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 Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange

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Riley Graham
Riley Graham
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MessageSujet: Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange   Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange EmptyDim 1 Avr - 15:53


ROSEMARY ALASKA HELLSTRÖM
FEAT
Chloe Nørgaard

Carte d'identité

date et lieu de naissance: Elle est née le premier décembre 1989 à Sölvesborg en Suède d'un père Anglais et d'une mère Suédoise
âge: Elle a vingt-trois ans depuis un peu plus de six mois
nationalité: Australienne, avec des origines suédoises et anglaises
groupe sanguin: O négatif
métier ou études: Elle étudie la finance à la Central Queensland University de Rockhampton et travaille à temps partiel en tant qu'archiviste à la bibliothèque régionale de Rockhampton pour payer sa part de loyer
orientation sexuelle: Hétérosexuelle, il lui est déjà arrivée d'embrasser des filles. Elle ne se sent pourtant pas attirées par celles-ci
statut: Célibataire, elle ne souhaite pas s'engager dans une relation à cause de son état de santé
situation financière: Moyen, sa mère a toujours eu du mal à joindre les deux bouts pour élever sa fille convenablement mais a tout de même réussi à lui offrir une chance en emménageant en Australie. Depuis la mort de celle-ci, Romy doit se débrouiller seule, n'ayant pas eu d'héritage conséquent et évolue dans le même type de milieu social
groupe: Glory in illness

THIS IS WHO I AM

Rosemary Alaska Hellström, préférant être surnommée Romy. S’il y a une chose à savoir sur la jeune femme de vingt-trois ans, c’est qu’elle est totalement à côté de la plaque. Ce n’est pas vraiment de sa faute, elle a du mal à saisir ce qu’on cherche à lui dire ou même à se souvenir que certaines phrases sont des expressions et ne sont pas à prendre littéralement. Ce trait de caractère lui a valu bien des moqueries lorsqu’elle était enfant et adolescente, bien qu’elle soit tout de même brillante dans ses études. Elle n’est pourtant pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et n’hésitera pas à dire ce qu’elle pense pour se défendre. Même lorsqu’elle ne se défend pas, à vrai dire, elle a tendance à oublier que certains mots peuvent blesser. Ce n’est pas pour autant qu’elle est méchante. Amicale, elle sait se faire des amis facilement, si ceux-ci arrivent à supporter son caractère. Il faut dire qu’elle est extrêmement colérique. Il ne faut pas l’énerver. Exubérante, elle a tendance à crier plutôt que de parler normalement et se fiche de ce que l’on peut bien penser d’elle. Elle est également très nerveuse. Incapable de rester en place, elle s’inquiète généralement à outrance lorsqu’une personne normale aurait généralement qu’un peu de stress. Mis à part cela, elle effectue des études dans la finance à la fac de Rockhampton et cela la passionne. Elle travaille également en tant qu’archiviste à la bibliothèque pour payer sa part de loyer et la plupart de courses. Indépendante, elle déteste dépendre des autres. Elle ne supporte pas qu’on la prenne sous son aile ou qu’on la surprotège. Elle a déjà fait l’expérience avec son père qui avait payé la plupart de ses frais médicaux et ne souhaite pas recommencer. Et pourtant, elle a toujours besoin qu’on l’aide, sans s’en rendre compte, incapable de faire la plus petite tâche par elle-même. Mais cela concerne généralement les petits problèmes, comme ouvrir un pot de confiture. En ce qui concerne les gros, elle préfère se prendre en charge. A vrai dire, elle n’en parle même pas.
WHAT'S WRONG WITH ME?

Dossier Médical: Romy a été diagnostiquée avec une leucémie à l’âge de 18 ans, une leucémie aiguë myéloblastique pour être précis. Elle a eu du mal à accepter sa maladie et les conséquences, à savoir le fait de se sentir aussi mal, en grande partie à cause de la chimiothérapie. Elle effectué des séances de celle-ci pendant plusieurs mois, avant de faire de premiers examens, révélant que sa tumeur était toujours présente. Malheureusement, sa mère n’avait plus les moyens de lui payer plus des séances afin d’éliminer le restant des cellules malades et elle a donc été « maintenue » en vie pendant plusieurs mois. Les médecins n’avaient en effet pas d’autre solution, puisque la jeune femme étant du groupe O négatif, il leur était quasiment impossible de trouver une personne compatible pour effectuer une greffe de la moelle épinière, qui aurait de toute façon été trop coûteuse également. Elle a donc passé un long moment à la clinique Waters, depuis un peu avant la fin de sa chimio. C’est son père biologique, qu’elle n’avait jamais rencontré, un homme aisé d’une cinquantaine d’année, qui lui a donné les fonds nécessaires pour être soignée. Elle est en rémission depuis 4 ans et attend le jour où cela fera 10 ans et où on pourra la déclarer totalement guérie.


You know my name, not my story

✉️ Ton petit nom et ton âge: Silver Lungs ou Laura, 19 ans :chou:
✉️ Où as-tu trouvé IB? c'est notre bébé :heh:
✉️ Et t'en penses quoi d'IB? jel'aimenotrebébé
✉️ C'est ton premier compte ici? yep
✉️ Ton personnage est inventé, un scénario, un pv? Inventééé
✉️ Comment qualifierais-tu ta présence ici? Maison?
✉️ Autre chose? :slip:


That's the thing about pain, it demands to be felt
01/12/1989

Une chambre d’hôpital dans sa ville natale de Suède. Quelques fleurs. Et un adieu. C’était tout ce à quoi Vera Hellström avait droit. Elle baissa les yeux sur l’enfant endormi dans ses bras, attendant que l’homme en face d’elle brise le silence. Elle savait pourquoi il était là. Pas pour la demander en mariage. Pas pour la rassurer. Pas pour voir sa fille. Non, il était là pour lui dire au revoir, pour lui dire qu’il ne les reverrait jamais, elle en était certaine. Et c’est ce qu’il fit, sans prendre de détour, sans tourner autour du pot.

« Je ne vais pas pouvoir vivre avec vous. Mais j’imagine que tu l’avais deviné, » prononça-t-il simplement.

La jeune femme de dix-neuf ans hocha la tête, les yeux toujours rivés sur son enfant. Elle n’avait pas d’avenir avec un homme marié de trente-quatre ans, elle le savait. Elle n’aurait jamais pu en avoir avec cet homme d’affaire britannique qui venait bien trop souvent dans sa ville natale.

« Je ne vais pas pouvoir vous revoir également, » annonça-t-il finalement, sans la regarder. « J’ai déjà une famille, tu le sais. Je ne peux rien vous donner, ma femme s’en rendrait compte si une somme trop important d’argent quittait notre compte en banque. »

Vera continua d’hocher la tête, le regard toujours posé sur son bébé, sa main caressant doucement sa joue, alors qu’elle sentait ses yeux s’emplir de larmes. Elle était incapable de prononcer un mot. Elle comprenait l’anglais, évidemment, le parlait même. Mais sa gorge était trop nouée pour qu’elle puisse dire quoi que ce soit sans éclater en sanglots.

« Je ne peux rien vous donner, si ce n’est un nom. Appelle-la Rosemary, s’il-te-plait. Afin qu’elle sache, qu’elle connaisse ses origines. »

Et il sortit de la pièce, sans un mot de plus, sans un regard pour la jeune femme qui pleurait toute les larmes de son corps au-dessus de sa fillette, paisible, elle.
25/04/1995

« Maman, dis, dis, maman ? »
« Restes en place, la baby-sitter ne va pas tarder. Et parles en anglais, je te l’ai déjà dit. »

Vera tentait tant bien que mal de garder sa fille en place, qui n’arrivait pas à rester calme. Elle essayait tant bien que mal de l’habiller, de lui faire passer les bras à travers les manches de son t-shirt mais c’était sans compter sur les gigotements de la petite. Cela faisait bientôt un an qu’elle avait quitté sa Suède natale pour s’installer à l’autre bout du monde, en Australie, à Rockhampton plus précisément. Elle avait longuement économisé afin de déménager, de vivre dans de meilleures conditions, d’offrir une chance à sa fille. Du haut de ses vingt-quatre ans, Vera n’avait pu passer aucun diplôme, trop occupée avec un bébé à la maison et n’avait jamais pu avoir d’emploi stable. Ici, par contre, elle s’était immédiatement trouvé un boulot en tant qu’employée dans une galerie du CBD. Elle n’avait eu besoin que de sa passion pour l’art comme qualification et arrivait désormais à subvenir à ses propres besoins ainsi qu’à ceux de la petite Romy. Elle aurait espéré que celle-ci prenne vite l’habitude de s’exprimer en anglais mais elle s’entêtait à prononcer la plupart de ses phrases dans son suédois natal. Vera parvint enfin à lui enfiler la totalité de ses vêtements, tandis que la fillette l’appelait toujours de ce même suédois qui semblait gravé dans son esprit.

« Maman ? »
« Oui chérie ? » finit par répondre la jeune femme.
« Pourquoi j’ai pas de papa ? »

Vera releva les yeux la petite fille, une mine inquiète peinte sur ses traits. C’était la question que toute mère célibataire redoutait et qui arrivait tôt ou tard, immanquablement. Elle ne s’était jamais remise avec qui que ce soit depuis Bram et n’en éprouvait pas l’envie. Les femmes d’à peine vingt-cinq ans avec déjà un marmot dans les pattes faisaient généralement fuir. Elle estimait de plus s’en sortir suffisamment bien seule. Il fallait pourtant réussir à expliquer cela à une enfant de cinq ans.

« Tout le monde à l’école parle de son papa. Mais moi j’ai pas de papa. »

Elle passa les doigts dans les bouclettes blondes de sa fille, cherchant ses mots.

« Ton papa… Ton papa est au ciel. Il est monté au ciel peu après que tu sois arrivée. »

Romy sembla satisfaite de cette réponse puisqu’elle ne posa pas d’autres questions, son attention vite attirée par autre chose. Il valait mieux lui dire que son père était mort plutôt que « ton papa était un sale type qui nous a abandonné sans un sou à ta naissance. » Elle lui expliquerait. Un jour. Plus tard. Pas maintenant.
03/06/2008

Le tictac de l’horloge était insupportable. Les yeux bleus de la jeune femme ne cessaient de faire des allers-retours entre les aiguilles qui bougeaient trop lentement et la porte du bureau du docteur, alors qu’elle rongeait nerveusement les mains de sa main droite et qu’elle faisait trésauter son genou gauche. Son autre main était broyée dans celle de sa mère, à ses côtés, aussi nerveuse qu’elle mais le cachant bien mieux.

« T’inquiètes pas maman, c’est surement pas grave. »

Romy avait du mal à se convaincre elle-même. Si elle était là aujourd’hui, à attendre que son médecin revienne d’une autre consultation avec accessoirement les résultats de ses tests, c’est que son état de santé s’était considérablement empiré. Elle avait pâli, était fatiguée en permanence et avait des douleurs articulaires. A cela s’ajoutait une perte de poids alarmante, due au fait qu’elle n’avait plus faim depuis bientôt un mois. Un mois, un mois qu’elle avait l’impression de n’être plus que l’ombre d’elle-même. Elle avait simplement pensé à une fièvre passagère mais celle-ci se trainait, ne voulant pas la laisser guérir. Elle ne devait surement pas avoir pris les bons médicaments, voilà tout. Pas de quoi faire des tests. Le médecin arriva enfin, la tirant de ses pensées. Elle lui dit à peine bonjour, les yeux rivés sur le dossier qu’il tenait à la main.

« Je ne vais pas vous faire de discours rassurant et plutôt vous dire directement ce que vous avez, » dit-il en s’asseyant et en ouvrant le dossier, loin de la rassurer. « Vous êtes atteinte d’une leucémie aiguë. »
« Une quoi ? »

Elle connaissait pourtant le terme. Leucémie. Elle l’avait entendu plusieurs fois déjà. Mais elle avait besoin de confirmation, tandis que sa mère étouffait un sanglot.

« On l’appelle plus communément le cancer du sang, » répondit-il d’un air désolé.

Il continua son speech, parlant de chimiothérapie mais Romy ne l’écoutait déjà plus. Alors c’était comme ça. Elle allait mourir. Elle allait mourir alors qu’elle n’avait que 18 ans.
11/07/2008

Romy se pencha une nouvelle fois par-dessus le bord de son lit et rendit le contenu de estomac pourtant déjà vide dans la bassine posée à terre. Ses cheveux étaient à présent tous tombés et elle était donc à court de distraction – il fallait dire qu’enlever des poignées de cheveux de son crâne sans effort était assez fascinant. Elle se rallongea sur le dos après avoir bu une gorgée d’eau, laissant pourtant sa bouche sèche et fixa le plafond. Elle était à vrai dire incapable de faire quoi que ce soit qui demandait trop d’activité physique. Son énième séance de chimio l’avait vidée de son énergie et elle s’ennuyait à présent, elle qui avait l’habitude de beaucoup bouger. De toute manière, sa mère ne voulait pas qu’elle quitte la maison, le temps que durerait son traitement. Elle aurait préféré qu’on la tue tout de suite. Elle savait comment ça se passait, dans les films, ça ne marchait jamais. Et si c’était pour la mettre dans un état pire qu’elle l’était maintenant, ce n’était pas la peine. Oh, bien sûr, elle avait pleuré, toutes les larmes de son corps et continuait, mais elle avait compris qu’il y avait peu de chances. Elle simplement pas envie de souffrir plus que nécessaire et aurait voulu simplement passer les derniers mois de sa vie à en profiter. Au lieu de quoi, elle se retrouvait au fond de son lit, sans aucune distraction. Ses yeux se posèrent sur une boite de peinture inutilisée que sa mère lui avait acheté dans l’espoir qu’elle se découvre des talents d’artistes. Elle n’était pas trop loin, à portée de main, si bien que la jeune femme tendit le bras pour l’attraper. Se redressant en position assise, elle fit coulisser le couvercle pour révéler les carrés de couleurs vives. Il ne lui fallut pas plus de temps pour se lever totalement, avec peine, réussir à écarter son lit du mur et tremper le pinceau fourni avec la boite dans le verre d’eau sur sa table de nuit. Elle choisit un rouge vif et l’appliqua sans retenue sur son mur blanc. Ses mouvements étaient incertains, imprécis mais ce simple travail lui demandait toute sa concentration. Elle ne réagit pas en entendant sa mère rentrer dans la pièce.

« Qu’est-ce que tu fais ? »

La jeune fille ne se retourna pas, essayant d’achever ce qu’elle avait commencé.

« Je peins, comme tu me l’avais demandé. »

Vera ne dit rien et ne tarda pas à sortir de la pièce. Sur le mur blanc au-dessus du lit de Romy on pouvait à présent lire « JE VEUX VIVRE » en lettres écarlates.
26/08/2008


Extrait du journal de Rosemary Hellström
Le mardi 26 août 2008

Cher journal,

Je ne sais toujours pas pourquoi j’ai finalement décidé de faire ça mais me voilà. Mon psychologue me dit qu’écrire mes pensées dans un journal m’aiderait à faire face à ma ‘‘situation’’. Je lui aurait fait bouffer, le journal, si j’avais pu. En plus, je suis certaine que ça ne marchera pas. Mais bon, j’ai des choses à raconter, alors autant l’utiliser. Hier, j’ai été internée à la clinique Waters. Cette grande clinique au centre de la ville que tout le monde déteste. J’aurais jamais pensé y mettre les pieds un jour plus de deux heures – pour les séances de chimio – mais voilà que je suis condamnée à y habiter. En parlant de chimio, j’ai bientôt fini mon traitement mais après il faudra attendre de voir si elle a marché. Pourtant, je vais pas mieux, c’est pour ça d’ailleurs que je suis ici. Ça ne me donne pas grand espoir en mes chances de survies mais mon psy me dit qu’il ne faut pas baisser les bras. J’y crois vraiment pas. Mais bon. Au moins, j’ai rencontré une fille super sympa au déjeuner. Elle s’appelle Scarlet mais veut absolument que je l’appelle Scar et est un peu plus jeune je crois. Je sais pas ce qu’elle a mais ça fait un moment qu’elle vit ici. En tout cas, ça fait plaisir de voir que j’ai quelqu’un d’environ mon âge avec moi, je vais moins m’ennuyer je pense que si j’étais qu’en compagnie de vieux. A part ça, j’en ai marre, j’en ai vraiment marre. Ca fait que 3 mois mais je sature. J’aimerais bien savoir ce que m’a refilé cette merde mais apparemment, ce n’est rien que les docteurs ont pu trouver. Bref, je dois aller manger leur bouffe moisie maintenant. A bientôt peut être, si j’ose rouvrir ce truc.

Romy

24/02/2009

Ses cheveux avaient repoussé jusqu’à ses épaules à présent. Elle était contente de les retrouver, même si elle savait parfaitement que cela voulait dire qu’ils étaient à court de solution. Sa mère n’avait pas les moyens de lui payer plus de séances de chimio et de toute manière celle-ci n’avait pas marchée la première fois. Il aurait pourtant été possible de recommencer, pour terminer ce qui avait été commencé. Mais ce n’était pas possible et ils se contentaient de la maintenir en vie depuis des mois maintenant, incapables de lui dire combien de temps il lui restait. Elle avait un peu quitté la clinique pour se réinstaller chez elle mais était vite revenue. Son état avait empiré. Ses saignements de nez et évanouissement étaient fréquent, son anémie en hausse et elle peinait à sortir de son lit. Les médecins et infirmières étaient pourtant toujours là pour lui tenir compagnie, pour lui changer les idées. Mais ça ne suffisait pas. Elle savait qu’elle allait mourir. Et elle avait hâte. Triturant ses draps de ses doigts, Romy essayait de trouver une occupation, alors que sa compagne de chambre était en consultation. Il eut quelque coup contre sa porte et celle-ci s’ouvrit, alors qu’elle se redressait en position assise. Un homme d’une cinquantaine d’années entra dans la pièce, l’air perdu.

« Rosemary ? »
« Oui? »

Elle n’avait absolument aucune idée de qui il était et fut surprise par son accent anglais. Peut-être était-ce un nouveau médecin qu’on lui avait attribué. Mais il ne portait pas de blouse de la clinique. Il semblait ému et chercha ses mots un moment.

« Je ne sais pas comment te dire ça mais… Je suis ton père biologique, » annonça-t-il gêné.

Romy le fixa avec des yeux ronds, ne croyant pas un seul mot de ce qu’il venait lui dire. Son père n’avait pas cinquante ans. Son père n’était pas anglais. Et surtout…

« Impossible. Mon père est mort. »
« Hum… J’ai bien peur que l’on ait pas été honnête avec toi. Ta mère est bien Vera Hellström ? »
« Oui. »
« Eh bien je suis ton père, aussi sûr qu’elle est ta mère. C’est d’ailleurs moi qui lui ai demandé de t’appeler Rosemary. »

La jeune femme ne répondit pas, baissant de nouveau les yeux sur ses mains. Sa mère lui avait en effet dit que son père avait choisi son prénom. Mais sa mère lui avait également menti. Elle lui avait toujours dit qu’elle n’avait pas de père, qu’il était mort peu après sa naissance dans un accident de voiture. Autrement dit l’excuse la plus banale au monde à laquelle elle avait crue sans mal.

« Romy, » le corrigea-t-elle après un moment.
« Comme tu veux, » répondit-il d’un air déçu.
« Admettons que je vous crois. Pourquoi êtes-vous venu me voir ? Pourquoi maintenant ? »

Elle releva les yeux, n’ayant vraiment aucune idée de sa venue. Pourquoi venir la voir maintenant alors qu’il avait loupé sa vie entière ? Elle avait tellement d’autres questions pour lui. Pourquoi n’avait-il pas vécu avec elles ? Pourquoi avait-il dix ans de plus que sa mère ? Pourquoi portait-il une alliance ? Mais elle se retint, se mordant la lèvre inférieure. Elle n’avait pas envie d’en savoir plus que nécessaire sur cet homme.

« J’ai appris ce qu’il t’arrivait. Alors je ne pouvais pas rester en Angleterre sans t’apporter mon aide. »
« Je n’ai pas besoin de votre aide.  »
« Ne t’en fais pas, je ne demande rien en échange. Je ne suis pas ce genre de type. Et puis je t’ai déjà payé les séances de chimiothérapie qu’il te fallait. »

Romy se tut un instant, plissant les lèvres.

« D’accord. Merci. »

Il poussa un profond soupir, vissant ses yeux sur elle.

« J’aurais aimé faire ta connaissance. Mais je ne peux pas. »

Et il sortit de la pièce, aussi facilement qu’il était entré.
01/05/2009

La jeune femme posa son sac sur le sol de sa chambre et jetta un regard circulaire à la pièce. Elle était partie presque neuf mois mais rien n’avait changé. Ses murs étaient encore recouverts de ses dessins à la peinture, tous plus laid les uns que les autres. Elle aurait pensé que sa mère aurait peut-être repeint par-dessus ses folies mais ce n’était pas le cas. Quelque part, elle en était soulagée. Ces dessins la rassuraient, d’une manière, même si elle lui rappellerait toujours l’époque où elle était malade. Si elle arrivait à s’en sortir, bien sûr. Elle savait que la rémission n’était pas définitive, jusqu’à ce qu’elle s’étale sur une dizaine d’année et où on pouvait alors parler de « guérison. » Elle n’était pas encore véritablement au bout de ses peines mais au moins, toutes les cellules malades avaient évacué son corps. Ses cheveux n’avaient pas encore repoussé mais la chimio avait marché cette fois-ci. Grâce à son père. Son père qu’elle n’avait pas revu depuis qu’il était venu la voir dans sa chambre d’hôpital la première fois. Elle n’en était plus au point de dire qu’elle n’avait pas besoin de son aide, après tout, c’était lui qui lui avait sauvé la vie. Mais elle aurait aimé que cela se passe autrement. La jeune femme avait confronté sa mère sur cette histoire et elle avait eu presque toutes les réponses qu’elle aurait souhaité. Apprendre qu’il n’était pas mort était dur. Savoir qu’il était marié et qu’il n’avait jamais vécu l’histoire d’amour qu’elle lui avait imaginé avec sa mère l’était plus. Vera fit irruption dans la pièce, alors que Romy était toujours plantée là, immobile,  à observer les lieux.

« Ca va chérie ? T’as tout ce qu’il te faut ? »
« Oui maman, t’en fais pas. »

Sa mère avait toujours l’air inquiet, alors qu’elle allait mieux maintenant. Elle aurait dû être soulagée.

« Maman ? »
« Oui ? »
« Tu devrais te reposer, t’as l’air fatigué. »

Elle lui fit un faible sourire pour toute réponse et sortit de la pièce. Romy allait mieux mais sa mère semblait aller de plus en plus mal.
18/08/2012

Vous avez un nouveau message. Le samedi dix-huit août deux mille douze, à dix-sept heures trente-huit.

« Allo ? … J’aurais dû me douter que tu serais pas là. Je sais pas pourquoi je t’appelle pour être honnête. Besoin de parler alors que personne n’est disponible, sans doute. Peut-être histoire de te prévenir, de te tenir au courant. Tu voulais certainement ne plus avoir affaire à moi mais bon. Je t’appellerai plus, promis, je te laisserai avec ton autre… ta famille. Maman… Vera est morte au début de la semaine. On l’a enterré ce matin. Il faisait moche et froid, il a même plus. J’aurais aimé qu’il fasse beau, qu’il y ait du soleil. Mais après tout, j’aurais aussi aimé ne pas avoir à l’enterrer aussi tôt. Elle… Elle méritait pas de mourir aussi jeune. En plus c’est d’un con. Je veux dire, une pneumonie. Tout ça parce qu’elle l’a pas soignée. Elle m’en a même pas parlé. Elle l’a juste laissé trainé, en continuant d’aller bosser tous les jours. Du coup maintenant elle repose six pieds sous terre. Elle méritait vraiment pas ça. Elle méritait pas de mourir alors que c’était moi qui était malade il y a trois ans. Elle était tout ce que j’avais et… maintenant je n’ai plus rien. J’aurais préféré que ce soit moi. Bref. Je t’embrasse. C’est pas la peine de me rappeler, de toute manière je sais que tu le feras pas. Mais… J’ai jamais pu te remercier ni même te faire savoir que je suis en rémission grâce à toi. La chimio a marché. Alors merci. Vraiment. biiiiip »

Message effacé.
07/09/2012

L’appartement était encore vide. Romy n’était arrivée que la veille, après avoir finalement trouvé une colocataire et n’avait pas pu encore tout installer. Elle était contente que son annonce ne soit pas passée inaperçue. Elle ne pouvait pas vraiment se permettre de vivre seule, non seulement parce qu’elle n’en avait pas les moyens mais surtout parce qu’avec son état de santé, il était préférable d’avoir quelqu’un qui pourrait l’emmener aux urgences. Normalement cela ne devait pas se produire, elle était en rémission après tout. Mais si ça arrivait, ça voudrait certainement dire qu’elle fichue. On se relevait rarement d’une rechute, elle le savait. Mais elle ne préférait pas y penser. C’était simplement une mesure de précaution, il n’y avait pas de raison pour qu’il arrive quoi que ce soit. Du moins, elle l’espérait vraiment. En tout cas, elle avait hâte de rencontrer sa colocataire. Elle n’avait échangé que quelques mails avec et n’en savait pas beaucoup pour elle mais elles avaient rendez-vous dans l’après-midi pour qu’elles puissent s’installer toute les deux. D’ailleurs, la colocataire en question était en avance, puisqu’on toquait déjà à sa porte. Se levant du canapé rescapé de son ancien appart qu’elle avait avec sa mère, Romy alla ouvrir. Et pila net. Derrière la porte se trouvait un jeune homme à peine plus vieux qu’elle, avec un carton à la main et un peu plus à ses pieds. La raison pour laquelle il était là était évident mais c’était un garçon. Pas la fille qu’elle s’attendait à voir. Il y avait forcément erreur.

« Euhm, excuses-moi mais j’attends ma colocataire, je comprends pas trop là… »
« C’est moi, le colocataire. »
« Non, non, tu comprends pas, j’attends une colocataire. Je crois qu’elle s’appelle Ashley. »
« C’est moi je te dis. Ashley, c’est moi. »

Romy haussa les sourcils, ne comprenant visiblement pas la blague qu’on essayait de lui faire.

« Euh, non, Ashley, c’est un nom de fille, » affirma-t-elle, persuadée.

Son interlocuteur s’éclaircit la gorge, ne comprenant visiblement pas mieux qu'elle ce qui était en train de se produire.

« Je sais ce que je dis quand même. Et Ashely, c’est mixte. »
« Ah boooon ? Mais attends… »

La jeune femme se pinça l’arête du nez, essayant de comprendre.

« T’es en train de dire qu’on va être trois ? Et il va y avoir deux Ashley ? »
« Mais non ! » s'exclama-t-il en fronçant les sourcils, un petit sourire aux lèvres. « C’est moi, le seul et unique Ashley. »

Les pensées de la jeune femme étaient totalement embrouillées, elle ne saisissait absolument pas ce qu’il cherchait à dire.

« Donc t’étais une fille avant ? »
« … Bon. C’est toi Rosemary, oui ou non ? »
« Romy, oui, c’est moi.  »
« Alors c’est moi ton colocataire, point barre. On est que tous les deux, il n’y a pas d’autre Ashley et j’étais pas une fille avant, merci beaucoup. »
« Ah d’accord, merde, je suis désolée. »

Romy s’écarta pour le laisser rentrer, oubliant ses rêves d’avoir une meilleure amie/colocataire/fille pour vivre avec elle. Elle ramassa un de ses cartons pour l’aider.

« Je te préviens, si t’as autant de mal à t’exprimer, on va avoir du mal à se comprendre. »
20/10/2012

« T’es sûr qu’il faut laisser aussi longtemps ? »
« T’inquiètes, je sais ce que je fais, j’ai eu six sœurs je te rappelle. »

Romy ne tenait pas en place. Elle avait hâte de voir le résultat. Se teindre en platine avait été une erreur. Ça ne lui allait pas du tout et même si ses racines n’avaient pas repoussé puisqu’elle avait refait sa couleur – parce que des racines plus foncées, c’est moche –, elle avait hâte de s’en débarrasser.  Elle se les était teint chez le coiffeur avant la mort de sa mère et désirait à présent retrouver justement la même couleur dont elle avait hérité de son côté maternel, à savoir un blond plus cendré. C’était d’ailleurs exactement cette teinte qu’elle avait acheté en tube, au supermarché du coin, après qu’Ashley lui ai affirmé savoir faire ce genre de choses. Mais après tout, il était la solution évidente. Avoir un colocataire gay avait ses avantages, puisqu’elle aurait été incapable de se teindre les cheveux elle-même. Et il s’était avéré expert en la matière, lui appliquant le produit d’une main sure, avant d’entortiller ses cheveux dans une vieille serviette pour que la couleur s’imprègne. Et il l’avait tellement bien mise qu’il n’y avait pas un cheveu qui dépassait et qu’elle ne pouvait pas voir à l’avance ce que cela donnerait.

« Allez, penches la tête en arrière au-dessus de la baignoire, je vais te rincer les cheveux. »

Elle s’exécuta en poussant un piaillement de joie, le laissant enlever la serviette de sa tête.

« Oh merde… »
« Quoi quoi quoi? »

Elle attrapa une mèche de cheveux mouillés et encore pleine de teinture entre ses doigts et écarquilla les yeux.

« Attends, c’est peut-être parce qu’ils sont mouillés, c’est peut-être euh euh euh… la luminosité. Rince. RINCE JE TE DIS ! »
« ARRÊTES DE ME CRIER DESSUS ! »

Il alluma la douche et lui rinça en vitesse les cheveux, répétant « oh merde » encore et encore. Une fois que toute la teinture était partie, Romy se redressa et essora ses cheveux aussi bien qu’elle put. Elle attrapa ensuite le séchoir et le tendit à Ashley.

« Assieds-toi, t’es trop grande, » dit-il simplement, au bord de la crise de panique, avant de siffler entre ses dents : « Assistée. »
« Je t’ai entendu, » maugréa-t-elle en s’asseyant.

Du tabouret où elle était, elle ne pouvait pas se voir dans le miroir. Elle porta sa main à sa bouche, commençant à ronger ses ongles comme elle le faisait autrefois, alors que ses jambes tressautaient d’impatience. Les doigts d’Ashley passaient fébrilement dans ses cheveux mais il ne parlait plus, l’inquiétant encore plus.

« Alors ? »
« Bah c’est bon… Ils sont secs. »

Elle se releva d’un bond, s’avançant vers le miroir. Elle porta immédiatement une main à ses cheveux, les yeux ronds comme des soucoupes, la bouche grande ouverte.

« ASHLEEEEEEEEY ! »
« QUOOOI? »
« TU M’AS TEINT LES CHEVEUX EN VERT ! EN VERT BOUTEILLE MÊME ! »
« J’ai pas fait exprès, je te jure ! C’est la couleur qui a du tourner, » se défendit-il.

Elle se retourna vers lui, un grand sourire aux lèvres.

« C’est. Trop. Canon.  »
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Riley Graham
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MessageSujet: Re: Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange   Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange EmptyDim 1 Avr - 15:55

Rosemary "Romy" Thalia
Londubat
ft. Halsey
Sang-pur
Vingt-huit ans
Fiancée à Ashley Lestrange
Hétérosexuelle
psychomage
chat de pallas
membre de l'ordre du phénix
scarlet glasses & tumblr
À propos
Nom: Londubat, nom dont elle est assez fière, bien qu'il risque de changer sous peu. Prénom: Rosemary. Elle a toujours eu un peu de mal avec son prénom, le trouvant trop vieillot et se fait surnommer Romy depuis son adolescence. Son deuxième prénom, Thalia, a une signification particulière pour elle et était le nom d'une muse dans la mythologie grecque. Âge et Date de Naissance: elle est née le premier décembre 1952 et est aujourd'hui âgée de vingt-huit ans. Nature du sang: pur, bien que cela n'ait aucune importance pour elle. Elle a d'ailleurs toujours trouvé ironique d'avoir eu un cancer du sang alors que celui-ci est envié par beaucoup.   Situation familiale: elle a une petite sœur, Arden, dont elle est très proche, puisqu'elle représente un miracle aux yeux de leurs parents, après la mort de leur deuxième enfant en bas âge. Elle s'est également fiancée à Ashley Lestrange le dix-sept mai 1981 et a accouché le même jour de leur premier enfant, une petite fille du nom de Juliane. Patronus: un chat de pallas, qu'elle fait apparaître à l'aide du sort. Miroir du Rised: elle-même, âgée, entourée de sa famille au complet. Sa plus grande peur est que sa petite sœur ou sa fille tombe malade comme elle. Epouvantard: il prend successivement l'apparence d'Arden puis de Juliane, saignant abondamment du nez.  Composition de la baguette magique:  bois de châtaigner et cœur de crin de licorne, souple, trente-et-un centimètres. Emploi: après avoir enseignée la psychomagie à Poudlard, Rosemary a décidé d'ouvrir son propre cabinet de psychomagie chez elle, à Godric's Hollow et reçoit ainsi des sorciers en consultation. Animal de compagnie: un chien, appelé Le Chien et un chat, appelé Le Chat. En réalité, ils s'appellent respectivement Jean-Tomate et Marie-Framboise, des suites d'un désaccord avec son fiancé pour les nommer et ont ainsi hérité de surnoms peu originaux.
Caractère
La pureté de ton sang fait de toi un être supérieur. Rosemary Londubat avait entendu ce même genre de phrase toute sa vie, à Poudlard et encore lorsqu’elle avait poursuivit ses études loin du château. La pureté de son sang, aurait-elle aimé leur dire à chaque fois, était légèrement à désirer. Certes, ses parents étaient sorciers, les leurs avant eux, ceux de ces derniers également et ce depuis des générations. C’était un fait. Mais aussi certainement qu’il n’y avait pas eu de moldu dans sa famille depuis des centaines d’années, elle avait vite compris que son sang n’était pas pur. Il était souillé, défectueux même, ne faisant pas son boulot comme il le fallait et cela, elle l’avait réalisé lorsqu’elle s’était retrouvée à Ste Mangouste à faire des examens, avant que le diagnostic ne tombe. Leucémie. La seule chose à laquelle elle avait pensé en cet instant était à quel point la situation était ironique. Sang-pur mes fesses, avait-elle pensé avant de réaliser qu’elle risquait très bien d’en mourir. Toujours était-il que ce ne fut qu’à dix-huit ans, lorsqu’elle fut diagnostiquée comme étant atteinte d’un cancer du sang, qu’elle comprit réellement à quel point ces histoires de pureté étaient exagérées par des êtres ayant un complexe d’infériorité. Elle put réellement alors saisir les valeurs de sa famille, ce qu’ils lui avaient répété depuis qu’elle était née et qu’elle avait de toute manière cru tout le long de sa vie : la hiérarchie des sangs n’existait pas, aussi sûr qu’aucun sorcier n’avait le sang totalement pur. C’était ce qu’elle s’était appliquée à dire à chaque fois qu’on lui sortait une réflexion lorsqu’elle avait pu retourner à Poudlard, après un an de traitements lourds et l’annonce de sa rémission. Il y avait tout de même peu de chances que ces Serpentard prennent au mot la Poufsouffle qu’elle était. Mais la jeune femme n’était pas du genre à se laisser intimider – certains disaient simplement qu’elle était inconsciente – puisqu’elle a porté mes couleurs jaune et noir de sa maison avec fierté pendant ses douze ans de scolarité à Poudlard. On disait les blaireaux justes, loyaux et travailleurs et elle ne démordait d’aucune de ces trois caractéristiques. Sa famille comptait plus que tout à ses yeux, elle avait l’injustice en horreur et méprisait encore plus la trahison, pardonnant difficilement. Mais il est possible que Romy Londubat ait contribué à ce que les jaunes aient cette image de ‘simplets’, bien qu’elle ait toujours été en tête de sa promotion. Il faut dire que la jeune femme est totalement à côté de la plaque. On pourrait sans soucis dire qu’elle vit dans un autre monde, n’ayant sans doute pas la même perception du politiquement correct puisque les gaffes sortent en flot continu de sa bouche et ayant du mal à saisir le concept de second degré. Même si cela lui a valut pas mal de moqueries adolescentes, elle a toujours été du genre à ne pas se laisser marcher sur les pieds et n’hésite jamais à dire ce qu’elle pense, même si la plupart du temps, elle ne se doute pas que ses mots peuvent blesser. Pourtant, elle ne s’énerve jamais, ne dis jamais ce qu’elle pense avec méchanceté et n’aime d’ailleurs pas la méchanceté gratuite. Rares sont les personnes l’ayant vu s’énerver. Elle n’est pas de nature à se prendre la tête et sait généralement ce qu’elle veut,  ce qui d’ailleurs l’amène souvent à rester butée sur le même objectif. Cela ne l’empêche pas d’être quelqu’un d’extrêmement nerveux et absolument incapable de rester en place, ce qui a d’ailleurs été la raison la poussant à rejoindre l’équipe de Quidditch lorsqu’elle était étudiante. Restant dans cette optique, elle n’est pas susceptible et se fiche de ce que l’on peut bien penser d’elle, étant de nature exubérante et ayant tendance à hurler lorsqu’elle est surexcitée. Rares aussi sont ceux l’ayant vu pleurer. Elle n’aime pas étaler ce genre de sentiments ou avoir l’air de nécessiter du réconfort. Indépendante, elle déteste devoir se reposer sur les autres et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle a très mal vécu son cancer, qui lui a donné l’impression d’être une assistée. Elle préfère se prendre en charge pour ce qui est des gros problèmes. A vrai dire, elle n’en parle même pas.  Pourtant, sa guérison est une fierté qu’elle entretient. Elle a la fâcheuse tendance à se penser invincible depuis qu’elle a battu son cancer, persuadée que rien ne peut réellement l’atteindre. Elle ne fait donc pas réellement attention à elle, depuis qu’elle est libre de tout traitement.
Patronus
La situation actuelle fascine le jeune femme à vrai dire, puisque la matérialisation d’une part de soi-même est quelque chose qu’elle aurait voulu expérimenter elle-même. De plus, elle a l’occasion en étant à Poudlard d’observer les différentes relations qu’entretiennent les patronus avec leurs sorciers et est donc heureuse de pouvoir observer le phénomène avec autant d’attention, ce qui est d’ailleurs une autre raison l’ayant poussée à envoyer sa candidature. Au delà de ça, la jeune femme n’a réussi à produire un patronus totalement formé que récemment, lorsqu’elle avait vingt-quatre ans. Il lui a fallu un moment pour mettre le doigt sur le bon type de souvenirs mais il lui est apparu clair que n’importe lequel qu’elle puisse avoir avec sa sœur fonctionnait à merveille. Il représente un chat d’Asie, appelé chat de Pallas et son épaisse fourrure l'a toujours persuadée qu’il était un peu plus gros que la norme. Cependant, son patronus est un bébé, un chaton et elle ne s’en est jamais réellement formalisée. Elle aurait adoré pouvoir lui parler, pouvoir extérioriser une partie de son esprit et produit de plus en plus le sortilège lorsqu’elle est seule, simplement pour voir le chaton courir à travers la pièce, ce pincement de jalousie toujours présent dans son cœur.
Pseudo et âge: cosmic dust, laura, 21 ans :robert: Où as-tu trouvé le forum ? je me le demande :gégé: Personnage: pv d'une famille de la saga, inventé :As-tu un autre compte sur BP ? athanasia, philip et zahra. Présence: un peu trop beaucoup. Une remarque ? :albert:

Histoire
My mind was burning and my heart got lost in the fire

That's the thing about pain. It demands to be felt. ▴▴▴ Romy ne comprenait pas. Elle ne comprenait pourquoi on avait mis sa petite sœur dans une boite, pourquoi ses parents pleuraient sans cesse, pourquoi ils étaient habillés en noir. Elle ne comprenait pas pourquoi on lui avait dit que sa sœur était montée au paradis, ni ce que c’était le paradis. Elle ne comprenait pas pourquoi elle n’avait pas le droit d’y aller, elle aussi, pour jouer encore avec ses petits pieds ou faire des couettes à ses cheveux qui commençaient tout juste à pousser vraiment. Elle ne comprenait pas pourquoi elle n’avait plus le droit de la regarder dormir, ni pourquoi elle ne l’entendait plus pleurer la nuit. Elle ne comprenait pas pourquoi ses parents lui répétaient qu’elle était un miracle, eux qui voulaient tant d’enfants. Elle ne comprenait pas non plus pourquoi elle n’avait d’ailleurs pas plus de frères et sœurs, parce qu’au final, elle aimait ça, avoir une sœur. Alors non, Romy ne comprenait pas ce qui se passait, ni pourquoi son monde semblait s’être effondré. Et enfin, elle ne comprenait pas pourquoi on ne lui expliquait pas. Ni pourquoi on lui répondait que six ans, c’était de toute manière trop jeune pour comprendre.

If people were rain, I was drizzle and she was a hurricane ▴▴▴ Deux ans après la mort de la petite sœur qu’elle n’avait connue que quelques mois, Romy eut droit d’en avoir une autre. Du moins, c’était comme cela qu’elle le percevait, en se penchant sur le berceau et en regardant ce bébé tout neuf. Elle avait hâte de pouvoir jouer avec elle mais on lui avait dit qu’elle était encore trop petite et fragile pour aller ailleurs que dans les bras de ses parents. Romy voulait la porter elle aussi mais on lui avait dit qu’elle était trop jeune, même si elle considérait être déjà grande, du haut de ses huit ans. Alors elle se contentait de la regarder dormir. D’ailleurs, elle ne faisait que dormir. Et pleurer. Et cela ennuyait la petite fille d’avoir une petite sœur qui ne faisait que dormir et pleurer et qui était trop fragile pour jouer. Elle espérait que tout cela change bientôt mais elle avait peur, terriblement peur qu’Arden parte comme son autre petite sœur, brusquement et sans qu’elle ne comprenne pourquoi. Alors, elle s’était juré que cette fois-ci, elle ferait bien attention et que comme ça, rien ne pourrait jamais arriver à Arden.

le dix-sept avril 1971
Chère Romy,
Oui, je sais que tu reliras ça un jour, mens pas. Et puis c’est plus cohérent de m’adresser à toi, plutôt qu’à ce journal (bon, carnet à dessins en l’occurrence). D’ailleurs, désolée mais j’ai besoin d’extérioriser quelque part, je pense que tu peux compatir. Bref, tout ça pour dire, tout ça, tu l’as déjà vécu. Alors t’es la mieux placée pour me comprendre. Bref, si tu as remarqué la date, tu peux deviner que je reviens de Sainte Mangouste. Et je n’ai pas de bonnes nouvelles. En fait, si on en croit les statistiques, mes chances de mourir ne sont pas négligeables. Maman m’en veut encore de ne pas lui avoir parlé de ma fatigue et perte de poids tout de suite, même si le médecin a dit qu’en deux mois, le cancer n’aurait de toute manière pas beaucoup évolué. Je crois qu’emmener Arden avec nous n’était pas une si bonne idée d’ailleurs. Elle était intenable pendant tout le rendez-vous et a rien compris. Comme moi. Mais j’ai peur qu’au fond, elle finisse par comprendre ce que tout cela veut dire lorsque qu’il faudra m’hospitaliser, ce qui risque d’arriver l’année prochaine. Bref. Leucémie. J’ai trouvé ça d’une ironie profonde et je me suis mise à rire. Après j’ai compris que ça pouvait me tuer, donc je me suis calmée. Mais quand même, faut le faire. Avoir le cancer du sang quand on est ‘sang-pur’, c’est un comble. Ce qui prouve bien que cette histoire de pureté est d’une connerie sans nom, ce qui a tendance à plus me mettre en rogne qu’autre chose. Mais bon. On verra bien, j’avoue quand même que j’ai pas spécialement envie de mourir à dix-huit ans, surtout en étant dans un état encore pire que ces derniers mois (ce qui n’est pas fameux). D’un côté, y’a un truc qui me soulage. Je vais pouvoir finir mon année et passer mes ASPICs tout en commençant mon traitement en allant à Sainte Mangouste de temps en temps. Non parce que ça m’aurait vachement énervé quand même de passer toute ma vie en cours et de mourir sans diplôme.

le trois août 1971
Il y a une semaine, on a commencé un nouveau traitement et j’ai compris que je ne pourrais pas retourner à Poudlard en septembre, parce que mon état ne s’améliore pas et que je risque de devoir quitter le château de toute manière en cours d’année. J’ai essayé de négocier d’assister au moins au début de l’année, parce que cette année, je vais enfin n’avoir que des cours intéressants. Mais on m’a dit que c’était pas possible, que mes rendez-vous à l’hôpital était trop fréquents. Dans le fond, je suis contente de pas finir mes jours sur des bancs d’école. De l’autre, mes parents ne font que s’inquiéter et je pense que ça affecte Arden. Et mes cheveux ont tourné blanc. Littéralement, blanc, pur et éclatant. Comme une petite vieille. On m’a dit que c’était un effet secondaire du traitement, même si je le savais puisque j’ai déjà croisé des sorciers ayant le cancer mais je commence à en avoir marre de leurs effets secondaires moi. A vomir dès que j’ouvre la bouche, à me sentir au bord du gouffre 24h sur 24h. C’est pas super quoi. Du coup, je me suis dit qu’au moins, je pouvais masquer l’apparence physique de ma maladie. J’ai commencé par me mettre une bonne dose de fard à joues pour masquer mon teint de cadavre puis j’ai acheté une bouteille de teinture moldue, bien plus efficace que les sorts ou potions sorcières. Je me la suis appliquée pour retrouver mon châtain naturel et ça a pas mal marché. Même si de toute manière, je ne sors plus vraiment et que je fais plus rien de mes journées à part dessiner et peindre.

le vingt-huit décembre 1971
On m’a toujours dit que j’étais quelqu’un d’agréable, que je m’énervais jamais et que j’étais zen. Et pour être honnête, j’y ai toujours cru, parce que dans la plupart des cas, je vois pas de raison de piquer une colère et je crois que ça ne m’est presque jamais arrivé. Pourtant, hier, j’ai pété un câble mais dans le genre violent. Je crois que je sature en fait. J’en peux plus. Ca fait huit mois que je suis dans un état pitoyable, que je vomis au moindre truc qu’on me donne à manger. Mes cheveux sont à moitié châtains, à moitié blancs, parce que j’en ai marre de les teindre (et puis, on m’a dit que c’était pas temporaire, non. Mes cheveux seront blancs toute ma vie. Le traitement a baissé ma mélanine, on m’a dit. Merci). J’ai été internée à Sainte Mangouste depuis deux mois, parce que mon traitement devient plus lourd et mon état physique, de pire en pire. Mes saignements de nez sont plus fréquents aussi, ce qui me fait quand même un peu peur. En plus, c’est pas des mignons petits saignements de nez comme on peut avoir habituellement, non. C’est tout le contenu de mes veines qui sort par mes narines. C’est charmant, vraiment. Bref, je sais pas comment t’as fait et au final je sais même pas si j’aurais le temps de relire ça un jour. Je devrais peut-être commencer à me parler à moi-même plutôt qu’à mon moi futur, comme toute personne normalement constituée quoi.

le dix février 1972
Hier, je suis rentrée à la maison. Tu peux pas savoir à quel point j’suis soulagée que toute cette histoire soit terminée. C’est officiel, je suis guérie. Ou en rémission, du moins. Mais peu importe, les traitements ont marché et je suis guérie, même si je vais quand même devoir retourner à Sainte Mangouste dans les mois à venir pour être sure que je rechute pas. Et je te jure que si je survis, plus jamais je me plains de ma vie. De toute manière, ça voudras quand même dire quelque chose, que je survive. Que je suis pas censée mourir comme ça. Et c’est tant mieux, parce que je suis pas prête à laisser Arden toute seule. Je crois que depuis le début de cette histoire, je me suis rapprochée d’elle, autant qu’on peut se rapprocher d’une gamine de dix ans. Et ça me rend heureuse. Alors je suis pas vraiment prête à la lâcher.

I don't want to hear about the bad blood anymore ▴▴▴ L’appartement était encore vide. Romy n’était arrivée que la veille, après avoir finalement trouvé une colocataire et n’avait pas pu encore tout installer. Elle était contente que son annonce ne soit pas passée inaperçue. Elle ne pouvait pas vraiment se permettre de vivre seule, parce qu’il était hors de question que ses parents payent son loyer. Et une part d’elle lui disait que ce n’était pas une si mauvaise idée si elle venait à rechuter. Même si elle rejetait totalement cette possibilité. De plus, il lui fallait absolument un appartement à Pré au Lard pour son stage, puisqu’elle souhaitait garder une certaine indépendance et ne pas vivre au château. Elle s’était battue pour ce stage, manquant de ne pas retrouver ses résultats d’ASPICs vieux de presque dix ans, ce n’était pas pour tout gâcher en ne trouvant pas d’endroit où dormir. Elle n’avait échangé que quelques hiboux avec sa colocataire, une certaine Ashley Lestrange. Elle connaissait la réputation des Lestrange mais celle-ci avait l’air sympathique – et puis, si elle arrivait à coincer une autre mangemort, c’était toujours ça de gagné. On toqua à la porte et Romy se leva pour aller ouvrir, persuadée que c’était la Ashley en question. Elle pila net, surprise. Derrière la porte se trouvait un jeune homme à peine plus vieux qu’elle, avec un carton à la main et un peu plus à ses pieds. La raison pour laquelle il était là était évident mais c’était un garçon. Pas la fille qu’elle s’attendait à voir. Il y avait forcément erreur.
« Euhm, excuse-moi mais j’attends ma colocataire... »
« C’est moi, le colocataire. »
« Non, non, tu comprends pas, j’attends une colocataire. Je crois qu’elle s’appelle Ashley. »
« C’est moi je te dis. Ashley, c’est moi. »
Romy haussa les sourcils, ne comprenant visiblement pas la blague qu’on essayait de lui faire.
« Euh, non, Ashley, c’est un nom de fille, » affirma-t-elle, persuadée. « Je le sais, ma sœur s’appelle comme ça. »
Son interlocuteur s’éclaircit la gorge, ne comprenant visiblement pas mieux qu'elle ce qui était en train de se produire.
« Je sais ce que je dis quand même. Et Ashley, c’est mixte. »
« Vraiment ? » demanda-t-elle sceptique. « Mais attends… T’es en train de dire qu’on va être trois ? Et il va y avoir deux Ashley ? »
Il poussa un soupir bruyant, levant les yeux au ciel, visiblement agacé.
« Non, on s’est même envoyé des hiboux, tu te souviens ? C’est moi, le prof de potions. »
Les pensées de la jeune femme étaient totalement embrouillées, elle ne saisissait absolument pas ce qu’il cherchait à dire.
« Donc t’étais une fille avant ? »
« … Bon. C’est toi Rosemary, oui ou non ? »
« Romy, oui, c’est moi.  »
« Alors c’est moi ton colocataire, point barre. On est que tous les deux, il n’y a pas d’autre Ashley et j’étais pas une fille avant, merci beaucoup. »
Romy haussa les épayles et s’écarta pour le laisser rentrer, oubliant ses rêves d’avoir une meilleure amie/colocataire/fille pour vivre avec elle. Elle ramassa un de ses cartons pour l’aider.
« Je te préviens, si t’as autant de mal à t’exprimer, on va avoir du mal à se comprendre. »

I don't want to hear about the bad blood anymore ▴▴▴ « T’es sûr qu’il faut laisser aussi longtemps ? »
« T’inquiètes, je sais ce que je fais, j’ai eu six sœurs je te rappelle. »
Romy ne tenait pas en place. Elle avait hâte de voir le résultat. Dernièrement, elle avait choisi des teintures moldues plus blondes que châtain et au final, elle voulait avoir l’air plus sobre pour son premier jour à Poudlard. Ash – qu’elle avait encore du mal à appeler comme ça à cause de sa sœur – s’était proposé, lui racontant qu’il avait 6 sœurs et qu’il faisait des potions pour cheveux depuis qu’il avait mis les pieds à Poudlard. Elle lui faisait confiance sur ce point puisque c’était son métier et ce, même si ça ne faisait que quelques jours qu’ils avaient emménagés ensemble. Elle ne pouvait simplement attendre, souhaitant avoir l’air présentable. Il lui avait promis que la potion qu’il avait faite reproduirait le même châtain qu’elle lui avait montré sur une photo. Mais après tout, il était la solution évidente. Avoir un colocataire gay avait ses avantages, puisqu’elle aurait été incapable de se teindre les cheveux elle-même. Et il s’était avéré expert en la matière, lui appliquant la potion d’une main sure, avant d’entortiller ses cheveux dans une vieille serviette pour que la couleur s’imprègne. Et il l’avait tellement bien mise qu’il n’y avait pas un cheveu qui dépassait et qu’elle ne pouvait pas voir à l’avance ce que cela donnerait.
« Allez, penches la tête en arrière au-dessus de la baignoire, je vais te rincer les cheveux. »
Elle s’exécuta en poussant un piaillement de joie, le laissant enlever la serviette de sa tête.
« Oh merde… »
« Quoi quoi quoi? »
Elle attrapa une mèche de cheveux mouillés et encore pleine de teinture entre ses doigts et écarquilla les yeux.
« Attends, c’est peut-être parce qu’ils sont mouillés, c’est peut-être euh euh euh… la luminosité. Rince. RINCE JE TE DIS ! »
« ARRÊTES DE ME CRIER DESSUS ! »
Il alluma la douche et lui rinça en vitesse les cheveux, répétant « oh merde » encore et encore. Une fois que toute la teinture était partie, Romy se redressa et essora ses cheveux aussi bien qu’elle put. Elle attrapa ensuite sa baguette pour se sécher les cheveux d’un sort.
« C’est ma baguette ça en fait... »
« Pas grave ! Pas le temps de chercher la mienne, » répondit-elle en jetant le sort immédiatement après. Elle porta immédiatement une main à ses cheveux, les yeux ronds comme des soucoupes, la bouche grande ouverte.
« ASHLEEEEEEEEY ! »
« QUOOOI? »
« TU M’AS TEINT LES CHEVEUX EN VERT ! EN VERT BOUTEILLE MÊME ! »
« J’ai pas fait exprès, je te jure ! C’est la couleur qui a du tourner, » se défendit-il.
Elle se retourna vers lui, les sourcils froncés.
« La rentrée est dans deux jours ! Comment je fais moi ? » lui demanda-t-elle, désespérée. « Mais attends… Tu m’as mentis, c’est ça ? T’as jamais fait ça avant en fait. »
« Je voulais juste que tu dises oui pour essayer, » lui avoua-t-il à mi-voix.
Elle se retourna vers le miroir pour s’observer encore.
« Putain Ashley… T’as de la chance que ce soit pas si moche. »
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Riley Graham
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MessageSujet: Re: Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange   Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange EmptyDim 1 Avr - 15:56

rps à l'intrigue (romy):
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MessageSujet: Re: Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange   Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange EmptyDim 1 Avr - 15:57

rps à l'intrigue (romy):


Dernière édition par Athanasia C. Rhodes le Dim 1 Avr - 15:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange   Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange EmptyDim 1 Avr - 15:57

Rosemary Hera
Lestrange, née Londubat
ft. zoe kravitz
sang-pur
trente ans
séparée de son mari
hétérosexuelle
Recherchée par les autorités
lion de l'atlas
membre de l'ordre du phénix
(c) cosmic dust, bonnie & riverdale
À propos
Nom: Lestrange, depuis qu'elle s'est mariée. Son nom de jeune fille est Londubat, famille bien opposée à celle de son mari. Prénom: Rosemary et Hera. Si elle ne prête pas beaucoup d'attention au second, dérivé de la mythologie grecque, elle trouve le premier trop vieillot et se fait appeler par son surnom Romy depuis son adolescence. Rares sont ceux qui emploient son prénom entier. Âge et Date de Naissance: trente ans, elle est née le 21 décembre 1952. Nature du sang: pur, née de l'union de Priam Londubat et Justice Shacklebolt. Elle a d'ailleurs toujours trouvé ironique d'avoir eu un cancer du sang alors que celui-ci est envié par beaucoup. Situation familiale: elle a une petite sœur, Halcyone, dont elle est très proche, puisqu'elle représente un miracle aux yeux de leurs parents, après la mort de leur deuxième enfant en bas âge. Elle a également épousé Ashley Lestrange le vingt-et-un décembre 1981, après avoir donné naissance à leur fille Juliane le dix-sept mai de la même année. Elle est actuellement séparée de son mari. Patronus: un lion de l'atlas, qui a toujours été le produit d'un sort. Miroir du Rised: son mari, sa sœur, sa fille à ses côtés, en bonne santé, Ashley ne portant pas la marque des ténèbres. Epouvantard: dernièrement il s'agit de son mari, le tatouage du Seigneur des Ténèbres à son bras, un masque sur son visage. Composition de la baguette magique: bois de châtaigner et cœur de crin de licorne, souple, trente-et-un centimètres. Emploi: elle était professeur de botanique à Poudlard depuis 1979, jusqu'au 17 février dernier, date à laquelle elle a été recherchée par les autorités à cause de son statut d'opposante au régime. Elle n'est simplement pas retournée au château suite à cela. Au sein de la résistance, elle est éclaireuse pour les fugitifs isolés et part souvent plusieurs semaines pour couvrir du terrain. Animal de compagnie: elle était en colocation avec celui qui allait devenir son mari lorsqu'ils décidèrent d'adopter un bébé husky, sur un coup de tête. Ce chien, qu'ils appelèrent rapidement simplement Le Chien, se prénomme en réalité Jean-Tomate, à cause d'un désaccord entre eux. Lorsqu'ils furent mariés et qu'ils eurent une maison plus vaste, ils adoptèrent un chat, qu'ils appellent simplement Le Chat, même si son nom est Marie-Framboise, pour suivre le même modèle que le prénom du Chien.
Caractère
Rosemary n’aurait pas dû changer. Pas en temps normal, sans guerre, pas de manière aussi brutale, pas de manière aussi négative. Lorsqu’elle a été répartie à Poufsouffle à ses onze ans, elle était naïve, incroyablement naïve, préférant penser du bien de tout le monde, persuadée que chacun avait du bon en soit et qu’il fallait simplement le trouver. Ce mode de pensée l’a suivi longtemps, jusqu’à ses vingt-six ans, où une attaque violente de mangemorts aux Honduras Britannique lui a fait brutalement remettre les pieds sur terre. C’est après cela qu’elle a rejoint les rangs de l’Ordre et que sa vision sur le monde a commencé à se transformer. Même si elle garde une once de naïveté, une pointe d’optimisme, Rosemary est loin à présent d’accorder sa confiance facilement et la méfiance la suit partout, lui dicte d’être prudente. Et elle l’écoute, parce qu’elle sait qu’elle n’a pas d’autre choix pour réussir à survivre. Elle ne compte généralement que sur les siens et sur ceux qu’elle est sûre de connaître entièrement, et même si elle reste quelqu’un d’amical et d’abordable, elle ne se permet pas de baisser facilement sa garde, surtout dans sa situation actuelle. Elle a toujours accordé énormément d’importance à sa famille, simplement parce que ses parents les ont énormément chéris, lorsque sa sœur et elle étaient enfants. Ces derniers ont toujours eu beaucoup de mal à avoir des enfants et Rosemary a perdu une petite sœur, bébé, avant qu’Arden ne naisse. Cela lui a appris à tenir proche d’elle sa famille et par extension, à ne jamais la trahir. La Londubat est fermement accrochée à ses principes et il serait difficile de l’en défaire. Elle garde cependant un esprit ouvert et sans doute cette qualité qui a fait qu’elle est aujourd’hui mariée à un héritier de la famille Lestrange, chez qui elle a réussi à percevoir la différence et qu’elle a réussi à dissocier de la réputation de sa famille. Elle est arrêtée sur ses valeurs mais reconnait que son avis n’est pas absolu et qu’il peut exister des exceptions, des situations où elle est obligée de s’adapter. Si autrefois elle n’était pas réellement dans le conflit et n’était pas particulièrement douée en défense et en offensive, cela a changé à sa rentrée dans l’Ordre, où elle s’est fait violence pour apprendre à se défendre. La peur de se battre est toujours présente mais elle sait au moins à présent comment s’y prendre. Au-delà de tout cela, Rosemary n’a pas totalement changé ces dernières années. Elle reste au fond la même personne majoritairement joyeuse, optimiste et distraite qu’elle a toujours été. Elle a du mal à saisir le second degré et il lui arrive souvent d’être à côté de la plaque sans s’en rendre compte. Franche, elle n’hésitera pas à dire ce qu’elle pense mais elle arrive tout de même à garder un certain tact et à savoir lorsqu’elle va trop loin. Elle préserve sans doute trop les sentiments de ses proches pour tout leur dire et aura plus de facilité à dire ses quatre vérités à quelqu’un dont elle n’est pas particulièrement proche. Rosemary reste quelqu’un de foncièrement bon et juste, ainsi qu’une jeune femme qui vit tout de même dans son monde, monde que la plupart des gens ont du mal à saisir. Il est généralement difficile de savoir ce qu’elle a en tête, malgré le fait qu’elle ne sache pas retenir ses émotions et suivre son cheminement de pensées peut s’avérer compliqué, puisqu’il n’a aucun déroulement logique.
Patronus
Etant âgée de trente ans, Rosemary n’a pas été touchée par le sort du ministère. Elle a réussi à produire un patronus pour la première fois à ses vingt-sept ans, lorsqu’elle a rejoint l’Ordre du Phénix et qu’elle a renforcé son apprentissage de sorts de défense, sorts sur lesquels elle ne s’était pas beaucoup concentrée lors de sa scolarité. Son patronus prend la forme d’un lion de l’Atlas, à l’identique du patronus d’Halcyone, sa petite sœur, qui lui est corporel. Au départ, elle a éprouvé une certaine jalousie envers ceux qui ont été touché par le sort du Ministère, persuadée qu’il était loin d’être raté. Dans son esprit, les patronus sont une forme de protection contre le Seigneur des Ténèbres, même si le sort lancé ne devait pas se manifester ainsi. Elle a cependant changé d’avis en voyant que ceux ayant un patronus étaient la cible des Disciples – information qu’elle a eu en faisant partie de l’Ordre – et s’estime chanceuse d’avoir été épargnée, pour ne pas ajouter à son statut de traître à son sang. Elle a cependant incroyablement peur pour sa sœur cadette et c’est sans doute pour cela qu’elle est autant impliqué dans l’Ordre, aujourd’hui, face à la nouvelle menace.
Pseudo et âge: cosmic dust, laura, 23 ans (i'm old) Où as-tu trouvé le forum ? Rolling Eyes Personnage: Inventé, pv d'une famille de la saga As-tu un autre compte sur BP ? lol :gégé: Présence: cette question se pose même pas. Une remarque ? je vais même pas tenter de faire genre je suis nouvelle :gégé:  
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Riley Graham
Riley Graham
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Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange Empty
MessageSujet: Re: Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange   Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange EmptyDim 1 Avr - 15:57

Histoire
Happiness can be found even in the darkest of times
2 septembre 1964 - Les mains tremblantes, la fillette s’avança dans la Grande Salle, son regard s’accrochant immédiatement au plafond. C’était son premier repas depuis qu’elle avait été répartie, la veille et elle n’arrivait pas réellement à réaliser qu’elle était là. Ce château, ses parents lui en avaient parlé toute son enfance, berçant ses rêves de magie et de sortilèges, lui faisant espérer y être le plus rapidement et son cœur s'était brisé lorsqu'elle avait appris qu'elle devait attendre une année supplémentaire, parce que son anniversaire était en décembre. Elle était enfin là et pour la première fois de sa vie, elle avait une baguette entre les doigts, bien qu’elle ne sache toujours pas s’en servir. Elle avait hâte que sa petite sœur, Arden, la rejoigne mais cela lui semblait si loin puisqu'elle n'était âgée que de trois ans. Elle pouvait déjà imaginer, cependant, grandir avec elle à Poudlard. Elle se dirigea avec appréhension vers les tables, se rendant soudainement compte qu’elle ne savait plus laquelle était la sienne. Alors elle suivit un élève au hasard, s’asseyant à côté de lui et priant pour qu’elle ait de la chance. Elle commença à dévorer le buffet matinal du regard, se servant presqu’aussitôt en grande quantité d’œufs, de bacon et de toats. Elle ne s’interrompit que lorsqu’elle sentit le regard insistant de son voisin, celui qu’elle avait suivit. Elle se tourna vers lui, haussant les sourcils, une fourchetée d’œufs déjà en bouche. Elle tâcha de l’avaler rapidement. « Quoi ? » Elle le vit baisser son regard vers son blason Poufsouffle avant de relever les yeux vers elle, l’air visiblement consterné. Elle jeta un œil au sien, la peur enflant d’un coup. Rouge. Gryffondor. Elle s’était bien trompée. « Tu sais qu’on est à la table des lions, gamine ? » Elle fronça les sourcils en l’entendant la traiter de gamine, sa peur momentanément oubliée. Il avait l’air plus vieux qu’elle mais pas de beaucoup, étant sans doute en deuxième ou troisième année. Il reposa ses couverts, avant de se pencher de nouveau vers elle, baissant la voix. « Tu risques de t’afficher si tu retournes à ta table maintenant alors je vais t’aider. Retire ta veste. » Elle ne bougea pas, ne comprenant pas pourquoi il lui demandait cela. « Quoi ? » répéta-t-elle, d’une petite voix. Elle le regarda pousser un long soupir et saisir sa veste dans son poing pour tirer dessus. « Ton blason, hmara*, » cracha-t-il en essayant de dégager son épaule mais elle se défit de son emprise avant de retirer son blouson elle-même. « C’est bon, j’ai compris, » dit-elle d’une voix boudeuse, même si elle n’avait pas vraiment compris tous les mots qu’il avait prononcé. Il soupira et retourna à son assiette, tandis qu’elle pliait laborieusement sa veste sur le banc à côté d’elle. Elle reprit sa fourchette en main mais hésita un instant. « Dis, tu t’appelles comment ? » demanda-t-elle au garçon aux cheveux bruns à ses côtés, se tournant de nouveau vers lui. Il leva les yeux au ciel avant de les tourner vers elle à son tour. « Jawhar Shafiq, » répondit-il simplement avant de se détourner de nouveau. Mais elle n’avait pas fini, son excitation d’être enfin à Poudlard revenant au galop. « Moi c’est Rosemary Londubat, » dit-elle en reprenant une finalement une bouchée de son assiette, dont le contenu était désormais froid. Elle entendit Jawhar s’esclaffer. « C’est pas un prénom de grand-mère ça ? » Elle ouvrit la bouche pour répondre mais ne trouva pas de répartie. Pourtant il lui souriait presque sincèrement et ce fut les sourcils froncés qu'elle replongea le nez dans son assiette. « C’est pas très gentil, » se contenta-t-elle de murmurer.
* âne, idiote en arabe

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21 mai 1970 - Un sourire aux lèvres, Rosemary réajusta son masque pour ne pas qu’il ne glisse de son visage et que cela gâche le but de la soirée. C’était la première fois qu’elle participait au Bal des Ombres, ce bal masqué qui se déroulait en secret chaque année à Poudlard mais elle savait que nombreux de ses amis, plus vieux, y était déjà allés. Il lui avait fallut attendre sa septième année cependant pour recevoir à son tour une invitation et si Jawhar et Poppy l’avaient lâchement abandonnée pour rejoindre leurs amis respectifs, elle avait réussi à trouver de la compagnie pour la soirée. Parler au jeune homme masqué en face d’elle lui avait paru si naturel, si aisé qu’elle ne se souvenait même plus à ce stade de la soirée comment ils s’étaient adressés la parole. La seule chose qu’elle savait, c’était qu’elle avait l’impression qu’ils se connaissaient depuis des années, alors qu’elle n’avait aucune idée sur son identité. Elle essayait de détailler les yeux derrière son masque, sa bouche, sa mâchoire mais elle était persuadée de ne l’avoir jamais vu avant ce soir-là. « Ton deuxième prénom. C’était le marché, » lui dit-il en lui tendant une bouteille. Ils s’étaient réfugiés dans les escaliers de la tour où était donnée la soirée, pour pouvoir profiter de leur butin. Elle lui avait proposé de piquer des bouteilles à l’espace réservé aux invités privilégiés et elle était étonnée de voir avec quelle aisance ils avaient fait équipe, parvenant à s’approprier deux bouteilles sans le moindre problème. Rosemary lui avait promis son deuxième prénom s’il réussissait à accomplir cette mission pendant qu’elle faisait distraction, comme pour lui prouver qu’elle lui faisait confiance, tout en respectant les règles de la soirée. Elle lui sourit de nouveau et se saisit de la Vodka Kedavra qu’il lui tendait, qu’elle déboucha. « Hera, » lui dit-elle simplement, manquant de lui donner son premier par erreur. Elle pris une gorgée et toussa un peu, peu habituée encore à l’alcool sorcier. « Est-ce que j’ai gagné un de tes prénoms, moi aussi ? » Elle n’aurait su dire s’il avait son âge où s’il était plus vieux, distinguant mal ses traits cachés derrière son masque, dans la pénombre. Elle voulait avoir au moins une pièce du puzzle, mourant d’envie de lui poser un tas de questions. Les règles strictes de la soirée sur l’anonymat l’en empêchaient, cependant. « Je dois dire que j’ai plutôt été impressionné par tes talents d’actrice, Hera, » lui dit-il finalement, faisant référence à ses tactiques de distraction. « Donc je vais te donner mon deuxième prénom. Comme ça, j’aurais l’impression qu’on est quitte. » Il prit à son tour une gorgée de sa bouteille, qu’il avait débouché lui depuis un moment, faisant durer le suspens. « Tu peux m’appeler Gael. » Elle hocha la tête, satisfaite. « Gael, » répéta-t-elle, comme pour voir comment il sonnait sortant de ses lèvres.
Finalement, elle l’entraîna à l’étage du dessus, passant sans gêne la corde de sécurité leur signifiant clairement que la soirée ne continuait pas plus haut. Ils débouchèrent sur un balcon, qui surplombait la salle du dessous où sorciers étaient toujours occupés à danser. Rosemary alla s’appuyer sur la rambarde, posant sa bouteille sur cette dernière. « Peut-être que tu peux me dire des détails pas vraiment importants sur toi, comme ça on ne brise pas de règle, » dit-elle lorsqu’il la rejoignit, s’appuyant à son tour. « Comme la signification du tatouage sur ton poignet, » ajouta-t-elle en baissant les yeux vers ses mains. Elle avait remarqué un peu plus tôt l’encrage mais avait été incapable à cause du manque de lumière de réellement voir ce qu’il représentait. Il haussa les sourcils et lui sourit à son tour. « C’est une citation incomplète. Dans son intégralité, ça donne let the pain remind you hearts can heal. » Elle détailla son poignet et pu lire les mots, maintenant qu’il les lui montrait. Il y avait simplement inscrit Let the pain remind you sur sa peau. « Je ne sais pas encore si je vais tatouer la deuxième partie de la phrase à la suite ou sur mon autre poignet… C’est pour me pousser à avancer, quoi qu’il arrive, même quand j’ai l’impression que je ne pourrais pas m’en sortir. Le calme n’existerait pas sans la douleur. Je… » Il s’interrompit, ne poursuivant pas son explication et elle hocha la tête pour lui signifier qu’elle n’avait pas besoin qu’il s’explique d’avantage. « Je vois. J’aimerais te demander pourquoi tu as besoin d’un tel rappel mais j’aurais peur de t’en demander trop, » déclara-t-elle d’un ton légèrement moqueur. Un sourire toujours présent sur ses lèvres, il sortit une fiole de sa veste, avant de lui tendre. « Bref. Au lieu de nous attarder sur moi, je crois que j’ai une autre idée. » Elle lui pris la fiole des mains, constatant qu’il s’agissait d’une potion et lu l’étiquette. Feux d’artifices magiques. Son sourire s’agrandit. « Comment ça marche ? » demanda-t-elle simplement et il haussa les épaules, l’air perplexe. « Aucune idée, c’est mon meilleur ami qui me l’a refilé. Mais je suppose qu’il faut simplement casser la fiole, ou peut-être lancer un sort dessus quand on la jette en l’air. » Elle hocha la tête, détaillant la fiole. « Je vais faire les honneurs, ça les aidera peut-être à se détendre, » fit-elle remarquer avec un rire. « Si je rate mon coup, je décline toute responsabilité. » Elle se recula de la rambarde et leva les yeux vers le plafond, là où elle comptait lancer la fiole pour qu’elle explose. Finalement, elle lança son bras en l’air, laissant la fiole lui échapper à l’angle qu’elle avait calculé. Le verre se brisa un peu plus près d’eux que ce à quoi elle s’était attendue, si bien qu’elle fit rapidement quelques pas en arrière pour s’éloigner d’avantage du balcon. Une première détonation retentit, alors qu’un feu d’artifice explosait, lui rendant son sourire. Elle entendit que des vitres volaient en éclat et qu’il y avait d’autre bruit de casse mais cela lui importait peu. Elle continua de reculer, surprise par la chaleur, attrapant le bras de Gael pour qu’il s’éloigne également. Un autre feu d’artifice éclata, et elle distinguait les cris provenant du bas, n’arrivant pas à déterminer s’ils étaient horrifiés ou émerveillés. Ce ne fut qu’à la troisième explosion que l’un des rideaux qui couvrait le fond de la salle prit feu. « Oh merde, » lâcha-t-elle, ne parvenant cependant pas à détourner les yeux du spectacle. Elle sentit Gael se saisir de sa main pour la tirer à l’écart et s’en aller, et elle se raccrocha à lui instinctivement. Il ne lui en fallut pas plus pour le suivre alors que la potion rependait son chaos, provoquant plus d’explosions encore, flambant le reste des rideaux. Ils coururent ensemble vers les escaliers et il leur fallut descendre deux étages pour regagner enfin la sortie, essoufflés. Ils arrivèrent avant la foule paniquée et purent se faufiler en dehors de la tour rapidement, conscients qu’ils ne pouvaient pas être trouvés sur les lieux si on venait à s’interroger sur la nature de l’incident. Le cœur battant, Rosemary ne s’arrêta pas, serrant la main de Gael entre ses doigts et elle le guida dans les escaliers et couloirs du château pour s’éloigner le plus possible du désastre qui venait de se produire. Finalement, lorsqu’ils furent au calme et loin de la tour, elle ralentit le pas, relâchant la main de son compagnon pour la soirée. Elle croisa son regard et ils explosèrent finalement de rire, sans doute nerveusement, alors que Rosemary plaquait ses mains contre ses joues pour les refroidir. « Je crois qu’on sera plus réinvités, » fit-elle remarquer, retrouvant difficilement son souffle. Il ne dit rien, s’approchant d’elle. Il leva une main vers son masque, qu’elle n’avait même plus eu conscience de porter et passa ses doigts derrière sa tête, là où il était attaché. « On est plus au bal, » fit-il remarquer, sans pour autant continuer son geste. Elle sentit son cœur battre un peu plus douloureusement alors qu’elle posait une main sur son poignet, pour le lui faire baisser. « Demain, » dit-elle dans un souffle, son visage à présent proche du sien. « Demain tu sauras qui je suis. » Elle n’attendit pas de réponse et décidée à agir avant de changer d’avis, avant de prendre peur, elle s’avança d’avantage et posa ses lèvres sur les siennes.

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8 décembre 1970 - Poussant un soupir, Rosemary reposa son archet et dégagea son violoncelle d’entre ses jambes pour le laisser reposer contre le mur. Elle avait commencé à pratiquer l’instrument à ses quatorze ans et ne l’avait pas lâché depuis, ayant toujours apprécié la manière dont la musique l’apaisait. Cependant, ce n’était plus réellement le cas ces derniers-mois, son esprit trop préoccupé pour que ses doigts lui obéissent correctement. Elle était déçue par ce qu’elle produisait en ce moment et elle savait qu’elle allait décevoir son père également, qui était son professeur d’arts et musique magiques. Poppy, qui était restée silencieuse pour l’écouter jouer, posa une main sur son bras. Il n’y avait personne d’autre dans la salle de classe et Rosemary savait qu’elle en profitait pour lui dire réellement ce qu’elle pensait. « Arrête de faire une obsession comme ça. Tu vois bien que ça te pourris la vie. » La brune secoua la tête, sachant cependant que son amie avant sans doute raison. Elle n’arrivait cependant pas réellement à voir les choses de son point de vue et était persuadée que le contraire était vrai, que la gryffondor en face d'elle ne pouvait pas réellement comprendre ce qu’elle vivait. « Tu comprends pas. On s’est promis de se retrouver. C’est pour ça que j’ai pas retiré mon masque et que lui non plus. » Poppy soupira et Rosemary sentit le rouge lui monter aux joues, détestant cette impression qu’elle avait d’être jugée. Elle savait ce que son amie allait lui dire. Qu’elle était trop naïve, qu’il fallait qu’elle remette les pieds sur terre et qu’elle arrête de croire au prince charmant. Mais elle n’en avait pas la moindre envie. Elle avait envie de croire qu’elle faisait bien d’être optimiste, d’être naïve, d’espérer même si les mois s’étaient écoulés sans qu’elle ne parvienne à le retrouver. Elle avait demandé autour d’elle, pourtant mais aucun des garçons qu’elle avait croisé à Poudlard n’avait compris de quoi elle parlait ou ne connaissait d’élève dont le deuxième prénom était Gael. Pourtant elle avait cherché. Elle avait cherché, autant qu’elle le pouvait. Et lorsque l’été était arrivé, elle avait été désespéré de savoir qu’elle ne pourrait pas reprendre ses recherches avant la rentrée. A présent, les mois s’écoulaient toujours et Gael lui échappait un peu plus chaque jour. « Ecoute moi bien, Romy, » commença Poppy d’une voix douce. Elle savait pourtant que ce qu’elle lui dirait ne serait pas plaisant à entendre. « C’est un garçon que tu as rencontré une fois. Tu ne sais pas comment il est vraiment. Si ça se trouve, c’est un connard de pro sang-pur de chez Serpentard et tu ne rates absolument rien. Il n’est pas ton âme sœur, crois moi, t’en rencontreras d’autres. » Rosemary secoua la tête à la négative mais ne répondit pas, sachant pertinemment que ce qu’elle aurait beau répondre ne satisferait pas Poppy, qui pensait à bien mais qui ne comprenait pas qu’elle avait tort. Parce que Rosemary croyait au fait d’avoir vraiment rencontré quelqu’un d’exceptionnel, d’avoir réussi à apprendre à le connaître sans qu’il n’ait eu besoin de révéler son identité et la réalité ne changeait pas, peu importe ce que l’on pouvait lui dire : il lui manquait, irrémédiablement, même si elle n’avait passé qu’une soirée avec lui. Il lui manquait et elle était incapable de le retrouver. « Allez, arrête de te faire du mouron. Regardes, c’est bientôt Noël, tu vas rentrer pour le fêter avec ton anniversaire et tu vas pouvoir voir Arden. » Rosemary sourit, même si ce nom s’accompagnait d’un pincement au cœur. Ils avaient découvert l’été précédent que sa sœur était malade, que les cellules de son corps n’acceptait pas le don qui faisait changer ses cheveux de couleur, qui faisait changer son apparence à son bon vouloir et qu’elle était probablement vouée à vivre avec cette maladie pour le restant de ses jours. Rosemary n'avait pas voulu croire que sa petite soeur, si jeune, était déjà condamnée mais les médicomages avaient été fermes sur leur diagnostic : ce n'était pas quelque chose qu'ils pouvaient guérir, même avec de la magie. « Tu sais qu’elle m’a dit qu’elle préférait qu’on l’appelle Halcyone, maintenant ? » dit la Poufsouffle d’un ton amusé. « Elle dit que ça lui correspond plus qu’Arden. » Poppy rigola doucement et frotta le bras de Rosemary en un geste affectif, avant de déposer un baiser sur sa joue, comme elle avait l'habitude de le faire pour lui remonter le moral. « Allez viens. On va être en retard pour le diner. »

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16 mars 1972 - « Je ne comprends pas. » Le mot que le médicomage venait de prononcer échappait totalement à Rosemary, pourtant, elle entendait déjà sa mère renifler, elle pouvait deviner que le visage de son père s’était fermé, elle sentait la main de sa petite sœur dans la sienne commencer à trembler. On lui avait dit qu’elle ferait mieux de venir avec sa famille pour ce qu’il aurait à lui dire et même s’il avait froncés les sourcils en voyant la petite fille de onze, il n’avait pas contesté. Il s’était simplement assis avant de les inviter à faire de même et il avait prononcé un tas de termes médicaux qui étaient inconnus à Rosemary. Elle ne comprenait même pas ce qu’elle faisait là. Elle ne comprenait même pas pourquoi il avait tenu à tous les convoquer. « On appelle cela plus communément un cancer du sang. » Elle comprenait, cette fois. Elle comprenait chaque mot qu’il prononçait. Mais elle ne comprenait pas leur sens. Elle ne comprenait pas comment il avait pu se tromper ainsi. Elle ne comprenait pas ce qu’elle faisait là. Elle sentit du mouvement à côté d’elle mais ne bougea pas, sa main serrant toujours étroitement celle de sa sœur, ses yeux toujours fixés sur le médicomage. Elle ne parvenait pas à détourner le regard, son esprit peinant à tenir la distance. Elle repensa aux mots qu’il lui avait dit. Leucémie, d’abord et celui-là lui était inconnu. Cancer du sang, ensuite et ceux là ne l’étaient pas. Et pourtant son esprit refusait de fonctionner convenablement, refusait de former une pensée cohérente, refusait de digérer ses paroles.
« Je ne comprends pas. »
Elle avait l’impression d’être un disque rayé, voué à répéter encore et toujours la même chose. Elle avait l’impression d’être brisée, de ne plus marcher correctement, d’avoir une défaillance dans son système. Elle avait l’impression que le sol se dérobait sous ses pieds, que son corps la lâchait lui aussi, que son esprit l’avait quittée.
Elle avait l’impression de mourir. Déjà.
« Je suis simplement venue faire une prise de sang. Je me sens très bien. » Mais le ton n’y était pas. Sa voix n’était pas claire ni stable. Elle n’y croyait pas elle-même et pourtant elle disait la vérité. Rien n’avait changé et il ne s’était agit que d’un examen de routine. Elle aurait déjà dû comprendre cependant que plus rien n’avait de sens. « Vous avez une forme qui est chronique, ce qui veut dire que l’évolution de la maladie sera très lente. On ne peut pas vous traiter pour l’instant, puisque comme vous l’avez dit, vous vous sentez bien. Vous n’avez pas encore de symptômes, et vous n’en aurez pas avant un moment. Vos chances de survie seront déterminées à ce moment-là mais les faits sont là… » Elle ne l’écoutait plus, ses oreilles émettant plutôt un bourdonnement continu, son esprit achevant de se détacher complètement de la situation. Elle sentit Halcyone à côté d’elle serrer sa main, comme pour la rassurer. Et pour la première fois depuis qu’ils étaient arrivés, elle baissa les yeux vers sa sœur, constatant les larmes qui trempaient ses joues, son sourire triste à travers celles-ci qui pouvait signifier je suis là tu sais et enfin ses cheveux, sombres, noirs, trahissant sans mal sa peine. Elle remarqua pour la première fois depuis qu’elle était arrivée qu’elle était pareille, à l’image de sa sœur, ses joues trempées elles aussi. Alors elle lui sourit. Elle lui sourit plutôt que d’éclater de rire et de penser à l’ironie de la situation. Elle aurait voulu lui dire qu’elle était désolée, désolée que leur sang que certains disaient pur, que certains enviaient de manière maladive, soit aussi pourri, soit aussi maudit. Elle était désolée, désolée qu’elles soient condamnées à mourir, les unes après les autres, leur sœur avant elle, lorsqu’elle n’était encore qu’un bébé. Elle était désolée. Désolée de n’avoir pas pu la protéger. Désolée d’être celle qui aurait sans doute la chance injuste de vivre le plus longtemps.

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4 octobre 1974 - Rosemary alla se poster presque au bord du vide, appréciant l’air frais qui balayait son visage. « Ca va comment avec... tout ça ? » lui demanda Leviathan en s’avançant à ses côtés et en faisant un vague geste de la main. Il lui avait promis de lui rendre visite peu après sa rentrée et il l’avait tenu, profitant surement de connaître la directrice d’Ilvermorny, où Rosemary se trouvait à présent, pour venir directement au château. Il avait été celui à lui avoir conseillé de continuer ses études dans l’école de magie américaine et elle était réellement heureuse de le voir, pour le remercier de lui avoir donné cette idée. Il lui avait dit qu’en matière de botanique, matière qu’elle souhaitait approfondir dans ses études, elle s’épanouirait bien plus qu’à Poudlard, qui n’en avait qu’un cours basique. Alors elle l’avait écouté, faisant confiance au jugement de celui qui était bon ami avec ses parents et avait fait ses bagages pour les Etats-Unis. Elle haussa les épaules, ses yeux fixés sur la vue qu’ils avaient depuis le parc du château, le mont sur lequel celui-ci se trouvait surplombant la nature aux alentours. « Ça va. Je me sens pas vraiment différente pour l’instant, juste peut-être plus fatiguée. » Cela faisait cinq mois qu’elle avait commencé à prendre son premier traitement pour sa leucémie et elle n’avait pas réellement senti de différence, si ce n’était la peur qui enflait en elle à la même vitesse que son cancer. Il avait évolué, lui avait-on dit et la réalisation qu’elle risquait de mourir d’ici quelques années la terrifiait. Elle n’était pas prête, pas prête à dire au revoir à ce monde, pas prête à dire au revoir à sa famille, pas prête à dire au revoir à sa petite sœur. Alors elle était partie, suivant les conseils de Leviathan, se disant qu’elle n’aurait sans doute plus d’occasion comme celle-ci. Poppy l’avait accompagnée, souhaitant désespérément quitter l’Angleterre pour avoir une vraie carrière de quidditch, comme elle le lui avait dit et c’était ensemble qu’elles avaient fait leur rentrée, Rosemary soulagée d’avoir quelqu’un qu’elle connaissait avec elle. « C'est pas ce que je voulais savoir, mais ouais, intéressant, » lui répondit Leviathan, en sirotant son café, qu’il avait emporté avec lui de l’intérieur. « Si tu craches du sang, dis le moi, ça serait con de faire chier tes camarades en les réveillant trop souvent. » Elle éclata de rire, ne s’attendant pas à cela, cachant sous ses rires sa peur, toujours aussi présente, décuplée par les mots qu’il venait de prononcer. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, cependant, sachant très bien qu’il s’agissait d’une des réponses typiques du Faust. « J’en suis pas encore là mais je retiens, merci, » dit-elle en reprenant son souffle rapidement, le sourire toujours aux lèvres. Elle reporta son regard sur le paysage et haussa les épaules. « Non, sinon c’est génial, je m’attendais pas à ce que ce soit aussi différent de Poudlard. » Elle avait habituée toute sa vie à l’école de magie anglais et si partir lui avait fait peur au départ, elle ne regrettait pas à présent de l’avoir fait. Elle ne regrettait pas de se donner la chance de connaître autre chose, au moins une fois. « Les maisons sont nettement moins connement fondées donc j'imagine que ouais, ça doit te perturber. Dis moi juste que t'es pas une une Womarien? » continua Leviathan, sa tasse à présent presque vide. Rosemary sourit, secourant la tête en entendant le jeu de mot. « Non, tu rigoles, je n’y aurais pas ma place. Mais j’ai eu le choix entre Serpent-Cornu et Puckwoodgenie, du coup j’ai choisis Puckwoodgenie. » Elle avait été triste de savoir qu’elle n’avait même pas le choix de Oiseau-Tonnerre, maison des aventuriers où Poppy avait immédiatement atterri, sans autre possibilité. Mais elle avait été surprise du système différent de répartition, qui laissait aux maisons le pouvoir de choisir leurs élèves et aux élèves, de choisir leur maison si plusieurs les réclamaient. Elle avait préféré rester fidèle à ses valeurs et la maison qui représentaient le cœur, qui préféraient les guérisseurs, lui avait parue préférable à celle des érudits. Leviathan lui sourit, l'air satisfait de sa réponse. « Tu as choisis la maison qui comptent parmi ses anciens étudiants les sorciers les plus brillants de leurs générations, » lui lança-t-il, reprenant une gorgée de sa tasse. Rosemary fronça les sourcils, son sourire facilement devinable malgré l'air sérieux qu'elle essayait de prendre. « Tu parles de toi c'est ça ? » Il hocha la tête fièrement et Rosemary soupira, souriant malgré l'air faussement agacé qu'elle essayait d'avoir. Le voir lui faisait plaisir et pourtant, elle espérait qu’elle n’aurait pas à le revoir souvent. Parce que le revoir souvent signifierait aller jusqu’à l’hôpital magique de New York, dont il était le directeur. Parce que le revoir souvent signifierait que son état empirait. Parce que le revoir souvent signerait son arrêt de mort, tout simplement.

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27 août 1978 - « T’es bizarre, toute décolorée comme ça. » Rosemary fronça le nez et donna une petite tape sur la main de l’égyptien pour qu’il lâche la mèche de cheveux qu’il tenait entre ses doigts. La tête appuyée sur la main pour pouvoir se regarder, ils étaient tous les deux allongés sur leurs serviettes respectives, sur une plage de sable fin afin de profiter de l’été dans un pays européen plus chaleureux que l’Angleterre, leurs maillots et lunettes de soleil pour seuls habits. Le soleil menaçait de taper avec force sur le crâne de Rosemary et elle n’avait pas le courage de dire à Jawhar qu’elle aurait préféré rester à l’intérieur, ce jour-là, sa fièvre la faisant déjà suer par elle-même. Alors elle tenait le coup en restant sous un parasol, tandis que son ami profitait de la chaleur du soleil, préférant entendre ses moqueries plutôt que de la déception.  Elle savait pourtant qu’elle pouvait tout lui dire, leur amitié vieille de presque quinze ans à présent ne connaissant pas de secret mais ce jour-là elle n’avait pas envie d’être la rabat-joie, déjà peinée par le fait qu’elle ne le voyait pas aussi souvent qu’auparavant. Elle se recoucha sur le dos, attrapant à son tour une de ses mèches pour observer les cheveux d’un blanc éclatant en les mettant sous son nez. « Je vais peut-être les teindre, on dirait encore plus que je vais mourir comme ça. » Son cancer avait encore progressé, cet été même et les médicomages lui avaient dit qu’elle était entrée dans une phase accélérée à présent, que les jours où sa leucémie était chronique et où elle la laissait tranquille étaient finis. Tout s’accélérait, c’était certain et ses cellules malades se multipliaient, affaiblissant son corps, la terrassant à coup de vagues de fatigue et de fièvre. Et finalement, ses cheveux avaient perdu leur couleur, résultat du traitement plus agressif qu’on lui avait prescrit, les potions au goût doux remplacés par des potions au goût âpre, dont les effets secondaires étaient bien trop nombreux pour qu’elle s’en souvienne dans leur intégralité. Mais la chute de son taux de mélanine en faisait définitivement partie et il n’avait pas fallut plus de deux semaines pour que l’intégralité de sa tête soit blanche. On lui avait dit que le changement était un de ceux à être irréversibles, que ses cheveux bruns seraient perdus à tout jamais, de même que son teint, qui resterait pâle peu importe son exposition au soleil. Elle savait qu’elle ne pouvait pas les regretter, si cela voulait avoir une chance d’être guérie. Rosemary poussa un soupir, laissant tomber la mèche, jetant ses bras sur le sol dans un geste de désespoir. « Ou alors je garde mes cheveux de mamie, pour aller avec mon nom de mamie et voilà. » Elle entendit Jawhar rigoler doucement, même si elle avait fermé les yeux et sourit à son tour. Il lui avait manqué, pendant toutes ces années qu’elle avait passé à Ilvermorny et ce, même si elle tâchait de revenir à chaque vacances pour le voir, de même que sa famille à elle. « Tu vas faire quoi, maintenant ? Tu repars aux Etats-Unis à la rentrée ? » demanda Jawhar, changeant soudainement de sujet. « Parce que ta face de gamine me manque un peu, quand même. » Rosemary se tourna vers lui, faisant la moue, pour observer le même sourire insolent qu’il lui avait adressé tant d’années auparavant, lorsqu’ils s’étaient adressé la parole pour la première fois. « Je reste encore un an, Jaw, je te l’ai déjà dit, » répondit-elle en ignorant l’insulte, d’un ton faussement irrité. « Mais je reviens sans doute après, t’en fais pas. Je sais très bien que tu peux pas te passer de moi, » ajouta-t-elle avec un sourire malicieux. Elle venait de finir ses études, qui avaient été longues, bien trop longues mais le professeur de Botanique d’Ilvermorny lui avait proposé d’être son assistante pour l’année à suivre, avec l’accord de la directrice, si bien qu’elle avait sauté sans hésiter sur l’occasion. Poppy, elle, jouerait encore un an pour une petite équipe locale de quidditch, avant de tenter sa chance auprès des Chardonnerets de Fitchburg, l’équipe du Massachussets qui la faisait tant rêver. Rosemary savait que son amie resterait sans doute encore longtemps en Amérique, elle mais elle ne pouvait pas lui en vouloir d’être tombée amoureuse du pays, d’avoir enfin trouvé un endroit où elle se sentait chez elle. Elle passerait cette dernière année avec elle et savait qu’ensuite, leurs rencontres seraient bien moins fréquentes. Mais elle savait qu’elle perdait une amie au profit d’un autre, même si Poppy ne serait jamais, véritablement, perdue pour elle. L’idée qu’elle, cependant, puisse disparaître avant le reste de ceux qu’elle aimait la désolait. Elle ne pourrait jamais savoir ce que Jawhar ferait de son amour des runes, ce que Poppy ferait du sien pour le quidditch, ce que Halcyone deviendrait, malgré la maladie. Elle passa un doigt sur ses côtes, apparentes depuis qu’elle avait perdu tout appétit et tressaillis lorsqu’il entra en contact avec la peau encore sensible, là où elle avait fait son tatouage, quelques semaines plus tôt. Elle était allée dans un salon moldu, ressentant que son corps était déjà affaibli par le trop plein de magie contenu dans son traitement pour supporter de l’encre magique. Sans doute inspirée par la peur de mourir, elle avait demandé à ce qu’on lui tatoue un bout de citation, une phrase incomplète, comme simple rappel. Hearts can heal. Même si huit années avaient passées, même si elle avait arrêté de chercher après la première, se rendant à l’évidence, le souvenir de Gael ne l’avait jamais réellement quitté. Elle avait eu l’impression de rencontrer quelqu’un qui deviendrait important pour elle, ce soir-là et la simple idée de l’avoir perdu à tout jamais la faisait encore soupirer. Ses mots, la signification de son tatouage à lui étaient encore présents dans son esprit et avaient pris un sens nouveau depuis qu’elle avait découvert qu’elle était malade. Et son tatouage n’était qu’une manière de rendre officiel ce qu’elle savait déjà. Le souvenir de leur soirée lui resterait sans doute à jamais, même si ce n’avait été qu’une infime partie de sa vie. Jawhar tira une nouvelle fois sur ses cheveux, comme pour attirer son attention, par pure provocation. « Il faudra qu’on se voit plus souvent, hmara, » lui dit-il, le surnom, bien que peu affectif, étant resté même après toutes ces années. Elle esquissa un sourire, se redressant sur ses coudes et chassant sa main une nouvelle fois. « De toute façon, tu ne pourrais pas te débarrasser de moi, même si tu le voulais. »

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31 août 1979 - « Réveille-toi. » Sa voix n’était qu’une faible plainte, comme si elle avait peur qu’on l’entende, comme si elle avait peur que l’on prête trop longtemps attention à elle au milieu du chaos qui régnait dans le camp. Elle avait tiré le corps inanimé de Poppy un peu à l’écart, à l’abri des flammes et des cris, dans l’espoir de trouver une solution mais la tempête faisait toujours rage, dans son cœur, dans son esprit, sur ses joues. Les sanglots lui bloquaient la gorge, alors qu’elle secouait avec vigueur son amie, qui ne se réveillait toujours pas. Elle avait vu le mangemort l’attaquer, elle avait vu son corps être frappé de plusieurs sorts. Et elle n’avait rien pu faire, tremblants de tous ses membres, sa main serrée sur sa baguette sans véritablement parvenir à l’utiliser. Poppy avait été inconsciente depuis et le mangemort était parti, occupé par autre chose, laissant une chance à Rosemary d’accourir à ses côtés pour tenter de la réveiller. La Londubat avait posé sa tête sur ses genoux, pour lui donner un appui, après l'avoir trainée à l'écart et elle pointait désormais sa baguette sur la poitrine de l’ancienne gryffondor. « Vulnera Sanentur. Revigor, » prononça-t-elle d’une voix tremblante. Elle vit les sorts quitter sa baguette et atteindre leur cible, sans effet pour autant. Ce n’était pas suffisant. Elle sentit son corps la lâcher, alors que ses pleurs redoublaient et qu’elle saisissait le visage de son amie entre ses mains pour tenter une dernière fois de la guider jusqu’à elle. « Réveille-toi. S’il-te-plait, réveille toi, » sanglota-t-elle, ne sachant pas quoi faire d’autre, ne sachant pas comment agir. Elle avait peur, terriblement peur qu’elle soit déjà partie. Elle était terrifiée à l’idée de se battre pour rien, qu’il soit déjà trop tard.
Les choses n’auraient pas dû se dérouler ainsi. Elle avait pensé que cet été serait mémorable pour elles-deux, un dernier été ensemble avant de partir chacune de leur côté pour continuer leur vie professionnelle. Rosemary avait été engagée comme assistante du professeur de botanique de Poudlard, cette fois-ci et Poppy s’apprêtait enfin à jouer son premier match important au sein des Chardonnerets de Fitchburg en tant que batteuse. Alors lorsque Dumbledore avait proposé à la Londubat d’accompagner les élèves de Poudlard au Honduras Britannique en tant que guide d’excursion pour se familiariser avec eux avant la rentrée et donner un coup de main dans cette situation devenue sombre, elle avait sauté sur l’occasion et n’avait pas hésité à recommander sa meilleure amie comme animatrice sportive. Elles étaient parties toutes les deux, ensemble, une dernière fois.
Et les choses n’auraient pas dû se dérouler ainsi. Poppy aurait dû avoir le restant de ses jours devant elle, brillants et sans compromis, au lieu de quoi elle se retrouvait inconsciente au milieu d’une attaque, baignant dans son propre sang, avec comme seule compagnie une piètre amie, incapable de lui venir en aide. Elle avait l'impression que c'était en partie de sa faute, de ne rien pouvoir faire. Sa faute, d'avoir toujours voulu voir le meilleur chez tout le monde. Sa faute, de ne pas avoir pris au sérieux la montée de Voldemort. Sa faute, de ne pas avoir porté plus d'intérêt à l'Ordre du Phénix, cette organisation que ses parents avaient rejoint tous les deux. Sa faute, de ne pas savoir se battre. Sa faute, d'être trop naïve. « Ne t'en vas pas toi aussi, » murmura-t-elle contre le front de son amie, son corps entier secoué par des tremblements. Pas comme Jawhar. Jawhar, qui était introuvable depuis décembre. Jawhar, qui avait simplement disparu dans la nature. Jawhar, qui lui manquait chaque jour, terriblement. Rosemary n’était pas prête à subir une nouvelle perte. Elle n’était pas prête à être arrachée aussi brutalement de ses deux amis d’enfance, des deux éléments en dehors de sa famille qui avaient toujours été une constante pour elle. Ses cheveux, désormais bruns grâce à quelques teintures, retombèrent sur son visage et elle les chassa, ses doigts glissant encore contre les joues de Poppy. « Qu’est-ce que vous faites ? Il faut y aller. » La voix derrière elle la fit sursauter et elle se retourna pour voir un professeur de Poudlard, dont elle avait oublié le nom. Il s’approcha d’elles, l’air visiblement exténué et secoué, lui aussi. « Il y a des portoloins pour Poudlard là bas, » dit-il plus bas, en pointant derrière lui. « Ne restez pas là. » Il se remis en chemin, les contournant mais Rosemary se redressa, prenant soin de reposer la tête de Poppy doucement sur le sol avant de se remettre sur ses pieds. « Attendez. Aidez-moi, s’il-vous-plait, » dit-elle et l’homme se retourna à nouveau dans leur direction. Elle fit un geste vers Poppy, toujours immobile. « Je ne peux pas la porter seule. » Il la regarda, ne comprenant visiblement pas ce qu’elle voulait dire. « Elle n’est pas… morte. Enfin je ne crois pas. Juste inconsciente. » Et même si elle l’est, je ne peux pas la laisser ici, pensa-t-elle, sans pour autant prononcer ces mots à voix haute. Le professeur hocha la tête et l’aida à la soulever, l’aida jusqu’aux portoloins où ils retrouvèrent d’autres sorciers, fuyant la terreur qui s’était répandue dans le camp. Les choses n’auraient pas dû se dérouler ainsi. Leur dernière nuit paisible n’aurait pas dû se transformer en cauchemar.

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1er septembre 1979 - « Panique pas. » Les mots étaient sortis de sa bouche au moment où Halcyone entrait dans la pièce, ses yeux s’écarquillant immédiatement. Elle avait voulu l’inviter à voir le bureau qu’elle partageait avec le professeur de Botanique, maintenant qu’elles étaient de nouveau à Poudlard toutes les deux. Rosemary leva ses deux mains devant elle, contenant mal le sourire qui transparaissait sur ses lèvres. Elle s’approcha doucement de sa sœur, les mains toujours levées pour lui signifier de la laisser parler. « Tu te souviens que j’ai un colocataire dans mon appartement à Pré-au-Lard, pas vrai ? » Halcyone hocha la tête, les yeux plissés à présent, attendant certainement avec un certain plaisir les explications de son aîné. Elle avait emménagé au début de l’année en colocation, ramenant toutes les affaires qu’elle avait laissé chez ses parents et qu’elle avait accumulé aux Etats-Unis pour enfin avoir un chez-elle peut-être plus permanent. Le seul souci avait été le loyer, qui l’avait poussée à chercher une colocation. « C’est un peu un boulet, je crois. Il m’a dit qu’il savait faire les potions colorantes et qu’il pouvait m’en faire pour refaire mes racines. » Rosemary marqua une pause, voyant que sa sœur perdait patience, même si un sourire était présent sur ses lèvres. « Il a menti. » Elle lui sourit, comme pour mieux faire passer la nouvelle et elle pu voir le regard de sa sœur se reporter sur ses cheveux, désormais verts, résultat de la potion défaillante de son colocataire. La gryffondor s’approcha à son tour et lui sourit de toutes les dents. « Regarde. » Elle observa ses cheveux changer de teinte pour s’assortir aux siens et elle laissa son rire lui échapper, soulagée. « C’est pas un Lestrange, ton colocataire ? C’est le prof de potions, non ? » reprit soudainement Halcyone, son sourire ayant disparu. Rosemary soupira, sachant que le sujet viendrait tôt ou tard dans la conversation. Elle retourna s’asseoir à son bureau, auquel elle s’était installée pour aider le professeur à préparer ses cours pendant son absence. Sa sœur pris place de l’autre côté, sans ajouter un mot, attendant sans doute une réponse. « Si, c’est lui. Mais j’ai fait des recherches, » reprit-elle, avant que sa sœur ne puisse l’interrompre. « Et il a pas… la marque, » dit-elle plus bas. « Sa famille proche non plus. Et il a pas l’air de s’y intéresser. Il est même plutôt sympa. » Rosemary hocha la tête, comme pour appuyer ses propos, certaines cependant que ses paroles n’avaient sans doute aucun impact sur l’opinion enflammée que sa petite sœur devait déjà avoir sur le sujet. « Si tu le dis. Comment va Poppy ? » Le brusque changement de sujet déstabilisa Rosemary un instant et elle secoua finalement la tête. L’état de son amie, encore à Sainte-Mangouste, l’angoissait chaque jour et elle savait qu’elle ne pouvait rien y faire. Une chose était certaine, elle ne remonterait sans doute jamais sur un balai et cette simple idée tuait Rosemary. Une nouvelle colère était née en elle, directement dirigée contre les Mangemorts, contre Voldemort. Elle s’en était servie pour convaincre ses parents de la laisser entrer dans l’Ordre du Phénix et s’ils n’avaient pas encore accepté, elle savait qu’ils finiraient par le faire. Ils avaient bien vu qu’elle s’en voulait de ne pas avoir pris la guerre naissante au sérieux, qu’elle en avait assez de se sentir impuissante et de ne pas contribuer. Elle comptait suffisamment sur ses parents pour savoir qu’ils ne la priveraient pas d’assouvir un tel besoin. « Pas bien. Mais les médicomages disent qu’elle est stable, qu’elle devrait s’en sortir. » Halcyone hocha la tête sans un mot, son regard soudain plus doux. « Tu voudras que je vienne avec toi la prochaine fois ? » Rosemary secoua la tête à la négative, cependant touchée par ce que lui offrait sa sœur. « Non. Profite de ton temps libre pour bosser tes cours et t’amuser. » Elle lui sourit, espérant qu’elle n’insisterait pas. Sa sœur passait déjà trop de temps dans les couloirs de Sainte-Mangouste, trop de temps entre les mains des médicomages, qui espéraient encore à défaut de pouvoir la guérir d’au moins apaiser ses symptômes. Et Rosemary n’avait pas envie d’être celle qui l’obligeait à passer plus de temps que nécessaire là-bas.

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15 mai 1980 - « Ça va toi en ce moment ? T’as l’air fatigué. » Rosemary détourna le regard, concentrant son attention sur Le Chien qui l’avait suivie pour poser la tête sur ses genoux, lorsqu’elle était venue s’installer au comptoir de la cuisine pour tenir compagnie à son colocataire qui faisait le diner. Elle venait de rentrer de Sainte-Mangouste et lui avait prétexté pour la énième fois être allée voir Poppy, au lieu de lui dire qu’elle y allait aussi pour son examen de routine. Elle avait cependant noté sans mal son regard sur son cou, sur sa clavicule trop exposée, saillante, lorsqu’elle avait retiré son pull. Lorsqu’elle avait emménagé avec lui, elle avait mis un point d’honneur à ne pas lui dire qu’elle était malade. Au départ, cela avait été parce qu’ils ne se connaissaient pas et qu’elle ne se sentait pas à l’aise à l’idée de partager quelque chose d’aussi personnel avec un inconnu. Puis plus les mois s’étaient écoulés, plus elle s’était rendue compte qu’elle n’avait pas envie de lui dire, même s’ils étaient rapidement devenus amis, même si elle avait commencé à rapidement tenir à lui. Elle n’avait pas envie de lui dire, parce qu’elle n’avait tout simplement pas envie qu’il la traite différemment, qu’il prenne des gants avec elle et qu’il fasse attention aux mots qui sortaient de sa bouche. Le reste de son entourage le faisait déjà très bien et le fait qu’il ne se comporte pas comme cela lui faisait souvent oublier son cancer. « Oui, oui, ça va. » Elle passa ses doigts en douceur dans le pelage de l’animal encore étonnée de la manière dont il avait grandi, alors qu’il n’était qu’un bébé il y a quelques mois, lorsqu’ils l’avaient adopté sur un coup de tête. « Dis, je pensais à violet, pour la prochaine fois. Tu penses que t’y arriveras ? » Elle releva les yeux vers lui, préférant changer de sujet, un sourire aux lèvres. Elle ne l’avait jamais réellement laissé tranquille en ce qui concernait son mensonge au début de l’année mais il avait réussi à se faire pardonner en continuant de lui faire des potions colorantes. Elle avait fini par aimer l’idée de remettre de la couleur dans ses cheveux et c’était à présent régulièrement qu’elle le laissait lui teindre les cheveux de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Elle continua de lui sourire mais celui qu’il lui renvoya était bien plus restreint. « Oui. Et ne changes pas de sujet, Rosemary. » Elle grimaça, comme à chaque fois qu’il employait son prénom entier – ce qu’il faisait finalement à chaque fois. « T’as l’air crevée depuis des mois et ne me dis pas le contraire, je ne suis pas aveugle, » asséna-t-il finalement, tout sourire ayant quitté ses lèvres. Elle planta son regard dans le sien et secoua légèrement la tête. Elle aurait voulu croire que lui dire avoir un cancer serait facile. Elle aurait voulu croire que lui dire que cela s’était empiré ces derniers mois, sa leucémie chronique mutant en une forme aigüe, serait facile. Mais cela ne l’était pas. Elle baissa les yeux vers la main gauche de son interlocuteur, là où il y avait la marque de l’alliance qu’il s’appliquait toujours à retirer pour ne pas l’abîmer, d’après ses dires, même si sa femme et lui n’étaient pas séparés. Il n’avait pas daigné lui dire être marié pendant les premiers mois de leur colocation. Lui aussi avait des secrets. Elle soupira, se relevant pour se diriger vers l’évier pour se laver les mains. « Je t’ai dis que j’allais bien, Ashley, » répondit-elle en allumant l’eau, insistant sur son prénom alors qu’elle avait pour habitude de l’appeler simplement Ash. « Je suis juste fatiguée parce que l’année touche à sa fin et j’ai du boulot en permanence en ce moment. Et tu sais très bien que je n’ai toujours eu que la peau sur… » Elle n’avait pas voulu s’interrompre mais le liquide chaud qui rejoint ses lèvres le fit à sa place. Elle plaqua une main contre son nez pour le pincer, n’aidant pas du tout à arrêter le flot bien trop important qui avait atteint son cou à présent et qui tâchait son haut. Le sang commença à se mêler à l’eau, toujours allumée. Elle sentit la main d’Ash sur son épaule et se retourna à regret vers lui. Elle ne protesta pas lorsqu’il attrapa un torchon pour le presser contre son nez. Elle nota cependant sans mal la déception qui avait pris place sur ses traits, plutôt que la surprise. « La fatigue ne dessèche pas les gens avec des saignements de nez, Rosemary, » lui dit-il, de légers tremblements dans sa voix. « Le boulot en permanence non plus. Je t’emmène à Sainte-Mangouste. Si tu refuses une nouvelle fois mon aide, je n’hésiterais pas à te forcer. » Elle hocha la tête faiblement, sachant qu’elle ne pouvait plus prétendre que tout allait bien. « Je suis désolée. »


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MessageSujet: Re: Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange   Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange EmptyDim 1 Avr - 15:58

Histoire
Happiness can be found even in the darkest of times
17 août 1980 - Rosemary déglutit avec difficulté, incapable de se concentrer sur les mots qu’Ashley lui disaient. Elle serrait la peluche représentant Le Chien qu’il lui avait apporté, comme pour égayer la chambre d’hôpital où elle avait pris résidence depuis plus d’un mois désormais et visiblement pour s’excuser de ne pas être venu plus tôt. Tu n’as pas à faire ça, tu sais. Je ne suis que ta colocataire. Tu ne me dois rien, lui avait-elle dit, avec un pincement au cœur. Mais la réponse d’Ashley n’était pas parvenue jusqu’à ses oreilles et à présent il parlait sans qu’elle ne parvienne à l’entendre. Elle avait l’impression d’être dans un état second, ces derniers mois. Son cancer s’était aggravé, la clouant dans un lit d’hôpital et les médicomages avaient décrété qu’elle avait besoin d’une greffe, sinon elle mourrait rapidement. Elle n’avait pas pleuré comme sa sœur l’avait fait lorsqu’elle lui avait annoncé ne pas pouvoir être sa donneuse, même si elles étaient compatibles, parce que le fait qu’elle soit métamorphomage les empêchaient de faire un prélèvement. Elle n’avait pas pleuré lorsque ses parents étaient venus la voir la dernière fois et qu’elle avait pu noter dans leur regard qu’ils commençaient à perdre espoir, eux aussi. Elle n’avait pas pleuré lorsque son corps l’avait lâché plusieurs fois, cédant sous son poids, ses jambes incapables de la porter longtemps, à présent. Elle n’avait pas pleuré, s’était contenté d’accepter chaque nouvel élément de sa situation, avait essayé d’être forte pour son entourage. Car maintenant que la mort venait enfin toquer à sa porte, elle n’avait presque plus peur. Elle avait passé huit années à être terrifiée, à redoutait le moment où elle atteindrait ce stade. Mais à présent, elle ne ressentait plus cela, s’y étant trop attendue. Elle n’écoutait pas Ashley, non mais ce n’était pas dû à son état normalement apathique. Ses yeux étaient fixés sur son poignet, normalement habillé d’une montre, depuis plusieurs minutes. « Ça fait combien de temps que tu as ce tatouage, Ash ? » Elle ne pouvait pas lire ce qui y était inscrit, pas de là où elle était mais elle redoutait de savoir ce qu’il disait. « Un peu plus de dix ans, je dirais. C’était mon tout premier, d’ailleurs. Premier signe de rébellion que j’ai été incapable d’assumer et qui a fini cacher sous une montre. » Elle rejeta finalement les couvertures au pied de son lit et se mit debout avec peine, pour aller rejoindre la chaise où il s’était assis. Doucement, elle pris son poignet entre ses doigts. Let the pain remind you. Ses yeux s’étaient déjà posés sur cette inscription, pourtant c’était la première fois qu’elle remarquait que son colocataire la portait. Ce n’était pas un tatouage habituel, ce n’était pas une phrase célèbre. C’était une citation incomplète, une police particulière, tant de choses qui faisaient qu’elle savait que c’était le même que celui qu’elle avait vu, tant d’années auparavant. Soudain, ses yeux cherchèrent de nouveau ceux d’Ashley, les détaillant malgré elle. Elle ne se souvenait pas exactement. Tout ce qu’elle avait vu était un masque. Tout ce qu’elle avait vu étaient des yeux, une bouche, une mâchoire. Dix ans s’étaient écoulés. Ses souvenirs étaient flous. Pourtant, ces mots encrés dans le poignet de son colocataire étaient restés inscrits dans sa mémoire, ainsi que leur signification. Elle relâcha son poignet et recula jusqu’à son lit pour s’y appuyer, un rire nerveux lui échappant. « Tu veux entendre quelque chose de marrant ? » Les mots se coinçaient dans sa gorge, son cœur battait fort, si fort, qu’elle en venait à être terrifiée de se tromper, d’avoir tort. « Ça fait un an qu’on est en colocation et tu m'as jamais demandé mon deuxième prénom. Et je t'ai jamais demandé le tien, d'ailleurs, » commença-t-elle, nerveuse. « Parce que le mien, c'est Hera. » Elle avait l’impression d’être revenue dix ans en arrière, ses yeux s'étaient posés sur le poignet de son colocataire, déchiffrant les mêmes mots que tant d’années auparavant sur le poignet d'un autre garçon, sur le poignet du même garçon, la même question au bord des lèvres. C’est quoi, la fin de la phrase ? Mais elle n’avait pas besoin de la poser pour savoir que c’était le même, passé avec l’âge, aussi fade que ses souvenirs. Elle connaissait la réponse, elle l’avait même encré dans sa peau à son tour, tatouant à jamais ces mots qui étaient restés gravés dans son esprit, qui avait eu tant de signification pour elle lorsqu’elle avait sombré un peu plus dans la maladie. Ces mots qui semblaient à présent brûler sa peau à travers sa chemise, alors qu’elle détaillait les yeux d’Ashley, espérant lire dans son regard un signe de reconnaissance, un signe, n’importe lequel, qui lui prouvait qu’elle ne se trompait pas. Elle le vit hésiter un instant, visiblement confus et elle sentit immédiatement son cœur sombrer, le poids de la déception s’abattre sur ses épaules. Mais quelque chose changea dans son regard à la seconde suivante et il se releva, brusquement, trop brusquement, reculant lui aussi, comme s’il voulait lui échapper. « Gael. Mon deuxième prénom est Gael. » Elle n’avait presque pas eu besoin qu’il le dise. Elle avait presque su qu’il ne pouvait s’agir que de lui, que de lui, après toutes ces années, après un an de colocation. C’était lui et elle n’avait rien vu, ses souvenirs trop flous, son désir de le retrouver presqu’oublié. C’était lui et il n’avait rien vu non plus, alors qu’il avait ce tatouage sur son poignet, alors qu’elle avait le sien sous sa poitrine. Son cœur battait douloureusement dans celle-ci, à présent, et elle ne savait pas quoi faire, pas quoi lui dire. Elle avait tant de questions à lui poser, tant de réponses qui avaient surgis dans son esprit. « C’était toi. La fille à la robe blanche. C’était toi. Je t’ai cherchée le lendemain, » dit-il finalement, ayant l’air d’avoir retrouvé sa contenance. Elle hocha la tête, ne parvenant même pas à sourire tant le nœud dans sa gorge se serrait. Elle ne comprenait pas ce que cela voulait dire, pour eux, à présent. Rien. Cela ne voulait rien dire, réalisa-t-elle brutalement. Il était marié. Elle était malade. Ils n’étaient que colocataires. Cela ne voulait absolument rien dire et cela ne changerait probablement rien. Il était trop tard. « Moi aussi. Et le jour d’après, et à la rentrée suivante et… » Les années d’après. Elle l’avait cherché, dans chaque visage qu’elle croisait, en vain. Elle y avait cru, même si elle avait finit par comprendre que ce n’était pas possible. « Je pensais te revoir, » ajouta-t-elle simplement. Elle s’en était voulu, de ne pas l’avoir laissé retirer son masque. Elle s’en était voulu, de ne pas lui avoir donné son prénom, une fois qu’ils étaient en dehors de la tour. Elle s’en était voulu pendant dix années, persuadée qu’il resterait perdu à jamais. « C’était ma dernière année, de toutes manières. Je me suis marié un mois après et le cours de ma vie s’est arrêté après ça. » Elle hocha la tête, ne sachant pas réellement quoi répondre. Ils s’étaient côtoyés, un mois de plus, entre les murs de Poudlard et elle avait été incapable de le trouver. Il s’écarta du mur pour se rapprocher de la porte. « Je… Je dois aller faire quelque chose. Je reviendrais. Cette fois-ci, je reviendrais. » Et elle le laissa partir, n’attendant qu’une fois que la porte soit refermée pour enfouir son visage dans la peluche toujours sur son lit et laisser éclater les émotions qui s’étaient accumulées. Elle le laissa partie, terrifiée que cela soit comme la première fois, terrifiée qu’il disparaisse de sa vie, une nouvelle fois.

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22 août 1980 - « J’ai peur, Ash. Et si t’avais fait tout ça pour rien ? Et si je mourrais quand même ? » Les mots passèrent le bord de ses lèvres en tremblant et elle réajusta sa position, assise sur le lit d’hôpital de son colocataire. Elle était venue dans sa chambre, incapable de dormir, trop nerveuse pour l’opération du lendemain matin. Mais elle était surtout venue pour lui présenter ses excuses pour avoir été furieuse après lui lorsque les médicomages lui avaient annoncé qu’il avait passé les tests et qu’il serait son donneur. Elle voulait lui demander pardon maintenant, parce qu’elle ne savait absolument pas ce que l’avenir lui réservait. Et elle ne voulait pas risquer de se retrouver sur son lit de mort lorsqu’elle le ferait. Il se tenait debout en face d’elle, l’air soucieux. Elle aurait aimé lui dire qu’il n’était pas trop tard, qu’il pouvait encore faire marche arrière, qu’il pouvait encore la laisser trouver un autre donneur. Mais elle avait l’impression de ne plus avoir le choix et que sans lui, elle ne serait probablement jamais guérie. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi il le faisait, cependant et elle lui avait posé la question. Toi et moi on sait très bien qu’on est pas juste des colocataires, lui avait-elle dit lorsqu’il avait répondu que c’était ce qu’ils étaient censé faire, prendre soin l’un de l’autre. Mais il n’avait pas répondu à cela et elle ne savait pas ce qu’il en pensait. Elle avait voulu signifier que son geste n’était pas anodin, qu’il fallait être plus que de simples connaissances pour subir une opération comme celle-ci. Mais elle avait voulu aussi dire autre chose, autre chose à laquelle elle pensait depuis des semaines. A présent, elle avait peur qu’il l’ait compris. Elle avait peur de sa réaction. Il s’avança vers elle, observant sans doute les larmes qui avaient commencé à perler au coin des yeux de la Londubat. Elle avait peur, oui. Peur de mourir. Peur de le perdre à nouveau. Peur de faire quelque chose qui le ferait fuir. « Dans tous les cas, je n’aurais pas fait ça pour rien. » Elle put sentir ses mains venir frotter ses bras, doucement et elle dû serrer les poings pour s’empêcher de poser à son tour ses doigts sur sa peau. Il était proche, bien trop proche d’elle, si bien qu’à présent les souvenirs du Bal se bousculaient dans son esprit, son cœur lui donnant l’impression de ne plus battre à présent. « Je ne peux pas te promettre que cela marchera. Je ne peux pas te promettre que tu vivras. Je ne peux pas me permettre de te demander de ne pas avoir peur, parce que moi aussi, j’ai peur. Par contre, je peux te jurer que peu importe le résultat, cela n’aura pas été vain. Tu l’as toi-même dit. On sait tous les deux qu’on n’est pas juste des colocataires. » Une larme, solitaire, rejoint finalement sa joue, alors qu’il remontait déjà ses mains vers son visage. Il ne dit plus rien, gardant sa mâchoire au creux de ses paumes, la regardant comme s’il la voyait pour la première fois, comme s’ils étaient de retour au Bal des Ombres. Elle savait ce qui allait suivre. Elle savait ce qu’il était sur le point de faire. Et elle eut envie de lui crier d’arrêter, de lui dire qu’ils n’étaient plus des adolescents à une quelconque soirée, qu’il était marié à présent, qu’elle allait certainement mourir, que tout cela ne servait à rien. Pourtant, elle ne prononça pas un mot. Elle n’esquissa pas un geste, n’osa même plus respirer. Elle savait que son mariage n’avait aucune importante à ses yeux, puisqu’il le lui avait dit bien trop de fois. Elle savait qu’il n’était marié que sur papier et que l’indifférence qu’il éprouvait envers sa femme l’avait poussé à prendre une colocation avec elle. Elle savait qu’elle ne pouvait pas s’en servir comme argument pour l’arrêter, pour prétendre vouloir l’arrêter. Elle le laissa s’emparer de ses lèvres, car elle se rendait compte que tout cela n’avait pas d’importance. Son mariage n’avait pas d’importance. Leurs noms n’avaient pas d’importance. Leurs familles n’avaient pas d’importance. Il n’y avait qu’eux, échangeant ce baiser, dans cette petite chambre d’hôpital. Il n’y avait qu’eux, dont les cœurs semblaient battre à l’unisson. Ce n’était pas la première fois et pourtant c’était différent, à présent. Ils étaient eux-mêmes, connaissant l’autre parfaitement. Ils étaient eux-mêmes et peut-être le désiraient-ils plus que la fois précédente. Non, ils n’étaient plus des enfants. Ils n’étaient plus bercés d’illusions, comme celle de se retrouver le matin venu, une fois les masques tombés. Ils savaient parfaitement à quoi cela les engageait, ce que cela signifiait. Et Rosemary ne voulait briser cela pour rien au monde. Alors elle le laissa l’embrasser et en fit de même en retour. Elle laissa ses bras s’enrouler autour de son cou, dans un geste qui ne lui paraissait que trop naturel. Elle le laissa détacher sa chemise d’hôpital dans son dos. Et finalement elle le laissa observer le tatouage encore présent sur ses côtes et lui rendit le sourire qu’il lui adressa.

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24 décembre 1980 - « J’ai quelque chose à vous dire. » Elle pouvait sentir le regard de ses parents et de sa sœur sur elle, pourtant le sien était vissé sur la coupe de champagne entre ses doigts, à laquelle elle n’avait pas touché depuis le début de la soirée. Elle savait que rentrer chez ses parents pour Noël lui donnait l’occasion parfaite pour leur annoncer ce qui la travaillait mais elle n’avait pas osé jusqu’à présent et désormais, elle avait peur de gâcher le réveillon. Mais elle savait que maintenant qu’elle était devenue professeur de Botanique à temps plein à Poudlard, le temps qu’elle passait avec toute sa famille lui était incroyablement réduit et elle ne pouvait pas se permettre d’attendre plus ni de leur annoncer par simple lettre. Cependant, pendant les quelques jours qu’elle avait passé chez ses parents, elle avait repoussé l’échéance, parce qu’elle savait très bien qu’il y aurait un point qui les dérangerait. Elle inspira et expira doucement, avant de relever les yeux vers sa famille, l’appréhension lui nouant le ventre. « Je suis enceinte. » Le cri de joie de sa sœur brisa le silence qui s’installa pendant les quelques secondes qui suivirent et un sourire fendit le visage de Rosemary lorsqu’elle regarda sa sœur sauter en l’air, ses cheveux se colorant de mille couleurs. Ses parents s’exclamèrent immédiatement après et tout le monde se leva pour la prendre dans leur bras, une vague de soulagement la frappant immédiatement, même si au fond elle s’y était attendue. Un bébé dans leur famille était toujours une bonne nouvelle, surtout dû au fait que leur parents aient eu autant de mal à les avoir, elle et sa sœur, et qu’ils aient perdu un enfant lorsqu’elle était elle-même encore très jeune. Cette grossesse la terrifiait d’avantage que sa famille, elle le savait, même si elle avait eu le temps de se faire d’avantage à l’idée depuis qu’elle l’avait appris, deux mois plus tôt. Elle avait d’abord cru que sa greffe n’avait pas fonctionné, lorsque les symptômes étaient apparu et elle n’avait pas été prête à essuyer un nouvel échec. Cependant, Leviathan lui avait annoncé que ce n’était pas un rejet mais une grossesse, et qu’elle était bien toujours en rémission. La déception avait laissé place à du soulagement, mêlé à un certain sentiment de peur. Peur de ne pas être prête, peur de pas être dans une situation suffisamment stable pour avoir un enfant. Et cette peur l’habitait toujours, même si elle essayait de se dire qu’elle avait tort de ressentir cela. « Est-ce qu’on connaît le père ? Il est là pour toi, j’espère, » lui dit sa mère en passant une main sur sa joue et Rosemary hocha la tête, sachant pertinemment que ce qu’elle annoncerait ensuite ne serait pas aussi bien accueilli que la nouvelle qu’elle venait de leur donner. « Vous vous souvenez de mon colocataire ? Ashley ? On est ensemble maintenant. » Elle laissa ses parents et sa sœur s’éloigner d’elle et elle sentit sans mal son cœur se briser. Elle savait parfaitement que cela poserait problème à sa famille et elle aurait voulu que ses parents et sa sœur soient aussi heureux qu’elle. Être avec Ashley avait été simple, après l’opération. Aucune questions ne s’étaient réellement posé entre eux, jusqu’à ce qu’ils apprennent pour leur futur enfant et Rosemary avait eu peur qu’il s’en aille. Cependant il était toujours là, chaque matin à ses côtés, dans leur petit appartement de Pré-au-Lard et elle savait d’une certaine manière qu’il n’irait nulle part. Sa famille ne semblait pas voir les choses de cette manière, surement bloqué par son nom de famille et les questions ne tardèrent pas. « Il est marié, non ? » demanda d’abord sa sœur, le sourcils froncés et les bras croisés. « Il est en instance de divorce. » « Mais tu es sure de vouloir te lancer dans une relation comme ça, Rosemary ? Et s’il ne divorce pas finalement ? » poursuivit sa mère, l’air vraisemblablement inquiète. « Non, ses parents l’ont forcé à se marier quand il était plus jeune, il va le faire. » « C’est un Lestrange, n’est-ce pas ? » reprit finalement son père, l’air grave. Rosemary baissa les yeux sur ses mains entrelacées, ses doigts se serrant sous la nervosité, la question qu’elle redoutait tant étant enfin posée. Elle savait que cela serait un problème. Elle savait que ses parents, aussi ouverts soient-ils, auraient toujours du mal à faire confiance à quelqu’un venant de la famille Lestrange. Elle soupira, ne sachant pas comment organiser ses paroles pour que cela passe au mieux. « Il s’est détaché de sa famille. Il n’est pas d’accord avec leurs principes. » Mais en relevant les yeux, elle su que ce n’était pas une réponse suffisante. Elle su que ses parents n’approuveraient sans doute jamais totalement et qu’elle ne pourrait elle-même rien faire pour les convaincre qu’ils pouvaient avoir confiance en Ash.

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30 juin 1981 - Elle se retenait de justesse de courir dans les couloirs de l’hôpital, ses cheveux pourpres battant l’air derrière elle, les talons de ses chaussures claquant sur le sol froid. Son cœur ratait plusieurs battements dans sa poitrine et son souffle était court, sa gorge serrée. L’appréhension lui serrait le ventre et elle avait peur, si peur de ce qu’elle verrait mais elle continuait d'avancer, rapidement. Elle aperçu le numéro de la chambre qu’elle cherchait et hésitant une seconde avant de toquer à la porte en même temps qu’elle entrait. Son regard se posa immédiatement sur l’homme assis dans le lit et si elle l’avait moins bien connu avant son départ, elle ne l’aurait sans doute pas reconnu. Mais sous les traits fatigués, les longs cheveux, la barbe, les joues émaciées, elle pouvait quand même voir son visage, ce même visage qu'elle connaissait depuis presque vingt ans. Elle fit quelques pas dans la pièce, attendant qu’il relève le regard vers elle. Il était maigre, incroyablement maigre et sa peau était couverte de marques, de cicatrices, certaines plus vieille que d’autres. Cela avait duré un moment, visiblement, sans doute tout le temps où il était parti et elle sentit les larmes lui monter aux yeux, sous l’émotion de revoir son meilleur ami, après qu’il ait disparu pendant deux ans et demi. Elle se retint de pleurer cependant, sachant pertinemment que cela n’aiderait en rien. « Jaw, » souffla-t-elle finalement, s’avançant jusqu’à la chaise à côté du lit pour s’y asseoir. Elle avait terriblement envie de le prendre dans ses bras mas les médicomages l’avaient prévenue qu’il ne supportait pas les contacts, si bien qu’elle se retint. Elle repensa au récit dont ils lui avaient fait part, leur racontant ce que Jawhar lui même était parvenu à sortir sur ce qui lui était arrivé et elle sentit sa gorge se serrer. Elle voulait lui demander comme il allait mais elle savait parfaitement que cette question était inutile. « Tu m’as tellement manqué, » dit-elle simplement. Il avait l’air fatigué mais surtout ailleurs, sans doute sous les effets des antidouleurs qu’on lui avait administrés. Elle vit un minuscule sourire traverser ses lèvres. Elle essaya de ne pas trop le fixer, ne pas s’arrêter sur ses bras décharnés, sur les bandages qui lui couvraient le torse, sur les cercles creusés sous son regard. « Tes cheveux, » dit-il finalement et elle eut un peu plus mal au cœur en entendant sa voix éraillée, fatiguée. Elle releva une main jusqu’à sa tête, comme si elle était surprise et eut un faible sourire. « Oui, j’ai changé. Je suis en rémission de ma leucémie, d’ailleurs, depuis septembre » Elle sourit plus largement mais lui ne souriait pas, son regard ayant dévié. « T’es mariée ? » Elle baissa sa main et son regard ensuite sur la bague qui brillait à son annulaire gauche. Elle secoua la tête avant de relever les yeux vers lui. « Fiancée. J’ai eu une fille en mai, aussi. » Elle pu voir dans son regard la déception, la peine sans doute d’avoir manqué autant, de devoir apprendre toutes ces informations d’un coup. « Avec qui ? » « Il s’appelle Ashley. Lestrange. » Elle vit son regard se détourner d’elle pour se fixer ailleurs, sur quelque chose qu’elle ne pouvait sans doute pas voir. « Je le connais. Vrai connard. » Il s’interrompit, parler lui étant visiblement difficile et Rosemary n’ajouta rien, s’étant attendu à ce genre de réaction simplement à l’évocation de son nom. Elle ne demanda pas comment ils se connaissaient, cela lui important peu à cet instant. Mais elle ne demanda rien d’autre pendant un moment, n’ayant pas l’impression d’avoir réellement retrouvé le Jawhar qu’elle connaissait, ce qui ne faisait que lui briser d’avantage le cœur. Elle baissa les yeux sur ses mains et sentit les larmes brûlantes dévaler son visage, ne pouvant les retenir d’avantage. Elle ne savait plus comment lui parler. « Je suis désolée. » Il ne répondit pas et le silence s’installa, tandis que Rosemary pleurait en silence et que Jawhar attendait probablement qu’elle ait fini. « Pleure pas, hmara. » Un rire s’échappa étranglé de sa gorge et elle finit par relever les yeux vers lui, un sourire aux lèvres, ses joues encore trempées.

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22 décembre 1981 - « Il faut que je rentre. On se voit tout à l’heure. » Halcyone hocha la tête, toujours allongée et Rosemary se pencha pour lui déposer un baiser sur le front. Doucement, elle alla récupérer sa fille qui dormait dans le berceau que ses parents gardaient chez eux et quitta la chambre, refermant sans bruit la porte derrière elle. Elle passa devant la chambre d’ami, où Jawhar et Poppy dormaient toujours complètement habillés par-dessus les couvertures. Un sourire traversa ses lèvres et elle descendit finalement pour ressortir de la maison de ses parents, où elle avait passé la nuit. Ce n’avait pas été ce qui était prévu au départ mais elle avait fini la soirée avec sa sœur et ses meilleurs amis à arpenter les rues du village, malgré le froid glacial de décembre, sa fille déjà couchée au chaud chez ses parents et elle n'avait finalement pas regretté que les choses tournent ainsi. Rosemary traversa les rues qui séparaient la maison de ses parents à la sienne, qu’Ashley avait acheté plusieurs mois plus tôt, le jour où elle avait donné naissance à Juliane et le jour où il l’avait demandée en mariage et rentra à l’intérieur sans un bruit. Elle monta directement au premier étage pour rejoindre sa chambre, où elle avait laissé Ashley et Leviathan la veille, avant de décider de finalement passer la fin de la soirée avec Halcyone, Jawhar et Poppy. L'américain dormait toujours sur le divan, habillé de la robe de mariée de Rosemary et Ashley, désormais sous les couvertures, tous deux ronflant bruyamment. Lorsqu'elle les avait trouvé ainsi, elle avait pris la peine de déshabiller en partie ce dernier pour qu’il soit plus à l’aise sous les couvertures mais avait décrété que si le vieil ami de ses parents se sentait si confortable dans sa robe, il pouvait bien rester avec. Doucement, elle se glissa dans le lit aux côtés d’Ashley et allongea Juliane entre eux, les cheveux de cette dernière se changeant un jaune vif qui signifiait qu’elle était heureuse. Le don que son enfant avait hérité de sa tante était apparu assez vite et voir ses cheveux changer au gré de ses humeurs rappelait à Rosemary l’époque où Halcyone était bébé également. Ashley finit par ouvrir les yeux, surement réveillé par les gazouillis de leur fille et lui sourit, visiblement encore dans le brouillard. « Alors cette nuit de noces ? » lança Rosemary dans un murmure, un sourire aux lèvres. Il grogna, se frottant les yeux, se rappelant sans doute mal de ce qu’il avait fait la veille sous les effets de l’alcool. « Sympa. J’aurais bien aimé être avec toi, par contre. » Doucement, il glissa une main dans la sienne et elle entrelaça ses doigts avec les siens. « Oh, je voulais pas vous déranger, toi et ta nouvelle femme, » répondit Rosemary, pointant vers Leviathan qui ronflait toujours et Ashley laissa échappé un soupir, son sourire cependant trahissant son amusement. « Désolé. » Rosemary secoua la tête pour lui signifier que ce n'était pas grave. Elle s’en fichait, à vrai dire, de ne pas avoir passé sa nuit de noces avec celui qui était désormais son mari. Elle savait parfaitement qu’ils n’avaient pas besoin de cela pour prouver qu’ils s’aimaient et que ce serait loin d’être la seule nuit qu’ils auraient ensemble, maintenant qu’ils étaient promis l’un à l’autre pour l’éternité. Alors qu’elle regardait son mari et sa fille, allongés à côté d’elle, tous deux rapidement rendormis, elle sentit son cœur enfler sous l’émotion et elle su que peu importe ce que ses proches pensaient de lui, elle ne regretterait jamais sa décision de l’épouser. Elle n’avait pas pu l’imaginer autrement, à vrai dire et si ses sentiments avaient été présents bien avant cela sans qu’elle ne l’admette, elle savait que c’était lorsqu’elle avait appris son deuxième prénom, lorsqu’elle avait compris qui il était, qu’elle avait su. Poppy s’était trompée, toutes ces années auparavant. Il était son âme sœur et leurs chemins ne s’étaient pas croisés par hasard la première fois ni la seconde. Son nom de famille était peut-être Lestrange à présent mais elle savait que cela ne voulait rien dire et qu’elle n’avait absolument aucune honte à porter son nom. Elle était pour toujours associée à lui et non au reste de sa famille, et cela lui suffisait. Elle n’avait pas pu l’imaginer autrement, non, pas pour eux deux. Pas pour les gamins qui s’étaient rencontrés au Bal des Ombres. Pas pour les deux professeurs qui avaient emménagé ensemble sans penser se connaître.

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1er novembre 1982 - Retourner à Poudlard lui semblait irréel. Son corps entier tremblait encore, son cœur avait encore du mal à suivre la cadence, battant de manière désordonnée et son regard trahissait sans doute facilement le désarroi qui l’agitait. Elle se sentait à peine capable d’assurer ses cours et pourtant, elle le devait. Elle devait faire comme si de rien n’était, comme si le chaos de la veille n’avait pas eu lieu, comme si les corps n’étaient pas tombés, comme s’ils n’avaient pas retrouvés ceux qui avaient disparu. Son apparence, soignée de nouveau, n’était qu’un masque. Elle avait jeté un sort à ses cheveux orangés, à son visage fatigué et avait pris une douche de trente secondes, simplement pour prétendre que tout était normal. Elle n’avait pas dormi et avait l’impression que son corps allait la lâcher d’une minute à l’autre. Pourtant elle continuait d’avancer dans les couloirs, le menton levé, une expression qu’elle voulait neutre sur ses traits. Ses pas la guidèrent sans hésitation jusqu’au bureau du professeur d’Etudes des Runes et elle entra sans même toquer, refermant immédiatement la porte derrière elle. « Assurdiato, » murmura-t-elle vers la porte et le sort sorti en tremblant de sa baguette, sa magie presqu’épuisée. Elle fit volte-face et ne laissa pas le temps à Jawhar de dire quoi que ce soit. Elle se précipita vers lui et l’enlaça, le serrant fort dans ses bras. Presque immédiatement, ses premiers sanglots éclatèrent contre la poitrine de l’égyptien et elle n’essaya même pas de les retenir. Elle avait contenu ses émotions depuis la veille et c’était la première fois qu’elle pouvait enfin relâcher la pression, qu’elle pouvait enfin se laisser ressentir le choc des horreurs qu’elle avait vécu la nuit passée. Jawhar la laissa faire sans un mot, la serrant fort contre lui et frottant son dos d’un geste réconfortant. Il avait été là également, à ses côtés pour se battre pour l’Ordre et elle savait qu’elle n’avait rien besoin de dire. Il comprenait. Il savait. Il le ressentait surement, lui aussi.
Ses pleurs se calmèrent rapidement, au bout d’une minute ou deux, la pression sur son cœur soudainement relâchée mais elle ne s’écarta pas de Jawhar pour autant, détournant simplement le visage pour respirer. « J’ai rompu avec Ash, ce matin. » Sa voix n’avait été qu’un souffle, l’annonce bien trop irréelle pour qu’elle arrive à le dire à voix haute. Elle ne savait même pas si rompre était le bon mot, si c’était vraiment ce qui était approprié pour leur situation. Mais elle lui avait demandé de partir, ne supportant tout simplement plus la situation dans laquelle il les mettait. Jawhar se détacha d’elle pour la regarder et elle essuya ses joues avant de relever le regard vers lui. « Qu’est-ce qui s’est passé ? » Elle en avait presque oublié qu’il n’était pas au courant, tant elle avait l’habitude de n’avoir aucun secret pour lui. Sa gorge se bloqua et elle baissa les yeux vers le sol, sachant que l’annonce suivante serait plus difficile. « Il a pris la marque, il y a pas longtemps. » Elle sentit son meilleur ami bouger, s’écarter d’elle mais elle ne releva pas les yeux, ne voulant pas voir son expression. Elle n’avait pas besoin de préciser quelle marque, celle des Disciples ne pouvant s’appliquer pour Ashley. Elle reprit la parole avant même qu’il puisse répondre. « Dumbledore lui a demandé de se rapprocher de nouveau de sa famille, il y quelques mois, en disant que cela aiderait l’Ordre à avoir des informations qu’on ne pourrait pas avoir sinon. Et Ash a pensé qu’en prenant la marque, il gagnerait la confiance de sa famille et des mangemorts, et qu’il pourrait récolter plus d’informations. » Elle secoua la tête, incapable de le défendre d’avantage, puisqu’elle même ne comprenait pas. La dispute qu’ils avaient eu déjà à l’époque où il avait parlé de l’infâme tatouage avait été violente et Rosemary ne s’en était pas totalement remise, leur relation étant presque brisée depuis. Elle releva finalement les yeux vers l’égyptien et nota sans mal l’expression de dégoût qui avait pris place sur ses traits. « Il était là hier soir. Il m’avait promis de partir avant qu’on arrive mais j’ai fini par le reconnaître et par comprendre qu’il était resté, pour faire ses preuves auprès des mangemorts. C’est lui qui a essayé de te lancer un sort de magie noir, quand on est rentrés dans le complexe, » ajouta-t-elle plus bas. Elle senti les larmes lui monter de nouveau aux yeux, se rendant compte à quel point les mots qu’elle prononçait la révulsait. « Je comprends pas ce qui lui arrive, Jaw, » ajouta-t-elle finalement dans un souffle. Elle ne comprenait pas, non, comment son mari avait pu basculer autant, même s’il disait que ses intentions étaient les bonnes. Elle ne comprenait pas pourquoi il sombrait, alors qu’elle avait passé l’intégralité de leur relation à le défendre auprès de ses proches, en leur jurant qu’il n’était pas comme sa famille. « Romy… » « Arrête, » le coupa-t-elle, les larmes ayant finalement regagné ses joues, plus silencieusement que la première fois. « Je sais déjà ce que tu vas dire, j’ai pas besoin de l’entendre. » Elle savait à quel point Jawhar n’aimait pas son mari et elle savait que cette nouvelle ne faisait qu’aggraver les choses. Elle le regarda serrer la mâchoire et finalement s’avancer vers elle pour la serrer de nouveau contre lui. « Je suis désolé, » dit-il simplement et elle ne répondit pas, ne sachant plus comment justifier les actions d’Ash, ne sachant plus si elle le pouvait.

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18 février 1983 - Rosemary enjamba plusieurs morceaux de façades arrachées, qui gisaient encore dans la rue, alors que le soleil commençait doucement à se lever. Les rayons éclairaient peu à peu les rues, révélant le chaos qui avait régné pendant une nuit entière, révélant la violence qui avait secoué Godric’s Hollow pour la première fois depuis des siècles. Le combat avait été bien plus brutal que celui d’il y a deux été, lorsque les mangemorts avaient fait leur apparition au bout milieu d’un feu d’artifices. Ils avaient gagné, oui mais le prix à payer était terrible et partout où elle posait les yeux, Rosemary ne voyait que du désespoir. Désespoir des sorciers devant leurs affaires détruites par la magie, irréparables même avec un sort. Désespoir de ceux qui avaient perdu un être cher. Désespoir de ceux qui avaient l’impression d’avoir échoué, tout de même. Elle n’avait pas participé au combat, non, devant garder sa fille en sécurité jusqu'à ce qu'Ash vienne la récupérer, à la sortie du village au petit matin et qu'il l'emmène avec lui pour une durée indéterminée. Elle était prête à faire des sacrifices mais jamais comme cela. Jamais lorsqu’il ne s’agissait plus d’elle. Rapidement, elle se fraya un chemin à travers le village détruit, désolé, ses yeux fixant sa destination pour lui donner le courage d’avancer. Elle avait envie de s’arrêter, de commencer à aider, de contribuer. Mais elle ne pouvait pas le faire tant qu’elle ne savait pas, tant qu’elle n’avait pas vu ses parents. Leur maison se dressait toujours en haut d’une colline douce, surplombant de peu le reste du village, légèrement à l’écart du centre. Ses pieds retrouvèrent le chemin le plus efficace pour s’y rendre d’instinct et elle était certaine qu’elle aurait pu le faire les yeux fermés s’il n’y avait pas eu autant de nouveaux obstacles devant elle. Enfin, elle pu apercevoir le perron et son père, assis sur les marches. Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle réalisa qu’il allait bien et que sa mère, elle, ne devait pas être loin, surement déjà en train de faire son possible pour aider. « Papa, » dit-elle en arrivant à sa hauteur, pour attirer son attention. Il ne releva pas les yeux vers elle, détournant même d’avantage le visage sur le côté. Elle fronça les sourcils en s’avançant encore et s’assis à ses côtés, posant ses mains sur son bras. « Qu’est-ce qui ne va pas ? » Il ne répondit pas, gardant le visage résolument détourné d’elle, ne la frustrant que d’avantage. Jetant un coup d’œil autour d’eux, Rosemary pu commencer à noter les différences, les choses qui n’allaient pas. Le vélo de sa mère était appuyé contre la rambarde, comme à son habitude. Mais ce vélo, elle ne le quittait jamais, le prenant même pour aller en bas de la rue. Elle retourna son attention sur la maison où elle avait grandi. Vide, ou du moins, c’est ce qui lui semblait. Sa gorge se noua avant même qu’elle ne formule quelconque pensée sur son esprit, et lentement, elle reporta l’attention sur son père. Doucement, elle pressa d’avantage ses doigts sur son bras. « Où est Maman ? » s’entendit-elle demander.
Et enfin il la regarda. Enfin, elle vit les larmes qui brillaient dans ses yeux, les larmes qui avaient tracé des sillons sur ses joues ridées. Elle sentit quelque chose en elle s’effondrer, son cœur peut-être, son âme sûrement. Son esprit était désespérément vide, n’arrivant pas à traiter l’information pour former une pensée concrète. Elle regarda son père lui sourire, à travers ses larmes et poser sa main sur la sienne. « Elle a voulu se battre, ta mère. » Il ne lui en fallut pas plus pour sentir son visage se tordre, sa gorge se bloquer, ses yeux la brûler. Elle attendit. Elle attendit qu’il lui dise qu’elle était blessée, quelque part chez un médicomage occupé à la soigner. Elle attendit. Elle attendit qu’il lui dise qu’elle allait bien, qu’elle était simplement dans le jardin en train de nettoyer les dégâts, qu’ils ne pouvaient pas l’entendre à cause de l’agitation qui régnait dans le village. Elle attendit. Elle attendit ce qui lui  semblait être une éternité et rien ne vint. Et son père la regardait toujours avec le même air et à présent c’était sur ses joues à elle que les larmes traçaient des crevasses. « Elle a été plus courageuse que moi, » ajouta-t-il au bout de plusieurs minutes. La main libre de Rosemary vint rejoindre son visage, étouffant un sanglot silencieux et elle laissa son corps prendre le contrôle, fermer ses paupières, secouer ses épaules, la laisser s'effondrer contre le corps fragile de son père. Elle lâcha prise, parce qu’elle n’avait plus la force. Plus la force de faire quoique ce soit. Plus la force d’essayer d’être forte.

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3 mars 1983 - Elle était partie. Sa décision avait été facile à prendre, au fond. Godric’s Hollow était source de trop de peine pour Rosemary actuellement et elle ne supportait plus d’y passer ses journées. Sa maison était vide, sans Ashley, sans Juliane, malgré le fait qu’elle ait accueilli plusieurs fugitifs. Elle n’arrivait pas à s’habituer à l’absence de son mari, même si cela faisait plusieurs mois, à l’absence de sa fille, même si cela faisait plusieurs semaines. Le visage de son père lui brisait le cœur à chaque fois qu’elle le voyait et ne lui rappelait que trop bien le décès de sa mère, lorsque le village s’était soulevé contre les aurors. Elle n’avait pas pu retourner à Poudlard le lendemain de la bataille, puisqu’elle était désormais recherchée, reconnue comme étant membre de l’Ordre du Phénix. Mais elle n’avait pas pu rester non plus. Alors elle s’était portée volontaire pour partir à la recherche de ceux qui avaient fuit le gouvernement, pour leur proposer de l’aide. Revenir tous les deux jours ne lui convenait pas et comme elle n’avait plus son enfant qui la rattachait à son village, elle avait décidé d’être plus souvent sur la route que chez elle, prétextant qu’ils ne pouvaient pas se permettre de n’avoir que des éclaireurs qui ne partaient que quelques jours. Elle avait pensé que cela serait un bon moyen de s’éloigner, un bon moyen de penser à autre chose qu’à la douleur brûlante que représentait l’absence de sa mère, de sa fille, de son mari.
Mais elle n’avait pas pensé au fait qu’elle serait seule. Seule, terriblement seule avec ses propres pensées, incapable d’y échapper. Et les pensées qu’elle essayait de chasser de son esprit lui revenait en pleine puissance, ne lui laissant que peu de répit. Alors comme à son habitude, elle s’arrêta au village nomade qu’avaient formé plusieurs fugitifs, simplement pour avoir de la compagnie, prétextant leur apporter des ravitaillements et prendre de leurs nouvelles. Elle ignora certains regards noirs qu’on lui lança, consciente que c’était soit à cause de son nom de famille, soit au contraire parce qu’elle était dans l’Ordre et se dirigea finalement vers la tente qu’elle connaissait le mieux, devant laquelle un homme était assis avec son enfant. « Jared, » dit-elle pour attirer l’attention de son beau-frère, avant de s’asseoir en face de lui. Leur amitié s’était rapidement formée après qu’il ait épousé la sœur d’Ashley et avait tenue malgré le fait que leurs époux ne se soient pas adressé la parole depuis une éternité. Le voir régulièrement lui permettait de se sentir un peu plus en famille et elle trouvait le moindre prétexte bon pour lui rendre visite. Elle commença à fouiller dans son sac, agrandi à l’aide d’un sort extensible. « Je t’avais presque pas reconnue. Il est arrivé quoi à tes cheveux ? » lui demanda-t-il. Elle releva le regard vers lui, passant une main dans ses cheveux de nouveau bruns, avant de soupirer. « J’ai dû les reteindre, j’aurais été trop reconnaissable, je pense, » répondit-elle avec un sourire triste. Elle n’avait pas fait cela avec plaisir mais il était vrai que de toutes manières, faire ses colorations sans Ashley lui paraissait étrange, à présent. Alors elle avait retrouvé une tête plus ou moins normale, pour la première fois depuis trois ans. Elle sortit enfin une peluche de son sac et la tendit à son neveu, un sourire naissant sur ses lèvres lorsqu’il l’attrapa avec une joie non contenue. « Je l’ai trouvée l’autre jour, j’ai tout de suite pensé à Zachariah. J’ai aussi trouvé des couches, » ajouta-t-elle en replongeant sa main dans son sac. « Romy… » Elle releva les yeux, pour voir que Jared n’était pas dupe et qu’il avait compris que ce n’était qu’un prétexte. « Je vais bien, je t’assure. » Elle hocha la tête, ne pouvant simplement s’imaginer que cela était simple de prendre soin d’un bébé dans la nature, sans ressources immédiatement accessibles. « Tu tiens le coup, toi ? » Rosemary poussa un nouveau soupir, avant de lui sourire, haussant les épaules. « Ça va, je pense. Ça devient juste un peu pesant de voyager seule comme ça. Mais je trouverais peut-être un compagnon, qui sait. » Elle esquissa un nouveau sourire, avant de lui poser le paquet de couches sur les genoux. « Prends les. J’insiste. » Ce n’est pas comme si j’en avait besoin, pensa-t-elle avec un pincement au cœur. Ou du moins, elle n’en aurait pas besoin immédiatement et penser au fait qu'elle ne savait pas quand elle pourrait revoir sa fille la terrifiait. Et cela lui faisait inévitablement pensé à Ashley et au fait que cela soit peut-être définitivement fini entre eux. Et rien ne la terrifiait plus. Partir à la recherche de fugitifs lui donnait une sensation de contrôle. Et pourtant, elle n’avait jamais eu autant de mal à recoller les morceaux de sa vie, déjà bien trop souvent brisée. Et pourtant, elle ne s’était jamais sentie aussi perdue.
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MessageSujet: Re: Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange   Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange EmptyVen 28 Juin - 13:52

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MessageSujet: Re: Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange   Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange EmptyDim 13 Déc - 11:14

Rosemary 'Romy' Sigrid Dahl-HjermstadSHE FILLED HERSELF UP WITH SO MUCH LIGHT
SHE FORGOT ABOUT THE SHADOWS
(c) sarasvati, robbie.
Noms, prénoms rosemary dahl, dualité de son identité, l'anglaise et la suédoise s'alliant sur ses papiers, poésie qui lui a chatouillé les lèvres toute sa vie. nom de famille que l'on entend depuis des siècles, mais qui a surtout marqué les journaux pour leur implication auprès de l'ordre du phénix lors de la guerre. prénom qu'elle trouve vieillot, dépassé, qui la pousse à se faire appeler romy, donnant rarement l'alternative. l'héritage scandinave lui donne sigrid en deuxième prénom, place privilégiée au creux de son cœur. il y a deux ans, elle ajoute un autre nom, lourd, réputé, lorsqu'elle passe une alliance à son doigt. hjermstad, nom de son mari, nom qui est sien aussi, à présent, nom peu apprécié au sein de sa famille. elle se présente encore sous rosemary dahl, par habitude, mais elle ajoute hjermstad lorsqu'elle veut prouver qu'elle assume, qu'elle n'a pas peur de son amour controversé.

Âge, date et lieu de naissance née dans la chaleur, le vingt-et-un décembre 1983, paradoxe qui s'est perpétué au travers de ses anniversaires, sa famille réchauffant ses veines et son cœur; jeunesse qui s'accroche encore à ses lèvres, on peut pourtant voir dans ses prunelles les trente-six années qui commencent à creuser ses traits; c'est fólcvígviðr qui a accueilli ses premiers cris.

Origines elle hérite de la suède par son père, de la côte d'ivoire, du kenya et de l'angleterre par sa mère, son arrière-grand père puis son grand-père s'alliant à des sang-purs étrangers pour la première fois depuis des siècles.

Nature du sang histoire qui encrasse ses veines, héritage complexe, mêlé; la fierté a poussé les shacklebolt à garder la pureté de leur sang des siècles durant, au travers d'alliances répétées avec les vingt-huit familles pures du royaume-uni; sa mère a brisé le cycle, espérant échapper aux lignées croisées et recroisées de ses racines anglaises. les dahl n'accordent pas d'importance à la pureté du sang, épousant sorcier.e.s comme moldu.e.s depuis des générations.

Province elle a passée les années formatrices de sa vie entre godric's hollow, village habité par les shacklebolt et fólcvígviðr, région où les dahl, vassaux des brynjolf, sont installé.e.s depuis la nuit des temps; ce sont majoritairement les nuages britanniques qui couvrent son adolescence, puisqu'elle fait le début de sa scolarité à poudlard; elle ne déménage définitivement en scandinavie dans la région paternelle qu'à ses quinze ans. à présent, c'est le quartier de breidablik gade à göteborg qui la loge, elle, son mari et son enfant.

Statut civil et orientation identité questionnée pendant une éternité, elle accepte depuis l'aube de sa vingtaine être bisexuelle et milite activement pour les droits de la communauté. elle a prononcé ses vœux le premier décembre 2018, toujours mariée aujourd'hui à störm hjermstad, amour de jeunesse perdu puis retrouvé, ses sentiments jamais épuisés, jamais oubliés. elle a donné naissance à leur fille agnes le dix-sept mai 2018, quelques mois avant qu'iels ne s'unissent.

Métier doigts plantés dans la terre depuis l'enfance, elle a su très jeune qu'elle voulait travailler enveloppées des odeurs fleuries et mystiques des plantes du monde magique; après avoir passé un cerf en botanique à ilvermorny, puis un coqs et un chien à l'institut de la nature de durmstrang, elle a passée deux ans à l'hôpital de göteborg en tant que botaniste; elle est professeure de botanique des instituts supérieurs de durmstrang depuis la rentrée 2016, commençant d'abord par un stage en alternance avec son poste au sindri sjukhus hospital, avant d'être titularisée un an plus tard.

Double zoe kravitz.

Tws perte d'un parent, torture (doloris), enfant mort-né, sclérose en plaques, leucémie.
Patronus sort tenté assez jeune, ce n'est qu'à ses vingt-trois ans qu'elle est réellement parvenu à donner la forme d'un chat de pallas aux volutes argentées qui s'échappaient de sa baguette; elle visualise un instant partagé avec sa mère, qui la rend heureuse malgré qu'il soit à présent emprunt de douleur.

Baguette elle a acheté sa baguette sur le chemin de traverse, chez ollivander's, à ses onze ans; elle est fine, faite de bois de châtaigner et renferme cœur de crin de licorne; le bois de trente-et-un centimètres était relativement souple; cette baguette a été perdue pendant la bataille de poudlard, puis miraculeusement retrouvée, et elle considère à présent qu'elle est sa meilleure alliée.

Amortentia l'odeur fumée de feux d'artifices magiques tout juste lancés, mêlée à celle acidulée du citron et soulignée par l'odeur distincte de la terre après la pluie.

Miroir du Riséd sa fille dans ses bras, adulte, en bonne santé, mille couleurs peignant ses cheveux.

Épouvantard silhouette reconnaissable de son mari, qui a le bras noirci par la marque des ténèbres, souvenir du tatouage qui occupe un recoin de son esprit, le signe d'appartenance au seigneur défunt une métaphore pour ce qui sommeille à présent en scandinavie, pour les enfants de völuspá qu'elle ne voit pas comme une amélioration par rapport à l'âge sombre du royaume-uni.

Famille störm hjermstad, âme jumelle à la sienne, garçon croisé lors d’un bal masque, homme retrouvé des années plus tard, ils n’ont pas compris tout de suite que leurs destins étaient liés. leurs cœur battent à l’unisson depuis près de quinze ans, la loi les reconnait depuis seulement deux. leur relation d’abord cachée a été exposée sans préméditation lorsque romy tombe enceinte, décidée à garder l’enfant, incapable de cacher sa grossesse pendant plus de quelques mois. leur amour divise, indigne, enrage leurs familles, l’une trop conservatrice, l’une trop révolutionnaire. Les hjermstad ne l’acceptent jamais comme l’une des leur et il n’y a qu’avec helle, sa belle-sœur, qu’elle n’a pas peur de jugement.

agnes dahl-hjermstad, fille née un an et demi plus tôt, enfant non prévu, pourtant elle ne sait pas comment elle aurait survécu sans elle; sorcière déjà prédestinée, le don de la tante maternelle colorant ses cheveux et ses yeux à la moindre de ses humeurs.

margaret et harriett dhal, petites sœurs, margo, partie trop tôt, harry, pillier dont elle ne peut se passer; l’amour qu’elle partage avec sa cadette est fusionnel, parfois explosif. harry est tout ce qu’elle n’est pas, sure d’elle, dure parfois, juste à l’image du reste de la famille. dix ans les sépare mais rosemary n’a jamais ressenti cet écart comme un obstacle; elles sont voisines depuis que la plus jeune a terminé ses études et il ne se passe pas une semaine sans qu’elles ne se rendent visite.

rasmus dhal, père présent, protecteur, craignant que la faucheuse ne vienne ensuite pour ses filles; père dépassé depuis la mort de sa femme, dépassé depuis que son poste au ministère de la magie scandinave ne se fait pas aussi essentiel que lorsque les brynjolf faisaient passer des né-moldus pour leurs enfants; les dhal s'allient aux descendants de brunhilde depuis toujours, les aidant dans leurs démarches en prenant des postes proches du gouvernement, proches des autorités, proches du pouvoir, afin de détourner l'attention, afin de mieux intégrer ces enfants assimilés; la famille s'est démarquée notamment avec leur alliance aux shacklebolt, à l'ordre du phénix par conséquent et leur implication dans le combat plus direct envers voldemort dans les années 90. rasmus enseigne aujourd'hui les arts et musique magiques à l'université de göteborg, quittant totalement son poste au ministère de la magie au début des années 2000, ayant entre temps enseigné de l'autre côté de l'atlantique à ilvermorny; il avait confié à l'époque rosemary et sa sœur à leur grand-mère maternelle, amondi, venue s'installer en scandinavie pour soutenir la famille.

justice shacklebolt, mère idolâtrée, mère engagée, mère décédée à trente-huit ans lors de l'apogée de la guerre en 1998; rosemary la voit à jamais comme son plus grand modèle, celui d'une femme se battant férocement pour ses idéaux, rejoignant l'ordre du phénix dès que cela lui fut permis; la perdre a été traumatisant, deuil qu'elle a porté pendant des années avant d'apprendre à vivre avec, jamais totalement disparu, toujours présent dans son cœur, dans les regards échangés avec sa famille; les shacklebolt sont devenus des étrangers, reclus en angleterre, elle ne voit plus que peu sa famille maternelle depuis maintenant vingt-et-un ans.

Allégeance c’est à poufsouffle qu’appartient son cœur, première maison à l’avoir accueillie, maison arrachée lorsque la guerre prend fin. elle déménage en scandinavie, intègre durmstrang, et hésite lors de la cérémonie. les coutumes scandinaves lui dictent de choisir styrke, clan de son ancêtre, clan de sjofn et de brunhilde, dont sa famille est vassale. mais le cœur ne bat pas pour ses valeurs, qu’elle respecte pourtant. elle préfère la patience de frigg, et rejoint les skjerme. son choix ne lui a jamais été reproché par sa famille, ses propres décisions encouragées.

Trivia elle a un chien qui s'appelle le chien; son véritable nom est jean-tomate, un nom choisi chacun par son mari et elle (+) bilingue en anglais et suédois depuis son enfance grâce à ses parents, elle maîtrise assez bien les nuances avec le norvégien surtout et le danois depuis qu'elle est professeure (+) anti-monarchie, elle ne croit pas que le pouvoir devrait être détenu uniquement par les douze familles (+) elle possède de nombreux tatouages, encres qui rythme sa vie et ses souvenirs, ainsi quelques piercings.
passionnéeengagéetéméraireenjouéedistraitefranchesusceptibleoptimistebienveillanteindécise
derrière l'écran it is i,
ása :fok:


Citation :
((elía)) soulmates aren’t rare. north stars though, they are. by chance you’ll meet someone who encompass the way home. someone who is home. and knowing him is like being f o u n d with never knowing you were lost.

(quiet rebellion)
you breathe blood and wake up s c r e a m i n g . flowers are pretty in the same way you are – bursts of beauty covering up fault lines and butterflies pulling hurricanes to shore. you press thorn-tipped fingers into your ribs, twist and tug and pull out burning red.


Dernière édition par Riley Graham le Dim 13 Déc - 11:17, édité 1 fois
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Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange Empty
MessageSujet: Re: Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange   Romy A. Hellström / Rosemary H. Lestrange EmptyDim 13 Déc - 11:15

the poets were wrongyou don’t burn
and there are no tornadoes in your chest
checker tws plus haut avant lecture :keur:

soul (les dhal), êtres dont le cœur bat en unisson, proches dont elle ne pourrait se passer, fierté familiale portée comme un bouclier, une flamme qui ne faiblit jamais. êtres passionnés et dévoués, à l’image de l’ancêtre, (sjofn), incarnation même de la passion, rosemary ne fait pas exception. son cœur aime trop fort, trop vite, trop, amour tourné principalement vers les siens. les parents aimants leur inculquent l’importance de la famille, leur explique à quel point elles étaient désirées et à quel point harry a eu du mal à pointer le bout de son nez. romy garde cette amour comme une promesse, serment emprisonné dans son cœur de ne jamais voir sa loyauté faillir, glisser entre ses doigts. elle est partagée pour la famille maternelle, (les shacklebolt), visages oubliés qui peuplent ses souvenirs. elle ne retient de rancœur que pour ces sorciers purs à la moralité corrompue, mais elle ne peut oublier que le nom de sa mère figure à côté des personnalités marquantes de l’ordre du phénix. partagée, elle ne sait pas si elle doit l’éradiquer ou le revendiquer.
au-delà du sang, son cœur accueille d’autre noms, sa confiance aveugle la pousse à toujours pardonner, jamais oublier. (störm hjermstad) évidence, destinée, époux qui fait battre son cœur douloureusement contre ses côtes. (theodore prewett), meilleur ami, rencontré sur les bancs de poudlard, visage perdu pendant des années avant d’être retrouvé; amitié sincère, honnête, que marquent plus de deux décennies. puis (leviathan faust), ami de ses parents, figure parentale, modèle qu’elle estime sans le moindre doute.
mais attaché à ce dernier nom, un autre, pas vraiment sien, lien étroit et indéniable avec sa propre famille qui hante ses pensées. (eachan reid), mystère qu’elle ne connaît que de réputation, adolescente trop docile pour lui adresser la parole, adulte trop occupée pour le chercher. eachan reid, c’est à cause de lui qu’elle est morte, lui souffle son père. elle veut le détester autant que le géniteur, elle ne veut même pas lui accorder la moindre de ses pensées. mais les questions se bousculent sur ses lèvres quand elle le croise. elle veut comprendre, veut connaître sa mère à travers ses mots.

war trop jeune, l’enfance qui s’accroche à ses joues, enfle son cœur innoncent. trop jeune, quand la direction de poudlard change, quand les punitions corporelles se multiplient, quand les doloris pleuvent; shacklebolt veut dire traître à son sang, alors elle se courbe sous la baguette, épouse malgré elle la douleur qui ne la quittera jamais vraiment. trop jeune, quand elle apprend par une lettre clandestine que sa propre mère est tombée, qu’elle ne peut même pas partir du château pour être avec sa famille. deuil insidieux qui cerne ses yeux, ronge ses ongles, fait claquer l’insolence sur sa langue, elle en oublie presque les mois qui suivent. (la bataille) éclate quand elle ne l’espère plus, prise au piège dans un combat qu’elle ne peut encore assumer, elle se dérobe du mieux qu’elle peut. elle le regrette, veut croire qu’elle aurait pu se battre, elle aussi, sorts incertains, visée tremblante, larmes aveuglantes.
(marquée), elle ne peut oublier la pire année de son existence.
(marquée), elle continue le combat, à son échelle, milite pour toutes les causes qui lui tiennent à cœur, les siennes, celle des né-moldus par-dessus tout. elle apprend sans y être autorisée l’existence des enfants de völuspá, la peur vieille de vingt ans ressurgit, l’étrangle, lui fait perdre ses moyens. elle cherche comment les arrêter, elle cherche d’autres mages qui partagent ses craintes.

blood carmin reluisant d’une gloire oubliée, liquide épais obstruant ses artères, malédiction regrettée qui l’habite; aucune doute n’a jamais été posé sur le fait que c’est son sang, son héritage, la pureté dont ses ancêtres se sont félicités qui lui a pourri les veines. la consanguinité n’a jamais été avouée, toujours cachée par des cousinages plus ou moins éloignés, secret honteux même pour ces sorciers anglais à l’allure fière; pourtant, elle est bien là, elle a bien des conséquences sur la santé des enfants qui en sont nés.
(infertilité), rosemary arrive sans obstacle, puis former une famille devient un combat. ils luttent, rasmus et justice, pour lui offrir un adelphe. c’est les larmes aux yeux qu’ils donnent naissance à margaret, cinq ans plus tard; margo, elle est aimée. mais margo, elle ne jamais son premier souffle, margo, elle ne crie pas alors que les secondes se font longues après qu'on l'ait poussée vers la vie, margo, on l’enterre trop vite, trop tôt. margo, on l'oublie pas vraiment.
après, il y a harriett, troisième enfant qu’on espère plus, un miracle, harry, née dix ans après son aînée; miracle qui a ses dix ans même chute d’un arbre, les spasmes convulsent les muscles, paralysent les membres. (sclérose en plaques), diagnostic murmuré à mi-voix, l’incompréhension fait couler les larmes, étouffe les sanglots. on tente de l'expliquer par sa métamorphomagie, par ses cellules trop changeantes, trop défectueuses pour survivre au don. mais rosemary sait qu'on n'ose pas avouer l'entière vérité.
puis enfin, c’est le sien de diagnostic, le sang idolâtré s’échappe de ses narines, bloque l’air dans ses poumons, la draine de ses forces. (ironique leucémie), elle vit dix ans avec, retient son souffle quand elle sent l’heure approcher. les traitements la rendent plus malade encore, les potions décolorent ses cheveux à jamais, les poisons la précipitent vers sa tombe un peu plus vite. (moelle salvatrice), ce n’est que lorsque son sang est greffé au sien qu’elle entre en rémission. elle ne l’oublie jamais, ce sentiment d’avoir son destin lié à une personne. âmes unies à jamais, dans leurs corps, dans leurs cœurs.
carmin détesté, indigné, elle ne leur pardonne jamais, à ces shacklebolt élitistes qui crachent sur l’avenir de leur descendance pour ne pas perdre face. elle ne leur pardonne jamais, sa voix s’élève à chaque fois qu’on lui parle de hiérarchie, ses poings se dressent pour les plus démunis.
mais l'amour véritable la surprend, le cœur s’emballe, l'esprit lui dicte qu’elle n’a pas le choix. raisons qui n’excusent pas tout à fait ses principes trahis.
(hypocrisie), elle épouse un sang-pur.

heart (première rencontre), la vingtaine au creux du cœur, visages masqués, identités camouflées. elle rentre dans son jeu, lui donne son deuxième prénom contre le sien. (elía) roule sur sa langue, douces syllabes qui habitent ses souvenirs des années après. les masques ne tombent pas lorsque minuit arrive, les lèvres se rencontrent, timides, hésitantes. une promesse de se retrouver, une continuité du jeu. elle le perd à jamais, quitte la scandinavie pour les états-unis le cœur lourd.
obsession des premiers mois, il ne devient qu’un souvenir lointain, affectionné, au fil des années. une décennie, avant qu’elle ne trouve une colocation quand elle prend son premier emploi. (störm), il se présente, et son regard chaleureux lui réchauffe le cœur, lui semble familier. störm, au mariage instable, en colocation malgré son couple, aux explications douteuses. störm, qui devient trop important, trop vite. elle lui masque le mal qui l’habite derrière des sourires, mais quand elle est précipitée à l’hôpital, la supercherie se brise. visites au goût salé de sa famille, de son père, de sa sœur, de ce colocataire qui fait un peu trop trembler ses doigts. des souvenirs ressurgissent, un tatouage jusqu’à lors camouflé réveille son cœur d’adolescente. elle demande son deuxième prénom. elía, il lui répond. elía, comme lorsqu’ils étaient enfants.
(sentiments exacerbés), il lui devient impossible de quitter ses bras. amour tu, amour partagé derrière des portes closes, leurs noms ne vont pas ensemble pour le reste du monde.
(grossesse inattendue) qui précipite le reste, elle accepte rapidement de faire face au courroux familial. le regard des autres n’importe plus.
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