la rue à huit ans. Comment ça se fait ? » Il était inutile de prétendre qu’elle n’avait pas compris pourquoi il était autant sur la défensive alors que cela avait été flagrant à la seconde où il avait prononcé ces mots. Et comme d’habitude, sa curiosité prenait le pas, la poussant à chercher à en savoir plus, la poussant à être indiscrète. Elle savait de toute manière qu’ils n’étaient pas à Poudlard. Ici, il n’était pas son professeur. Elle n’était pas son élève. Ils n’étaient que deux adultes qui se retrouvaient dans une taverne à l’autre bout de la planète.

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MessageSujet: Re: f - you will love him to ruins. (tobiasz)   f - you will love him to ruins. (tobiasz) EmptySam 3 Aoû - 21:12


Athanasia & tobiasz — he acted like he felt nothing because he felt everything. he seemed not to care because he cared too much. ✻ ✻ ✻ Les mots m’échappaient et je n’avais plus suffisamment de prise sur la réalité pour m’en vouloir, pour regretter. Les mots m’échappaient mais je ne tentais même plus de les retenir, laissant un libre cours à ma rancune, à ma rancoeur. Je ne savais pas pourquoi je lui parlais à elle, je ne savais pas pourquoi je l’observais dans les yeux de cette manière. Je ne savais pas pourquoi mon corps réagissait ainsi en sa présence, pourquoi je restais, tout simplement, alors qu’il m’aurait été tellement plus facile de me lever pour m’en aller. Pourtant, je restais quand même en tentant de ne pas trop m’en vouloir, en tentant de ne pas trop y penser, en tentant d’ignorer qu’une partie de mon être était satisfait d’être en sa présence. J’étais l’ombre de moi-même, immergé par les ténèbres, noyé dans l’alcool sans pourtant réussir à sombrer. Tobiasz Andrzej. J’étais censé être le guerrier mais comment pouvais-je encore me battre si je n’avais absolument plus aucun courage. On m’avait donné un prénom noble comme si on avait espéré me voir conquérir une grande destinée, mais je n’étais qu’une âme déchirée par ce qu’il se passait dans son propre crâne et qui peinait à n’être qu’un. Je n’étais rien. Une poussière dans un monde ravagé. Une particule de vide perdu dans l’univers.
Parfois, je me surprenais à être soulagé que mes parents soient morts bien avant que je ne grandisse. De cette manière, ils n’avaient pas pu me voir chuter et faillir à mes devoirs. De cette manière, il n’avaient pas eu le temps d’avoir honte. Honte de moi.
Les souvenirs faisaient mal, sans doute trop. Ils avaient marqués ma mémoire aussi bien que les cicatrices pouvaient encore marquer ma peau. Mes pensées semblaient ne plus vouloir me laisser tranquille et le passé venait se mélanger à l’irréel, créant un monstre d’illusions dans mon esprit volatile. L’autre était toujours là, même lorsque je me tournais vers le passé. Parce que, la vérité, c’était que je n’avais jamais vraiment été tout seul dans ma tête. Je ne savais plus ce qui était faux, ce qui était vrai, ce qui était apparu dans mon crâne et ce qui s’était réellement passé. La folie balayait le cheminement de mes pensées. La folie était partout, oui. Jusqu’au fond de mes prunelles. « Je ne la connais pas, » répondit la jeune femme en face de moi  et j'haussai les épaules. Je ne répondis rien, jugeant que cette conversation-là n’avait pas de très grand intérêt. Je portai ma main jusqu’à mon verre pour en boire une gorgée, les pensées trop embrumées pour que je ne me dise qu’il fallait sans doute que je m'arrête, l’esprit trop éloigné pour que je puisse revenir à la réalité si facilement. « Je n’ai jamais pensé valoir mieux que cela. Et je ne me suis jamais plaint. Mais ça vous ne le savez pas, parce que vous n'avez pas à cherché à comprendre pourquoi j'étais dans cette situation. » Je levai un sourcil en l’entendant rebondir sur ce que j’avais pu lui dire. Au fond, elle n’avait pas tort. Je n’avais pas cherché à comprendre sa situation en me tenant aux faits que je pouvais constater par moi-même. Je m’étais basé sur sa bonne éducation, sur ses allures distinguées, sur sa mine légèrement renfrognée qui témoignait, peut-être, de sa cruelle envie d’être absolument partout sauf ici.  C’était plus fort que moi, au fond, et je refusais d’être désolé pour les traumatismes de mon enfance, je refusais d’être désolé pour une personne qui avait fait partie de cette société qui m'avait regardé de haut lorsque je mendiais dans les rues de Londres avec ma soeur jumelle. « Je suis désolée si vous avez été à la rue à huit ans. Comment ça se fait ? » me demanda-t-elle finalement. Le sang battait dans mes oreilles. Je ne m’étais pas attendu à cette question alors que je m’étais appliqué à ruminer ses paroles silencieusement ; mon regard se perdit sur son visage comme si je cherchais dans ses traits une part de dédain, une part de satisfaction vis-à-vis de mon malheur.
Mais rien, je n’y trouvai rien. Peut-être s’intéressait-elle vraiment à la réponse, finalement. J’avais trop d’alcool dans les veines pour réfléchir à la portée de mes paroles. J’étais trop dévasté par mes propres ténèbres pour réaliser qu’il s’agissait d’une terrible erreur. « J’étais un parasite, j’imagine, »  laissai-je échapper entre mes lèvres. Je pris mon verre entre mes doigts mais, au lieu de boire, je fis tourner le liquide brun. «  Un maillon de la chaîne qui n’avait rien à faire là. J’étais un clandestin, j’avais pas de famille, j’étais sale et affamé. Pourtant, j’suis né dans une communauté soudée, j’avais des parents aimants, et puis… »  Je claquai dans mes doigts. « Plus rien. Du jour au lendemain. Ils ont tous été massacrés, mais être un survivant n’a absolument aucune signification quand vous avez huit ans et aucune chance de vous en sortir par vous-même. »  Mon regard se fit plus déterminé, comme si ces faits me mettaient en colère au lieu de m’attrister. Mais, au fond, c’était ce que cela réveillait en moi. La colère. Cette colère qui rythmait mes journées, cette colère qui m’irradiait.
Au fond, si je m’en étais sorti malgré tout, c’était sans doute grâce à cela.
La colère.
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MessageSujet: Re: f - you will love him to ruins. (tobiasz)   f - you will love him to ruins. (tobiasz) EmptySam 3 Aoû - 21:12

i can't remember what it was like before you, and i don't even know how we got here but maybe that's exactly what i needed. someone who could make me forget where i came from and someone who could make me love without knowing how to fall. ▴▴▴ Parler à ses clients n’étaient pas quelque chose qu’Athanasia faisait habituellement, principalement parce que la plupart du temps, ils ne parlaient pas la même langue. Elle aurait pu en faire de même avec son professeur de divination. Elle aurait pu simplement le servir et continuer à ranger la vaisselle propre. Elle aurait pu simplement l’ignorer, parce que même s’ils étaient à l’autre bout du monde, même si Poudlard était loin derrière eux le temps d’un été, il restait son professeur. Elle aurait mieux fait de faire profil bas, puisque la dernière fois qu’ils s’étaient parlés, elle avait manqué de l’agresser. Mais elle n’avait jamais oublié ce qu’il lui avait dit. Et même si elle l’avait évité, même si elle ne savait pas vraiment ce qu’il avait voulu dire, même si elle ne savait pas ce qu’il s’était passé à ce moment-là, le voir au bar ce soir suffisait pour éveiller de nouveau sa curiosité. Elle ne faisait rien de mal, elle ne faisait que la conversation. Elle était intriguée. Avant, il faisait partie de ces personnes qui peuplaient le château sans qu’elle ne les remarque. Il faisait partie du décor, à ses yeux. Il n’était que son professeur de divination, allumé probablement pour enseigner une matière pareille. Cela n’avait pas réellement changé mais à présent, elle le remarquait lorsqu’elle le croisait dans les couloirs. A présent, ses pensées se tournaient parfois vers lui et elle essayait de se souvenir des termes exacts qu’il avait employé, ce jour-là, dans la salle vide près de la Grande Salle. Parfois, elle essayait de tout relier, de relier cet épisode à ce qu’il lui avait dit avant qu’elle ne parte à Dublin, à ce qu’il lui avait dit avant la peste des patronus, à tous les commentaires étranges qu’il avait pu lui faire par le passé. Elle essayait de tout relier, de trouver une explication, de trouver un lien logique mais elle n’y arrivait pas. La seule explication revenait à admettre que quelque chose comme le don de divination existait, chose qu’elle avait refusé de faire depuis qu’elle en avait entendu parler, affirmant que cela était absurde. Et cela n’expliquait pas le fait que Devereaux lui-même niait posséder un tel pouvoir. Elle avait voulu l’ignorer. Elle avait voulu croire que les paroles qu’il lui avait dites n’avaient aucun sens, n’étaient qu’un délire passager. Mais à présent elle observait la cicatrice qui se trouvait sous son œil et elle commençait encore une fois à essayer de tout lier. Elle refusait de songer qu’il puisse être celui qu’il avait décrit. Elle refusait d’y penser, alors elle continua de poser ses questions. Alors, elle continua de creuser, essayant de se persuader que c’était anodin, alors qu’elle pouvait sentir une part d’elle commencer à paniquer.
« J’étais un parasite, j’imagine, » répondit-il lorsqu’elle lui demanda pourquoi il avait été à la rue. Elle n’avait pas pensé qu’il répondrait mais maintenant qu’il le faisait, elle ne pouvait qu’écouter. Elle ne pouvait qu’analyser ce qu’il disait, ses doutes toujours présents dans un coin de son esprit. Il prit une gorgée, avant de poursuivre. «  Un maillon de la chaîne qui n’avait rien à faire là. J’étais un clandestin, j’avais pas de famille, j’étais sale et affamé. Pourtant, j’suis né dans une communauté soudée, j’avais des parents aimants, et puis… Plus rien. Du jour au lendemain. Ils ont tous été massacrés, mais être un survivant n’a absolument aucune signification quand vous avez huit ans et aucune chance de vous en sortir par vous-même. » Athanasia n’avait pas entendu la fin de sa phrase, trop perturbée par ce qu’il venait de dire. Elle essayait tellement de trouver des indices que lorsqu’elle pensait en avoir trouvé un, c’était tout ce que son esprit acceptait. « Votre famille a été massacrée, » répéta-t-elle, distraite, sans réellement s’en rendre compte. Son esprit essayait de reformuler les paroles qu’elle avait entendues, plusieurs mois auparavant. Elle ne se souvenait pas des mots exacts. Mais elle s’était souvenue qu’il avait parlé d’elle. Elle s’était souvenue qu’il avait parlé d’un homme, marqué sous l’œil. Un homme, dont la famille avait été tuée. Peut-être n’était-ce pas cela. Peut-être se trompait-elle, peut-être que sa mémoire lui faisait défaut. Peut-être qu’elle était tellement obnubilée à l’idée qu’il puisse être devin et qu’il ait pu lui donner un indice sur son futur qu’elle cherchait des réponses là où il n’y en avait pas. Elle secoua la tête, faisant un pas en arrière, s’écartant du comptoir où elle avait posé ses mains. « Je suis désolée, » murmura-t-elle. Ou peut-être était-ce juste une blague, une mauvaise blague pour la perturber encore plus. Peut-être pour la convaincre qu’il n’avait pas été au courant avant l’incendie de Dublin, peut-être pour effacer tout doute de son implication dans l’histoire. Elle ne savait plus ce qu’elle devait croire. Elle ne savait plus si son obsession avait pris une ampleur trop importante. Mais continuer de lui parler ne ferait que l’embrouiller d’avantage, elle en était certaine. « Je suis vraiment désolée pour votre famille. Mais il faut que je retourne travailler, » ajouta-t-elle, son ton hésitant. Elle lui tourna le dos pour continuer à essuyer les verres qui se trouvaient derrière elle et les ranger sur les étagères. Son excuse était minable, puisqu’elle aurait pu continuer à lui parler de là où elle se trouvait. Mais elle espérait qu’il comprenne qu’elle n’avait pas envie de poursuivre la conversation. Pas alors qu’elle ne parvenait pas à démêler ses pensées, pas alors qu’elle n’arrivait à trouver du sens dans tout ce qu’il avait pu bien lui dire.

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MessageSujet: Re: f - you will love him to ruins. (tobiasz)   f - you will love him to ruins. (tobiasz) EmptySam 3 Aoû - 21:13


Athanasia & tobiasz — he acted like he felt nothing because he felt everything. he seemed not to care because he cared too much. ✻ ✻ ✻ Mes souvenirs remontaient à un passé lointain, un passé presque oublié par le monde hormis moi.  C’était un passé considéré comme révolu et qui, pourtant, continuait d’avoir un grand impact dans mon corps, un grand impact sur la personne que j’incarnais. C’était un passé considéré comme révolu alors qu’il m’était encore plus important que l’instant présent. C’était étrange, au fond, d’être lié à des évènements qui ne trouvaient leur intérêt que dans une temporalité derrière nous. Des personnes vivaient pour leur futur et pour leur avenir, pour leurs projets et pour leurs espoirs, et j’étais là, à des années lumière d’eux, à vivre pour me rappeler, à vivre pour faire survivre mon histoire. C’était comme si les cicatrices tracés sur mon corps étaient précieuses, précieuses parce qu’elles prouvaient l’existence de certains massacres oubliés. Je ne trouvais pas d’intérêt pour ce qui se trouvait devant moi parce que j’avais déjà eu l’occasion de vivre le meilleur de ce que ma vie pouvait m’offrir.
Et ce meilleur avait été réduit en poussières par le destin.
Je me rappelais de l’odeur de ma mère, du rire de mon père, de cette communauté chaleureuse et soudée qui nous avait élevé, ma soeur et moi. Cela avait été le seul endroit où je m’étais senti chez moi. Le seul endroit où j’avais eu l’impression d’être sain, d’avoir toute ma tête.
Le seul endroit où l’on ne m’avait pas fait croire que j’étais fou.
Avec le recul, je me rendais compte que je serais sans doute resté dans cette communauté s’ils n’avaient pas tous connu ce sort funeste. J’aurais reçu, avec Syeira, une lettre de la part d’une école de sorcellerie de l’Europe de l’Est et nous l’aurions ignoré, préférant rester au sein de notre famille. J’aurais vieilli avec eux, en étant comme eux ; ils auraient sans doute trouvé des explications à mes absences et mes hallucinations, m’auraient aidé dans mon désespoir. J’avais été élevé selon des moeurs étrangers aux sorciers ; j’avais des croyances qu’aucun d’entre eux ne pourraient réellement comprendre. De toutes manières, une bonne partie de mon éducation était dénigré par les familles de sang-purs qui considéraient les personnes sans pouvoir magique comme des moins que rien.
Mais ils ne savaient pas. Ils ne savaient pas que mes parents avaient sans doute mieux compris la vie en elle-même qu’eux tous réunis. Ils ne savaient pas qu’ils avaient été clairvoyants, à leur manière, et qu’ils avaient emporté tout le savoir qu’ils avaient tiré des étoiles avec eux dans leur tombe. « Votre famille a été massacrée, » répéta-t-elle. Ses mots faisaient écho dans mes pensées embrumées par l’alcool. Je m’en voulais d’avoir laisser échapper ces informations, d’avoir dévoilé ce morceau de mon existence si important et si précieux à mes yeux, mais j’avais été incapable de taire le flot de mes paroles. Après tout, je n’avais pas réussi à penser à autre chose. Après tout, je n’avais pas réussi à me focaliser sur un autre sujet. Après tout, c’était justement trop important. Cela me tenait beaucoup trop à coeur.
Je pensais toujours à eux. Ils me hantaient, à leur manière, même si les évènements remontaient à plus de vingt-cinq ans. « Je suis désolée, » finit-elle par ajouter. Elle s’était éloignée d’un pas, comme si c’était trop pour elle, comme si mes paroles la dérangeaient profondément. C’était toujours cela, avec le reste du monde. Dès que cela allait au-delà de ce qu’il avait déjà vécu, dès qu’il s’agissait d’évènements qui ne leur étaient pas familier, ils ne savaient plus comment réagir. « Ouais, moi aussi. » Mes mots étaient durs, tranchants. Je suis désolée. Cette réponse sans doute empreinte de pitié ne me convenait pas mais j’étais presque ridicule. Je n’avais pas espéré de réaction de sa part. J’avais parlé sans songer à ce qu’elle allait bien pouvoir dire ou faire en retour. « Je suis vraiment désolée pour votre famille. Mais il faut que je retourne travailler, » reprit-elle finalement. Elle se détourna pour essuyer des verres. Je me mis à rire, d’un rire sans joie, secouant la tête en baissant le regard sur mon verre à moitié vide. Je regrettais. Je regrettais parce que je lui avais révélé des morceaux de mon existence qu’elle ne méritait sans doute pas.
C’était mon plus gros problème. Je plaçais toujours mes souvenirs sur un piédestal. Je les voyais toujours comme des morceaux d’existence intouchables. « Ca m’arrangerait que ça ne se sache pas, »  finis-je par marmonner. « J’ai conscience de n’avoir aucun filtre grâce à mon cher ami le whiskey mais si vous le racontez je me souviendrais que c’est à vous que je l’ai dit en premier lieu. »  J’haussai les épaules avant de finir mon verre. Je ne savais même pas si cela serait le cas.
C’était un pas désespéré. Mais, au fond, je savais que je l’étais; J’étais désespéré.
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