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 Chelsea Rothschild

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Eugenia Lancaster
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MessageSujet: Chelsea Rothschild   Chelsea Rothschild EmptyMer 3 Jan - 18:43

Chelsea, Rothschild
“We almost made it. I almost called you “mine,” And you almost called me “yours.” I think we almost loved each-other. But the only thing I was sure about is that almost wasn't good enough.”

NOM, PRÉNOMS: rothschild, chelsea. sa mère ne s'est jamais donnée la peine de lui donner d'autres prénoms. depuis toute petite, cependant, elle répond au surnom de shells. ÂGE: vingt-deux ans. ORIGINES ET NATIONALITÉ: américaine. À LOS ANGELES DEPUIS: qu'elle est née, en réalité. elle n'est sortie de sa ville natale qu'à de très rares occasions depuis qu'elle a vu le jour le 1er avril 1993. STATUT: mère célibataire du petit elias rothschild. son fils a vu le jour il y a cinq ans, un certain 18 juin 2010, alors qu'elle n'était âgée que de dix-sept ans. sa relation avec le père du petit est plutôt tumultueuse, si bien qu'ils ne cessent de se séparer pour se remettre ensemble. EMPLOI OU ÉTUDES: étudiante en droit à l'ucla le jour, entrant dans sa quatrième année à la rentrée, barmaid au varnish bar le soir. durant l'été, même, chelsea accumule deux jobs à la fois, étant également serveuse au restaurant la bohème. ORIENTATION SEXUELLE: elle est hétérosexuelle. QUARTIER DE RÉSIDENCE: south la. TYPE D'HABITATION: un studio. STATUT FINANCIER: pauvre, pauvre, pauvre, à un tel point qu'elle ne sait même plus où trouver de l'argent pour ses fins de mois. il lui arrive, de temps à autre, d'accepter de faire le ménage le week-end chez des familles fortunées ou de bricoler pour ses voisins en échange de quelques dollars. pour elle, il n'existe pas de travail inférieur et dégradant. elle accepte tout ce qu'on peut bien lui donner. GROUPE: urban jungle. VOTRE FOI EN L'AMOUR: 25%. CARACTÈRE: charismatique, courageuse, cultivée, dynamique, indépendante, méticuleuse, spontanée, impatiente, volontaire, agressive, belliqueuse, fière, manipulatrice, têtue, arrogante, dévouée, excentrique, extravertie, insolente, persévérante, passionnée, sanguine.

☀️ LIVING LA DOLCE VITA
Chelsea complexe énormément à propos de sa dentition, qui est très loin d'être parfaitement alignée. Cependant, les soins d’orthodontie étant excessivement chers, elle n'a jamais eu la possibilité de porter un appareil dentaire. Elle s'est néanmoins promis de sauter le pas une fois qu'elle en aura les moyens. / Elias et elle dorment dans le même lit. Elle a longtemps tenté de le persuader qu'il ne craignait rien sans elle mais à chaque fois qu'elle a bien pu tenter de le coucher dans son petit lit à lui, elle se réveillait quelques heures plus tard avec son corps chaud blottit contre elle. / Chelsea est la benjamine d'une fratrie de trois filles. Ses deux aînées, Gabrielle et Rhea, ont respectivement six et trois ans de plus qu'elle. C'est Rhea, d'ailleurs, qui garde Elias la journée, étant nourrice de profession. / Plus jeune, elle était l'espoir de sa famille, possédant un parcours scolaire sans aucune erreur. Cependant, Chelsea est tombée enceinte à l'âge de seize ans, réduisant en poussières les espérances de sa maternelle. Si elle a perdu une année à cause de la naissance de son fils, elle ne s'en est pas moins suffisamment démenée pour décrocher une aide financière pour sa scolarité à l'UCLA. Elle n'est pas intégrale mais couvre plus de 85% des frais. / Aucune de ses deux soeurs et elle n’ont le même père, bien qu’elles ne s’en formalisent pas. Leur mère, plutôt volage, était surnommée le garage à queues du quartier. Gabrielle, Rhea et Chelsea s’amusaient, plus jeunes, à tenter de deviner qui pouvait bien être leur paternel respectif de Walter le boulanger, Danny le garagiste et Roger le coiffeur. / Vivant dans les quartiers malfamés de Los Angeles, Chelsea a, en guise de voisins, dealers et voyous de bas étage. Il n’est pas rare de la voir se balader avec son vaporisateur d’eau de Javel en revenant du travail et elle n’hésite absolument pas une seule seconde à asperger quiconque ose lui adresser la parole plus d’une poignée de secondes. Après, elle court. Très vite. / Tous ses vêtements ont été achetés dans les différentes friperies que l’on peut trouver en ville. Chelsea a toujours eu une façon très étrange d’associer les couleurs et ses tenues et, de ce fait, son style vestimentaire est semblable à un patchwork de cultures et d’inspirations différentes. / Elle a très vite appris à se débrouiller toute seule. Sa mère étant toujours occupée à traîner les rues, c’était Chelsea et ses sœurs qui s’occupaient de la maison, si bien qu’elle se débrouille pas mal, désormais, quand il s’agit de bricoler. Elle met d’ailleurs son savoir-faire à profit en faisant quelques travaux rémunérés dans son voisinage. / C’est Rhea qui lui a percé la narine quand elle était âgée de quinze ans et porte le même anneau depuis. / Chelsea a longtemps cumulé deux jobs pour subvenir aux besoins de son fils et elle. Cependant, avec les cours qui reprennent à la rentrée, elle va être contrainte de n’en garder qu’un seul, et elle ne sait absolument pas comment elle va réussir à se débrouiller financièrement. Elle espère pouvoir faire de l'assistanat dans un cabinet d'avocats mais, malheureusement, les places sont rares. / On lui répète souvent qu’elle a gâché sa jeunesse en tombant enceinte beaucoup trop jeune mais, la vérité, c’est que Chelsea a eu l’impression de commencer à vivre quand son fils à vu le jour. Depuis, elle a un objectif. Depuis, elle sait que son existence a un sens. Toutes ses pensées sont tournés vers Elias si bien qu’elle s’en veut profondément d’avoir à travailler autant. / Le week-end, elle fait des ménages chez les personnes fortunées de Los Angeles, de l’autre côté de la ville. C’est Gabrielle, femme de ménage à temps plein, qui l’a recommandé à certains de ses clients quand la demande devenait trop importante pour elle. Comme ça, au moins, l’argent reste dans la famille. / Chelsea possède en guise de téléphone portable le légendaire Nokia 3310 et ne l’échangerait pour rien au monde, hormis peut-être un iPhone ou un smartphone, si on lui offrait gratuitement avec un forfait adapté. Son fils adore lui emprunter pour jouer à Snake quand elle l'emmène avec elle quand elle va faire certains ménages. / Elle se balade en bicyclette dans toute la ville, n’ayant définitivement pas les moyens, non plus, d’entretenir une voiture et de payer l’essence. Elle a d'ailleurs un siège enfant à l'arrière pour Elias et c'est ainsi qu'elle l'emmène tous les matins à l'école et qu'elle le ramène chez eux après l'avoir récupéré chez sa soeur. / Sa relation avec le père de son fils est ponctuée de haut et de bas, bien que cela soit plus souvent de bas. Ils ne cessent de se séparer pour se remettre ensemble et finalement se disputer une nouvelle fois. / Au fond, même si elle n’est presque jamais sortie de Los Angeles, Chelsea n’a pas forcément envie de voir le monde, de voyager, de visiter d’autres pays. Non, elle est bien ici, dans cette ville qu’elle connait comme sa poche, même si l’existence ne lui parait pas très facile de temps à autre. Au moins, elle sait qu’elle est chez elle.

“Life couldn't get much sweeter”
ÊTES-VOUS DU GENRE ROMANTIQUE ? Oui, non, je ne sais pas. A vrai dire, j’ai arrêté de croire au prince charmant le jour où ma mère m’a admis qu’elle ne savait pas qui était mon père de tous les hommes pouvant bien habiter à Los Angeles et que cela n’avait, de toute manière, aucune espèce d’importance. Je l’ai cru. Je l’ai cru parce qu’avec ou sans père nous vivions quand même dans la misère. Je l’ai cru parce que j’ai compris, à ce moment-là, que les dessins animés ne donnaient qu’une vision erronée de la réalité. Parce que dans la réalité, il n’y avait pas de princesse. Pas de château. Pas de pauvres qui deviennent riches, pas de riches qui acceptent les pauvres, pas de brin d’espoir méritant de voir le jour. Alors, non, je ne suis pas romantique, pas de cette manière, du moins. J’aime être amoureuse, j’aime être à deux, mais je n’attends pas de l’autre des gestes faisant la différence. Je n’attends pas de fleurs. Pas de cadeaux. J’aspire simplement à une présence à mes côtés, une présence destinée à taire la solitude qui peut parfois me peser sur les épaules. Mais je ne laisse pas de place à l’imagination et à l’aspiration d’un monde meilleur. Je préfère affronter la réalité en face.
QUE PENSEZ-VOUS DE L'AMOUR ? Je ne sais pas s’il amène quelque part. Je ne sais pas s’il est positif ou négatif, s’il nous tire vers le bas ou s’il nous aide à nous en sortir. Mon expérience a été biaisée par les erreurs et les fausses notes et, depuis, je travaille trop pour réellement me soucier de mon coeur. J’ai d’autres problèmes, d’autres priorités. Je ne peux pas me permettre de perdre du temps à réfléchir au pour et au contre d’une histoire parce que je n’aurais tout simplement pas l’occasion de partager quelque chose avec un autre être humain. Je suis coincée dans mon existence, coincée dans ma vie bancale. Mais je sais que, au fond, j’ai déjà trouvé un amour plus important que toutes les histoires des dessins animés. Celui de mon fils. Celui d’Elias qui me regarde comme si j’étais la personne la plus précieuse du monde. Le reste me semble bien dérisoire, en comparaison.
QUEL EST VOTRE PIRE SOUVENIR LIÉ À UNE RELATION ? La seule relation que j’ai vraiment eue, au cours de mon existence, a été celle avec le père d’Elias. Celle-ci est bien trop comparable à un véritable chaos pour que je puisse en tirer un seul mauvais et pire souvenir. Il y en a tant. Tellement. Des dizaines. Des centaines. A chaque fois que nous avions bien pu nous disputer en élevant un peu trop la voix, provoquant les pleurs d’Elias. A chaque fois que nous avions bien pu nous quitter, nous jurant que ça serait la dernière fois. A chaque fois que je peux le voir sur le pas de la porte, quémandant un peu de temps avec son fils, alors que je souhaiterai qu’il s’en aille. Alors, si j’avais une chose à en tirer, un pire souvenir à donner, cela serait un tout. Nous. Nos hauts et nos bas, nos disputes, nos retrouvailles. C’est étrange de se dire, d’une certaine manière, que c’est avec notre catastrophe que nous avons réussi à créer une petite merveille. Notre fils.
QU'ATTENDEZ-VOUS DE LA VIE ? J’attends simplement de pouvoir m’en sortir. De trouver une solution pour n’avoir plus à m’en faire du montant de la facture d’électricité. De trouver une solution pour que mon fils n’ait pas à connaître les mêmes problèmes que moi. Cela me fait peur, oui. Peur de constater que je n’ai rien à lui donner, pour le moment, hormis ma semi-présence. Hormis le peu que je peux bien avoir. J’aimerais qu’il ait une chance de s’en sortir, j’aimerais qu’il ait tout ce que je n’ai pas pu avoir à cause du milieu duquel je venais. J’aimerais plein de choses mais j’ai conscience que la vie ne m’apportera pas ce que je désire alors je tente de changer moi-même la donne. Si je travaille autant, au fond, c’est pour lui. Pour Elias. Si je vais à la faculté, si j’étudie alors que j’aurais pu conserver ce temps précieux pour avoir un emploi en plus, c’est pour m’assurer que, dans un futur plus ou moins proche, notre situation s’améliorera. J’ai beaucoup de projets, oui. D’attentes. Mais je ne les place pas en la vie, non. Je ne fais confiance qu’à moi.




PRÉNOM/PSEUDO: little wolf., mais mes parents m'ont appelé jilly à la naissance. ÂGE: vingt-et-un ans (et demi). PAYS: france, bien que je sois au canada actuellement. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? on m'y a traîné de force. AVATAR: perrie edwards. TON PERSONNAGE: inventé. CRÉDITS: magicperries @tumblr. AUTRES COMPTES: aucun, je suis encore toute seule dans ma tête. LE MOT DE LA FIN: love always.
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MessageSujet: Re: Chelsea Rothschild   Chelsea Rothschild EmptySam 19 Oct - 12:07

« Elle est où maman ? »  J’étais jeune, à cette époque. Trop jeune pour arrêter de poser la question. Cinq ans, peut-être six, tout au plus. Je ne parvenais pas à me faire au fait que la réponse serait toujours la même. « Pas là. »   J’observai Daniela avec de grands yeux, comme si mon insistance allait changer quelque chose. Puis, finalement, quand elle m’adressa un pauvre sourire et qu’elle me tendit ses bras pour que je me blottisse contre elle, je compris. Je compris que notre mère n’était pas là. Que notre mère ne serait sans doute plus souvent là. Qu’elle préférait être ailleurs plutôt qu’avec tout. Qu’elle préférait tous ces hommes à nous. A ce moment-là, j’étais trop jeune, trop jeune et innocente, pour lui en vouloir. Mais Daniela, elle, avait eu le temps de la détester pour son absence. Je me glissai vers elle pour passer mes bras autour de son cou et je la serrai fort contre moi, presque aussi fort qu'elle, à un tel point que je ne savais même plus si c’était elle ou moi qui réconfortait l’autre.

☆ ☆ ☆

« Allez, Chels, c’est pas bien compliqué ! »   Pourtant, si, à cette époque, cela me paraissait compliqué de monter sur un vélo pour pédaler. Pour avancer. Pour s’en aller. Tout cela, bien entendu, sans chute. Cela était comme si l’on demandait à un membre de notre famille de ne pas faire d’erreur alors que le simple fait de s’appeler Rothschild en était déjà une. « Mais j’y arrive paaas. »  J’avais les genoux écorchés à force de tomber, j’avais perdu patience. Je voulais abandonner et laisser tomber et, pourtant, Alea continuait de me faire recommencer. Avec le recul, je lui suis reconnaissante. Avec le recul, je suis heureuse qu’elle ait enduré mes supplications et mes cris d’indignation. Parce que, grâce à elle, j’avais réussi. Réussi pour la première fois. Réussi alors que je n’avais eu absolument aucune raison d’y arriver. Parce que, grâce à elle, j'avais appris à ne jamais lâcher. A ne jamais abandonner. A ne jamais reculer. « Mais si, regarde, je suis là, je te tiens. »  Je me retournai pour la voir tenir mon vélo et, après une profonde inspiration, je posai mes pieds sur les pédales pour donner des coups hésitants. J’avançai en même temps que Alea qui courrait derrière moi. J’avançais, morte de trouille, uniquement rassurée par la présence de ma soeur. « Tu me tiens toujours, hein ? »  Je ne l’entendais plus respirer. Je ne l’entendais plus courir. Je me retournai pour la voir à une dizaine de mètres, souriant, et je perdis l’équilibre au même instant. La chute m’arracha un cri de douleur. « T’as réussi, Chels ! T’as réussi ! »  J’affichai une moue boudeuse, bien que je sois fière, au fond de moi. Fière de moi. Fière d’elle. Fière de Daniela, aussi. Fière de nous trois. Parce que, depuis que j’avais compris que notre mère n’était pas souvent là, mon univers se résumait à nous trois. Toujours.

☆ ☆ ☆

« Tu trouves pas que j’ai le même nez que Wayne ? »  Daniela fronça les sourcils, pensive, tandis que Alea tournait la tête dans ma direction. « Qui ça ? »  Nous étions toutes les trois assises sur le trottoir en face de notre bicoque, profitant des derniers rayons du soleil qui inondait nos visages. Je n’avais que douze ans et, pourtant, j’avais l’impression d’avoir vécu deux décennies de plus. Mes doigts étaient déjà abimés par tous les travaux d’entretien que j’avais pu faire dans notre maison. Mes cheveux sentaient l’eau de Javel depuis trois jours. Mes chaussures étaient couvertes de tâches de peinture blanches qui ne s’en iraient probablement jamais. « Wayne Moriarty. Cet arnaqueur d’épicier qui a tenté de me faire croire un jour que l… »  Alea hocha la tête avant même qu’elle ne puisse finir. « Ouais, ouais, je vois qui c’est. »  Mon attention était porté sur mes deux soeurs, alors qu’un sourire flottait sur mon visage. Au fond, je ne savais pas si je souhaitais une réponse à ma question. Je ne savais pas si j’étais encore sérieuse quand j’évoquais la possibilité de trouver qui pouvait bien être mon géniteur. « Possible. Pas sûr qu’il ait couché avec maman, cependant. »  Daniela se mit à rire, d’un de ces rires graves et surprenants. « Je pense qu’il n’est pas mieux que les autres. »  J’haussai les épaules. Je savais qu’elle avait raison, au fond. Aucun homme ne valait mieux que les autres. Tous était sur notre liste. Notre liste de suspect. Même des stars de cinéma y étaient, à vrai dire. Parce que malgré toutes nos désillusions, nous continuions de rêver. Rêver à notre manière.

☆ ☆ ☆

Je ne sais pas exactement quand est-ce que je l’ai remarqué pour la première fois. Ni même quand est-ce qu’il a bien pu poser ses yeux sur moi. Il était juste là, pas très loin, de l'autre côté de la rue. Il était juste là comme s'il était une évidence. Mon évidence. Tout ce que je sais est que je n’aurais jamais dû lui adresser un sourire, un jour. Ni même l’embrasser un peu plus tard. Mais j’étais bête et stupide. Bête et amoureuse, sans doute. Comme une sale gamine immature.

☆ ☆ ☆

« Quand je pense que tu aurais pu être scolarisée dans une école mieux que ce putain de lycée public… »  Je levai les yeux vers Daniela avant d’hausser les épaules. Elle s’indignait souvent à ma place. Elle était beaucoup plus sensible aux injustices que je ne pouvais l’être, à vrai dire ; quelque part, c’était comme si je n’avais pas suffisamment de temps pour me laisser aller à ce genre de pensées négatives. J’ouvris un petit pot de compote avant de présenter une cuillère devant la bouche d’un des enfants que ma soeur pouvait garder. Il m’observa avec ses grands yeux sans comprendre et je le fixai avec insistance, comme si je pouvais le battre à ce jeu-là. « Laisse, Danny, j’en ai plus pour longtemps. »   Elle poussa un profond soupir. « Oui mais en attendant t’aurais pu faire cent fois mieux ailleurs. »   Je la comprenais, au fond. Je la comprenais réellement. Elle avait dix-huit ans. Elle n’avait pas été suffisamment brillante pour être repérée et les études supérieures étaient trop chères pour qu’elle se permette de continuer. Alors, elle était devenue babysitter. Elle se débrouillait comme elle pouvait. Puis, elle me voyait, bonne élève, brillante dans certaines matières, et tout aussi peu de chances de m’en sortir qu’elle. « C’est pas grave, tu sais. Je pourrais sans doute avoir une bourse quand même. »   C’était le même débat. A chaque fois. Toujours. Je répétais tant de fois les mêmes paroles que j’avais fini par y croire. Puis, finalement, je suis tombée enceinte.

☆ ☆ ☆

« Al. » Mon ton avait tranché l’air, comme s’il raisonnait en simple fatalité. Ma soeur releva le regard vers moi, passant son chiffon sur la surface de la commode en acajou dans de grands mouvements circulaires. Elle m’adressait toute son attention et, pourtant, je me sentais seule, si seule. Elle me donnait l’impression d’être là pour moi et, pourtant, j’avais l’impression qu’il s’agissait de moi contre le reste du monde. Je battis des paupières plusieurs fois, mesurant mes inspirations. La vérité restait bloquée au fond de ma gorge. Elle me rongeait comme la vie pouvait bien déjà le faire. « Oui ? »   Elle me relançait et, pourtant, je demeurai silencieuse. Je ne savais pas comment lui dire, ni même comment réagir. Je ne savais pas si je devais pleurer maintenant ou après. Je ne savais pas si j’étais une catastrophe ou si j’avais encore un peu d’espoir. Je ne savais pas, je ne savais plus, je ne savais rien. Je n’étais qu’une idiote, tombée amoureuse trop vite, ramenée sur Terre trop tôt. « Je suis enceinte. »   Elle était là, la vérité. J’étais tombée enceinte de lui. J’étais tombée enceinte de notre chaos. Les larmes me montèrent aux yeux et je fus incapable de croiser le regard de ma soeur. Incapable de regarder sa déception dans le blanc des yeux. Parce qu'au fond j'avais été la seule à avoir de l'espoir, à avoir une chance. Et j'avais tout gâché.

☆ ☆ ☆

« Je ne sais pas si j’aime ce Paul. »   Je levai les yeux au ciel en entendant ces paroles, un goût amer prenant possession de ma gorge. Je poussai un profond soupir. « Je le déteste. Je les déteste tous. »   Je détestais les Davidson. Je détestais leur argent. Leurs richesses. Je détestais le fait qu’il nous vole Alea, qu’il se marie à elle comme s’il la méritait réellement. Je savais que ma soeur était heureuse, avec lui. Qu’il lui apportait tout ce dont elle n’avait jamais osé rêver. Qu’il lui permettait d’avoir des rêves, des projets, de voir le futur en grand, en beau. Mais j’avais l’impression que ce n’était pas elle. Que tout cela n’était qu’un immense mensonge, une chose qui ne se réaliserait jamais. J’étais sans doute trop amère, du haut de mes dix-sept ans, au bout de mes huit mois et demi de grossesse. Mais c’était plus fort que moi. « T’as raison. »  Ma soeur m’adressa un sourire et ma gorge se serra. Dans mon ventre, mon bébé me donna un coup, léger, discret, et les larmes me montèrent aux yeux. J’avais peur de l’avenir, oui. Peur que Alea nous tourne le dos après s’être marié à ce gosse de riche qui avait croisé sa route. Peur que mon existence ne soit plus la même. Peur, parce que c’était tout ce que je pouvais encore ressentir.

☆ ☆ ☆

J’ai arrêté d’y aller. J’ai tout simplement arrêté d’y aller. Du jour au lendemain, j’ai décidé que le lycée n’était pas pour moi de toutes façons—Daniela l’avait elle-même dit, après tout. Je n’avais aucune chance. Je ne pouvais pas faire la différence. Et, la vérité, c’était que je ne voulais plus que cela soit le cas. J’avais mon fils avec moi. J’avais ce bébé qui avait besoin de moi.
Alors, oui. J’ai arrêté d’y aller. J’ai trouvé un travail et, à seize ans, presque dix-sept, j’ai décidé que ma vie commençait à partir de ce jour-là.

☆ ☆ ☆

« Je suis vraiment désolée, Paul. »   Je lui adressai un sourire triste sans savoir quoi ajouter de plus. J’étais sincère, au fond. Je pensais mes paroles. Je savais que, malgré toutes ses erreurs, il ne méritait pas de perdre ma soeur. Il ne méritait pas d’être malheureux. Il ne méritait pas toutes les mauvaises pensées que j’avais eu à son encontre quand j’avais appris qu’ils allaient se marier avec ma Alea. Parce que, finalement, j’avais compris que le monde n’était pas tout noir ou tout blanc. Que tous les riches n’étaient pas des cons. Qu’il en existait qui se préoccupaient vraiment du monde. Qu’il en existait des comme Justin. Justin qui m’avait écouté quand personne n’avait voulu me croire pour une histoire d’harcèlement pseudo-dérisoire. Et pour cela je lui en étais reconnaissante. Toujours.

☆ ☆ ☆

« Dégage, Tom. »  Je tentais de fermer la porte sur lui mais il ne me laissa pas faire, jouant de la puissance dans ses bras pour la rouvrir. Je poussai un cri d’exaspération, sentant l’intégralité de mon corps trembler sous la rage. « JE T’AI DIT DE DÉGAGER ! »   J’élevai la voix sans le vouloir. Sans parvenir à me contrôler. Pourtant, je savais que, derrière moi, Elias m’observait. Pourtant, je savais que, derrière moi, mon fils assistait à cette scène qu’il n’aurait sans doute jamais dû voir.   « Je suis ici chez moi, Tom. Sors avant que je n’appelle la police. »   Je le détestais, en cet instant. Je le détestais de tout mon coeur, de tout mon corps, de toute mon âme. Je le détestais pour ce qu’il représentait, je le détestais pour tout ce qui me faisait subir et tout ce que je lui faisais subir en retour. Il lui arrivait de venir et de repartir avec Elias sans prévenir. Il lui arrivait de passer le prendre à la sortie de l’école maternelle et de laisser ma soeur Alea paniquer parce qu’elle ne voyait pas son neveu dans les classes. Il était là pour repartir. Il était là sans jamais rester.  « C’est mon fils aussi. »   C’était son fils, oui. C’était sans doute le pire dans tout cela.    « Seulement quand ça t’arrange. » Je déglutis.  « Si c’est pas toi qui pars, c’est moi. Viens, Elias. »  J’attrapai mon fils, le portant dans mes bras, avant de passer le seuil de la porte. Tom nous observa disparaître dans les étages de mon vieil immeuble. Disparaître sans nous retourner, comme il savait si bien le faire, lui.

☆ ☆ ☆

« Bon alors, qu’est-ce que tu veux faire aujourd’hui ? »  Elias me regarda avant de froncer les sourcils. Je maintins son regard avant d’hausser les sourcils, ignorant la douleur qui se répandit dans ma joue. Nous étions dimanche. J’avais passé mon samedi à faire les poussières de meubles immaculés et qui valaient sans doute plus que l’ensemble de mes possessions réunies. Je m’apprêtais à passer une bonne partie du lendemain à avoir aux téléphones des clients réguliers—mes soeurs avaient longtemps débattu pour savoir si oui ou non être hôtesse au téléphone rose était une forme de prostitution avant de laisser tomber en me voyant m’approcher un peu trop près des sprays nettoyants—et à servir des bières, le soir. « Normalement tu es occupée le dimanche après-midi. »  Son ton n’était pas accusateur et ce fut probablement ce qui me brisa le coeur. Je déglutis. « C’est pas vrai, pas tous les dimanches après-midis, »  lui répondis-je en ébouriffant ses boucles blondes. Il avait l’air songeur. L’air un peu concerné, également. « Maman ? »  Je m’arrêtai dans mon geste. « Oui ? »  répondis-je, mais ma voix me trahit. Je savais ce qu’il allait demander. Je savais ce qu’il avait derrière la tête. « C’est parce qu’on t’a agressé que tu veux plus sortir ? »  Je dus prendre sur moi pour ne pas me laisser aller, pour ne pas laisser transparaître la moindre émotion sur mon visage. Parce que je devais être forte pour Elias ; je devais lui montrer que je ne me laissais pas abattre, qu’il m’en fallait plus que d’être tabassée au bas de chez moi pour cesser de vivre. Mais, la vérité, c’était que j’avais peur. Peur pour sa vie, peur pour la mienne. Peur de rester dans cette misère sociale et de ne jamais m’en sortir. De ne jamais m’en sortir, pour lui.
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MessageSujet: Re: Chelsea Rothschild   Chelsea Rothschild EmptySam 19 Oct - 12:07

Chelsea complexe énormément à propos de sa dentition, qui est très loin d'être parfaitement alignée. Cependant, les soins d’orthodontie étant excessivement chers, elle n'a jamais eu la possibilité de porter un appareil dentaire. Elle s'est néanmoins promis de sauter le pas une fois qu'elle en aura les moyens. / Elias et elle ont longtemps dormi dans le même lit, jusqu'à ce que son fils ait huit ans. Elle avait tenté de le persuader qu'il ne craignait rien sans elle mais à chaque fois qu'elle avait bien pu essayer de le coucher dans son petit lit à lui, elle se réveillait quelques heures plus tard avec son corps chaud blottit contre elle. Désormais, il ne vient que quelques fois, seulement lorsqu'il y a de l'orage ou qu'il a fait des cauchemars. / Chelsea est la benjamine d'une fratrie de trois filles. Ses deux aînées, Alea et Daniela, ont respectivement six et trois ans de plus qu'elle. C'est Daniela, d'ailleurs, qui garde Elias la journée, étant nourrice de profession. / Plus jeune, elle était l'espoir de sa famille, possédant un parcours scolaire sans aucune erreur. Cependant, Chelsea est tombée enceinte à l'âge de seize ans, réduisant en poussières sa motivation. Si elle a perdu une année à cause de la naissance de son fils, elle a rapidement décidé de ne plus jamais remettre les pieds au lycée. / Aucune de ses deux soeurs et elle n’ont le même père, bien qu’elles ne s’en formalisent pas. Leur mère, plutôt volage, était surnommée la salope du quartier. Daniela, Alea et Chelsea s’amusaient, plus jeunes, à tenter de deviner qui pouvait bien être leur paternel respectif de Walter le boulanger, Danny le garagiste et Roger le coiffeur. / Vivant dans les quartiers malfamés, Chelsea a, en guise de voisins, dealers et voyous de bas étage. Il n’est pas rare de la voir se balader avec son vaporisateur d’eau de Javel en revenant du travail et elle n’hésite absolument pas une seule seconde à asperger quiconque ose lui adresser la parole plus d’une poignée de secondes. Après, elle court. Très vite. / Tous ses vêtements ont été achetés dans les différentes friperies que l’on peut trouver en ville. Chelsea a toujours eu une façon très étrange d’associer les couleurs et ses tenues et, de ce fait, son style vestimentaire est semblable à un patchwork de cultures et d’inspirations différentes. / Elle a très vite appris à se débrouiller toute seule. Sa mère étant toujours occupée à traîner les rues, c’était Chelsea et ses sœurs qui s’occupaient de la maison, si bien qu’elle se débrouille pas mal, désormais, quand il s’agit de bricoler. Elle met d’ailleurs son savoir-faire à profit en faisant quelques travaux rémunérés dans son voisinage. / C’est Alea qui lui a percé la narine quand elle était âgée de quinze ans et porte le même anneau depuis. / On lui répète souvent qu’elle a gâché sa jeunesse en tombant enceinte beaucoup trop jeune mais, la vérité, c’est que Chelsea a eu l’impression de commencer à vivre quand son fils à vu le jour. Depuis, elle a un objectif. Depuis, elle sait que son existence a un sens. Toutes ses pensées sont tournés vers Elias si bien qu’elle s’en veut profondément d’avoir à travailler autant. / Le week-end, il lui arrive de faire des ménages chez les personnes fortunées de Brisbane, de l’autre côté de la ville. C’est Alea, femme de ménage à temps plein, qui l’a recommandé à certains de ses clients quand la demande devenait trop importante pour elle. Comme ça, au moins, l’argent reste dans la famille. / Chelsea possède en guise de téléphone portable le légendaire Nokia 3310 et ne l’échangerait pour rien au monde, hormis peut-être un iPhone ou un smartphone, si on lui offrait gratuitement avec un forfait adapté. Son fils adore lui emprunter pour jouer à Snake quand elle l'emmène avec elle quand elle va faire certains ménages.
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MessageSujet: Re: Chelsea Rothschild   Chelsea Rothschild EmptySam 19 Oct - 12:08

NOM ≈ Rothschild. Oui, comme cette famille dans la finance et non, ça ne la fait pas rire. PRÉNOM ≈ Chelsea, juste Chelsea. Sa mère ne s'est pas donné la peine de lui en trouver d'autres à la naissance. ÂGE ≈ Vingt-six ans. Elle a vu le jour le 18 juin 1990. LIEU DE NAISSANCE ≈ Brisbane, Australie. Elle n'est sortie de sa ville natale qu'à de très rares occasions et s'est donné pour objectif de s'enfuir d'ici dès qu'elle en aurait l'occasion. STATUT SOCIAL ≈ Maman célibataire qui adore chasser le père de son fils avec un spray d'eau de javel ou en le menaçant avec une batte de baseball (comme toute personne qui se respecte). MÉTIER ≈ Hôtesse au téléphone rose et barmaid à temps partiels. Elle jongle entre ses deux métiers et s'occupe également de son fils autant qu'elle ne le peut. Les week-ends, il lui arrive de faire le ménage chez des familles fortunées. ORIENTATION SEXUELLE ≈ Hétérosexuelle. GROUPE ≈ 30 ans sinon rien. Chelsea s'en fiche de son âge, s'en fiche du temps qui passe. Au contraire, elle a l'impression que cela ne fait que la rendre plus forte. AVATAR CHOISI ≈ Perrie Edwards.
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