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 Eugenia B. Lancaster

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Eugenia Lancaster
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MessageSujet: Eugenia B. Lancaster   Eugenia B. Lancaster EmptyMer 3 Jan - 18:26

<center><div class="NML2">Eugenia <NL>Berenice</NL> Lancaster</div><div class="LFP">
<div style="background-image:url(https://31.media.tumblr.com/822b867771792b80342e70363f18a8f2/tumblr_inline_mymulcPIIP1qe62p9.gif);" class="FGP"></div><div class="ST">London calling to the faraway towns</div><div class="ITC"><IC>NOM</IC> : Lancaster. Oui, comme les Lancaster lors de la Guerres des Roses. Le pire est qu'ils étaient les méchants dans l'histoire, si mes souvenirs sont bons. <ID>PRÉNOMS</ID> : Eugenia Berenice, Eugenia venant tout droit du mot grec signifiant "de race noble". Berenice, quant à ce prénom, signifie "porteuse de victoire". Il faut croire que mes parents se sont plantés dès ma naissance, me concernant. <IC>ÂGE</IC> : Vingt-et-un ans. <ID>DATE ET LIEU DE NAISSANCE</ID> : 17 octobre 1992 à Cardiff, Pays de Galles. <IC>NATIONALITÉ</IC> : Galloise, Britannique. <ID>STATUT CIVIL</ID> : Célibataire, sans doute pour le restant de ma vie. <IC>MÉTIER</IC> : Handicapée à plein temps qui refuse son fauteuil roulant; étudiante par correspondance en communication. <ID>TRAITS DE CARACTÈRE</ID> : Asociale. Sarcastique. Insolente. Excessive. Curieuse (maladive). Téméraire. Rebelle. Franche. Arrogante. Impatiente. Cérébrale. Solitaire. Directe. Energique. Imaginative. Passionnée. Drôle. Observatrice. Impulsive. Tenace. Survoltée. Intuitive. Indisciplinée. <IC>GROUPE</IC> : Double-Decker. </div><table><tr><td><img src="http://37.media.tumblr.com/3807d3a4b519b27bf362131b80ac0a67/tumblr_n0o6928eDV1qaphito5_250.gif" class="LGF">

<img src="https://31.media.tumblr.com/93e46ef0be0c6d403037cd54dac21415/tumblr_n0o6928eDV1qaphito1_250.gif" class="LGF2"></td><td><div class="TYP">My style, my life, my name</div>
<div class="IDP">Eugenia est handicapée moteur. Les chances pour qu'elle puisse remarcher sont minces mais existentes ; d'une ténacité sans appel, elle se tue à la tâche lors de ses séances de rééducation et ce même si elles ne sont pas fructueuses. <ID>+</ID> La drame lui ayant retiré l'usage de ses jambes remonte à il y a un an, lorsqu'elle ramenait sa soeur d'une soirée sans doute trop alcoolisée. Celle-ci l'a destabilisé durant une poignée de secondes ; suffisamment pour que la voiture se retrouve dans un fossé. Eugenia ne s'est réveillée que quatre jours après l'accident, et a dû subir de nombreuses opérations avant de pouvoir retourner chez elle quatre mois plus tard, dans un fauteuil roulant. Si le haut de son corps n'a rien hormis une cicatrice au front, ses jambes demeurent très marquées.<IC> + </IC> Eugenia préfère côtoyer des personnes avec leur vie dans un dossier plutôt qu'en les ayant devant elle. Si elle est capable d'absolument tout pour découvrir les moindres secrets d'une personne donnée, elle a énormément de mal avec le relationnel. <ID>+</ID> Sa tendance à fourrer son nez dans les affaires qui ne la concernent pas à démarrer très tôt ; dès le collège, il lui est arrivé plusieurs fois de se faufiler dans le bureau du proviseur pour dérober quelques dossiers. En grandissant, cela s'est empiré, et elle s'est même retrouvé au commissariat de police à plusieurs reprise. <IC> + </IC> Avant de se retrouver dans son fauteuil roulant, elle rêvait de devenir détective privée. Depuis, elle est simplement étudiante par correspondance, passant son temps comme elle peut et continuant à trafiquer les ondes de la police pour se tenir au courant des affaires qui se déroulent. <ID>+</ID> Au lycée, Eugenia faisait partie des personnes que l'on peut qualifier de freaks ou de weirdos. Elle n'avait que très peu d'ami, et restait toujours avec le même garçon, son acolyte et partenaire de bêtises. Sa soeur, quant à elle, faisait partie de l'élite et n'hésitait pas à la rabaisser pour conserver son titre de reine. Désormais, elle a perdu contact avec ce jeune homme qui pouvait être qualifié de son seul ami. <IC> + </IC> Eugenia est victime d'insomnies récurrentes, bien souvent causées par des cauchemars répétitifs. Elle se revoit sans cesse la nuit de l'accident, encore et encore, et endure toutes ces douleurs qui ont détruit son existence. <ID>+</ID> Elle est littéralement accro à la théine et, depuis l'accident, Eugenia a simplement décidé d'arrêter de se réfréner sur ses ardeurs. Elle boit beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de thé. Cela est sans doute une des raisons au fait qu'elle ne tient que très peu en place. <IC> + </IC> Ses parents ont divorcé lorsque sa soeur jumelle et elle n'étaient que très jeunes ; elles ont bien vite été contraintes de voyager d'un foyer à un autre, assistant à la reconstruction des vies de leurs parents sans jamais réellement en faire partie. Cela a sans doute inciter Eugenia à s'enfermer dans sa bulle ; cependant, aujourd'hui, elle ne s'en soucie plus. <ID>+</ID> Eugenia ne s'est pas laissé abattre par son handicap. A vrai dire, cela l'a sans doute rendu bien pire qu'elle ne l'était déjà ; elle refuse catégoriquement l'aide des autres, et ce même lorsqu'elle en a besoin. Bêtise ou fierté, déni ou autonomie, elle s'enfonce peu à peu dans cette personnalité. </div></td></tr></table><div class="TYP">My style, my life, my name</div><div class="ITC"><IC>PSEUDO :</IC> Wild Hunger pour vous servir ! <ID>PRENOM :</ID> Jilly. <IC>ÂGE :</IC> 20 ans. Je sais. C'est vieux. Mais je n'y peux rien. <ID> PERSONNAGE :</ID> Inventé. <IC>AVATAR :</IC> The amazing Phoebe Jane Elizabeth Tonkin. <ID>CREDITS :</ID> Tumblr cey mon ami. Ouais, ouais, ouais. <IC>COMMENT ES-TU TOMBÉE SUR LC ? :</IC> J'en ai beaucoup entendu parler. Puis finalement j'ai eu le lien. Puis finalement je l'ai montré à Laura. Et à Sou. ET CE SONT ELLES QUI M'ONT FAIT CRAQUER, VOILA. C'EST DE LEUR FAUTE. </div>

</div>
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MessageSujet: Re: Eugenia B. Lancaster   Eugenia B. Lancaster EmptyMer 3 Jan - 18:27

<center><div class="THS">At the beginning</div>
<div class="HST"> « Dis maman, quand est-ce que tu vas arrêter de bouder papa ? »
Ah, douce enfance. Lorsque nous sommes enfants, nous croyons à l’impossible. Lorsque nous sommes enfants, nous demeurons persuadés que les choses se déroulent toujours pour le mieux. Je n’ai jamais réellement su si cela avait pour seul objectif de retarder cet instant où nous retomberons sur Terre, ou si cette insouciance était le plus beau cadeau que la Nature pouvait bien nous offrir. Cela ne change rien aux faits : moi, Eugenia Lacaster, j’ai toujours été très optimiste. Très naïve. Mais peu importe, j’étais heureuse, d’une certaine manière.
« Les choses ne sont pas si faciles, ma chérie. »
Oh, j’étais très loin de me douter de la véracité des propos de ma mère. Je l’avais simplement observé avant d’acquiescer, pour finalement plonger mon nez sur la soupe que je peinais à boire, lançant un petit regard en coin à ma sœur jumelle avant d'avaler ce qu'il restait dans mon bol. Nos parents avaient divorcé, cet été-là. J’avais simplement été âgée de cinq ans ; pourtant, une partie de moi se souvient encore précisément de cet espoir qui avait bien pu m’animer durant des semaines, des mois. Dans mon esprit, ils s’étaient séparés, oui. Ils s’étaient séparés pour mieux se retrouver.
Mais, bien entendu, cela n’avait pas été le cas. J’ai mis du temps à me faire à cette idée. J’ai mis du temps à abandonner tout espoir de retrouver une existence <em>normale.</em> Je n’en ai pas souffert, non, j'avais ma sœur jumelle avec moi et je m’efforçais de me dire que cela était le plus important ; cela a sûrement dû me rendre légèrement plus mélancolique qu’il ne l’aurait fallu. Mais j’avais appris à vivre comme cela. J’avais appris à vivre le cul entre deux chaises, une semaine chez maman, une semaine chez papa, trimballant mes valises avec Scarlet. J’avais appris à me dire que cela n’était pas si grave, au final.

***
Une gamine marginale, oui sans doute. Je n’ai pas réussi, ne serait-ce qu’une seule fois, à me conformer au moule que l’on m’a imposé durant ma scolarité ; je n’étais pas faite pour les bals de promos, pour les uniformes, pour les clubs de sciences. Je n’étais pas faite pour sortir avec le capitaine de basketball, pour être cheerleader, pour être membre de l’association des étudiants. Cela était le quotidien de Scarlet, pas le mien. J’ai fait partie de cette classe ingrate qu’était celle des élèves <em>oubliés</em>, les élèves qui n’ont que deux ou trois amis durant toute leur scolarité et qui sont bien heureux d’enfin s’échapper du système éducatif.

***
« Non, je refuse ! »
Mimique exaspérée. Yeux qui se lèvent au ciel.
« J’ai dit NON, Eugenia. N-O-N. Je n’irais pas détourner l’attention des agents de sécurité pour que tu te glisses dans le bur… »
« T’es vraiment pas drôle, Julian. »
Marginale, oui. J’avais très vite développé une certaine soif de connaissances que j’avais peiné durant tout mon lycée pour refréner mes ardeurs. Je voulais sans cesse en savoir plus que nécessaire. Je ne comptais même plus le nombre de fois où j’avais bien pu me glisser dans le bureau de ma mère pour dérober des dossiers de clients sur lesquels elle pouvait bien travailler. J’avais déjà atterri au poste de police, mais je n’avais jamais réellement franchi la ligne rouge.
Bon. Certes. Je l’avais sans doute effleuré. Une ou deux fois. Voire même trois ou quatre. Mais, jamais, au grand jamais, j’avais dépassé les bornes de manière mémorable. J’y travaillais, cependant. J'y travaillais en repoussant chaque jour un peu plus les limites du raisonnable.
« Je te promets que je ne mettrai pas plus de cinq minutes. Allez, cinq toutes petites minuuutes. »
J’avais un coéquipier qui me suivait dans chacun de mes coups, oui. Un coéquipier que je gardais dans mon cœur. Un coéquipier différent de ma soeur jumelle qui avait opté pour une autre voie. Un coéquipier, oui, mais surtout un ami. Un de ces seuls amis que je pouvais bien avoir au lycée simplement parce qu’il était aussi étrange que moi.

***
Je n’ai jamais été proche de ma sœur, au fond. Elle n’a été qu’une inconnue de plus dans mon existence. Une inconnue que j’acceptais à mes côtés. Une inconnue dont j’acceptais les insultes. Je savais au fond qu’elle n’avait pas envie de me faire des croche-pieds dans les couloirs du lycée. Je savais au fond qu’elle n’avait pas envie de me traiter de freak devant tous les élèves de notre lycée à Cardiff. Je savais au fond qu’elle se sentait mal de m’infliger tout cela. Elle n’avait pas le choix. C’était le prix à payer pour avoir une couronne. C’était le prix à payer pour rester en haut. Pour rester une étoile. Pour rester une leadeuse.
Je n’étais qu’une fourmis. Une personne à écraser. Et je la laissais faire. C’était sans doute ma manière de lui dire que je l’aimais.

***
« Scar, tiens-toi tranquille ! »
Je peinais à regarder la route tant ma sœur pouvait s’agiter sur la banquette arrière. Je poussai un soupir avant de déglutir. Les années étaient passées. J’en avais fini avec le lycée. J’avais décidé de me donner du temps pour réfléchir, du temps pour devenir détective. Ou policière. Ou casse-couille professionnelle. Alors, j’étais simplement allée à l’université. A Londres. Pour me donner du temps.
Ma sœur poussa un cri allègre, et je tournai la tête vers elle pour m’assurer qu’elle allait bien. Elle avait bu. Beaucoup trop bu. J’avais l’esprit embrouillé de souvenirs ; je me revoyais recevoir son appel pour venir la chercher, je me revoyais monter dans ma voiture pour accomplir mes devoirs de sœur jumelle. Je me revoyais la chercher dans la maison luxueuse où j’avais été contrainte de la chercher, pour finalement la retrouver parmi d’autres filles comme elle. On m’avait montré du doigt. On m’avait presque insulté, moi, la fauteuse de troubles, venant interrompre la fête pour ramener tout le monde sur Terre. J’avais dû prendre sur moi. Prendre sur moi pour affronter toutes ces personnes.
Et j’avais mis ma sœur sur la banquette arrière pour la ramener saine et sauve.
« Scar, sérieusement, calme-toi… »
Il devait être quatre heures trente du matin. Et je n’en pouvais plus. Je sentis ses mains se faufiler dans mon cou. Je sentis ses doigts effleurer mes joues. Puis je ne vis plus rien.
« C’est quiii ? »
« SCARLET ! SCARLET, LA ROUTE ! »
Mais il était déjà trop tard.

***
<em> – En charge… Prêt ! Boum.
– Le poumon est perforé !
– Stoppez l’hémorragie et amenez une poche de sang AB positif.
– En charge… Prêt ! Boum.
– Des côtes ont littéralement été broyées…
– On s'en occupera plus tard !
– En charge… Prêt ! Boum.
– Injection de vasopressine.
– Ses reins sont en train de lâcher à leurs tours, il faut l'emmener en soins intensifs !
– Son cœur ne repart pas.
– Continuez !
– En charge… Prêt ! Boum.
– Rythme cardiaque à 80, on l'emmène au bloc. Exécution !</em>

***
Brouillard. Brouillard. Réalité, songe, délire. Je perdais fil. Je me souvenais des paroles de chansons. Je me rappelais des mélodies. Mais une en particulier. <em>On n’a jamais fait un cercueil à deux places</em>. Nous étions nées à deux. Mais je me sentais si seule. J’avais si mal. Mais je ne sentais plus rien en même temps. Je me demandais comment elle allait. Si elle était encore vivante. Dans mon esprit, je n’entendais que son cri. Son rire allègre devenu hurlement strident. Dans mon esprit, je ne l’entendais que souffrir.
Nous étions nées à deux. Mais nous allions mourir seules.

***
« Aucune amélioration, n’est-ce pas ? »
Seul le silence me répondit. J’entendis le crayon de mon médecin frotter une feuille de papier, mais je refusais de l’observer. J’étais presque captivée par les diplômes affichés derrière lui. J’étais presque captivée par les photos de lui avec ses fils, joyeusement en train de faire du vélo, ou bien en train de faire de l’escalade. Toutes ces choses que je ne pouvais plus faire.
« Vous pouvez me le dire, vous savez. »
Je l’entendis soupirer. Mais je ne l’observai toujours pas. J’avais encore du mal à l’accepter dans ma vie. J’avais encore du mal à l’accepter dans ma bulle.
« Vous faites des efforts admirables, mademoiselle Lancaster. »
J’haussai simplement les épaules, avant de prendre une profonde inspiration. Pour la première fois depuis la fin de la séance de rééducation, je posai mon regard dans le sien avant de demeurer silencieuse. Un tas de questions fourmillaient sur ma langue. Un tas d’interrogation. J’avais envie de pleurer. De crier. D’en vouloir à la Terre entière.
Mais, par-dessus tout, j’avais envie d’être forte. J’avais envie de me relever.
« A quoi servent les efforts, lorsque l’on a personne pour les partager ? » lui demandai-je avec un faible sourire.
« Vous avez votre sœur. Votre emménagement est pour quand, déjà ? »
Je me perdis dans mes songes. Je jouai avec mes ongles, mes doigts parcourant les minces cicatrices qui pouvaient décorer le dos de mes mains.
« La semaine prochaine. Nous allons avoir une autre colocataire aussi. »
Il me répondit. Mais je ne faisais plus attention à lui. Il finit par conclure. Puis nous nous saluâmes. Je débloquais mon fauteuil roulant, et je m’en allais par la porte, tandis qu’il me l’ouvrait en grand. Aussi simple que cela. Je m’y étais faite. J’avais eu huit mois pour m’y faire.
« Je vous admire, mademoiselle Lancaster. »
J’eus envie de le remercier. Mais je ne le fis pas. Je lui adressai simplement un sourire avant de poursuivre ma route. Il n’avait pas à m’admirer. Je n’avais pas le choix, après tout.
J’avais subi tant d’opérations. Tant d’échecs. Tant d’espoirs, également, d’espoirs qui s’étaient révélé au fur et à mesure vains. J’avais eu besoin de tant de poches de sang. De tant de rééducation. J’avais cru mourir une, dix, trente, cinquante fois. J’étais tombé cent fois. Et je m’étais relevé une cent-et-unième fois.
Pour ma sœur. Parce que je refusais de baisser les bras pour elle.</div></center>
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MessageSujet: Re: Eugenia B. Lancaster   Eugenia B. Lancaster EmptyMer 3 Jan - 22:01


Eugenia Berenice Fitzgerald,
née Lancaster

London calling to the faraway towns
NOMS : Devenue une Fitzgerald par alliance, elle n'en demeure pas moins une Lancaster de naissance, de caractère et de cœur. Son père, même marié à une autre à ce moment-là, a quand même reconnu sa naissance avec celle de sa sœur. Sa mère, quant à elle, portait le nom de Leventis. PRÉNOMS : Eugenia Berenice, le premier aux connotations grecques héritées de sa mère, le second faisant allusion à la célèbre tragédie de Racine. Cependant, on la surnomme Ginny depuis sa tendre enfance. ÂGE : Âgée de vingt-cinq ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Née le 17 octobre 1991 à Cardiff, au Pays de Galles (Royaume-Uni), quelques minutes après sa sœur jumelle Scarlet. NATIONALITÉ : Galloise et donc Britannique par extension, elle possède également la nationalité Grecque grâce à sa mère, qui était issue de l'immigration. STATUT CIVIL : Mariée à Julian Fitzgerald depuis le 14 novembre 2015. MÉTIER : Titulaire de la médaille d'argent à l'épreuve de tennis fauteuil, simple dames, aux Jeux Paralympiques 2016 de Rio. Elle est donc joueuse professionnelle de tennis en fauteuil roulant britannique et travaille également à mi-temps en qualité d'assistante pour un commissaire adjoint, Theodore Rottenford. TRAITS DE CARACTÈRE : Officiellement identifiée comme étant de type INFJ au MBTI, faisant donc d'elle une personne à la fois introvertie, renfermée et plutôt solitaire, pourtant très altruiste et dévouée une fois qu'on la connaît. Elle vit dans la retenue mais n'en demeure pas moins catégorique et déterminée, peut-être même inspirante pour certains. Eugenia est une personne de perspicace et très observatrice, mais aussi curieuse à l'extrême si bien qu'une fois qu'elle a une chose en tête, son perfectionnisme fait qu'elle est difficile à arrêter et terriblement directe. On peut considérer qu'elle est insolente à ses heures, très sarcastique sans la moindre hésitation, mais cela n'est qu'une combinaison de son côté cérébral et son côté créatif qui la poussent à devenir téméraire et impatiente. Mais lorsqu'on la voit, c'est surtout sa douceur que l'on remarque, couplé à son humour et sa ténacité. GROUPE : Double-Decker.



My style, my life, my name

01. Eugenia est handicapée moteur des suites d’un grave accident de voiture survenu en avril 2013. Durant les quatre années qui ont suivi, elle a subi de nombreuses opérations et a suivi des programmes expérimentaux en tout genre ; aujourd’hui, tout cela est derrière elle. Quelque part, elle a désormais conscience qu’il est fort peu probable qu’elle puisse marcher de nouveau et tente d’accepter cette réalité du mieux qu’elle peut. Par ailleurs, si le haut de son corps ne conserve qu’une discrète cicatrice sur son front, ses jambes sont profondément marquées par cette funeste nuit. 02. Eugenia préfère côtoyer des personnes grâce à leurs dossiers plutôt qu'en les ayant devant elle. Si elle est capable d'absolument tout pour découvrir les moindres secrets d'une personne donnée, elle a énormément de mal avec le relationnel et est très renfermée. A son sens, l’être humain n’est qu’un monstre de mensonge. Et elle ne supporte pas les mensonges. 03. Sa tendance à fourrer son nez dans les affaires qui ne la concernent pas a démarré très tôt ; dès le collège, il lui est arrivé plusieurs fois de se faufiler dans le bureau du proviseur pour dérober quelques dossiers. En grandissant, Eugenia a visé de plus en plus haut, et elle s'est même retrouvé au commissariat de police à plusieurs reprises pour s’être introduite là où il ne fallait pas. Elle voulait devenir détective ou inspecteur, après tout. Et elle ne le serait probablement jamais, désormais. 04. Au lycée, Eugenia était victime de harcèlement scolaire et faisait partie des personnes que l'on peut qualifier de freaks ou de weirdos, principalement à cause de son année d’avance, sa dégaine peu soignée et ses grandes lunettes de vue. Elle n'avait que très peu d'amis et restait toujours avec le même garçon, son acolyte et partenaire de bêtises. Sa soeur, quant à elle, faisait partie de l'élite et n'hésitait pas à la rabaisser pour conserver son titre de reine. Durant quatre ans, elle a été l’objet de farces en tout genre, ayant dégénérées à plusieurs reprises, au point même où elle en garde des cicatrices sur les avant-bras. 05. Si, aujourd’hui, Eugenia est considérée comme une sportive de haut niveau titulaire d’une médaille des Jeux Paralympiques, son attirance pour le sport remonte bien avant son accident. En effet, elle a toujours été une grande sportive et pratiquait le tennis de haut niveau. Par ailleurs, elle fréquentait aussi la salle de sport tous les deux jours et a participé à des marathons durant ses années universitaires. C’était sa manière à elle de se dépenser. De prendre du recul. Puis, lorsqu’elle a perdu l’usage de ses jambes, le sport a été une façon pour elle de faire la paix avec son propre corps. 06. Ses parents se sont mis ensemble un peu moins d’un an après sa naissance avec sa soeur ; ils ont divorcé deux ans plus tard. Eugenia ne conserve aucun souvenir de ses parents ensemble et n’y attache pas réellement d’importance. Par ailleurs, elle possède également de nombreux demi-frères et soeurs par son père, faisant des Lancaster une véritable tribu. Aujourd’hui, il ne lui reste plus que son père, sa mère étant décédée à la fin de l’année 2015. 07. Eugenia possède deux tatouages. Le premier se trouve sur son poignet, où l’on peut lire le mot joy. Elle se l’est fait après son accident avec sa soeur jumelle, Scarlet, en guise de rappel pour être heureuse quoi qu’il arrive, qu’elles parviendraient à l’être malgré tout. Le second, quant à lui, est une lune sur ses côtes. Parce que, quelque part, Eugenia est comme une lune. Une partie d’elle est toujours cachée dans l’ombre. 08. Eugenia a une affinité particulière avec la plage et la mer. Ayant grandi dans une ville au bord de l’eau, elle a toujours passé ses matinées avant les cours et ses après-midi après l’école les pieds dans le sable ; c’était son échappatoire, sa façon de fuir le quotidien. L’une de ses plus grandes frustrations, désormais, est de ne plus pouvoir de nager seule. Elle vit cette incapacité comme un manque cruel et a désormais énormément de mal à aller au bord de l’eau par sa propre initiative. 09. Insomniaque et sujette aux cauchemars, les nuits ont été, pendant longtemps, une épreuve pour Eugenia. En effet, elle revit sans cesse la nuit de son accident de voiture ou rêve de pouvoir marcher et courir ; par ailleurs, c’est souvent la nuit que ses douleurs fantômes se réveillent. Alors, bien souvent, elle rend les armes. Alors, bien souvent, elle n’essaye même plus. Il n’est pas rare de la trouver sur son ordinateur au beau milieu de la nuit en train de faire des recherches ou lire des articles sur des enquêtes classées sans suite. 10. Malgré les apparences, malgré sa façon de vouloir toujours rassurer son entourage, Eugenia est dépressive depuis l’adolescence. Si elle suit un psychiatre et suit régulièrement des traitements d’antidépresseur, cela ne l’empêche pas d’avoir songé à la mort plus d’une fois. Et à se la donner, également. Sans s’en rendre compte, c’est néanmoins par courage qu’elle continue de vivre. Ou de survivre, d’après elle. 11. Si elle devait choisir une boisson qu’elle aurait à boire jusqu’à la fin de ses jours, cela serait probablement le thé dont elle raffole. Véritable accro, se fichant bien des clichés sur les britanniques, elle est capable d’en boire des litres par jour sans même ressentir la moindre honte. Egalement grande gourmande, elle est incapable de résister au sucre, sous toutes ses formes. L’entendre dire qu’elle n’a pas faim est synonyme qu’elle ne va pas bien. Ou qu’elle est en régime spécial pour un match. 12. Eugenia s’est marié à l’homme de sa vie en novembre 2015, en Grèce. Si elle l’aime probablement plus que sa propre vie, leur histoire n’est pas un conte de fée ; Julian demeure bien loin de l’image du prince charmant et si elle ne s’en est jamais formalisé, leur relation connait ses hauts et ses bas. Parce que, oui, il est l’homme de sa vie. Mais leurs sentiments les amène à la déraison et aimer aussi fort peut être un fléau, également. 13. Eugenia possède un QI supérieur à la moyenne, avoisinant les 135, faisant d’elle une personne considérée comme étant surdouée. Lors de sa scolarité, elle a d’ailleurs sauté une classe, ce qui a été l’élément déclencheur des moqueries des autres. Cependant, l’aspect décalé de son esprit lui a toujours donné l’impression d’être incomprise et, par extension, idiote, si bien qu’elle refuse sincèrement de croire qu’elle peut être considérée comme étant une intellectuelle.
PSEUDO : which witch (hashtag Florence + the Machine until the very end). PRÉNOM : à ce qu'il paraît je m'appelle Gillie, mais princesse ça marche aussi (loul). ÂGE : vingt-deux ans. PERSONNAGE : inventé. AVATAR : Phoebe Tonkin. CRÉDITS : morrigan (avatar). COMMENT ES-TU TOMBÉE SUR LC ? : on m'y a traîné et depuis que j'y ai posé mes fesses j'ai pas réussi à me relever (oups). CE COMPTE EST-IL UN DOUBLE-COMPTE ?: well...



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MessageSujet: Re: Eugenia B. Lancaster   Eugenia B. Lancaster EmptyMer 3 Jan - 22:01

At the beginning


cardiff, pays de galles, 1991-2001
take me back to the beginning of this tale,
when the night used to shine brighter than the day,
and the stars used to dance across the twilight sky.
« Dis maman, quand est-ce que tu vas arrêter de bouder papa ? » L’enfance, cette douce enfance. Lorsque nous sommes jeunes, nous croyons à l’impossible. Lorsque nous sommes jeunes, nous demeurons persuadés que les choses se déroulent toujours pour le mieux parce que, de toutes manières, la vie est un conte de fée. La vie est forcément un conte de fée. Je n’ai jamais réellement su si cela avait pour seul objectif de retarder cet instant où nous retomberons sur Terre, ou si cette insouciance était le plus beau cadeau que la Nature pouvait bien nous offrir. Cela ne changeait rien aux faits ; plus jeune, j’ai toujours été très optimiste. Très naïve. Mais peu importe, j’étais heureuse, d’une certaine manière. Du moins, j’aimais croire que c’était le cas. Malgré toutes les désillusions et les durs retours à la réalité. « Les choses ne sont pas si faciles, ma chérie. » Oh, j’étais très loin de me douter de la véracité des paroles de ma mère. Je l’avais simplement observé avant d’acquiescer, pour finalement plonger mon nez sur la soupe que je peinais à boire, lançant un petit regard en coin à ma sœur jumelle avant d'avaler ce qu'il restait dans mon bol. Nos parents avaient divorcé, cet été-là. J’avais simplement été âgée de trois ans ; pourtant, une partie de moi se souvient encore précisément de cet espoir qui avait bien pu m’animer durant des semaines, des mois. Dans mon esprit, ils s’étaient séparés, oui. Ils s’étaient séparés pour mieux se retrouver.
Mais, bien entendu, cela n’avait pas été le cas. J’ai mis du temps à me faire à cette idée. J’ai mis du temps à abandonner tout espoir de retrouver une existence normale. Je n’en ai pas souffert, non, j'avais ma sœur jumelle avec moi et je m’efforçais de me dire que cela était le plus important ; cela a sûrement dû me rendre légèrement plus mélancolique qu’il ne l’aurait fallu. Mais j’avais appris à vivre comme cela. J’avais appris à vivre une semaine chez maman, une semaine chez papa, trimballant mes valises avec Scarlet. J’avais appris à me dire que cela n’était pas si grave, au final. J'avais appris à me dire que c'était comme ça dans toutes les familles, parce que même les parents de ma cousine Maggie avaient fini par se séparer aussi. Elle était venu à la maison, à ce moment-là. Elle avait appris, elle aussi, à faire avec.
De toutes manières, lorsque j’étais née, mes parents n’avaient même pas été ensemble. De toutes manières, mon père était ainsi. A aller de femme en femme comme s’il se cherchait, comme s’il refusait de s’établir quelque part.
De toutes manières, les histoires d’amour finissaient toujours mal.
***
En 2000, ma demi-soeur tomba malade. En 2000, j’eus l’impression de perdre mon père. Après tout, nous avions toujours été nombreux, dans son coeur. Il avait Bartholomew. Il avait Scarlet et moi. Et puis, il l’avait elle, aussi. Riley. Je savais, à cette époque-là, que ce n’était pas de sa faute. Qu’elle avait failli mourir et que notre père aurait réagi de la même façon si j’avais été à sa place : cependant, du haut de mes neuf ans, j’avais souffert de son absence et de cette dévotion qu’il avait eu envers ma demi-soeur. Cependant, du haut de mes neuf ans, j’avais souffert de ces longues semaines sans le voir, sans pouvoir lui parler du fait que j’avais sauté une classe et que les autres étaient plus grands que moi, qu’ils se moquaient de mes lunettes et qu’ils me trouvaient tous trop maigre. Cependant, du haut de mes neuf ans, j’avais souffert, oui. J’avais été injuste, aussi.
Mais mon père avait toujours été mon héros, mon modèle. A ce moment-là, j’avais perdu le bonheur d’aller en classe.
Et on m’avait volé mon papa.

cardiff, pays de galles, 2001-2008
call yourself a shadow, and call me a star.
I’ll still find stardust on your lips,
As you find darkness seeping out of mine.
Une gamine marginale, oui, sans doute. C’était l’adjectif qui me convenait le mieux ; bien au-delà du fait que je sois brillante en classe, que j’aie sauté une classe, je n’avais jamais réussi, ne serait-ce qu’une seule fois, à me conformer au moule que l’on m’a imposé durant ma scolarité. Je n’étais pas faite pour les bals de promos, pour les uniformes, pour les bureaux des étudiants. Je n’étais pas faite pour sortir avec le capitaine de basketball, pour être cheerleader, pour être membre active d’association d’étudiants. Cela était le quotidien de Scarlet, pas le mien.
Je n’ai jamais été proche de ma sœur, au fond. Elle n’a été qu’une inconnue de plus dans mon existence. Une inconnue que j’acceptais à mes côtés. Une inconnue dont j’acceptais les insultes. Je savais au fond qu’elle n’avait pas envie de me faire des croche-pieds dans les couloirs du lycée. Je savais au fond qu’elle n’avait pas envie de me traiter de freak devant tous les élèves de notre lycée à Cardiff. Je savais au fond qu’elle se sentait mal de m’infliger tout cela. Elle n’avait pas le choix. C’était le prix à payer pour avoir une couronne. C’était le prix à payer pour rester en haut. Pour rester une étoile. Pour rester une leadeuse.
Je n’étais qu’une fourmis. Une personne à écraser. Et je la laissais faire. C’était sans doute ma manière de lui dire que je l’aimais.
Après tout, j’avais eu des lunettes. J’avais fait partie du club d’informatique. J’avais eu un an d’avance. J’avais été trop maigre. J’avais porté des vêtements trop grands, vêtue des styles décalés approvisionnés par mon adoration des robes à fleurs, des gilets amples et des Dr Martens. Alors, fatalement, j’ai fait partie de cette classe ingrate qu’était celle des élèves qu’on n’aimait pas mais qu’on refusait d’oublier. Cette classe ingrate qu’était celle des élèves à qui l’on infligeait tous les maux sans avoir peur qu’ils parlent parce qu’ils avaient trop peur pour se faire entendre.
Après tout, c’était de ma faute.
Au cours de ces années de collège et de lycée, j’avais été victime des canulars les plus inventifs que mes camarades de classe avaient bien pu inventer. Mes vêtements avaient pris feu. Mes cheveux avaient été décolorés.
On m’avait souvent dit que traverser ce genre d’expérience rendait plus fort. Mais, la vérité, c’était qu’elles m’avaient probablement traumatisé pour le restant de mes jours.
***
« Non, je refuse ! » Soupir exaspéré. Yeux roulant jusqu’au ciel.« J’ai dit NON, Eugenia. Non. Je n’irais pas détourner l’attention des agents de sécurité pour que tu te glisses dans le bur… » Ce fût à mon tour de soupirer et de lever les yeux au ciel. « T’es vraiment pas drôle, Zach. » Une gamine marginale, oui, sans doute. J’avais très vite développé une certaine soif de connaissances que j’avais peiné durant tout mon lycée à refréner. Je voulais sans cesse en savoir plus que nécessaire. Je ne comptais même plus le nombre de fois où j’avais bien pu me glisser dans le bureau de ma mère pour dérober des dossiers de clients sur lesquels elle pouvait bien travailler. J’avais déjà atterri au poste de police, mais je n’avais jamais réellement franchi la ligne rouge.
Je l’avais sans doute effleuré. Une ou deux fois. Voire même trois ou quatre. Mais, jamais, au grand jamais, j’avais dépassé les bornes de manière mémorable. J’y travaillais, cependant. J'y travaillais en repoussant chaque jour un peu plus les limites du raisonnable. « Je te promets que je ne mettrai pas plus de cinq minutes. Allez, cinq toutes petites minutes. » J’avais un coéquipier qui me suivait dans chacun de mes coups, oui, lorsque nous étions au lycée. Un coéquipier que je gardais dans mon cœur. Un coéquipier différent de ma soeur jumelle qui avait opté pour une autre voie. Un coéquipier, oui, mais surtout un ami. Le seul que je pouvais bien avoir au lycée simplement parce qu’il était aussi étrange que moi.
Le seul que je pouvais bien avoir en dehors de Rhys, et encore, je demeurais persuadé que s'il me tolérais c'était uniquement parce que nos deux mères nous avaient forcé à nous cotoyer.
Le seul que je pouvais bien avoir en dehors de Julian.

londres, angleterre, 2008-2012
tragedy is sewn into your soul, darling,
no matter how bright your halo glows,
you will always, eventually, fall.
Je savais que c’était malsain.
Que ma relation avec Julian était malsaine.
Je n’avais pas pu m’empêcher de roder autour de sa maison lorsqu’il s’était installé à côté de chez moi avec son père ; j’avais fouiné, parce que c’était la seule chose que je savais faire, parce que j’avais toujours eu cette habitude d’apprendre à connaître les autres à travers des fichiers plutôt qu’en leur adressant la parole. Il avait eu six ans de plus que moi, après tout. J’avais été une gamine bigleuse et silencieuse, vêtue de fringues étranges.
Pourtant, il m’avait adressé la parole. Pourtant, nous étions devenus inséparables, à notre façon étrange. Pourtant, j’avais fini par avoir le béguin pour lui. Pourtant, je m’étais retrouvé à ne parler que de lui à Zachariah. Pourtant, il m’avait accepté dans sa bulle autant que j’avais bien pu l’accepter, lui.
Il était devenu mon meilleur ami. Cet ami que j’avais appelé tous les soirs lorsque j’avais emménagé à Londres et que j’avais commencé mes études de droit, avec une spécialisation en criminologie, au King’s College. Cet ami que j’avais tenté de voir presque tous les week-end en prenant le train tour à tour. Cet ami avec qui j’avais tout partagé.
Cet ami que j’avais sans doute trop aimé pour mon propre bien.
***
« Je suis diplômée. » J’avais répété cette phrase une bonne centaine de fois et, pourtant, elle m’avait paru improbable à chaque fois. Alors, j’avais recommencé. Comme si avec le temps j’allais finir par m’y faire.
Obtenir un Bachelor of Laws avant de passer le concours des forces de l’ordre avait été une condition de mon père : j’étais allée dans la même université que lui pour étudier le droit comme il avait bien pu le faire avant moi, j’avais laissé le temps passer pour me présenter en étant âgée de vingt ans. Alors, pendant ces trois années, je m’étais entraînée corps et âme à côté de mes études pour être préparée au mieux. J’avais tenté de mon mieux pour que mon casier judiciaire reste vierge ; je m’étais limitée à trafiquer les ondes de police et à pirater quelques sites internet en me faisant discrète.
Et, finalement, j’étais diplômée. Et, finalement, mon rêve était proche, si proche, que je ne parvenais même pas à le réaliser. « Oui, tu es diplômée. Félicitations, Ginny. » Julian ne s’était pas épuisé de me le dire. Il n’avait pas été fatigué d’acquiescer à mes paroles, pas une seule fois. Un sourire apparut sur mes lèvres alors que je fixais le plafond. Nous étions tous les deux allongés dans le même lit, parce que nous avions pris l’habitude de dormir ensemble avec le temps ; j’avais conservé une distance raisonnable entre nos deux corps mais je sentais quand même mon coeur tambouriner dans ma poitrine.
J’avais été amoureuse de mon meilleur ami et cela m’avait fait mal. Bien plus mal que je n’avais osé l’admettre. Cela me blessait de le savoir si proche de moi en ayant conscience qu’il ne serait jamais à moi ; cela me blessait de le savoir avec toutes ces filles qui passaient dans ses draps sans rester.
J’avais été amoureuse de mon meilleur ami et j’avais fini par accepter cette relation à sens unique.
J’avais été amoureuse de mon meilleur ami et malgré tout ce que j’avais bien pu faire je ne parvenais pas à me défaire de mes sentiments.
Alors, j’avais fermé mon coeur aux autres. Je l’avais aimé, lui. Et j’avais tenté de me persuader que ma carrière me suffirait. Que résoudre des enquêtes me suffirait. Que vivre dans des dossiers et des énigmes me suffirait.
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MessageSujet: Re: Eugenia B. Lancaster   Eugenia B. Lancaster EmptyMer 3 Jan - 22:01



cardiff, pays de galles, 2013
that’s the thing about tragedies, they only befall the pure of heart,
and darling, yours was so righteous,
even the stars mourned when you fell
« Scar, tiens-toi tranquille ! » Je peinais à regarder la route tant ma sœur pouvait s’agiter sur la banquette arrière. Je poussai un soupir avant de déglutir. Ma sœur poussa un cri allègre, et je tournai la tête vers elle pour m’assurer qu’elle allait bien. Elle avait bu. Beaucoup trop bu. J’avais l’esprit embrouillé de souvenirs ; je me revoyais recevoir son appel pour venir la chercher, je me revoyais monter dans ma voiture pour accomplir mes devoirs de sœur jumelle. Je me revoyais la chercher dans la maison luxueuse où j’avais été contrainte de venir pour elle, pour finalement la retrouver parmi d’autres filles comme elle. On m’avait montré du doigt. On m’avait presque insulté, moi, la fauteuse de troubles, venant interrompre la fête pour ramener tout le monde sur Terre. J’avais dû prendre sur moi. Prendre sur moi pour affronter toutes ces personnes.
Et j’avais mis ma sœur sur la banquette arrière pour la ramener saine et sauve. « Scar, sérieusement, calme-toi… » Il devait être quatre heures trente du matin. Voire même cinq. Et je n’en pouvais plus. Je l’entendis retirer sa ceinture et je me retournai pour la voir en train de s’agiter, détachée. « Remets ta cein… » Mais je ne terminai pas ma phrase.
Je n’eus même pas le temps de crier. D’hurler.
J’avais loupé un virage.
Et il était déjà trop tard.
***
– En charge… Prêt ! Boum.
– Le poumon est perforé !
– Stoppez l’hémorragie et amenez une poche de sang AB négatif.
– En charge… Prêt ! Boum.
– Des côtes ont littéralement été broyées…
– On s'en occupera plus tard !
– En charge… Prêt ! Boum.
– Injection de vasopressine.
– Ses reins sont en train de lâcher à leurs tours, il faut l'emmener en soins intensifs !
– Son cœur ne repart pas.
– Continuez !
– En charge… Prêt ! Boum.
– Rythme cardiaque à 80, on l'emmène au bloc. Exécution !

***
Brouillard. Brouillard. Réalité, songe, délire. Je perdais fil. Je me souvenais des paroles de chansons. Je me rappelais des mélodies. Mais une en particulier. On n’a jamais fait un cercueil à deux places. Nous étions nées à deux. Mais je me sentais si seule. J’avais si mal. Mais je ne sentais plus rien en même temps. Je me demandais comment elle allait. Si elle était encore vivante. Dans mon esprit, je n’entendais que son cri. Son rire allègre devenu hurlement strident. Dans mon esprit, je ne l’entendais que souffrir.
Nous étions nées à deux. Mais nous allions mourir seules.
***
J’avais perdu l’usage de mes jambes en avril. Je m’étais réveillée quatre jours plus tard. J’étais sortie de l’hôpital en septembre.
Après avoir passé des mois à l'hôpital, j'avais passé des mois chez ma mère, à Cardiff. J'avais tenté de rapprendre à vivre. J'avais passé mes journées avec Rhys. J'avais essayé de recommencer à rire. Je n'avais jamais donné de nouvelles aux autres.
Pour la plupart de mes proches, cela se résumait à cela, ma vie, désormais. Je ne pouvais plus marcher. Je ne pouvais plus courir. J’avais dit au revoir à une partie de mon indépendance. J’avais une vie adaptée.
Mais, au fond, cela signifiait bien plus. J’avais perdu ma vie. J’avais perdu mon avenir. J’avais perdu les seules choses qui m’avaient tenue un tant soit peu entière.

londres, angleterre, 2014-2015
you fell in love with a broken boy,
you knew loving him would be your destruction,
so you didn’t just fall, you jumped.
« Je… Je l’aime, Scar. » Je ne supportais pas le regard de ma soeur, en cet instant. Ce regard qui n’était pas malveillant mais qui exprimait quand même un profond désaccord. Ce regard qui ne me voulait aucun mal mais qui n’approuvait pas mes décisions. J’accordais beaucoup d’importance à ce qu’elle pensait de moi, oui. Elle m’avait brisé le coeur plus d’une fois au lycée mais le temps avait fini par refermer ces blessures-là pour laisser la place à de nouvelles ; Scarlet avait été celle à me soigner, après mon accident. Elle avait été celle à mon chevet, lorsque j’étais restée chez notre mère durant des mois. Elle avait été celle à prendre soin de moi, à accepter de vivre en ma compagnie à Londres, celle à subvenir à nos besoins. Elle m'avait laissé prendre des cours de tennis-fauteuil, prendre mon temps. Elle m'avait laissé me chercher et ne pas travailler. Je savais qu’elle se blâmait pour ce qu’il nous était arrivé, qu’elle s’en voulait. Mais je ne lui en tenais pas rigueur.
Je ne la tenais pas pour responsable. « Ce n’est pas de l’amour, c’est de l’attachement morbide. » Je déglutis avec difficulté. J’en venais presque à me demander si elle avait raison. Après tout, j’avais mis des semaines à me remettre de ma pneumonie, après qu’il m’ait jeté à la mer ; après tout, il avait pris mon coeur entre ses doigts et l’avait réduit en poussières, plus d’une fois. Après tout, oui. Et après tout cela je ne parvenais qu’à penser à lui.
C’était étrange de s’aimer de cette manière. C’était étrange d’être ainsi. De se faire détruire. « Et Zach ? C’est un gars bien, Ginny. Il te traitait bien. Jamais de la vie il ne te fera ce que… » Je poussai un soupir. Mon coeur était lourd. « C’est pas pareil. » Ce n’était pas pareil, non. Lorsque j’avais vu Julian faire sa vie, j’en étais venue à la conclusion qu’il fallait que je fasse la mienne. Qu’il fallait que je cesse de l’attendre, que je cesse de rester là.
J’avais toujours aimé Zach. A ma façon. Je l’avais toujours aimé comme un ami, d’une amitié profonde et sincère ; j’avais été persuadée que cela aurait été suffisant.
Mais cela ne l’avait pas été.
J’y avais mis un terme avant même qu’il ne soit trop tard, jugeant que c’était injuste de ma part. Jugeant qu’il ne méritait pas cela. Jugeant que, de toutes manières, je m’étais condamnée avec mes sentiments envers Julian dès le départ.
***
Je n’avais pas été prête à prendre l’usage de mes jambes.
Je n’avais pas été prête à voir ma soeur accoucher trois mois trop tôt.
Je n’avais pas été prête à débrancher ma mère.
Je n’avais pas été prête à me marier.
Je n’avais pas été prête à subir le rejet de Julian.
Je n’avais pas été prête à perdre mes bébés.
Je n’avais pas été prête, non. Mais je ne l’aurais probablement jamais été.
La fin de l’année 2015 avait été marquée par la précipitation. Je gardais encore dans mes souvenirs l’appel de Scarlet, affolée, lorsqu’elle s’était rendue compte que son bébé allait naître beaucoup trop vite ; je me souvenais m’être précipitée à l’hôpital avec elle, de l’avoir soutenu durant cette épreuve difficile. Je gardais encore en mémoire les mots de mon oncle qui m’avait annoncé que ma mère avait été agressée et que son pronostique vital était peu engageant ; l’image de mon neveu, dans un couveuse et traversé par les tubes, hantait encore mes paupières. Une semaine plus tard, Scarlet était sortie de la maternité sans son bébé. Une semaine plus tard, nous étions partis pour Cardiff afin de débrancher notre mère qui était en état de mort cérébral.
Puis nous avions passé la semaine suivante à rapatrier son corps en Grèce pour l’enterrer avec les Leventis.
Et je m’étais mariée.
Et j’avais découvert ma grossesse.
Mais Julian ne l’avait pas accepté.
En l’espace de quelques mois, j’avais accusé les coups. En l’espace de quelques mois, j’avais tenté d’être plus mature, d’être plus responsable, d’être plus forte, également ; j’avais essayé de cesser de m’affliger sur mon sort. Cependant, je n’avais pas réussi.
Je n’avais pas réussi, non. Et j’avais perdu nos bébés. Parce que je n’avais pas été assez forte.
Peut-être parce que nous ne nous étions pas aimés assez fort.

londres, angleterre, 2016-2017
the weight of the human heart is too heavy for skin and bone,
so our hearts created the world beyond the sky,
and the universe was made from us.
« Maintenant je dois m’adresser à toi en disant madame ? » J’avais esquissé un sourire en entendant ses mots, avant de secouer la tête et lever les yeux au ciel. Le soleil caressait ma peau ; j’étais allongée sur un transat, sur l’une des plages de Rio, mon fauteuil roulant hors de ma vue. Je pouvais observer au loin Riley se baigner en compagnie de Scarlet ; Rhys était partie avec Julian faire je-ne-savais-quoi et, la vérité, c’était que je m’en souciais guère. Je tentais d’être heureuse. D’être heureuse malgré tout.
Autour de mon cou, j’avais ma médaille. Cette médaille que j’avais gagné deux jours auparavant en perdant face à celle qui avait emporté celle d’or. Cette médaille que Bartholomew avait insisté pour que je la porte tous les jours depuis. Cette médaille, oui. Cette médaille qui signait ma deuxième place dans la catégorie dames simple de tennis en fauteuil roulant. Cette médaille qui prouvait ma réussite, quelque part. Cette médaille qui m’impressionnait presque, cette médaille que je portais avec gêne, presque, mais ma famille ne voulait pas en entendre parler parce qu’ils jugeaient tous que j’avais le droit de me pavaner, pour une fois.
Ma réussite malgré la perte de nos bébés. Ma réussite malgré le fait que je ne puisse pas la partager avec ma mère. « Dis pas de bêtises, je préfèrerais que ça soit votre altesse. » Il se mit à rire et cela me mit du baume au coeur. Je m’étais entraînée corps et âme, ces derniers mois, pour en arriver là. Et, maintenant que c’était finalement passé, maintenant que j’avais décroché une place sur le podium, je ne savais plus réellement quoi faire de mon existence.
Je m’étais perdue. J’étais perdue.
Nous étions restés au Brésil pour quelques jours supplémentaires, comptant sur la somme que j’avais empoché avec ma médaille et sur la générosité de Bartholomew. C’était une manière de faire une pause dans nos existences. Une manière de profiter avant de retourner affronter la réalité. J’avais réussi à m’en sortir avec les entraînements de tennis-fauteuil, avec les Jeux Paralympiques. J’avais réussi à m’en sortir parce que j’avais eu un objectif, un but. Et, désormais, je me retrouvais comme livrée à moi-même.
***
Parfois, on subissait les conséquences de nos choix. D’autres, c’était celles des choix des autres. Mais, souvent, c’était tout simplement la vie qui se met en travers de notre chemin.
Je m’appelais Eugenia Fitzgerald, née Lancaster. J’étais mariée. J’étais titulaire d’une médaille olympique. Mais je n’étais pas heureuse.
Et je ne parvenais même plus à faire semblant de l’être.
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MessageSujet: Re: Eugenia B. Lancaster   Eugenia B. Lancaster EmptyJeu 29 Mar - 15:04

Eugenia Berenice
Lancaster
ft. phoebe tonkin
sang-mêlée
vingt-quatre ans
célibataire à roulettes
hétérosexuelle
étudiante en deuxième année d'enseignement magique, parcours recherches
un colibri
pro-ordre
dark dreams (avatar)
À propos
Nom: Laskaris (Λάσκαρις), nom grec qu'elle a hérité de sa mère. Pour diverses raisons, elle a fait le choix de l'adapter en Lancaster lorsqu'elle est revenue vivre au Royaume-Uni avec ses filles. Elle ne sait pas comment s'appelait son père, même si elle a toujours désiré en savoir plus sur lui. Sur lui, ce fantôme de son existence. Sur lui, la chimère, l'ombre de toute une vie. Prénom: Eugenia Berenice (Ευγενια Βερενίκη), deux prénoms grecs. L'un signifie martyr, l'autre porteuse de victoire. Une antithèse. Un oxymore. Parfois, Eugenia a l'impression que cela résume parfaitement ce qu'elle est. Néanmoins, tout le monde l'appelle Ginny. Âge et Date de Naissance: Ginny est âge de vingt-quatre ans. Elle a vu le jour le 17 octobre 1959, à Santorin en Grèce, juste après sa sœur jumelle, Scarlet. Nature du sang: Sang-mêlée. Sa mère l'est ; ne connaissant pas son père, elle n'a aucune idée de sa nature de sang à lui. Cependant, cela lui importe guère. Eugenia est persuadée que la magie va bien au-delà de simples histoires de généalogie. Situation familiale: Ginny a une soeur jumelle. Cette soeur jumelle qu'elle aime de tout son coeur, cette soeur jumelle pour qui elle serait capable de pardonner toutes les erreurs. Miroir du Rised: écrire ici le plus grand désir de votre personnage Epouvantard: écrire ici Composition de la baguette magique: Sa baguette mesure vingt-sept centimètres et est en bois de sureau. Elle contient en son coeur une plume de phénix.  Etudes Suivies: Ginny est en deuxième année de recherches (enseignement magique), spécialisée dans la magie native. Animal de compagnie: Aucun.
Caractère
Eugenia est une personne à la fois introvertie, renfermée et plutôt solitaire. Les amis qu’elle a peuvent se compter sur les doigts d’une main ; ce n’est pas parce qu’elle a une profonde aversion envers l’espèce humaine mais plutôt parce qu’elle est persuadée de ne pas être à la hauteur pour les autres. De ne pas suffire. De ne pas être assez bien. Elle est très altruiste et dévouée une fois qu'on la connaît, capable de tout pour les personnes qu’elle porte dans son coeur.
Mais, ce que l’on remarque, surtout, est que Ginny vit dans la retenue. Dans la retenue constante. Dans la retenue d’elle, dans la retenue de ses gestes, dans la retenue de ses sentiments. Quelque part, cela était comme si elle ne s’assumait pas ; comme si elle n’assumait pas son coeur, comme si elle n’assumait pas sa personnalité, comme si elle n’assumait pas d’être ce qu’elle était.  Lorsqu’on la voit, c'est surtout sa douceur que l'on remarque, couplée à son humour discret.
Néanmoins, elle n'en demeure pas moins tenace et déterminée, peut-être même inspirante pour certains. Dans la retenue, peut-être. Il n’empêche qu’elle est capable d’accomplir de grandes choses et se tient aux objectifs qu’elle se fixe avec une rigueur sans égal.  Elle se livre à des combats silencieux. Elle ne fait pas de vague mais chaque jour est une nouvelle bataille et elle s’acharne à vouloir gagner la guerre. Guerrière muette. Combattante acharnée.
Eugenia est une personne de perspicace et très observatrice, mais aussi curieuse à l’extrême. Elle remarque tout, elle voit tout et, surtout, elle sait tout. Si bien qu'une fois qu'elle a une chose en tête, son perfectionnisme fait qu'elle est difficile à arrêter. Elle fonce, oui. Elle défend ses convictions comme s’il s’agissait des seules choses qu’elle possédait. Des seules choses qu’elle pouvait défendre. On peut considérer qu'elle est insolente à ses heures, très sarcastique sans la moindre hésitation, mais cela n'est qu'une combinaison de son côté cérébral et son côté créatif.
Patronus
Dans cette partie,  vous pourrez parler du patronus de votre personnage, du lien qu'il a avec celui-ci, s'il s'adapte bien à la situation actuelle et des formes qu'il peut prendre. Minimum de 250 mots. ATTENTION: Les patronus sont apparus durant les vacances de Noël 1978 (nous sommes en 1982 dans le jeu), ni avant ni après.
Pseudo et âge: which witch, vingt-quatre ans comme Ginny :gégé: Où as-tu trouvé le forum ? on m'a forcée à venir :gégé: Personnage: inventée avec mon cerveau et celui de Laura :gégé: As-tu un autre compte sur BP ? sans commentaire :gégé: Présence: c'est compliqué :gégé: Une remarque ? :gégé: :gégé: :gégé: (I love you)
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MessageSujet: Re: Eugenia B. Lancaster   Eugenia B. Lancaster EmptyDim 16 Sep - 20:04

Eugenia B. Lancaster a écrit:
Histoire
Happiness can be found even in the darkest of times

santorin, grèce, 1959-1964
take me back to the beginning of this tale,
when the night used to shine brighter than the day,
and the stars used to dance across the twilight sky.

On nait, on vit, on meurt. On appelle ça le cycle de la vie. Tout le monde finit par s’y faire—du moins, la plupart du monde. On nait, on vit, on meurt. Cela parait si simple, dit comme cela. La vérité, c’est que l’existence humaine est des plus banales. Du moins, pour la plupart du monde.
On nait, on vit, on meurt.
Je suis née. J’ai vécu. J’ai failli mourir.
On nait, on vit, on meurt.
Dans mon cas, j’ai plutôt l’impression que cela se décline autrement. On nait, on survit, on meurt.
Je ne suis pas née seule, non. J’ai vu le jour avec ma soeur, Scarlet, un certain jour d’octobre, en 1959. Nous sommes nées à deux à Santorin, en Grèce, le pays natal de notre famille maternelle. Je suis née d’une mère trop jeune—du moins, d’après la plupart du monde. Mais je n’ai jamais fait partie de la plupart du monde. Je ne l’ai jamais trouvé trop jeune. Comme si être jeune était le pire des défauts. Bien au contraire. J’ai adoré avoir cette maman pleine de vie, cette maman encore émerveillée par son existence. J’ai adoré être un trio avec ma sœur et elle, comme si nous étions invincibles, comme si nous étions inséparables. Je n’ai même pas eu peur lorsqu’elle a décidé de s’en aller de Grèce. Je n’ai même pas eu peur lorsque nous nous sommes retrouvées que toutes les trois dans un minuscule appartement à Londres—du moins, d’après la plupart du monde. Mais je n’ai jamais fait partie de la plupart du monde. Je n’ai jamais trouvé notre appartement à Londres minuscule. Comme si le fait d’être minuscule le rendait peu accueillant. Bien au contraire. J’ai adoré cet appartement, bien plus que la grande maison de nos grands-parents en Grèce ; c’était notre terrain de jeu préféré avec Scarlet. C’était l’endroit où j’avais le plus partagé avec elle. L’endroit où nous avions été comme les deux doigts d’une main.
Je suis née. J’ai vécu les plus belles années de ma vie lorsque j’étais enfant.
Avec le recul, je n’étais pas aussi renfermée, je n’étais pas aussi silencieuse. J’étais une petite fille timide et rêveuse mais incroyablement ouverte au monde. Je courrais après les papillons, je dévalais les immenses escaliers de pierres de Santorin avec Scarlet. Nous nous inventions des mondes imaginaires, nous n’avions même pas besoin de mots pour communiquer. C’était normal que deux sœurs jumelles soient aussi proches—du moins, d’après la plupart du monde. Mais je n’ai jamais fait partie de la plupart du monde. J’avais une sœur jumelle, moi, pas eux. Ils ne pouvaient pas comprendre à quel point le lien que nous partagions avec Scarlet était fort. Ils ne pouvaient pas comprendre qu’elle était à la fois ma meilleure amie, ma moitié, ma confidente, ma partenaire de jeu et de bêtises. Ils ne pouvaient pas comprendre qu’elle me suffisait, qu’à nous deux nous étions infaillibles.
Ils ne pouvaient pas comprendre, non.
Alors, lorsque nous avions quitté mes grands-parents, lorsque nous étions parties en Angleterre, avec notre mère trop jeune pour vivre dans un appartement minuscule, je n’avais pas eu peur.
Parce que nous étions toutes les trois.
On nait, on vit, on meurt.
Je suis née, j’ai vécu, j’ai survécu.
Tout paraissait si simple, à l’époque.

londres, angleterre, 1964-1971
call yourself a shadow, and call me a star.
i’ll still find stardust on your lips,
as you find darkness seeping out of mine.

Je fronçai les sourcils en penchant la tête sur le côté. Je plissai tellement les yeux que j’en voyais flou. Je n’étais pas bien sûr de comprendre à quoi servait l’engin face à moi—une sorte de gros pavé métallique que j’avais entendu mon beau-père appeler « réfrigérateur » à plusieurs reprises—qui était censé garder les aliments « au frais ». Je voulais bien croire qu’il servait à cela. Je voulais bien croire que ça fonctionnait. Oui, bien entendu. Mais, ce qui me perturbait le plus, était le fil qui le reliait au mur.
Cela n’avait strictement aucun sens. « Qu’est-ce qui nous prouve qu’il ne va pas exploser ? Cette technologie moldue me paraît peu fiable. » J’avais toujours employé un vocabulaire que les enfants de mon âge ne connaissait pas, un vocabulaire qui n’était pas forcément approprié à mon âge. Cela était probablement parce que « je passais ma vie le nez dans les livres », d’après ma mère. J’avais une vision différente des faits, bien entendu. D’après moi, c’était que les enfants de mon âge ne prenaient tout simplement pas la peine de retenir le vocabulaire qu’on leur mettait à disposition. « Ce n’est pas parce que c’est moldu que ça ne fonctionne pas, Ginny. Cesse d’être désobligeante. » Je levai les yeux vers ma mère avant de pousser un profond soupir. « Je ne dis pas ça parce que c’est moldu, maman. Je dis ça parce qu’il y a un fil qui le relie au mur et cela n’a strictement aucun sens, » lui répondis-je, prenant ce ton dramatique que j’affectionnais tant. « Que je sache, pour que les aliments restent froid, on a pas besoin de mettre un fil dans le mur, nous. » Elle haussa les épaules, un petit sourire flottant sur ses lèvres. Ce n’était pas la première fois que nous avions cette conversation. Je lui avais tenu à peu près le même discours pour tous les nouveaux appareils que j’avais rencontré. Le micro-onde. La télévision. « Nous, non. Mais les moldus, eux, si. » Autant dire que je n’étais pas satisfaite avec sa réponse, non. Au fond, je le savais : ma mère n’en savait pas plus que moi sur les « réfrigérateurs ». Mais elle acceptait. Elle acceptait les habitudes étranges des moldus. Elle acceptait d’appartenir à un monde totalement différent. Elle s’en accoutumait, même. Si j’avais été plus âgée, j’aurais compris que ma mère était tout simplement amoureuse et que, lorsqu’on était amoureux, on se fichait bien de tout et du reste. Mais j’avais huit ans et, à huit ans, je n’en avais strictement rien à faire de l’amour.
Non. Tout ce qui m’intéressait était les faits. Tout ce qui m’intéressait était de comprendre.
J’avais eu une très grande discussion avec mon beau-père moldu, ce soir là. Il avait eu la patiente de m’expliquer de quarante façons différentes le fonctionnement d’un « réfrigérateur ». Il en avait fait de même avec la « télévision » et le « micro-onde » deux semaines auparavant. S’il n’était pas mon père, j’avais toujours eu beaucoup d’affection pour lui. Après tout, il savait à quoi servait un « réfrigérateur » et comment il fonctionnait. Après tout, ma maman souriait quand elle le regardait et, même si je trouvais cela dégoûtant quand ils s’embrassaient, c’était agréable de voir maman sourire. C’était agréable de la voir heureuse.
La semaine suivante, je constatais que les radios des moldus étaient également reliées au mur. Et ce fut à partir de ce moment-là que je compris qu’il était possible que les murs moldus soient un peu magiques.
···
Nous avions hérité d’un grand demi-frère, Bartholomew, et d’une petite demi-sœur, Cecelia, par notre beau-père que notre mère avait rencontré quelques temps après notre arrivée en Angleterre. Nous n’avions plus été seulement « toutes les trois », nous avions quitté notre petite bulle. Cependant, malgré cela, notre mère s’était appliquée à nous consacrer du temps exclusif, à Scarlet et à moi. Nous avions passé de longs après-midis à faire de la bicyclette dans les environs de Londres, à nous goinfrer de glaces et à parler grec. Nous avions passé des soirées entières à jouer à des jeux de société dans notre chambre, comme lorsque nous avions vécu dans notre minuscule appartement. Nous avions visité Pré-au-Lard avec elle un samedi, et elle avait accepté de nous acheter à chacune deux Chocogrenouilles—j’avais d’ailleurs fini par manger celles de Scarlet parce qu’elle n’avait voulu que les cartes à collectionner—et elle nous avait également montré la Cabane Hurlante. Cela avait été différent, oui. Cela n’avait pas été pareil. Mais j’avais affectionné ces années-là autant que les autres, parce que je m’étais sentie en sécurité.
Je m’étais sentie à ma place. Malgré mes lunettes, malgré mes questions trop pointues, malgré mon vocabulaire trop soutenu.
Je m’étais sentie à ma place, oui. A ma place et aimée telle que j’étais.
···
« Scar, j’ai peur. » murmurai-je. J’étais venue me faufiler dans son lit, le ventre noué, l’estomac en vrac, les lèvres en sang à cause de l’anxiété. Nous étions le 31 août 1971, dans la nuit ; le lendemain, nous nous apprêtions à prendre le Poudlard Express pour la première fois. J’avais peur, oui. Peur de ce qui allait se passer, peur de partir, peur de quitter ma mère. J’avais toujours répété qu’il me tardait d’aller à Poudlard mais, maintenant que l’échéance était si proche, je me sentais comme démunie. J’avais envie d’apprendre, j’avais envie d’en savoir plus, j’avais envie de découvrir le château. Mais je savais que cela ne serait pas si simple. « Pourquoi est-ce que tu as peur ? » Sa question me paraissait tellement vaste. Si vaste que quelques mots ne pouvaient pas me suffire. Si vaste que les mots ne pouvaient pas me suffire. Je glissai mes doigts entre les siens et les serrai, fort, si fort. Mon cœur battait étrangement dans ma poitrine. « Ca va bien se passer. Puis, on est ensemble. » On est ensemble. Oui, nous l’étions. Demain, nous nous allions nous asseoir l’une à côté de l’autre dans le train. Mais, pour ce qui était de la suite, j’en doutais.
Je connaissais les quatre maisons de Poudlard. J’avais lu tout ce que j’avais pu pour en savoir plus sur elles. Notre mère avait été à Poufsouffle, les justes, les loyaux. Je ne pensais pas être assez bien pour aller chez eux.
Je connaissais les quatre maisons de Poudlard. Et c’était justement cela qui me faisait peur. Nous étions différentes, Scarlet et moi. Trop différentes pour être ensemble comme Scarlet pouvait bien le dire. « Mais si on est pas réparties dans la même maison, qu’est-ce qu’on fera ? On ne sera pas forcément ensemble. » Je sentis Scarlet réfléchir à côté de moi. Sa main serait la mienne avec assurance. « Peu importe. Une maison peut pas nous séparer. On sera ensemble les autres moments de la journée. » Je poussai un petit soupir. J’étais soulagée, mais pas entièrement. « Tu me le promets ? » Sa réponse ne se fit pas attendre. « Bien sûr que je te le promets. »
Nous étions ensemble.

poudlard, écosse, 1971-1979
tragedy is sewn into your soul, darling,
no matter how bright your halo glows,
you will always, eventually, fall.

J’observai ma sœur depuis la table où je venais d’être répartie. J’étais assise au bord du banc, comme si je m’apprêtais à bondir d’un moment à l’autre. Comme si je m’apprêtais à sauter de joie. Comme si je m’apprêtais à fuir. Fuir. Fuir. Fuir. Puis, finalement, on l’appela. Lancaster, Scarlet. Je fronçai les sourcils, mon cœur battant la chamade. Au fond de moi, je connaissais déjà la réponse. Au fond de moi, je savais déjà ce qui allait en être. Au fond de moi, j’avais conscience du monde entier qui nous séparait. Au fond de moi, je savais que nous étions comme la lune et le soleil, comme le jour et la nuit.
Elle avait toujours brillé beaucoup plus que moi. Cela n’avait jamais été un problème. Au contraire, je m’étais toujours délecté de la lumière qui l’habitait, malgré nos différences.
Elle était ma meilleure amie. Ma moitié. Elle était le chainon manquant qui habitait ma poitrine. Elle m’était indispensable au point où je ne parvenais pas à cesser d’y croire. A cesser de me dire que nous serions réparties dans la même maison. A cesser de me dire que nous vivrions cette aventure ensemble, comme nous avions bien pu vivre toutes celles auparavant.
J’étais heureuse d’être à Poudlard. J’étais heureuse d’avoir revêtu l’uniforme de l’école de sorcellerie. J’avais passé mon été à dévorer des manuels entiers, au grand damne de ma sœur ; j’avais passé une bonne partie de mes soirées, également, à râler d’être née en Octobre. Mais tu te rends compte, Scar, ça veut dire qu’on rentre un an après ! C’est pas juste ! Ma sœur avait passé son temps à lever les yeux au ciel à m’entendre mais je savais bien qu’elle avait eu tout aussi hâte que moi d’entrer à Poudlard ; peut-être pas pour les mêmes raisons, mais elle avait eu hâte quand même. Mais, en cet instant précis, je ne savais même plus si j’étais heureuse d’être ici.
Et, le verdict tomba. « Serpentard ! » Je sentis mon sang se geler. Je suivis ma sœur du regard, jusqu’à ce que nos yeux ne se rencontrent. J’haussai les épaules comme pour lui dire que ce n’était pas grave.
Mais, au fond, je me doutais bien que cela allait tout changer.
···
Les années à Poudlard me parurent longues, si longues.
Je me sentais seule, si seule.
J’avais l’impression d’être comparable à un fantôme, à un de ces fantômes du château que personne n’appréciait réellement mais qui étaient tout de même là, quoi qu’il arrive, quoi qu’il se passe. J’allais en classe avec mes camarades. Je passais le reste de mon temps à la bibliothèque ou en compagnie de Dimitar, un ancien de Dumstrang qui était arrivé en Angleterre au cours de la deuxième année.
J’étais une gamine marginale, oui, sans doute. C’était l’adjectif qui me convenait le mieux ; bien au-delà du fait que je sois brillante en classe, je n’avais jamais réussi, ne serait-ce qu’une seule fois, à me conformer au moule que l’on m’a imposé durant ma scolarité. Je n’étais pas faite pour les bals, pour les uniformes, pour les clubs, sauf s’il y en avait eu un sur la magie native, sans doute. Je n’étais pas faite pour sortir avec le capitaine de l’équipe de Quidditch, pour être une membre active des associations d’élèves. Cela était le quotidien de Scarlet, pas le mien.
Mais, bien au-delà de cela, je l’avais perdue, elle. J’avais perdu ma sœur jumelle, ma moitié, ma meilleure amie. Elle n’était devenue qu’une inconnue de plus dans mon existence. Je savais au fond qu’elle n’avait pas envie de voir les autres me faire des croche-pieds dans les couloirs du lycée. Je savais au fond qu’elle n’avait pas envie de voir les autres me traiter de freak devant tous les élèves de Poudlard. Je savais au fond qu’elle se sentait mal de m’infliger tout cela. Elle n’avait pas le choix. C’était le prix à payer pour avoir une couronne. C’était le prix à payer pour rester en haut. Pour rester une étoile. Cette étoile qu’elle avait toujours été dans mon cœur.
Je n’étais qu’une personne de plus à écraser. Et je la laissais faire. C’était sans doute ma manière de lui dire que je l’aimais.
Après tout, j’avais eu des lunettes. J’avais été un véritable rat de bibliothèque. Je n’avais eu qu’un seul ami. J’avais été trop maigre. J’avais porté des vêtements trop grands, j’avais vêtu des accessoires décalés approvisionnés par mon adoration des fleurs, des astres et des objets mystiques. Alors, fatalement, j’ai fait partie de cette classe ingrate qu’était celle des élèves qu’on n’aimait pas mais qu’on refusait d’oublier. Cette classe ingrate qu’était celle des élèves à qui l’on infligeait tous les maux sans avoir peur qu’ils parlent parce qu’ils avaient trop peur pour se faire entendre.
Après tout, c’était de ma faute.
Au cours de ces années à Poudlard, j’avais été victime des canulars les plus inventifs que mes camarades de classe avaient bien pu imaginer. Mes vêtements avaient pris feu. Mes cheveux avaient été décolorés. Je m’étais même retrouvée avec un vif d’or à la place du nez.
On m’avait souvent dit que traverser ce genre d’expérience rendait plus fort. Mais, la vérité, c’était qu’elles m’avaient probablement traumatisée pour le restant de mes jours.
···
« Non, je refuse ! » Il poussa un soupir exaspéré tout en levant les yeux au ciel. « J’ai dit non, Eugenia. Non. Je n’irais pas faire le guet pendant que tu vas faire un tour dans la réserv… » Ce fût à mon tour de soupirer et de lever les yeux au ciel. « T’es vraiment pas drôle, Dim. » Une gamine marginale, oui, sans doute. J’avais très vite développé une certaine soif de connaissances que j’avais peiné durant toute ma scolarité à refréner. Je voulais sans cesse en savoir plus que nécessaire. J’avais même trouvé mon sujet de prédilection : la magie native, qui me fascinait bien au-delà des frontières de l’intelligible. Je ne comptais même plus le nombre de fois où j’avais bien pu me glisser dans la réserve. J’avais déjà atterri dans le bureau de Rusard, mais je n’avais jamais réellement franchi la ligne rouge.
Je l’avais sans doute effleuré. Une ou deux fois. Voire même trois ou quatre. Mais, jamais, au grand jamais, j’avais dépassé les bornes de manière mémorable. J’y travaillais, cependant. J'y travaillais en repoussant chaque jour un peu plus les limites du raisonnable. « Je te promets que je ne mettrai pas plus de cinq minutes. Allez, cinq toutes petites minutes. » J’avais un coéquipier qui me suivait dans chacun de mes coups, oui. Un coéquipier que je gardais dans mon cœur. Un coéquipier qui n’était pas ma sœur jumelle mais qui avait fini par doucement la remplacer, au fil des années. Un coéquipier, oui, mais surtout un ami. Le seul que je pouvais bien avoir au lycée simplement parce qu’il était aussi étrange que moi.
Il venait de Dumstrang, après tout.
Il était le seul que je pouvais bien avoir en dehors de quelques connaissances, et encore, je n’étais pas tout à faire sûre qu’elles m’appréciaient.
Il était le seul, oui. Puisque je n’avais plus ma sœur jumelle.

ste-mangouste, angleterre, 1979
that’s the thing about tragedies, they only befall the pure of heart,
and darling, yours was so righteous,
even the stars mourned when you fell.

La musique me faisait mal aux oreilles. La chaleur était étouffante. Des corps dansaient autour de moi, me bousculaient, ne prenaient pas garde au reste du monde. J’avais envie de faire demi-tour, en cet instant. Repartir aussi vite que j’avais bien pu venir. Mais je ne parvenais pas à me résoudre à laisser Scarlet ici, à la laisser tomber. « Elle n’en aurait pas fait de même pour toi, » souffla Ezra dans mon esprit. Je baissai les yeux sur le loup blanc qui se frayait un chemin à mes côtés, faisant bien attention à ce que personne ne le touche par mégarde. « Arrête. Elle serait sans doute venue nous chercher. Transforme-toi en brume au lieu de jouer au contorsionniste. » Il poussa un profond soupir. Cela faisait cinq mois que nous cohabitions et j’avais beaucoup de mal à le supporter.
Mais, au fond, je savais qu’il n’avait pas tort. Que Scarlet n’aurait sans doute pas fait la même chose pour moi. Je ne cessais de me répéter qu’elle cachait ce qu’elle ressentait, que j’étais bien plus importante pour elle que ce qu’elle ne le sous-entendait, mais à mesure que les années passaient, tout paraissait incertain. Complexe. Beaucoup trop complexe.
Je finis par la retrouver et, avec insistance, je finis par l’amener à l’extérieur pour que nous puissions transplaner. Elle avait bu, sans doute trop, donc je ne lui en voulus pas d’être trop bruyante, d’essayer de me faire rester. Je ne lui en voulus pas, non. Au contraire. Je songeai à ce qui aurait pu lui arriver si je n’étais pas venue et cela me confortait dans l’idée que c’était pour le mieux que je sois venue. Que je me sois déplacée. « Ginny, » finit-elle par dire lorsque nous nous retrouvâmes devant la maison de notre mère et de notre beau-père. Aussi vite, je plaçai mon doigt sur ses lèvres pour l’inciter au silence. « Shhh, on est pas censées être debout si tard. » Je ne voulais pas qu’ils nous surprennent, non. Pas pour moi mais pour elle. Après tout, qu’avais-je fait de mal ? J’étais simplement allée chercher ma sœur à une soirée. C’était Scarlet qui aurait eu des ennuis. Et je ne voulais pas que cela se produise.
Elle ne méritait pas d’avoir des ennuis pour s’amuser.
« Je peux dormir avec toi ? » Je levai les yeux vers elle. Elle avait prononcé cette phrase dans un faux-murmure seulement après que nous nous soyons retrouvées à l’étage, juste devant la porte de chambre de nos parents. Je poussai un petit soupir. « Ok, mais tu dors vite, d’accord ? Je me lève tôt, » répondis-je avant de l’entraîner dans ma chambre. Etrangement, mon cœur battait vite, très vite, trop vite. Je ne m’étais pas attendue à ce qu’elle me demande cela. Je ne m’étais pas attendue à ce qu’elle y porte encore de l’importance. Je ne m’étais pas attendue à ce qu’elle se souvienne aussi bien que moi de tout ce que nous avions bien pu vivre lorsque nous étions plus jeunes. Lorsque nous étions petites. Lorsque nous étions meilleures amies. Je commençai à me préparer pour dormir quand j’entendis sa voix. « C’est pour les cours ? » Je tournai la tête vers elle. Mes yeux glissèrent sur l’artefact native que j’avais réussi à obtenir il y a quelques années. J’avais oublié de le ranger. Je l’avais laissé sur mon bureau à découvert. Mon cœur rata un battement. « C’est un artefact très ancien, repose ça. C’est dangereux. » Mon ton avait été sévère, froid et sec. J’avais espéré pouvoir faire comprendre à Scarlet en quelques mots qu’il valait mieux pour elle qu’elle le repose, tout simplement, sans entrer dans les détails de ce que c’était. Sans faire d’histoires. Sans poser de questions. Elle ne pouvait pas savoir, après tout. Elle ne pouvait pas savoir que c’était dangereux. « Dangereux ? C’est une pipe, » déclara-t-elle. Elle riait. Elle riait. Je me précipitai vers elle lorsque je compris qu’elle ne le lâcherait pas aussi facilement. Je posai ma main sur la sienne pour l’inciter à me rendre l’objet. Elle riait. Elle riait. Elle riait. Elle ne comprenait pas. Elle avait cette insouciance exaspérante. « Scar, je suis sérieuse. Rends-le moi. » Elle continuait de rire. Et, à mesure que son hilarité augmentait, je sentais la pression monter dans ma poitrine. J’imaginais déjà le pire, oui. Parce que cette simple pipe, comme elle pouvait le dire, était sans doute plus puissant que la magie de tous les sorciers scolarisés à Poudlard réunis. « Pourquoi ? Ça m’intéresse moi aussi. Tu me le prêtes ? » Je tentai de lui reprendre, oui. Mais, étrangement, pour une personne ayant bu, elle avait encore énormément de force dans les bras. Je tirai, tirai, tirai encore. Je sentais les larmes me monter aux yeux à mesure que je prenais conscience du drame qui pouvait se produire à tout moment. « Non. Scar. Scarlet, » Mon ton n’était plus sévère. Mon ton n’était plus froid. Il était terrorisé. « Scarlet arrête. SCARLET. » Et, après quelques secondes à tirer l’une et l’autre sur l’objet, il nous échappa des mains. Et, lorsque je le vis voler vers le mur, lorsque je compris qu’il allait entrer en collision avec le crépit, je n’eus qu’une seule pensée qui résonna dans mon esprit. Nous allons mourir.
Nous allions mourir.
De toutes mes forces, dans une vaine tentative d’éloigner ma sœur, je la poussai de l’autre côté de la pièce. J’y mis toute ma crainte, toute ma terreur, toute la colère que j’avais accumulées ces dernières années. J’y mis tout ce que j’avais.
Mais je n’eus pas le temps de fuir à mon tour.
Je sentis l’onde de choc. Cette onde de choc qui me percuta dans le dos et qui descendit le long de ma colonne vertébrale. Je sentis l’onde de choc et j’entendis un hurlement s’échapper de mes lèvres.
Nous n’allions pas mourir, non.
J’allais mourir.
···
Brouillard. Réalité, songe, délire. Brouillard. Je perdais fil. Je me souvenais de paroles de chansons. Je me rappelais des mélodies. Mais une en particulier. On n’a jamais fait un cercueil à deux places. C’était notre beau-père qui l’écoutait. J’entendais encore le son grésillant de sa radio moldue entraver le son et la musique. On n’a jamais fait un cercueil à deux places. Nous étions nées à deux. J’avais toujours eu l’intime conviction, malgré les années qui venaient de se passer, que nous continuerions ensemble. On n’a jamais fait un cercueil à deux places. Nous étions nées à deux. Mais je me sentais si seule. J’avais si mal. Mais je ne sentais plus rien en même temps. Je me demandais comment elle allait. Si elle était encore vivante. Dans mon esprit, je n’entendais que son cri. Son hurlement strident. Dans mon esprit, je ne l’entendais que souffrir.
Nous étions nées à deux. Mais nous allions mourir seules.
···
« Alors… Tu dois prendre la potion violette matin et soir, à douze heures d’intervalle. C’est la potion qui contient le maléfice dans ta colonne et qui l’empêche de se diffuser. Ensuite tu dois prendre la potion verte toutes les six heures, elle masque la douleur que tu ressens. Ensuite il y a la potion rouge, qu’il faut prendre avant chaque repas, pour… » Mais je n’écoutais plus ma mère. J’observai les six fioles qu’elle avait posées devant moi. Si j’avais bien compris, j’avais quatre potions différentes à prendre plusieurs fois dans une même journée, deux de secours si jamais je venais à en oublier une. Tout cela venait se coupler à deux visites à Ste-Mangouste par semaine¬—minimum—si je venais à sortir un jour de cette chambre d’hôpital. « Vous comprenez, c’est de la magie très puissante, très ancienne… Vous avez beaucoup de chance de vous en être sortie, mademoiselle. » Beaucoup de chance. On me l’avait répété plusieurs fois. J’avais encore du mal à me dire que cela pouvait être une chance de vivre dans ces conditions. Tout aurait été plus simple si j’étais morte sur le coup. Je n’aurais pas connu la douleur que j’endurais tous les jours. Je n’aurais pas connu le fauteuil roulant. Je n’aurais pas connu ces six fioles. « … si jamais tu oublies la potion violette, mais il faut aller à Ste Mangouste dans les deux heures qui suivent. Et voilà. C’est pas si compliqué. Je t’ai tout noté sur ce parchemin. » Mes yeux fixaient toujours les six fioles. Six. De six couleurs différentes. Ils avaient fait exprès, afin que j’évite de les confondre. « Ca va ma chérie ? » Je revins sur Terre. Je levai les yeux vers elle avait d’hocher la tête. « Tu peux aller me chercher un Chocogrenouille s’il te plait ? » demandai-je. Et, comme depuis deux mois maintenant, elle accepta sans l’ombre d’une hésitation. Parce que, désormais, c’était comme ça. Elle ressentait tellement de pitié pour sa fille qu’elle réalisait ses moindres désirs. En l’espace de deux minutes, elle s’en alla, me laissant seule en compagnie de Scarlet. Elle était aussi silencieuse que moi. Je me demandais où son esprit l’emmenait. Sans doute pas au pays des six fioles différentes. « Ca te dit on se partage mes potions ? Ca fait deux obligatoires et une de secours chacune. On est jumelles, ça devrait le faire. » Je lui adressais un petit sourire en coin. Je n’allais pas bien, non. Il ne se passait pas une seule journée sans que je ne me demande ce que je faisais encore là. Il ne se passait pas une seule journée sans que je ne songe que j’aurais mieux fait de mourir ce jour-là. Mais je n’avais pas le droit d’infliger mes pensées à Scarlet. Pas quand j’étais capable de sentir sa culpabilité par sa simple présence dans ma chambre d’hôpital.
Elle s’en voulait. Elle s’en voulait jusqu’à se détester. Elle s’en voulait jusqu’à ne plus en dormir la nuit. Elle s’en voulait, oui.
Mais ce n’était pas de sa faute. « C’est pour ton bien, Ginny, » me répondit-elle. J’haussai les épaules. « Je ne suis pas convaincue. Je suis sûre qu’ils veulent juste que j’ai constamment envie de faire pipi. » Elle ne rit pas à ma blague.
J’entendais encore son rire, lorsque je lui avais dit que l’artefact qui avait causé notre accident était dangereux.
C’était sans doute la dernière fois qu’elle avait ri.
Je sortis de l’hôpital deux mois plus tard. Scarlet continua de s’en vouloir. Je continuai de lui répéter, matin, midi et soir que ce n’était pas de sa faute.
Et je pris mes quatre potions différentes plusieurs fois dans chaque journée en respectant les intervalles demandés. Je n’avais pas le choix, après tout. C’était pour mon bien.

londres, angleterre, 1979-1983
whenever you feel the weight of the darkness in this world, do not be afraid.
the shadows can never truly overtake you.
they need you to survive.

« Je te déconseille de t’approcher de ce hochet tortue. » Je levai la tête vers l’homme qui venait de prononcer ces paroles. J’esquissai un sourire, notant l’ironie de la situation. Je me trouvai dans un Musée londonien moldu, qui recevait une exposition temporaire sur les objets et la culture natives. Ils ne se doutaient pas de la puissance que renfermaient réellement certains de ces artefacts ; s’ils décrivaient leurs pouvoirs comme étant des légendes, ils renfermaient tout de même une grande part de vérité dans leurs textes.
Sans doute parce que les légendes natives étaient réelles.
Je passais mes journées à cela, désormais. Lire. M'informer. Si la magie native était ce qui m'avait coûté mes jambes, je ne parvenais pas encore à faire le deuil de ma passion. Pire encore. Elle s'était réveillé comme une flamme dans ma poitrine. Je ne réussissais pas à me dire que c'était ce qui avait causé ma perte. Que, si j'avais été comme tous les autres, je n'aurais jamais eu d'artefact dans ma chambre et Scarlet n'y aurait jamais touché. Mais je ne parvenais pas à me dire que cette magie était foncièrement mauvaise.
Je la trouvais belle, après tout. Si belle.
L’homme à mes côtés était grand. Il avait les traits fins, une barbe qui lui mangeait les joues. Le teint pâle et les cheveux foncés, il avait un air maladif, mais j’étais plutôt mal placée de penser une telle chose parce que je n’étais pas mieux de mon côté. Il avait sans doute fait cette remarque pour rire, amusé que je me sois approchée d’un objet décrit comme dangereux. Il ne se rendait pas compte à quel point ses mots étaient importants. Il ne se rendait pas compte à quel point il était juste dans son ironie. « Je ne vais pas m’y risquer. Il est capable de bien plus qu’il n’en a l’air. » Un sourire flottait sur mes lèvres. Mes mots n’auraient probablement pas grande importance pour lui. Il ne se rendait pas compte, non. Il ne se rendait pas compte de la dangerosité de l’objet qui nous faisait face. De sa magnificence. Je l’entendis pousser une petite exclamation sourde. « Parfois, la vérité est bien pire que ce que l’on peut lire sur des textes descriptifs dans un musée. » Je fronçai légèrement les sourcils avant de lever de nouveau la tête vers lui. J’avais l’intime conviction qu’il n’y avait que deux choix qui s’offraient à moi : soit il était aussi féru de culture native que moi, soit il était également sorcier. « Je le sais. Croyez-moi, je le sais. » Je baissai les yeux sur mon fauteuil.
Et, au fil des mots, au fil de la conversation, je compris qu’il était sorcier.
Il s’appelait Eachan Reid.
···
J’avais entendu les médicomages dire, à ma mère, que j’étais en dépression réactionnelle.
Dépression réactionnelle.
Ils lui avaient parlé des symptomes. Tristesse. Pleurs. Manque de confiance en soi. Sentiment d’inutilité. Conduite d’échec. Sommeil refuge. Troubles de l’endormissement. Fatigue constante. Ils lui avaient assuré que c’était courant. Ils lui avaient assuré que j’étais même plutôt chanceuse de ne pas être victime d’un syndrome post-traumatique ou d’une dépression plus grave encore. Ils lui avaient glissé qu’il y avait réellement très peu de chance que je me fasse du mal. Ils lui avaient assuré que j’irais mieux, que je retrouverais le sourire, que ce n’était qu’une question de temps. Ils lui avaient même dit qu’ils m’avaient donné une potion antidépressive parmi toutes celles que j’étais censée ingurgiter.
J’aurais aimé qu’ils disent vrai. J’aurais aimé qu’il s’agisse réellement de dépression réactionnelle. Cela expliquerait tout ce qu’il pouvait bien se passer dans ma tête. Cela expliquerait tout ce à quoi je pouvais bien penser.
Je me sentais idiote. Je me sentais inutile. J’avais la sensation que l’on n’avait pas besoin de moi—à vrai dire, c’était la vérité. Je ne faisais qu’être un fantôme dans notre maison. J’attendais avec impatience le soir pour me coucher si j’avais fait l’effort de me lever dans la journée. Je passais mon temps à me plonger dans les livres, afin de les dévorer. Cela me transportait ailleurs. Cela m’emmenait loin, loin de mon fauteuil.
J’aurais aimé qu’ils disent vrai. J’aurais aimé qu’il s’agisse réellement de dépression réactionnelle. Mais, la vérité, c’était que j’étais dans cet état depuis bien longtemps.
Bien avant l’accident.
Peut-être étais-je tout simplement née triste. Peut-être n’étais-je pas faite pour être heureuse.
Peut-être.
Peut-être.
···
Je me faisais bercer. Les roulements ronronnaient au loin. Les virages étaient pris avec une précision telle que mon fauteuil ne bougeait pas d’un centimètre. J’avais l’impression que mon corps flottait tant les mouvements du bus paraissaient naturels. C’était pour cela que je le prenais toujours à la même heure. Parce que je savais quel serait le conducteur. Et qu’il n’y avait que sa conduite à lui qui était aussi plaisante.
Je me faisais bercer, oui. C’était agréable de me sentir partir. C’était agréable de laisser aller, pour une fois.
Puis, je sentis une main s’agripper à mon doigt et j’ouvris brusquement les paupières. Mon cœur sembla s’arrêter dans ma poitrine ; il repartit une demi-seconde plus tard, lorsque je reconnus le visage de la personne qui se trouvait face à moi. « C’est le terminus. » Je mis quelques instants avant de comprendre ce qu’il venait de dire. Puis, j’observai autour de moi et réalisai qu’il faisait nuit, désormais. Et que nous étions bien loin de chez moi. Je sentis mon sang se glacer tandis que mon esprit listait toutes mes options. Repartir dans l’autre sens. Envoyer un hibou express à ma mère. Attendre de mourir au bord du trottoir. « Tu habites dans le centre ? » me demanda alors le chauffeur du Magicobus. Je finis par hocher la tête. Cela ne fit que me rendre compte que j’étais bien loin d’être rentrée. « Attends-moi là. » Et il s’en alla. Je le suivis des yeux jusqu’à ce qu’il sorte et disparaisse de mon champ de vision. Je restai là, silencieuse, me rendant compte que je ne lui avais pas encore décroché ne serait-ce qu’un seul mot. J’étais ainsi, après tout. Malgré l’air concerné qui flottait sur ses traits, cela ne semblait pas me suffire pour que je puisse lui faire confiance. Malgré l’implication certaine qu’il semblait avoir vis-à-vis de mon bien-être, cela ne semblait pas me suffire pour l’accepter dans ma bulle.
J’étais sans doute ingrate.
Il finit par revenir alors que je fouillai dans mon sac pour trouver une plume et du parchemin. Je vis briller un objet métallique dans sa main. Je fronçai les sourcils. « Si je peux faire quoi que ce soit, dis-moi. Mon ami vient de me confier sa voiture. Je sais que ça va paraître un peu bizarre, mais je peux te ramener si tu veux. » Je perçus comme un manque d’assurance, comme l’ombre d’une hésitation dans son regard. Je l’analysai de mes yeux verts, tentant de scanner le moindre indice qu’il pourrait laisser échapper. « Moi c’est Pablo, » me dit-il. Et, malgré son manque d’assurance, malgré son hésitation, je finis par pousser un soupir, un sourire en coin sur les lèvres. « Ginny. » J’avais dit mon premier mot. Mon prénom. Il ne s’en rendrait probablement pas compte, mais cela signifiait beaucoup pour moi. « Tu as un moyen de contacter un proche ? » Je secouai la tête. « Ma sœur est probablement encore à Poudlard à cette heure-là… et je ne peux pas envoyer de patronus, de toute façon. » Wakinyan sauta sur mes genoux. Je l’entendais marmonner dans un coin de ma tête, quelque chose qui devait ressembler à un « t’auraispasdûluidire » et à un « gngngn » et je décidais de l’ignorer. « Je te laisse réfléchir au chaud. Le bus ne part pas maintenant de toute façon, » dit-il alors qu’il semblait repartir et je l’interrompis. Etrangement, je ne voulais pas qu’il me laisse. Etrangement, je ne voulais pas qu’il s’éloigne. Malgré toute la méfiance qui pouvait m’animer, je me sentais en sécurité. « J-Je … J’imagine que j’ai pas trop le choix, » dis-je en haussant les épaules. « On est loin du centre ? » Je ne voulais pas qu’il s’éloigne. Je ne voulais pas qu’il me laisse. Mais une part de moi me répétait qu’il avait sans doute mieux à faire. Mais une part de moi me répétait qu’il fallait se méfier. Mais une part de moi cherchait quand même un moyen de lui échapper alors que ma tête, elle, était apaisée en sa présence. « En voiture, on peut y être en une petite demi-heure, » répondit-il. Je poussai un soupir et il ne se laissa pas attendre. « Mais je connais un raccourci. » J’esquissai un sourire amusé, amusé et timide. Alors, j’acceptais. Alors, j’acceptais de me laisser raccompagner par le chauffeur du Magicobus, ce chauffeur qui conduisait si bien, ce chauffeur qui me donnait l’impression d’être saine et sauve.
Peut-être l’étais-je. Je n’en savais trop rien. Mais, assise dans la voiture qu’il avait conduit pour me raccompagner chez moi, je m’étais surprise à l’observer plusieurs fois en me demandant comment il faisait. Comment il faisait pour baisser mes barrières pourtant si hostiles quand elles concernaient les autres.

poudlard, écosse, 1983-1984
she is the lightning of the storm,
her power makes the earth below cower in fear.
go ahead and run.

On nait, on vit, on meurt. On appelle ça le cycle de la vie. Tout le monde finit par s’y faire—du moins, la plupart du monde. On nait, on vit, on meurt. Cela parait si simple, dit comme cela. La vérité, c’est que l’existence humaine est des plus banales. Du moins, pour la plupart du monde.
On nait, on vit, on meurt.
Je suis née. J’ai vécu. J’ai failli mourir.
On nait, on vit, on meurt.
Dans mon cas, j’ai plutôt l’impression que cela se décline autrement. On nait, on survit, on meurt.
Parce que je ne vis pas, non. Je survis.
Pas assez courageuse pour vivre, ni même pour mourir.
J’avais fini par retourner à Poudlard. Par rejoindre les bancs de l’université. J’avais fini par prendre mon courage à deux mains, entraînée par mon petit frère qui avait fait sa rentrée en septembre. On m’avait dit que cela me ferait un bien fou. On m’avait dit que cela m’aiderait. Mais, la vérité, c’était que l’année allait bientôt s’achever et je n’avais pas l’impression que cela ait changé quoi que ce soit. J’étais toujours handicapée, après tout. J’étais toujours Ginny la Freak sauf que, désormais, personne n’osait plus me le dire en face. J’étais toujours celle que j’étais ; les médecins, mes parents, mes frères et sœurs, tous m’avaient menti.
Je n’allais pas mieux, non.
Mais je n’allais pas pire non plus.
On nait, on vit, on meurt.
Mes journées se passaient toutes de la même manière. Je me levais. J’allais déjeuner. Je passais un bon quart d’heures à assurer à Scarlet que j’allais bien et que je n’avais pas besoin de son aide pour aller dans ma salle de classe. J’écoutais mes cours avec plus ou moins d’attention. Je déjeunais. J’allais à la bibliothèque. Je passais de nouveau un bon quart d’heure avec ma sœur pour lui promettre que j’avais bien pris mes potions. Je retournais en classe. J’allais à la bibliothèque. Je dînais. Je retournais à la bibliothèque. Je passais la fin de soirée en compagnie de ma sœur. Un jour sur trois, je partais pour Ste-Mangouste, où l’on me faisait passer une batterie d’examens et où l’on me donnait des potions particulières.
J’avais l’intime conviction d’avoir déjà trop vécu. J’avais l’intime conviction que je n’aurais jamais dû arriver jusqu’à vingt-quatre ans. J’étais persuadée que j’étais censée mourir à l’âge de dix-neuf. J’étais persuadée que j’avais passé mon heure. J’étais persuadée que j’avais loupé le plus grand rendez-vous de toute ma vie.
J’avais survécu.
On nait, on vit, on meurt.
J’avais survécu.
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MessageSujet: Re: Eugenia B. Lancaster   Eugenia B. Lancaster EmptyDim 16 Sep - 20:04

Eugenia B. Lancaster a écrit:
Eugenia Berenice
Lancaster
ft. phoebe tonkin
sang-mêlée
vingt-quatre ans
célibataire à roulettes
hétérosexuelle
étudiante en première année d'enseignement magique, parcours recherches
un colibri
pro-ordre
dark dreams (avatar)
À propos
Nom: Laskaris (Λάσκαρις), nom grec qu'elle a hérité de sa mère. Pour diverses raisons, elle a fait le choix de l'adapter en Lancaster lorsqu'elle est revenue vivre au Royaume-Uni avec ses filles. Elle ne sait pas comment s'appelait son père, même si elle a toujours désiré en savoir plus sur lui. Sur lui, ce fantôme de son existence. Sur lui, la chimère, l'ombre de toute une vie. Prénom: Eugenia Berenice (Ευγενια Βερενίκη), deux prénoms grecs. L'un signifie martyr, l'autre porteuse de victoire. Une antithèse. Un oxymore. Parfois, Eugenia a l'impression que cela résume parfaitement ce qu'elle est. Néanmoins, tout le monde l'appelle Ginny. Âge et Date de Naissance: Ginny est âge de vingt-quatre ans. Elle a vu le jour le 17 octobre 1959, à Santorin en Grèce, juste après sa sœur jumelle, Scarlet. Nature du sang: Sang-mêlée. Sa mère l'est ; ne connaissant pas son père, elle n'a aucune idée de sa nature de sang à lui. Cependant, cela lui importe guère. Eugenia est persuadée que la magie va bien au-delà de simples histoires de généalogie. Situation familiale: Ginny a une soeur jumelle. Cette soeur jumelle qu'elle aime de tout son coeur, cette soeur jumelle pour qui elle serait capable de pardonner toutes les erreurs. Miroir du Rised: Elle, debout. Elle, tout simplement debout. Epouvantard: Sa soeur dans son fauteuil, elle à côté. Eugenia ne supporte pas l'idée que leurs rôles auraient pu être inversés. Selon elle, c'est à elle de porter ce fardeau. Composition de la baguette magique: Sa baguette mesure vingt-sept centimètres et est en bois de sureau. Elle contient en son coeur une plume de phénix. Etudes Suivies: Ginny est en première année de recherches (enseignement magique), spécialisée dans la magie native. Animal de compagnie: Aucun.
Caractère
Eugenia est une personne à la fois introvertie, renfermée et plutôt solitaire. Les amis qu’elle a peuvent se compter sur les doigts d’une main ; ce n’est pas parce qu’elle a une profonde aversion envers l’espèce humaine mais plutôt parce qu’elle est persuadée de ne pas être à la hauteur pour les autres. De ne pas suffire. De ne pas être assez bien. Elle est très altruiste et dévouée une fois qu'on la connaît, capable de tout pour les personnes qu’elle porte dans son coeur.
Mais, ce que l’on remarque, surtout, est que Ginny vit dans la retenue. Dans la retenue constante. Dans la retenue d’elle, dans la retenue de ses gestes, dans la retenue de ses sentiments. Quelque part, cela était comme si elle ne s’assumait pas ; comme si elle n’assumait pas son coeur, comme si elle n’assumait pas sa personnalité, comme si elle n’assumait pas d’être ce qu’elle était. Lorsqu’on la voit, c'est surtout sa douceur que l'on remarque, couplée à son humour discret.
Néanmoins, elle n'en demeure pas moins tenace et déterminée, peut-être même inspirante pour certains. Dans la retenue, peut-être. Il n’empêche qu’elle est capable d’accomplir de grandes choses et se tient aux objectifs qu’elle se fixe avec une rigueur sans égal. Elle se livre à des combats silencieux. Elle ne fait pas de vague mais chaque jour est une nouvelle bataille et elle s’acharne à vouloir gagner la guerre. Guerrière muette. Combattante acharnée.
Eugenia est une personne de perspicace et très observatrice, mais aussi curieuse à l’extrême. Elle remarque tout, elle voit tout et, surtout, elle sait tout. Si bien qu'une fois qu'elle a une chose en tête, son perfectionnisme fait qu'elle est difficile à arrêter. Elle fonce, oui. Elle défend ses convictions comme s’il s’agissait des seules choses qu’elle possédait. Des seules choses qu’elle pouvait défendre. On peut considérer qu'elle est insolente à ses heures, très sarcastique sans la moindre hésitation, mais cela n'est qu'une combinaison de son côté cérébral et son côté créatif.
Patronus
Il s’appelle Wakinyan, qui est le Lakota pour l’oiseau du tonnerre. Il est un colibri qui est apparu à ses côtés à la suite de son accident. Il s’auto-proclame native, mais Eugenia s’est appliqué à plusieurs reprises de lui expliquer qu’étant intimement relié à elle, il ne venait pas d’Amérique du Nord mais de Grèce. Il dit qu’il comprend mais elle sait qu’il n’est pas entièrement convaincu. Il ne sait pas voler, il ne sait pas marcher. Il reste sur son épaule et parle, parle sans cesse d’un ton espiègle dans son esprit. Il chante, également. Il passe son temps à chanter avec ces petits cris fluets.
Ce n’est pas celui qu’elle a toujours eu, non. Avant, elle avait un loup. Un grand loup blanc qui marchait derrière elle, le dos vouté. Un loup solitaire et désabusé, qui passait son temps entier à ruminer, qui passait son temps entier à se lamenter. Un loup qui s’appelait Ezra. Mais c’est un loup qui n’est plus, qui a disparu ; elle ne l’a plus jamais revu depuis que sa vie a volé en éclat.
Elle suppose qu’il est décédé. Qu’il est mort lors de l’impact.
Elle a fait son deuil, maintenant.
Eugenia se souvient encore du jour où elle a rencontré Wakinyan ; elle venait de passer quatre jours dans un sommeil artificiel, le temps que les Magicomages s’occupent d’elle. Lorsqu’elle avait enfin ouvert les yeux, elle n’avait pas vu sa mère et sa sœur qui attendaient à son chevet, non. Elle avait vu ce colibri qui sautillait joyeusement autour d’elle, lui donnant des petits coups de bec sur la main, comme s’il voulait qu’elle émerge plus vite de son brouillard. Il avait piaillé de toutes ses forces pour m’accueillir dans le monde des vivants. « Eh bien, il était temps ! J’ai eu l’impression d’attendre mille ans avant d’enfin faire ta connaissance ! Moi c’est Wakinyan. Tu peux le dire à ta sœur ? Parce que pour l’instant elle m’appelle le sale piaf. J’aime pas quand elle m’appelle le sale piaf. C’est un peu méchant. Elle est méchante ? ». Et, depuis, il n’était jamais parti. Et il continuait de poser autant de questions.
En revanche, il arrivait encore à Scarlet de l’appeler le sale piaf.
Eugenia ne pouvait pas totalement lui en vouloir. Wakinyan était un sale piaf, parfois.
Parfois, elle ressentait du soulagement. Le soulagement qu’il ait remplacé Ezra. Le soulagement que sa joie de vivre apporte des éclats de lumière dans son existence. Puis, à chaque fois, elle s’en voulait. Elle s’en voulait d’être soulagée de la disparition de son ancien patronus alors qu’il n’avait jamais été méchant avec elle.
Eugenia est immunisée face à la Peste des Patronus : voir la sœur la subir lui a brisé le cœur, cependant. Elle n’a donc pas pris l’antidote. Si, lorsqu’Ezra était son compagnon, elle était outrée par l’inconscience du Ministère d’avoir provoqué un tel phénomène, elle en est devenue reconnaissante. Après tout, Wakinyan est devenu si indispensable à son quotidien.
Pseudo et âge: which witch, vingt-quatre ans comme Ginny :gégé: Où as-tu trouvé le forum ? on m'a forcée à venir :gégé: Personnage: inventée avec mon cerveau et celui de Laura :gégé: As-tu un autre compte sur BP ? sans commentaire :gégé: Présence: c'est compliqué :gégé: Une remarque ? :gégé: :gégé: :gégé: (I love you)
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MessageSujet: Re: Eugenia B. Lancaster   Eugenia B. Lancaster EmptyDim 10 Nov - 18:02

Eugenia Berenice Lancaster
the weight of the human heart is too heavy for skin and bone, so our hearts created the world beyond the sky, and the universe was made from us.
#aboutme
âge vingt-six ansanniversaire 17 octobre 1992née à Cardiff, Pays de Galle (Royaume-Uni)origines galloise britannique, grecquerelation célibatairemétier joueuse professionnelle de tennis en fauteuil roulant, assistante d'un comissaire adjoint à mi-tempsrichesse $$
#photos
#myreallife
petite précision sur toi, histoire qu'on sache qui tu es + Gillie, 25 ans, région parisienne, professeur des écoles à ses heures perdues et terreur des cours de récré. J'ai commencé le RPG il y a fort, fort longtemps mais je n'ai rien écrit depuis une ou deux années maintenant donc je risque d'être un peu rouillée et un peu boulet perdue  :sisi: Sinon les codes de la fiche de présentation sont tellement sublimes Crying or Very sad  
#imtaken

Code:
<span class="réservé">Elizabeth Olsen /</span> <span class="tagbottin">@"Eugenia B. Lancaster"</span> [i](19/06)[/i]
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Codage fait pour Nyac. Merci de ne pas utiliser ailleurs.
GINNYLANCASTER ● 1 mn

Comment ça je suis râleur ? #williamsburg


Souriant
souriant
Bruyant
Bruyant
Serviable
Serviable
Impliqué
Impliqué
poli
Poli
râleur
râleur
GINNYLANCASTER ● 1 mn

A la glamour, mais en moins glamour #resultatsdemerde

On a tous une chose qui nous effraie dans la vie, quelque chose qu’on fuit à tout prix… vous ce serait quoi ?
{X} L’échec, il n’y a rien de pire que de ne pas parvenir à atteindre ses objectifs ou ne pas être reconnu.
{ } L’immobilisme, bouger c’est la vie, ne rien faire c’est la mort.
{ } La solitude, mourir seul(e) ou passer ses journées sans compagnie c’est bien triste.
{ } Le conflit, ça prend la tête pour rien et ça donne des migraines pas possible.
{ } La naïveté, ou du moins se laisser trop influencer, mieux vaut être banal mais tranquille.

Ça y est, les premiers flocons de neige tombent sur New York, que c’est beau…
{ } Enfin pour vous, un flocon c’est avant tout de l’eau sous son état solide… et comment ça on s’en fout ?
{ } Et alors ? C’est la même chose tous les ans, on va pas passer notre vie à s’extasier… en plus il fait froid !
{ } Un bonnet, une écharpe… peut-être même des gants et on file travailler, pas le temps pour observer les flocons tomber.
{ } De la neige ? BATAAAAAILLE ! Ouais, même si vous voulez pas, la boule de neige va rencontrer sa cible malgré tout.
{X} C’est beau, mais c’est tout de même mieux de l’observer bien au chaud auprès d’un petit feu et avec un plaid sur les jambes… peut-être même avec une tasse de chocolat chaud plein de guimauves.

Si tu devais emmener un seul objet pour un séjour à durée indéterminée sur une île déserte, ça serait...
{ } Un couteau suisse, pour être prêt à affronter n'importe quel danger et pouvoir te fabriquer n'importe quoi.
{ } Un chapeau, pour éviter l'insolation tout en étant au soleil pour parfaire ton bronzage.
{X} La saga complète d'Harry Potter, le temps risque d'être long, autant avoir de quoi t'occuper.
{ } Une moustiquaire, s'il y a bien quelque chose que tu détestes, c'est les piqûres d'insecte alors ils n'auront aucune chance d'arriver jusqu'à toi.
{ } Un téléphone portable avec chargeur solaire, même s'il n'y a pas de réseau, ça peut toujours servir à faire des photos et mettre de la musique. Il paraît que la vie est plus belle en musique.

Ce week-end, c'est les fiançailles de tes meilleurs potes. Hélas, ton boulot t'appelle en urgence. Que fais-tu ?
{ } Tu déclines, il est hors de question que tu bosses ce jour-là. En plus, ton discours est prêt et il est hilarant.
{ } T'acceptes, presque hésitant, en leur disant bien que tu devras bien partir à une heure précise.
{ } Des excuses t'en a des tas, tellement que ton boss finit par se rétracter.
{X} Bosser ce jour, c'est regrettable hélas, t'as déjà trop donner dans ce boulot pour te faire mal voir.
{ } Tu joues tellement sur les sentiments de ton patron qu'il finit par accepter, car tu lui promets de travailler les deux prochains weekends.

Tu viens d'apprendre que la voisine du 5ème s'est fait cambrioler. Comment réagis-tu ?
{ } Tu l'épaules et organises une cagnotte pour qu'elle puisse se racheter ce qu'elle a perdu.
{ } Tu es désolé pour elle, peut-être assez pour participer à la cagnotte, et tu espères surtout que tu ne seras pas le prochain.
{ } Tu te dis que le quartier est plus dangereux que ce que tu pensais et envisages de déménager.
{X} Tu lui proposes ton aide pour ce dont elle pourrait avoir besoin et rajoutes un verrou à ta porte, au cas où.
{ } T'es mort de rire, t'attends juste quelques heures de plus pour voir la réaction de tous les voisins quand tu révéleras que c'est ta dernière blague.

Si tu devais vivre dans l'univers d'une série télé, laquelle ça serait ?
{ } Grey's Anatomy
{ } How I met your mother
{X} Game of thrones
{ } Desperate Housewives
{ } Mad Men
{ } Gossip Girl
{ } Shameless
{ } The Walking Dead
{ } Dexter
{ } Breaking Bad

Si tu devais te réincarner en animal dans une autre vie, ça serait...
{ } Chimpanzé
{ } Lama
{ } Loup
{ } Baleine bleue
{X} Chien
{ } Dauphin
{ } Aigle
{ } Perroquet
{ } Crabe
{ } Caméléon

Dans tes rêves les plus fous, tu t'imagines vivre à...
{ } Toronto
{ } Los Angeles
{ } Tokyo
{ } Bombay
{ } Paris
{ } Ibiza
{ } Le Caire
{X} Sydney
{ } Londres
{ } Moscou

GINNYLANCASTER ● 1 mn

Rétrospective, pourquoi faire ? #storyofmylife


cardiff, pays de galles, 1992-2002
take me back to the beginning of this tale, when the night used to shine brighter than the day, and the stars used to dance across the twilight sky.
« Dis maman, quand est-ce que tu vas arrêter de bouder papa ? » L’enfance, cette douce enfance. Lorsque nous sommes jeunes, nous croyons à l’impossible. Lorsque nous sommes jeunes, nous demeurons persuadés que les choses se déroulent toujours pour le mieux parce que, de toutes manières, la vie est un conte de fée. La vie est forcément un conte de fée. Je n’ai jamais réellement su si cela avait pour seul objectif de retarder cet instant où nous retomberons sur Terre, ou si cette insouciance était le plus beau cadeau que la Nature pouvait bien nous offrir. Cela ne changeait rien aux faits ; plus jeune, j’ai toujours été très optimiste. Très naïve. Mais peu importe, j’étais heureuse, d’une certaine manière. Du moins, j’aimais croire que c’était le cas. Malgré toutes les désillusions et les durs retours à la réalité. « Les choses ne sont pas si faciles, ma chérie. » Oh, j’étais très loin de me douter de la véracité des paroles de ma mère. Je l’avais simplement observé avant d’acquiescer, pour finalement plonger mon nez sur la soupe que je peinais à boire, lançant un petit regard en coin à ma sœur jumelle avant d'avaler ce qu'il restait dans mon bol. Nos parents avaient divorcé, cet été-là. J’avais simplement été âgée de trois ans ; pourtant, une partie de moi se souvient encore précisément de cet espoir qui avait bien pu m’animer durant des semaines, des mois. Dans mon esprit, ils s’étaient séparés, oui. Ils s’étaient séparés pour mieux se retrouver.
Mais, bien entendu, cela n’avait pas été le cas. J’ai mis du temps à me faire à cette idée. J’ai mis du temps à abandonner tout espoir de retrouver une existence normale. Je n’en ai pas souffert, non, j'avais ma sœur jumelle avec moi et je m’efforçais de me dire que cela était le plus important ; cela a sûrement dû me rendre légèrement plus mélancolique qu’il ne l’aurait fallu. Mais j’avais appris à vivre comme cela. J’avais appris à vivre une semaine chez maman, une semaine chez papa, trimballant mes valises avec Scarlet. J’avais appris à me dire que cela n’était pas si grave, au final. J'avais appris à me dire que c'était comme ça dans toutes les familles, parce que même les parents de ma cousine Maggie avaient fini par se séparer aussi. Elle était venu à la maison, à ce moment-là. Elle avait appris, elle aussi, à faire avec.
De toutes manières, lorsque j’étais née, mes parents n’avaient même pas été ensemble. De toutes manières, mon père était ainsi. A aller de femme en femme comme s’il se cherchait, comme s’il refusait de s’établir quelque part.
De toutes manières, les histoires d’amour finissaient toujours mal.
***
En 2000, ma demi-soeur tomba malade. En 2000, j’eus l’impression de perdre mon père. Après tout, nous avions toujours été nombreux, dans son coeur. Il avait Bartholomew. Il avait Scarlet et moi. Et puis, il l’avait elle, aussi. Riley. Je savais, à cette époque-là, que ce n’était pas de sa faute. Qu’elle avait failli mourir et que notre père aurait réagi de la même façon si j’avais été à sa place : cependant, du haut de mes neuf ans, j’avais souffert de son absence et de cette dévotion qu’il avait eu envers ma demi-soeur. Cependant, du haut de mes neuf ans, j’avais souffert de ces longues semaines sans le voir, sans pouvoir lui parler du fait que j’avais sauté une classe et que les autres étaient plus grands que moi, qu’ils se moquaient de mes lunettes et qu’ils me trouvaient tous trop maigre. Cependant, du haut de mes neuf ans, j’avais souffert, oui. J’avais été injuste, aussi.
Mais mon père avait toujours été mon héros, mon modèle. A ce moment-là, j’avais perdu le bonheur d’aller en classe.
Et on m’avait volé mon papa.

cardiff, pays de galles, 2002-2009
call yourself a shadow, and call me a star.
I’ll still find stardust on your lips,
As you find darkness seeping out of mine.
Une gamine marginale, oui, sans doute. C’était l’adjectif qui me convenait le mieux ; bien au-delà du fait que je sois brillante en classe, que j’aie sauté une classe, je n’avais jamais réussi, ne serait-ce qu’une seule fois, à me conformer au moule que l’on m’a imposé durant ma scolarité. Je n’étais pas faite pour les bals de promos, pour les uniformes, pour les bureaux des étudiants. Je n’étais pas faite pour sortir avec le capitaine de basketball, pour être cheerleader, pour être membre active d’association d’étudiants. Cela était le quotidien de Scarlet, pas le mien.
Je n’ai jamais été proche de ma sœur, au fond. Elle n’a été qu’une inconnue de plus dans mon existence. Une inconnue que j’acceptais à mes côtés.  Une inconnue dont j’acceptais les insultes. Je savais au fond qu’elle n’avait pas envie de me faire des croche-pieds dans les couloirs du lycée. Je savais au fond qu’elle n’avait pas envie de me traiter de freak devant tous les élèves de notre lycée à Cardiff. Je savais au fond qu’elle se sentait mal de m’infliger tout cela. Elle n’avait pas le choix. C’était le prix à payer pour avoir une couronne. C’était le prix à payer pour rester en haut. Pour rester une étoile. Pour rester une leadeuse.
Je n’étais qu’une fourmis. Une personne à écraser. Et je la laissais faire. C’était sans doute ma manière de lui dire que je l’aimais.
Après tout, j’avais eu des lunettes. J’avais fait partie du club d’informatique. J’avais eu un an d’avance. J’avais été trop maigre. J’avais porté des vêtements trop grands, vêtue des styles décalés approvisionnés par mon adoration des robes à fleurs, des gilets amples et des Dr Martens. Alors, fatalement, j’ai fait partie de cette classe ingrate qu’était celle des élèves qu’on n’aimait pas mais qu’on refusait d’oublier. Cette classe ingrate qu’était celle des élèves à qui l’on infligeait tous les maux sans avoir peur qu’ils parlent parce qu’ils avaient trop peur pour se faire entendre.
Après tout, c’était de ma faute.
Au cours de ces années de collège et de lycée, j’avais été victime des canulars les plus inventifs que mes camarades de classe avaient bien pu inventer. Mes vêtements avaient pris feu. Mes cheveux avaient été décolorés.
On m’avait souvent dit que traverser ce genre d’expérience rendait plus fort. Mais, la vérité, c’était qu’elles m’avaient probablement traumatisé pour le restant de mes jours.
***
« Non, je refuse ! » Soupir exaspéré. Yeux roulant jusqu’au ciel.« J’ai dit NON, Eugenia. Non. Je n’irais pas détourner l’attention des agents de sécurité pour que tu te glisses dans le bur… » Ce fût à mon tour de soupirer et de lever les yeux au ciel. « T’es vraiment pas drôle, Zach. » Une gamine marginale, oui, sans doute. J’avais très vite développé une certaine soif de connaissances que j’avais peiné durant tout mon lycée à refréner. Je voulais sans cesse en savoir plus que nécessaire. Je ne comptais même plus le nombre de fois où j’avais bien pu me glisser dans le bureau de ma mère pour dérober des dossiers de clients sur lesquels elle pouvait bien travailler. J’avais déjà atterri au poste de police, mais je n’avais jamais réellement franchi la ligne rouge.
Je l’avais sans doute effleuré. Une ou deux fois. Voire même trois ou quatre. Mais, jamais, au grand jamais, j’avais dépassé les bornes de manière mémorable. J’y travaillais, cependant. J'y travaillais en repoussant chaque jour un peu plus les limites du raisonnable. « Je te promets que je ne mettrai pas plus de cinq minutes. Allez, cinq toutes petites minutes. » J’avais un coéquipier qui me suivait dans chacun de mes coups, oui, lorsque nous étions au lycée. Un coéquipier que je gardais dans mon cœur. Un coéquipier différent de ma soeur jumelle qui avait opté pour une autre voie. Un coéquipier, oui, mais surtout un ami. Le seul que je pouvais bien avoir au lycée simplement parce qu’il était aussi étrange que moi.  
Le seul que je pouvais bien avoir en dehors de Rhys, et encore, je demeurais persuadé que s'il me tolérais c'était uniquement parce que nos deux mères nous avaient forcé à nous cotoyer.
Le seul que je pouvais bien avoir en dehors de Julian.

londres, angleterre, 2009-2013
tragedy is sewn into your soul, darling,
no matter how bright your halo glows,
you will always, eventually, fall.
Je savais que c’était malsain.
Que ma relation avec Julian était malsaine.
Je n’avais pas pu m’empêcher de roder autour de sa maison lorsqu’il s’était installé à côté de chez moi avec son père ; j’avais fouiné, parce que c’était la seule chose que je savais faire, parce que j’avais toujours eu cette habitude d’apprendre à connaître les autres à travers des fichiers plutôt qu’en leur adressant la parole. Il avait eu six ans de plus que moi, après tout. J’avais été une gamine bigleuse et silencieuse, vêtue de fringues étranges.
Pourtant, il m’avait adressé la parole. Pourtant, nous étions devenus inséparables, à notre façon étrange. Pourtant, j’avais fini par avoir le béguin pour lui. Pourtant, je m’étais retrouvé à ne parler que de lui à Zachariah. Pourtant, il m’avait accepté dans sa bulle autant que j’avais bien pu l’accepter, lui.
Il était devenu mon meilleur ami. Cet ami que j’avais appelé tous les soirs lorsque j’avais emménagé à Londres et que j’avais commencé mes études de droit, avec une spécialisation en criminologie, au King’s College. Cet ami que j’avais tenté de voir presque tous les week-end en prenant le train tour à tour. Cet ami avec qui j’avais tout partagé.
Cet ami que j’avais sans doute trop aimé pour mon propre bien.
***
« Je suis diplômée. » J’avais répété cette phrase une bonne centaine de fois et, pourtant, elle m’avait paru improbable à chaque fois. Alors, j’avais recommencé. Comme si avec le temps j’allais finir par m’y faire.
Obtenir un Bachelor of Laws avant de passer le concours des forces de l’ordre avait été une condition de mon père : j’étais allée dans la même université que lui pour étudier le droit comme il avait bien pu le faire avant moi, j’avais laissé le temps passer pour me présenter en étant âgée de vingt ans. Alors, pendant ces trois années, je m’étais entraînée corps et âme à côté de mes études pour être préparée au mieux. J’avais tenté de mon mieux pour que mon casier judiciaire reste vierge ; je m’étais limitée à trafiquer les ondes de police et à pirater quelques sites internet en me faisant discrète.
Et, finalement, j’étais diplômée. Et, finalement, mon rêve était proche, si proche, que je ne parvenais même pas à le réaliser. « Oui, tu es diplômée. Félicitations, Ginny. » Julian ne s’était pas épuisé de me le dire. Il n’avait pas été fatigué d’acquiescer à mes paroles, pas une seule fois. Un sourire apparut sur mes lèvres alors que je fixais le plafond. Nous étions tous les deux allongés dans le même lit, parce que nous avions pris l’habitude de dormir ensemble avec le temps ; j’avais conservé une distance raisonnable entre nos deux corps mais je sentais quand même mon coeur tambouriner dans ma poitrine.
J’avais été amoureuse de mon meilleur ami et cela m’avait fait mal. Bien plus mal que je n’avais osé l’admettre. Cela me blessait de le savoir si proche de moi en ayant conscience qu’il ne serait jamais à moi ; cela me blessait de le savoir avec toutes ces filles qui passaient dans ses draps sans rester.
J’avais été amoureuse de mon meilleur ami et j’avais fini par accepter cette relation à sens unique.
J’avais été amoureuse de mon meilleur ami et malgré tout ce que j’avais bien pu faire je ne parvenais pas à me défaire de mes sentiments.
Alors, j’avais fermé mon coeur aux autres. Je l’avais aimé, lui. Et j’avais tenté de me persuader que ma carrière me suffirait. Que résoudre des enquêtes me suffirait. Que vivre dans des dossiers et des énigmes me suffirait.

cardiff, pays de galles, 2014
that’s the thing about tragedies, they only befall the pure of heart,
and darling, yours was so righteous,
even the stars mourned when you fell
« Scar, tiens-toi tranquille ! » Je peinais à regarder la route tant ma sœur pouvait s’agiter sur la banquette arrière. Je poussai un soupir avant de déglutir. Ma sœur poussa un cri allègre, et je tournai la tête vers elle pour m’assurer qu’elle allait bien. Elle avait bu. Beaucoup trop bu. J’avais l’esprit embrouillé de souvenirs ; je me revoyais recevoir son appel pour venir la chercher, je me revoyais monter dans ma voiture pour accomplir mes devoirs de sœur jumelle. Je me revoyais la chercher dans la maison luxueuse où j’avais été contrainte de venir pour elle, pour finalement la retrouver parmi d’autres filles comme elle. On m’avait montré du doigt. On m’avait presque insulté, moi, la fauteuse de troubles, venant interrompre la fête pour ramener tout le monde sur Terre. J’avais dû prendre sur moi. Prendre sur moi pour affronter toutes ces personnes.
Et j’avais mis ma sœur sur la banquette arrière pour la ramener saine et sauve. « Scar, sérieusement, calme-toi… » Il devait être quatre heures trente du matin. Voire même cinq. Et je n’en pouvais plus. Je l’entendis retirer sa ceinture et je me retournai pour la voir en train de s’agiter, détachée. « Remets ta cein… » Mais je ne terminai pas ma phrase.
Je n’eus même pas le temps de crier. D’hurler.
J’avais loupé un virage.
Et il était déjà trop tard.
***
  – En charge… Prêt ! Boum.
– Le poumon est perforé !
– Stoppez l’hémorragie et amenez une poche de sang AB négatif.
– En charge… Prêt ! Boum.
– Des côtes ont littéralement été broyées…
– On s'en occupera plus tard !
– En charge… Prêt ! Boum.
– Injection de vasopressine.
– Ses reins sont en train de lâcher à leurs tours, il faut l'emmener en soins intensifs !
– Son cœur ne repart pas.
– Continuez !
– En charge… Prêt ! Boum.
– Rythme cardiaque à 80, on l'emmène au bloc. Exécution !

***
Brouillard. Brouillard. Réalité, songe, délire. Je perdais fil. Je me souvenais des paroles de chansons. Je me  rappelais des mélodies. Mais une en particulier. On n’a jamais fait un cercueil à deux places. Nous étions nées à deux. Mais je me sentais si seule. J’avais si mal. Mais je ne sentais plus rien en même temps. Je me demandais comment elle allait. Si elle était encore vivante. Dans mon esprit, je n’entendais que son cri. Son rire allègre devenu hurlement strident. Dans mon esprit, je ne l’entendais que souffrir.
Nous étions nées à deux. Mais nous allions mourir seules.
***
J’avais perdu l’usage de mes jambes en avril. Je m’étais réveillée quatre jours plus tard. J’étais sortie de l’hôpital en septembre.
Après avoir passé des mois à l'hôpital, j'avais passé des mois chez ma mère, à Cardiff. J'avais tenté de rapprendre à vivre. J'avais passé mes journées avec Rhys. J'avais essayé de recommencer à rire. Je n'avais jamais donné de nouvelles aux autres.
Pour la plupart de mes proches, cela se résumait à cela, ma vie, désormais. Je ne pouvais plus marcher. Je ne pouvais plus courir. J’avais dit au revoir à une partie de mon indépendance. J’avais une vie adaptée.
Mais, au fond, cela signifiait bien plus. J’avais perdu ma vie. J’avais perdu mon avenir. J’avais perdu les seules choses qui m’avaient tenue un tant soit peu entière.

londres, angleterre, 2015-2019
you fell in love with a broken boy,
you knew loving him would be your destruction,
so you didn’t just fall, you jumped.
« Je… Je l’aime, Scar. » Je ne supportais pas le regard de ma soeur, en cet instant. Ce regard qui n’était pas malveillant mais qui exprimait quand même un profond désaccord. Ce regard qui ne me voulait aucun mal mais qui n’approuvait pas mes décisions. J’accordais beaucoup d’importance à ce qu’elle pensait de moi, oui. Elle m’avait brisé le coeur plus d’une fois au lycée mais le temps avait fini par refermer ces blessures-là pour laisser la place à de nouvelles ; Scarlet avait été celle à me soigner, après mon accident. Elle avait été celle à mon chevet, lorsque j’étais restée chez notre mère durant des mois. Elle avait été celle à prendre soin de moi, à accepter de vivre en ma compagnie à Londres, celle à subvenir à nos besoins. Elle m'avait laissé prendre des cours de tennis-fauteuil, prendre mon temps. Elle m'avait laissé me chercher et ne pas travailler. Je savais qu’elle se blâmait pour ce qu’il nous était arrivé, qu’elle s’en voulait. Mais je ne lui en tenais pas rigueur.
Je ne la tenais pas pour responsable. « Ce n’est pas de l’amour, c’est de l’attachement morbide. » Je déglutis avec difficulté. J’en venais presque à me demander si elle avait raison. Après tout, j’avais mis des semaines à me remettre de ma pneumonie, après qu’il m’ait jeté à la mer ; après tout, il avait pris mon coeur entre ses doigts et l’avait réduit en poussières, plus d’une fois. Après tout, oui. Et après tout cela je ne parvenais qu’à penser à lui.  
C’était étrange de s’aimer de cette manière. C’était étrange d’être ainsi. De se faire détruire. « Et Zach ? C’est un gars bien, Ginny. Il te traitait bien. Jamais de la vie il ne te fera ce que… » Je poussai un soupir. Mon coeur était lourd. « C’est pas pareil. » Ce n’était pas pareil, non. Lorsque j’avais vu Julian faire sa vie, j’en étais venue à la conclusion qu’il fallait que je fasse la mienne. Qu’il fallait que je cesse de l’attendre, que je cesse de rester là.
J’avais toujours aimé Zach. A ma façon. Je l’avais toujours aimé comme un ami, d’une amitié profonde et sincère ; j’avais été persuadée que cela aurait été suffisant.
Mais cela ne l’avait pas été.
J’y avais mis un terme avant même qu’il ne soit trop tard, jugeant que c’était injuste de ma part. Jugeant qu’il ne méritait pas cela. Jugeant que, de toutes manières, je m’étais condamnée avec mes sentiments envers Julian dès le départ.
***
Je n’avais pas été prête à prendre l’usage de mes jambes.
Je n’avais pas été prête à voir ma soeur accoucher trois mois trop tôt.
Je n’avais pas été prête à débrancher ma mère.
Je n’avais pas été prête, non. Mais je ne l’aurais probablement jamais été.
La fin de l’année 2016 avait été marquée par la précipitation. Je gardais encore dans mes souvenirs l’appel de Scarlet, affolée, lorsqu’elle s’était rendue compte que son bébé allait naître beaucoup trop vite ; je me souvenais m’être précipitée à l’hôpital avec elle, de l’avoir soutenu durant cette épreuve difficile. Je gardais encore en mémoire les mots de mon oncle qui m’avait annoncé que ma mère avait été agressée et que son pronostique vital était peu engageant ; l’image de mon neveu, dans un couveuse et traversé par les tubes, hantait encore mes paupières. Une semaine plus tard, Scarlet était sortie de la maternité sans son bébé. Une semaine plus tard, nous étions partis pour Cardiff afin de débrancher notre mère qui était en état de mort cérébral.
Puis nous avions passé la semaine suivante à rapatrier son corps en Grèce pour l’enterrer avec les Leventis.
En l’espace de quelques mois, j’avais accusé les coups. En l’espace de quelques mois, j’avais tenté d’être plus mature, d’être plus responsable, d’être plus forte, également ; j’avais essayé de cesser de m’affliger sur mon sort. Cependant, je n’avais pas réussi.
Je n’avais pas réussi, non. Et j’avais perdu Julian définitivement. Parce que je n’avais pas été assez forte.
Peut-être parce que nous ne nous étions pas aimés assez fort.
Ou tout simplement pas de la meilleure façon.

londres, angleterre, 2016-2017
the weight of the human heart is too heavy for skin and bone,
so our hearts created the world beyond the sky,
and the universe was made from us.
« Maintenant je dois m’adresser à toi en disant championne ? » J’avais esquissé un sourire en entendant ses mots, avant de secouer la tête et lever les yeux au ciel. Le soleil caressait ma peau ; j’étais allongée sur un transat, sur l’une des plages de Rio, mon fauteuil roulant hors de ma vue. Je pouvais observer au loin Riley se baigner en compagnie de Scarlet ; Bartholomew était parti faire je-ne-savais-quoi et, la vérité, c’était que je m’en souciais guère. Je tentais d’être heureuse. D’être heureuse malgré tout.
Autour de mon cou, j’avais ma médaille. Cette médaille que j’avais gagné deux jours auparavant en perdant face à celle qui avait emporté celle d’or.  Cette médaille que Bartholomew avait insisté pour que je la porte tous les jours depuis. Cette médaille, oui. Cette médaille qui signait ma deuxième place dans la catégorie dames simple de tennis en fauteuil roulant. Cette médaille qui prouvait ma réussite, quelque part. Cette médaille qui m’impressionnait presque, cette médaille que je portais avec gêne, presque, mais ma famille ne voulait pas en entendre parler parce qu’ils jugeaient tous que j’avais le droit de me pavaner, pour une fois.
Ma réussite malgré la perte de nos bébés. Ma réussite malgré le fait que je ne puisse pas la partager avec ma mère. « Dis pas de bêtises, je préfèrerais que ça soit votre altesse. » Il se mit à rire et cela me mit du baume au coeur. Je m’étais entraînée corps et âme, ces derniers mois, pour en arriver là. Et, maintenant que c’était finalement passé, maintenant que j’avais décroché une place sur le podium, je ne savais plus réellement quoi faire de mon existence.
Je m’étais perdue. J’étais perdue.
Nous étions restés au Brésil pour quelques jours supplémentaires, comptant sur la somme que j’avais empoché avec ma médaille et sur la générosité de Bartholomew. C’était une manière de faire une pause dans nos existences. Une manière de profiter avant de retourner affronter la réalité. J’avais réussi à m’en sortir avec les entraînements de tennis-fauteuil, avec les Jeux Paralympiques. J’avais réussi à m’en sortir parce que j’avais eu un objectif, un but. Et, désormais, je me retrouvais comme livrée à moi-même. « Je vais partir, Rhys.  » Il se redressa pour me regarder, haussant un sourcil. Je pris une inspiration avant de poursuivre. « J'ai besoin de faire un break. De Londres. De tout ça.  » Il savait ce que je sous-entendais. Il savait tout ce qu'impliquait mes paroles. Il savait. « Un entraîneur de New-York m'a contacté. Un super entraîneur. Je pense que ça ne serait pas une mauvaise idée de filer pour une ou deux années. Ce n'est pas comme si vous aviez réellement besoin de moi. » Rhys poussa un soupir en secouant la tête. Ses yeux s'attardèrent sur moi et il finit par fixer l'horizon, un sourire flottant sur ses lèvres. « Sacrée Lancaster. »
***
Parfois, on subissait les conséquences de nos choix. D’autres, c’était celles des choix des autres. Mais, souvent, c’était tout simplement la vie qui se met en travers de notre chemin.
Je m’appelais Eugenia Lancaster. J’étais galloise de souche. J’étais titulaire d’une médaille olympique, partie pour New York pour pousser mon entraînement encore plus loin. Mais je n’étais pas heureuse.
Et je ne parvenais même plus à faire semblant de l’être.
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MessageSujet: Re: Eugenia B. Lancaster   Eugenia B. Lancaster EmptyLun 13 Jan - 19:00

EUGENIA BERENICE LANCASTER
featuring phoebe tonkin
nom, prénom, surnom : Eugenia Berenice (Ευγενια Βερενίκη), deux prénoms grecs que lui a donné sa mère à la naissance. L'un signifie martyr, l'autre porteuse de victoire. Une antithèse. Un oxymore. Parfois, Eugenia a l'impression que cela résume parfaitement ce qu'elle est. Néanmoins, tout le monde l'appelle Ginny. Elle a également hérité du nom de famille de son père, Lancaster.

âge, date de naissance : vingt-huit ans, Eugenia a vu le jour un certain 17 octobre 1991, quelques minutes après sa soeur jumelle, Scarlet.

lieu de naissance : Cardiff, au Pays de Galles, ville dans laquelle elle a passé toute son enfance et son adolescence, avant de ne partir pour Londres.

origines et nationalité(s) : Elle possède la nationalité britannique. Elle est d'origines galloises par son père, grecques par sa mère, Veatríki Laskaris (Βεατρίκη Λάσκαρις), Beatrice de son prénom anglicisé, qui était une immigrée.

statut civil et orientation : En couple avec Lior Ashworth, Eugenia se considère actuellement comme hétérosexuelle.

métier, job, études : Elle est joueuse professionnelle de tennis-fauteuil. Elle affiche dans son palmarès un titre de championne paralympique dans sa catégorie aux Jeux Paralympiques de Rio (2016) ainsi qu'une médaille d'or au tournoi handisport de l'US Open (2019). Anciennement, elle était assistante d'un commissaire de police mais n'a pas souhaité de retrouver un job dans cette branche en venant à Paris.

situation financière : Eugenia a une situation financière modeste. Elle n'a jamais roulé sur l'or et, malheureusement, son statut de joueuse pro handisport ne rapporte pas aussi bien que si elle était une tenniswoman classique. Néanmoins, elle parvient à faire quelques partenariats qui lui permettent de finir ses mois sans trop de difficultés.

trigger warnings : paraplégie (avec ses symptômes récurrents; douleurs fantômes, spasmes musculaires, etc.), état anxio-dépressif (anti-dépresseur, pensées négatives, phobie sociale).



TAMAGOTCHI
famille & co

père : Son père, Samuel (Sam) Lancaster, âgée de cinquante-sept ans est un chef cuisinier au sein d'un grand restaurant du Pays de Galles et est marié avec la belle-mère actuelle d'Eugenia.
mère : Sa mère, Beatrice Laskaris de son prénom anglicisé, grecque d'origine, est décédée en 2015 à l'âge de cinquante ans. Elle occupait un poste de professeur de grec au sein d'un des collèges de Cardiff.
frères/soeurs : Eugenia possède une soeur jumelle, prénommée Scarlet, ainsi que de nombreux demi-frères et soeurs du côté de son père, parmi lesquels figure Bartholomew, celui dont elle est le plus proche. Sa mère lui a également donné une demi-soeur, Mila, âgée de quatre ans.

parcours scolaire

école fréquentée : Willows High School (lycée) de Cardiff, King's College (université) de Londres.
diplômes : diplômée d'un baccalauréat et d'un Master of Laws (LLB & MBA).
situation actuelle : dans le monde du travail.
langues parlées : anglais et grec (langues maternelles), français (courant).

santé et consommation

cigarettes : non fumeuse.
alcool : ne boit pas.
drogues douces : n'a jamais consommé.
drogues dures : n'a jamais consommé.

télévision : trois heures par jour.
ordinateur : six heures par jour.
téléphone portable : deux heures par jour.
réseaux sociaux : une demi-heure par jour.

régime : régime alimentaire de sportive de haut niveau.
maladie/handicap : paraplégie.


TRAGEDY IS SEWN INTO YOUR SOUL
psychologie et caractère

INTROVERTIEDOUCEDÉTERMINÉEPERSPICACEPERFECTIONNISTECÉRÉBRALE
( M O O D B O A R D )
o1. Eugenia est handicapée moteur des suites d’un grave accident de voiture survenu en avril 2013. Durant les quatre années qui ont suivi, elle a subi de nombreuses opérations et a suivi des programmes expérimentaux en tout genre ; aujourd’hui, tout cela est derrière elle. Quelque part, elle a désormais conscience qu’il est fort peu probable qu’elle puisse marcher de nouveau et tente d’accepter cette réalité du mieux qu’elle peut. Par ailleurs, si le haut de son corps ne conserve qu’une discrète cicatrice sur son front, ses jambes sont profondément marquées par cette funeste nuit. o2. Eugenia préfère côtoyer des personnes grâce à leurs dossiers plutôt qu'en les ayant devant elle. Si elle est capable d'absolument tout pour découvrir les moindres secrets d'une personne donnée, elle a énormément de mal avec le relationnel et est très renfermée. A son sens, l’être humain n’est qu’un monstre de mensonge. Et elle ne supporte pas les mensonges. o3. Sa tendance à fourrer son nez dans les affaires qui ne la concernent pas a démarré très tôt ; dès le collège, il lui est arrivé plusieurs fois de se faufiler dans le bureau du proviseur pour dérober quelques dossiers. En grandissant, Eugenia a visé de plus en plus haut, et elle s'est même retrouvé au commissariat de police à plusieurs reprises pour s’être introduite là où il ne fallait pas. Elle voulait devenir détective ou inspecteur, après tout. Et elle ne le serait probablement jamais, désormais. o4. Au lycée, Eugenia était victime de harcèlement scolaire et faisait partie des personnes que l'on peut qualifier de freaks ou de weirdos, principalement à cause de son année d’avance, sa dégaine peu soignée et ses grandes lunettes de vue. Elle n'avait que très peu d'amis et restait toujours avec le même garçon, son acolyte et partenaire de bêtises. Sa soeur, quant à elle, faisait partie de l'élite et n'hésitait pas à la rabaisser pour conserver son titre de reine. Durant quatre ans, elle a été l’objet de farces en tout genre, ayant dégénérées à plusieurs reprises, au point même où elle en garde des cicatrices sur les avant-bras. o5. Si, aujourd’hui, Eugenia est considérée comme une sportive de haut niveau titulaire d’une médaille des Jeux Paralympiques, son attirance pour le sport remonte bien avant son accident. En effet, elle a toujours été une grande sportive et pratiquait le tennis de haut niveau. Par ailleurs, elle fréquentait aussi la salle de sport tous les deux jours, faisait un jogging tous les matins et a participé à des marathons durant ses années universitaires. C’était sa manière à elle de se dépenser. De prendre du recul. Puis, lorsqu’elle a perdu l’usage de ses jambes, le sport a été une façon pour elle de faire la paix avec son propre corps. o6. Ses parents se sont mis ensemble un peu moins d’un an après sa naissance avec sa soeur, car, en effet, les jumelles ont été conçues alors que leur père était marié à une autre ; ils ont divorcé deux ans plus tard. Eugenia ne conserve aucun souvenir de ses parents ensemble et n’y attache pas réellement d’importance. Par ailleurs, elle possède également de nombreux demi-frères et soeurs par son père, faisant des Lancaster une véritable tribu. Aujourd’hui, il ne lui reste plus que son père, sa mère étant décédée à la fin de l’année 2015. o7. Eugenia possède deux tatouages. Le premier se trouve sur son poignet, où l’on peut lire le mot joy. Elle se l’est fait après son accident avec sa soeur jumelle, Scarlet, en guise de rappel pour être heureuse quoi qu’il arrive, qu’elles parviendraient à l’être malgré tout. Le second, quant à lui, est une lune sur ses côtes. Parce que, quelque part, Eugenia est comme une lune. Une partie d’elle est toujours cachée dans l’ombre. o8. Eugenia a une affinité particulière avec la plage et la mer. Ayant grandi dans une ville au bord de l’eau, elle a toujours passé ses matinées avant les cours et ses après-midi après l’école les pieds dans le sable ; c’était son échappatoire, sa façon de fuir le quotidien. L’une de ses plus grandes frustrations, désormais, est de ne plus pouvoir de nager seule. Elle vit cette incapacité comme un manque cruel et a désormais énormément de mal à aller au bord de l’eau par sa propre initiative. o9. Insomniaque et sujette aux cauchemars, les nuits ont été, pendant longtemps, une épreuve pour Eugenia. En effet, elle revit sans cesse la nuit de son accident de voiture ou rêve de pouvoir marcher et courir ; par ailleurs, c’est souvent la nuit que ses douleurs fantômes se réveillent. Alors, bien souvent, elle rend les armes. Alors, bien souvent, elle n’essaye même plus. Il n’est pas rare de la trouver sur son ordinateur au beau milieu de la nuit en train de faire des recherches ou lire des articles sur des enquêtes classées sans suite. 1o. Malgré les apparences, malgré sa façon de vouloir toujours rassurer son entourage, Eugenia est dépressive depuis l’adolescence. Si elle est suivi par un psychiatre et suit régulièrement des traitements d’antidépresseur, cela ne l’empêche pas d’avoir songé à la mort plus d’une fois. Et à se la donner, également. Sans s’en rendre compte, c’est néanmoins par courage qu’elle continue de vivre. Ou de survivre, d’après elle. 11. Si elle devait choisir une boisson qu’elle aurait à boire jusqu’à la fin de ses jours, cela serait probablement le thé, dont elle raffole. Véritable accro, se fichant bien des clichés sur les britanniques, elle est capable d’en boire des litres par jour sans même ressentir la moindre honte. Egalement grande gourmande, elle est incapable de résister au sucre, sous toutes ses formes. L’entendre dire qu’elle n’a pas faim est synonyme qu’elle ne va pas bien. Ou qu’elle est en régime spécial pour un match. Par ailleurs, elle n'a jamais fumé et n'a jamais bu, hormis un verre de vin pour goûter quand elle était plus jeune. 12. Eugenia possède un QI supérieur à la moyenne, avoisinant les 150, faisant d’elle une personne considérée comme étant surdouée. Lors de sa scolarité, elle a d’ailleurs sauté une classe, ce qui a été l’élément déclencheur des moqueries des autres. Cependant, l’aspect décalé de son esprit lui a toujours donné l’impression d’être incomprise et, par extension, idiote, si bien qu’elle refuse sincèrement de croire qu’elle peut être considérée comme étant une intellectuelle. 13. Elle est actuellement en couple avec Lior qu’elle considère à la fois comme son meilleur ami et l’amour de sa vie.
gillie / which witch

âge : vingt-cinq ans région : île-de-france fréquence de connexion : beaucoup le week-end, peu en semaine type de personnage : inventé crédits : avatar par bigbadwolf @bazzart, gif par stydiabond @tumblr. autre commentaires ? : one thousand lonely stars (eugenia) 1676751733
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