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 Casey Rothschild

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Riley Graham
Riley Graham
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Date d'inscription : 29/03/2018

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MessageSujet: Casey Rothschild   Casey Rothschild EmptyMer 23 Oct - 23:31




Casey Rothschild
they left bruises on your heart
and yet it still kept beating
Pièce d'identité

NOM ≈ Rothschild, bien que chez eux, ce nom n'ait rien de prestigieux. PRÉNOM(S) ≈ Casey, seul et unique prénom qu'a daigné lui donner sa mère, à l'instar de ses sœurs. Elle ne s'est jamais vraiment formalisé du fait que ce soit un prénom majoritairement masculin. Ses proches l’appellent Cas (prononcé casse). ÂGE ≈ Vingt-neuf ans, bien qu'elle en paraisse souvent moins par son attitude. LIEU DE NAISSANCE ≈ Elle est née à Brisbane, en Australie, le  9 juillet 1987. STATUT SOCIAL ≈ Célibataire, elle n'a eu que peu de relations sérieuses et ne sent pas prête à s'engager pour le moment. A vrai dire, elle n'est pas sure de vouloir s'engager un jour. MÉTIER ≈ Officiellement nourrice, officieusement, elle donne un coup de main à tous ceux qui veulent bien la payer. Ainsi, elle aide sa grande sœur dans son entreprise de ménage mais aide aussi un peu autour d'elle pour gagner quelques sous en plus. ORIENTATION SEXUELLE ≈ Casey n'a jamais posé de mot sur son orientation sexuelle et bien qu'elle n'ait jamais eu de véritable relation avec une femme, elle garde un esprit ouvert. A vrai dire, elle s'en fiche, du moment que la personne lui plaise. GROUPE ≈ 30 ans sinon rien. AVATAR CHOISI ≈ Haley Bennett.

Les informations en vrac

Ayant une mère absente, Casey a été forcée de se débrouiller seule ou avec l'aide de ses deux sœurs, Chelsea et Chloe. Cette dernière a d'ailleurs été celle a plus endosser le rôle de maman de la fratrie, si bien que Casey n'a jamais eu à se soucier de responsabilités. C'est sans doute pour cela qu'elle n'a pas vraiment le sens des priorités aujourd'hui. ≈ Casey est par conséquent indépendante et a du mal à accepter une trop grande influence extérieure. Les personnes les plus constantes dans sa vie sont ses sœurs mais elle ne les a jamais laissées lui imposer quoi que ce soit. Elle aime prendre ses propres décisions et veut croire qu'elle peut toujours compter sur elle-même, quelque soit le problème. ≈ Jusqu'à cette année, Casey n'avait jamais rencontré son père, bien qu'elle ait toujours su qu'elle n'avait pas le même que ses deux sœurs. Elle a cependant été récemment contactée au décès de son géniteur, puisqu'elle figurait sur son testament. Elle a hérité d'une petite somme d'argent mais surtout d'un lourd secret, qu'elle ne s'est pas encore sentie prête à partager avec qui que ce soit. ≈ Bien qu'elle soit nourrice, Casey n'a pas un amour particulier des enfants. A vrai dire, ils ont plutôt tendance à l'horripiler après un certain temps. Mais il faut croire qu'elle a un certain don avec eux, puisque c'est après avoir gardé la fille d'une de ses voisines un soir qu'elle s'est retrouvé avec un dizaine de clients, ayant tous entendu du bien de ses services. Elle garde notamment son neveu, Elias et c'est à vrai dire le seul enfant qu'elle aime et dont elle apprécie la présence. ≈ Casey a ce qu'on appelle communément une grande gueule. Elle parle tout le temps, bien souvent trop fort, bien souvent pour s'énerver. Elle s'énerve rapidement et n'hésite pas à dire lorsque quelque chose la dérange, sauf quand elle tient à la personne en face d'elle - ce qui n'arrive pas souvent. Elle n'a pas réellement de retenue et se fiche bien de ce qu'on peut penser d'elle, si bien que souvent, elle ne réfléchit pas avant d'agir. ≈ Lorsqu'elle ne garde pas des enfants, Casey donne un coup de main là où elle peut, notamment dans l'entreprise de sa sœur Chloe, où elle fait régulièrement le ménage chez les familles fortunées de Brisbane. Elle aide aussi lors des périodes de fortes affluences dans certains bars et cafés, en tant que serveuse. ≈ Elle n'est pas particulièrement douée avec les sentiments et aura plutôt tendance à mettre les deux pieds dans le plat qu'à avoir du tact. Elle ressent la compassion mais ne sait pas pour autant l'exprimer et a particulièrement du mal à aider les personnes qui viennent chercher son aide. Elle préfère donc proposer des solutions concrètes qu'apporter tout soutien émotionnel. ≈ Elle n'est persistante que dans ce qui l'intéresse et lâche souvent l'affaire lorsqu'elle a l'impression de perdre son temps. Cela a souvent été vrai avec ses précédents emplois, avec des conversations, avec des relations. Elle se contente de partir, sans un mot, laissant aux autres le soin de se rendre compte qu'elle n'est tout simplement pas intéressée. ≈ Ayant souvent trainé avec des garçons en étant plus jeune, elle a rapidement appris à se défendre et n'hésitera pas à en coller une à tous ceux qui l'importunent. Elle est réputée pour faire mal lorsqu'elle frappe, si bien qu'un simple regard suffit parfois à interrompre celui qui lui fait face. ≈ Casey n'a jamais fait d'études supérieures, bien consciente que cela ne lui était pas accessible. Elle a terminé le lycée avec de bonnes notes mais n'est pas allée plus loin, n'ayant tout simplement pas les moyens pour se permettre de même rêver à l'idée d'aller à la fac. Elle n'avait jamais été celle qui aurait pu réussir de toutes manières, Chelsea étant sans doute la plus brillante d'elles trois et elle ne regrette donc pas réellement de n'avoir pas pu continuer. ≈ Bien qu'elle boive et fume occasionnellement, elle n'a pas touché à un joint ou quelconque autre drogue depuis son adolescence, après avoir vu plusieurs de ses amis sombrer dedans. ≈ Elle ne sait pas cuisiner mais se débrouille toujours pour se faire inviter à manger ou pour trouver de bons deals sur des plats préparés. Le seul plat qu'elle sait faire est un gratin de légumes et ses proches l'ont bien trop souvent goûté. ≈ Elle dort souvent la lumière allumée, ayant pris cette habitude petite lorsqu'elle savait que sa mère n'était pas là. Sa porte et ses fenêtres sont toujours fermées avec soin lorsqu'elle est prête à se mettre au lit. ≈ Elle n'a jamais quitté Brisbane et ses alentours, ayant accepté depuis longtemps qu'elle est née et mourra là, puisqu'elle n'a pas réellement les moyens ou l'envie de s'en aller.

Le joueur derrière l'écran

Sur le net, on m'appelle cosmic dust, mais appelez-moi Laura. J'ai 22 ans, et je viens de la région parisienne. J'ai découvert 30YSY grâce à Chelsea et Camber, et j'ai cédé à m'inscrire parce que je suis faible  Rolling Eyes. Malgré mon emploi du temps chargé, je pourrai tout de même être présent(e) au moins cinq jours sur sept. Mon personnage est un lien prédéfini de Chelsea Rothschild. Je suis content(e) de vous rejoindre dans l'aventure et j'ai hâte de rp avec vous  :yiha:.

   
Code:
<pris>haley bennett ≈</pris> casey rothschild


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Riley Graham
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MessageSujet: Re: Casey Rothschild   Casey Rothschild EmptyMer 23 Oct - 23:32


   

   

   
Il était une fois, mon histoire
When the snows fall and the white winds blow,
the lone wolf dies but the pack survives
Les draps étaient toujours défaits de la veille, la pièce vide, leur maison silencieuse. Casey s’était habituée à se lever pour trouver la chambre de sa mère dans cet état, indiquant clairement qu’elle n’était pas rentrée la veille. Casey s’était habituée à se préparer seule pour aller à l’école, en compagnie de sa grande sœur et de sa plus jeune. Casey s’était habituée à ce que sa mère ne soit que peu impliquée dans leurs vies. « Elle est où maman ? » Casey se retourna vers Chelsea, les sourcils froncés. Elle avait appris depuis des années à ne plus poser cette question elle-même, considérant Chloe comme étant la seule présence dont elle avait vraiment besoin pour se débrouiller. Chelsea, elle, n’avait que cinq ans. Elle n’avait pas appris encore à ne pas compter sur la présence de leur mère. Elle n’avait pas appris encore que la chercher ne servait généralement à rien. Elle n’avait pas appris encore qu’il fallait d’avantage se surprendre de sa présence que de son absence. « Pas là, » répondit-elle simplement et elle vit l’incompréhension dans les yeux de sa sœur. Peut-être aurait-elle dû mentir et dire qu’elle reviendrait bientôt. Mais cela n’aurait servi à rien d’autre qu’à donner de faux espoirs à Chelsea, qui devrait de toutes manières s’habituer à son absence comme elle-même l’avait fait. Elle lui sourit et tendit ses bras pour la serrer contre elle. Elle pouvait voir la déception, la tristesse, l’amour qu’elle portait encore pour leur mère chez sa sœur. Tous ces sentiments qu’elle avait presque oublié à présent. Chelsea vint se blottir contre elle et elle la serra fort, pour lui faire comprendre que ce n’était pas son cas, à elle. Qu’elle et Chloe seraient toujours là. Qu’elle et Chloe pourraient toujours prendre soin d’elle. « Chloe a fait le petit-déjeuner. Il faut qu’on se dépêche de manger avant d’aller à l’école. » Faire le petit-déjeuner pour sa grande sœur de dix ans consistait à verser des céréales et du lait dans un bol et à laisser le tout dans l’évier une fois fini. Parce qu’au fond, c’était tout ce qu’elles pouvaient faire. Se débrouiller, difficilement, mais se débrouiller quand même.

▲▼▲

« Je crois que j’ai vu mon père aujourd’hui. » Elle s’assit en face de Chelsea à la table du diner qu’elles venaient de dresser, tandis que Chloe était occupée à faire cuire des pâtes, pour la énième fois. « Ses cheveux étaient de la même couleur que les miens. D'ailleurs si ça se trouve c’est peut-être un de vos pères à vous plutôt. » Elle sortit ses devoirs, habituée à les faire en mangeant pour pouvoir demander de l’aide à son aînée si elle avait besoin. Chelsea la regardait avec des grands yeux, le menton posé dans ses mains. « Et du coup ? Tu sais comment il s’appelle ? » Elle n’avait jamais pensé qu’il était triste qu’à douze ans, elle ne sache pas qui son père était, puisque ses sœurs étaient dans le même cas qu’elle. Elles avaient toujours su qu’elles n’avaient pas le même, leur mère ne s’étant pas privée de leur dire lorsqu’elles avaient commencé à poser des questions mais elles n’avaient jamais su qui exactement, probablement parce que leur mère elle-même ne savait certainement pas. Casey secoua la tête en ouvrant son livre de maths. « Non mais je sais qu’il travaille à la boulangerie près de la gare. Y’avait trop de monde pour que je le dérange. » Chelsea sourit, une lueur d’espoir dans son regard. « Donc s’il se souvient de quand il a couché avec maman, on peut savoir si c’est ton père, le mien ou celui de Chloe. » Casey lui rendit son sourire, amusée. La question de comment faire des enfants n’était pas restée une question bien longtemps, chez elles et elle n’était pas surprise d’entendre sa sœur utiliser ces termes. « C’est ça. » Chloe s’approcha de la table, la casserole remplie de pâtes et divers légumes en sauce entre ses doigts. Elle entreprit de les servir chacune, Casey et Chelsea l’aidant avec leurs fourchette. « Tu sais Cas, il y a beaucoup de gens qui ont les cheveux blonds à Brisbane. Ca veut pas dire que le premier blond venu est un de nos pères. » Casey regarda sa sœur, déçue qu’elle dise ce genre de choses en face de la plus jeune, qui avait encore beaucoup d’espoirs. Elle haussa les épaules. « C’est une piste comme une autre. » Elle attaqua son assiette lorsque Chloe s’assit finalement, ses yeux rivés sur son problème de maths. « Ouais. Mais l’important c’est d’enquêter d’avantage. Il est blond, ok, mais quoi d’autre ? Il faut creuser, tu sais. » Casey releva les yeux vers sa sœur, avec un sourire. Peut-être n’avait-elle pas abandonné espoir, elle non plus. Quelque part, elles avaient sans doute toutes besoin de savoir. Besoin de savoir que leurs pères n’étaient peut-être pas aussi terribles que leur mère. Que leurs pères prendraient peut-être soin d’elles si elles les trouvaient.

▲▼▲

« Je peux goûter ? » Casey sursauta, cachant le joint qu’elle tenait entre ses doigts près de sa jambe par réflexe. Chelsea vint s’asseoir à côté d’elle sur le toit où elle était installée, un peu plus bas que la fenêtre de sa chambre. Occupée à observer ce qui se passait chez leurs voisins d’en face, Casey ne l’avait pas entendue s’approcher. Elle n’avait probablement pas été aussi discrète qu’elle ne l’avait pensé en sortant après avoir pensé ses sœurs couchées. Elle recracha la fumée loin du visage de sa cadette et contempla l’idée un instant, un sourire sur les lèvres.  Elle n’était pas certaine de vouloir que sa sœur se lance à douze ans dans les pétards mais elle savait qu’elle finirait par y goûter tôt ou tard. De là où elles venaient, c’était inévitable. « Seulement si tu dis rien à Chloe. » Elle savait que leur grande sœur voulait les protéger des mauvaises influences autour d’elles mais Casey n’était pas suffisamment stupide pour aller trop loin. Elle aimait aussi l’idée de garder un œil sur ce que faisait sa cadette. Tant que c’était avec elle, ça ne lui posait pas de problème. Sa sœur hocha la tête, déterminée et Casey lui tendit ce qu’elle avait roulé quelques minutes plus tôt. « Faut que t’inspire profondemment mais pas trop, ok ? » Elle regarda sa sœur inspirer et recracher directement la fumée en toussant. Casey explosa de rire, reprenant la cigarette entre ses doigts. « Non, plus doucement. Regarde. » Elle porta le joint à sa bouche et fit une démonstration, lui montrant comment inspirer correctement. Elle lui retendit et Chelsea s’étouffa de nouveau. Les rires de Casey résonnèrent de nouveau, tandis qu’elle lui reprenait des mains. « Bon ça suffit. Si t’y arrives pas, c’est probablement que c’est pas le moment. » Elle écrasa le joint, se souciant peu de ce qui restait puisqu’un ami lui avait donné l’herbe qui se trouvait à l’intérieur. « Mais non, je pouvais y arriver, » protesta Chelsea en faisant la moue. Casey sourit, passant un bras autour de ses épaules. « C’est pas un exploit dont tu serais fière, Chels. »

▲▼▲

« T’as entendu pour Eliott ? » Casey avait remarqué plus tôt dans la matinée qu’elle n’avait effectivement pas vu son ami traîner dans les couloirs du lycée, comme à son habitude. Elle fixa celle qui était assise en face d’elle, avalant lentement la nourriture servie par la cafétéria, incroyablement fade par rapport à ce que pouvait leur faire Chloe à présent. « Quoi, » lâcha-t-elle finalement, replantant sa fourchette dans son steak, Alice n’ayant visiblement pas compris qu’elle attendait. Celle-ci fit une grimace, l’air mal à l’aise. « Il est à l’hosto. Overdose. » Casey continua de manger, les yeux baissés, tandis qu’elle encaissait la nouvelle. Elle ne s’était pas alarmée de son absence, non, habituée à le voir sécher les cours. Mais elle n’était pas surprise pour autant par les mots que venait de prononcer son amie. Après tout, Eliott était un gamin des rues, un gamin des mauvais quartiers, surement dans une pire situation qu’elle ne l’était elle-même. Comme la plupart de ses amis. Et comme la plupart de ses amis, il était tombé dans la drogue, trop tôt, trop vite. Comme la plupart de ses amis, il n’avait pas trouvé ça grave. Et elle non plus. Mais elle savait qu’elle avait tort, elle savait qu’elle aurait dû voir qu’il sombrait beaucoup trop, qu’il n’arriverait bientôt plus à sortir la tête de l’eau. Elle n’en était pas au même point que lui, non, mais elle aurait dû le voir. « Putain, » lâcha-t-elle enfin en reposant ses couverts, l’appétit définitivement coupé. Elle pouvait encore sentir les effets du joint qu’elle avait partagé avec ses amis au début de la pause, planqué dans un recoin de la cour et elle en était presque dégoûtée. Dégoûtée de s’être mise dans cet état, alors qu’un de ses meilleurs amis était à l’hôpital, probablement dans un état catastrophique.   « C’est grave comment ? » Alice secoua la tête et haussa les épaules, l’air de dire qu’elle n’en savait rien. Casey poussa un soupir. « Tu viens avec moi le voir après les cours ? » demanda-t-elle en se relevant, attrapant son plateau. Alice suivit son mouvement. « Ouais. »

▲▼▲

« Puuu… naise. » Casey lança un sourire au petit garçon qui la regardait avec de grands yeux, se rattrapant de justesse. Elle le rejoint à l’autre bout de la pièce pour ramasser le téléphone qu’il avait fait tomber pour la cinquième fois et enfin, souleva l’enfant de trois ans pour le porter contre sa hanche. « Il faut aller dormir maintenant, de toute façon. » Il continua de la regarder, un pouce coincé dans sa bouche et marmonna une phrase incompréhensible. Casey était prête à parier que de toutes manières, même sans son pouce dans sa bouche, elle n’aurait rien compris. « Non, non, non. Dodo, » persista-t-elle en s’avançant vers sa chambre, certaine qu’il s’agissait de protestations, comme à chaque fois qu’elle le gardait. Elle ne savait pas réellement comment elle s’était retrouvée à garder plusieurs fois par semaine le petit Thomas, ainsi qu’une tripotée d’autres enfants de son voisinage. C’était un simple service qu’elle avait rendu, à la base, contente de se faire un peu d’argent maintenant que le lycée approchait à sa fin mais ce simple service s’était transformé en bouche à oreilles et bientôt, tous ses voisins lui avaient demandé si elle pouvait les dépanner aussi. Elle avait accepté, ne pouvant pas réellement se permettre de refuser si elle voulait commencer à économiser. A vrai dire, il n’y avait pas réellement un choix phénoménal de carrières pour elle. Après le lycée, elle en aurait terminé, n’envisageant même pas d’aller en études supérieures. Elle était en colère, contre ce système qui prétextait qu’il fallait un talent spécial pour rendre son éducation accessible. Elle était en colère, contre sa mère de ne leur avoir jamais promis un avenir solide. Elle était en colère, contre elle-même de ne pas avoir été aussi brillante que Chelsea. Chelsea, elle, avait toutes ses chances d’obtenir une bourse. Alors elle la lui laisserait, arrêtant de s’acharner, se contentant d’avoir son diplôme à la fin de l’année. Elle déposa l’enfant dans ses draps, bordant le lit avant de s’y asseoir pour lui lire une histoire. Alors ce serait ça, le restant de ses jours. Elle, qui lirait des histoires à des gosses qu’elle ne connaissait pas, qu’elle n’appréciait pas, qui tapaient sur ses nerfs. Elle, qui vivrait dans l’ombre de sa cadette, l’aimant bien trop cependant pour lui en vouloir un jour. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, non. Elle méritait de se sortir de leur situation merdique. Elle méritait de briller. Elle méritait de se tirer. Même si cela voulait dire les laisser derrière.

▲▼▲

« Je ne sais pas si j’aime ce Paul. » Elle regarda sa sœur lever les yeux au ciel, pourtant certaine qu’elle le ressentait, elle aussi, ce doute vis à vis du fiancé de Chloe. En réalité, ce n’était pas Paul qu’elle n’aimait pas. Ce n’était définitivement pas le fait qu’il soit riche ou qu’il prenne soin de leur sœur. C’était l’idée qu’elle puisse partir vivre sa vie. Les abandonner elle aussi, les livrant à elles-mêmes. Mais elles étaient plus vieilles à présent et elle savait qu’elle ne pouvait pas avoir de ressentiment envers Chloe pour cela. Elle savait qu’elle avait le droit de vivre sans avoir de s’occuper de ses sœurs, elle aussi. Et pourtant, le sentiment était toujours là, ce sentiment de peur dont elle ne parvenait pas à se débarrasser. C’était plus simple, bien plus simple, de prétendre que c’était Paul le problème. Pas elle qui ne savait presque pas comment vivre sans sœur. Pas elle qui avait peur de faire flamber la cuisinière si elle se mettait à cuisiner. Pas elle qui serait incapable de s’occuper d’une petite sœur enceinte jusqu’au cou. Pas elle, non. Paul. « Je le déteste. Je les déteste tous. » Casey hocha la tête, un sourire aux lèvres. « T’as raison. » Mais il n’y avait pas de sourire sur les lèvres de Chelsea, seulement des larmes dans ses yeux. Elle se déplaça sur le canapé pour serrer sa sœur contre elle, déposant un baiser sur son front. Ses yeux se posèrent sur son gros ventre, qui prenait toute la place entre elles. Elle se souvenait, une éternité plus tôt, lorsque Chelsea leur avait dit pour sa grossesse, lorsqu’elle avait eu peur pour l’avenir de sa sœur. Sa sœur, si brillante. Sa sœur, avec encore la vie devant elle. Sa sœur, humaine, elle aussi, capable de faire des erreurs. Elle lui avait présenté ses choix. Elle lui avait dit que cela irait. Et elle le pensait encore aujourd’hui. « Pleure pas, Chels. Tu vas voir. Je vais me trouver un autre boulot. Je vais promener les chiens des gens. Je vais prendre soin de nous et il pourra pas se plaindre, ton mioche. » Elle était presque prête à tout, à vrai dire, pour s’assurer qu’il n’arriverait rien à sa sœur et son neveu. Elle était presque prête à tout pour devenir un peu plus comme Chloe, pour être responsable, elle aussi. Même si elle en avait été bien incapable jusqu’à présent.

▲▼▲

« Pourquoi tu réponds plus à mes appels ? Tu m’évites ? » Casey retint une grimace, la main toujours sur la poignée. Elle ne s’était pas attendue à ce que Tyler se pointe chez elle, après qu’elle l’ait bloqué de son portable. Elle avait espéré que le message soit clair lorsqu’elle ne s’était pas pointée à leur rendez-vous deux jours plus tôt. Elle avait espéré que le message soit clair lorsqu’elle n’avait pas répondu à ses appels. Elle jeta un œil sur Elias, toujours endormi sur le canapé, alors que les dessins animés continuaient de défiler sur ton téléviseur cassé. Elle fit un pas dehors, rabattant la porte derrière elle sans la fermer. « Je ne pense pas qu’on devrait continuer de se voir, » dit-elle simplement. Elle avait espéré éviter cela. Elle avait espéré compter sur le fait que Tyler semble dénué de tout sentiment humain pour qu’il lâche l’affaire. Elle le regarda froncer les sourcils. « Pourquoi ? » Elle poussa un soupir, se retenant de sourire devant son air confus. Elle ne voulait pas réellement risquer de s’en prendre une devant son neveu. Elle ne savait pas réellement ce qui pouvait énerver celui qu’elle avait appelé petit-ami encore quelques jours plus tôt mais elle n’avait réellement envie de le découvrir. Elle savait qu’il était violent, bien qu’il ne l’ait jamais été avec elle. « Je sais pas. Peut-être que je me suis lassée. Peut-être que c’est ton attitude misogyne. » Elle croisa les bras, gardant une bonne distance entre eux. Elle n’avait pas peur de le frapper, non, s’il osait lever la main sur elle. Elle se souvenait encore des réflexions dénuées de bon goût qu’il lui avait sorti, avant qu’elle ne s’en aille. D’après lui, ce n’était pas normal si elle ne savait pas cuisiner, parce qu’une femme aurait dû savoir. D’après lui, ce n’était pas normal si ses sœurs et elles n’avaient pas le même père, parce qu’une femme qui avait autant d’amants était forcément une salope. D’après lui, ce n’était pas normal qu’elle lui dise de ne peut-être pas vouloir d’enfant, parce qu’une femme en voulait forcément. Alors elle était partie, après s’être fatiguée à essayer lui prouver qu’il avait tort. Elle était partie sans terminer le débat, parce qu’elle savait qu’il ne changerait pas d’avis. Elle était partie, parce qu’elle savait qu’elle perdait son temps, parce que Tyler était aussi stupide que ce qu’elle avait pensé lors de leur premier rendez-vous. « Quoi ? » Elle poussa un soupir, reculant de nouveau dans son appartement. « Je garde mon neveu, je peux pas rester. A jamais. » Elle referma la porte, ignorant les coups qui suivirent pour s’approcher d’Elias qui se réveillait. « C’est quoi ce bruit ? » demanda-t-il de sa petite voix, les yeux encore à moitié fermés. « C’est les voisins qui font n’importe quoi. Viens, je vais te mettre dans mon lit, t’entendras rien. » Elle lui tendit la main et il la pris, la suivant sans réellement regarder où il allait. Elle le coucha avant d’éteindre la lumière, retournant dans le salon pour attendre Chelsea lorsqu’elle reviendrait le chercher, soulagée que les coups contre sa porte se soit interrompus.

▲▼▲


« Je comprends pas. Attendez, ne quittez pas. » Elle jeta un coup d’œil à sa sœur, qui la fusillait du regard alors qu’elle reposait son chiffon. « Je suis désolée, c’est important, » mima-t-elle avec ses lèvres, silencieusement, avant de recoller son téléphone contre son oreille. Elle savait qu’elle devait faire vite, Chloe comptant sur elle pour l’aider avec ces clients. Chloe, qui avait fini par monter sa boite et qui avait fini par quitter son mari. Chloe qui semblait vouloir l’assassiner sur place. Casey sorti de la pièce en chuchotant un Désolée pour la dernière fois, s’éloignant des oreilles de ses sœurs pour aller dehors, sur la terrasse. « Je n’ai jamais connu mon père. Vous devez faire erreur, » reprit-elle, son cœur battant sans doute trop vite dans sa poitrine. Ce n’était pas vrai, tout simplement pas vrai et l’homme qu’elle avait au bout du fil faisait une erreur. « Pourtant vous êtes bien Casey Rothchild ? » Casey déglutit, nerveuse. « Oui, oui. » « Je vous cite encore une fois, il est bien dit A ma fille, Casey Rothschild, je lègue la somme de dix mille dollars. Il avait un carnet d’adresses avec vos coordonnées chez lui. » Elle ferma les yeux, les mots lui donnant presque le tournis. Son père. Un testament. Dix mille dollars. Ce n’était pas possible. Pas pour elle. Elle, qui n’avait jamais connu son père. Elle, qui n’avait jamais eu d’argent. « Et comment est-ce qu’il est mort ? » demanda-t-elle finalement, sentant ses jambes céder sous son poids pour la laisser s’asseoir à même le sol. « Peut-être devrions-nous en parler en face à face, mademoiselle. » Elle n’aimait pas le ton que le notaire prenait, comme s’il n’avait pas envie de lui dire quoi que ce soit mais elle n’eut pas d’autres choix que d’accepter. Peut-être qu’en y allant, elle pourrait prouver qu’ils avaient fait erreur sur la personne. Peut-être qu’en y allant, elle pourrait confirmer que ce n’était pas elle. Pas elle. Définitivement pas elle.

▲▼▲


« T’es bizarre. C’est quoi ton problème ? » Casey regarda sa sœur, surprise, avant de remarquer qu’elle était en effet en train de déchirer en petits morceaux le prospectus qu’elle avait entre les mains. Assise à la table de sa cuisine, elle avait invité une semaine plus tôt ses sœurs et Elias à venir diner, bien qu’elle sache pertinemment que ce serait Chloe qui ferait à manger. A présent, elle aurait certainement préféré annuler. Elle lâcha ce qu’elle avait entre les mains, rassemblant les bouts de papier entre ses doigts pour aller les jeter. « Désolée, je suis fatiguée. » Ce n’était qu’une moitié de mensonge, puisqu’elle était restée éveillée plusieurs nuits d’affilées. Mais ce n’était pas pour cela qu’elle était nerveuse. Ce n’était pas pour cela qu’elle n’écoutait à peine la conversation de ses sœurs. Non, les mots du notaire résonnaient bien trop forts dans son esprit, leur rendez-vous de la veille encore frais dans son esprit. Il cite le nom de votre mère dans son testament, mademoiselle. Cela ne peut-être que vous, mademoiselle. Votre père vous a laissé cet argent, mademoiselle. Votre père s’est suicidé après avoir tué sa femme et sa fille, mademoiselle. Votre père était schizophrène, mademoiselle. Votre père, votre père, votre père. Son père, qu’elle avait cherché toute son enfance dans les hommes qu’elle croisait. Son père, qui avait toujours su qu’elle existait. Son père, qui était fou. Son père, qui avait une famille. Son père, mots qu’elle avait cessé d’espérer entendre. Son père. Son père. Son père. Elle se releva brusquement de la table à laquelle elle venait de se rassoir, faisant sursauter Chelsea à sa gauche. « Je suis désolée, je vais m’allonger un peu. Je veux bien que vous m’appeliez quand c’est prêt. » Elle tourna les talons pour aller s’enfermer dans sa chambre, s’asseyant ensuite sur le bord de son lit, son front reposant sur ses paumes. Les mots résonnaient encore dans sa tête, pourtant elle aurait juré les avoir rêvé si elle n’avait pas encore une date et un lieu griffonnés sur sa main gauche. Elle était censée rencontrer, trois jours plus tard, le fils de celui qui lui avait laissé une somme monumentale d’argent. Son demi-frère, dont elle n’avait jamais soupçonné l’existence. Le notaire avait pensé que ce serait une bonne idée de parler à quelqu’un de la famille, pour comprendre un peu mieux.
Elle avait toujours pensé avoir les solutions à tout, cependant en cet instant, tout lui échappait. Elle ne savait pas quoi faire de l’argent, entre le dépenser ou le mettre sur un compte pour ne jamais y toucher. Elle ne savait pas ce qu’elle pourrait dire à ce demi-frère sorti de nulle part. Et enfin, elle ne savait si elle devait en parler à ses sœurs. Ses sœurs, qui avaient toujours été comme elle, sans père, sans histoire. Elles avaient toujours été trois à se poser la question. Et à présent elle seule à affronter la vérité.

   
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Casey Rothschild

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