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 o - you feel the weight of the darkness in this world. (jared)

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Riley Graham
Riley Graham
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MessageSujet: o - you feel the weight of the darkness in this world. (jared)   o - you feel the weight of the darkness in this world. (jared) EmptySam 3 Aoû - 17:25

ROSEMARY AND JARED
(you feel the weight of the darkness in this world.)
J’avais perdu mon père. J’avais perdu ma femme. J’avais perdu mon bébé. Non, j’avais perdu mes bébés. Je fronçai les sourcils, décontenancé, dubitatif, affligé. Toutes ces émotions se pressaient dans mon coeur, dans ma tête, dans mon crâne, dans mon estomac, dans mon corps. Toutes ces émotions se pressaient en moi mais, en vérité, j’avais l’impression de ne rien ressentir. J’étais perdu. Bien plus perdu que je ne l’avais jamais été, sans doute. C’était pour dire. J’avais l’habitude de ne plus savoir me retrouver mais, en cet instant précis, j’avais simplement l’impression de ne même plus exister. Si la disparition de Zachariah avait détruit mon univers, les nouvelles successives que Basile m’avait données avaient tout simplement renversé mon être. J’avais l’impression que mon existence n’avait plus aucun sens. A vrai dire, elle n’en avait sans doute plus aucun. Mon père n’avait plus besoin de son fils, puisqu’il n’était même plus de ce monde. Ma femme n’avait plus besoin de son mari, puisqu’elle avait continué sa vie, sans embuche, sans lui. Mes enfants n’avaient plus besoin de leur père ; l’un d’eux ne l’avait jamais connu, de toutes manières.
Je n’étais qu’une chimère. Un mythe. Une pensée qui s’efface. Je n’étais rien, juste de la poussière sur laquelle on souffle pour la faire disparaître, une mémoire qui déambulait sur la Terre.
Je n’étais rien. Rien du tout. Du vide dans des coeurs, du silence dans les esprits.
Rien.
J’avais perdu mon père. J’avais perdu ma femme. J’avais perdu mes bébés. J’avais tout perdu en l’espace d’une année. J’avais tout perdu et j’avais l’impression que plus rien ne valait la peine.
Je n’avais aucune solution à ce qu’il m’arrivait. C’était comme si mon esprit s’était arrêté, comme si mes pensées s’étaient figées. J’étais bloqué dans un état de non-être ; mon corps avait cessé de me répondre, mes pensées avaient cessé tout court. Je n’entendais même plus mon coeur battre.
Je n’entendais plus rien. Comme mon fils. Mais était-il encore mon fils, si je n’existais plus, pour lui ? Je n’en savais rien.
Dans cet état de transe, au bout de quelques jours, j’avais fini par contacter Rosemary. Parce qu’elle savait, elle. Elle savait ce que c’était de voir sa vie s’écrouler. Elle savait ce que c’était de perdre son enfant, de perdre son coeur, de perdre son passé. Elle savait. C’était tout ce qui comptait, en cet instant. Elle pouvait comprendre, elle pouvait savoir, elle pouvait s’en rendre compte. J’avais fini par me dire que désormais, au lieu d’être deux carcasses déshumanisées chacun de notre côté, nous pourrions créer un trou noir ensemble.
Rejoindre deux vides. Construire l’oubli absolu.
Nous nous étions donnés rendez-vous d’une manière assez simple, au cours de nos échanges. L’endroit où tout fut normal une dernière fois. L’endroit où nous avions passé de derniers moments en famille avant que nos familles, nos vies, nos quotidiens ne partent à la dérive. J’avais revêtu des habits de ces personnes-là, un béret sur le crâne. J’avais transplané non loin de notre lieux de rendez-vous, préférant marcher sur quelques centaines de mètres.
C’était au bord de la mer, dans les landes écossaises, au beau milieu de nulle part. C’était là où nous avions fait un pique-nique avec Zachariah et Juliane, quand tout semblait normal, quand tout semblait facile, quand nos existences avaient encore eu du sens. Mon regard se posa sur l’amas de rocher où nous nous étions installés, proches de la falaise. Le vent me glaçait les os mais, à vrai dire, je ne ressentais plus rien.
Plus rien du tout.
Rosemary finit par se matérialiser à mes côtés. Je levai la tête vers elle, lui adressai un sourire avant de la prendre dans mes bras et la serrer fort, si fort, contre moi. Je ne ressentais rien, toujours rien. J’étais vide. Vide de sens. Vide de vie. Vide d’amour. « Merci d’être venue, »  dis-je dans un murmure, n’étant même pas sûr qu’elle puisse m’entendre. Le vent soufflait si fort, après tout. Il m’emportait presque au loin. « Si ça n’avait pas été une urgence je ne t’aurais pas dérangé. » Ma voix était presque monocorde, inhumaine. Je parlais dans un souffle. J’étais las. Las et fatigué. Las et vide. « Comment est-ce que tu fais ? » finis-je par dire. « Comment est-ce que tu fais sans elle ? Sans eux ? »  Comment est-ce qu’elle faisait pour réussir à continuer en étant vide, si vide. Comment est-ce qu’elle faisait pour continuer.
Pour ne pas abandonner.
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Riley Graham
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MessageSujet: Re: o - you feel the weight of the darkness in this world. (jared)   o - you feel the weight of the darkness in this world. (jared) EmptySam 3 Aoû - 17:25

Le froid lui mordait la peau, l’air glacial glissant contre ses joues rosies, ses ongles s’enfonçant dans ses paumes à force de serrer les poings. Elle avait fixé son regard déterminé sur l’horizon, même s’il n’y avait rien à y voir. Rien, sur les côtes de cette plage perdue d’Ecosse, rien dans ce paysage désolé qui avait un jour été synonyme de bonheur. Rien à ses côtés. Pas de mari. Pas de fille. Pas de belle-famille. Rien qui ne puisse la rattacher à ces souvenirs, le ciel gris et l’air glacial bien trop loin du ciel bleu et soleil chaud qu’elle avait un jour connu. Elle aurait aimé arriver à penser qu’elle n’avait pas de quoi s’apitoyer sur son sort, qu’au moins, eux, étaient encore en vie. Mais elle n’arrivait pas à s’imaginer un jour parvenir à être heureuse si sa vie était destinée à se terminer ainsi. Elle ne pouvait pas le concevoir dans l’état actuel des choses, pas avec cette routine morbide, pas avec l’absence de ses proches, pas avec cette guerre qui lui pesait plus en plus chaque jour. Elle se contentait d’avancer, de se battre chaque jour pour se rapprocher un peu plus de la fin, du retour aux choses normales. Mais elle n’arrivait pas, cette fin. Cela faisait des mois qu’une guerre civile grondait sous leurs pieds, des années que Voldemort faisait peser sa menace sur leur pays. Et la fin, elle, n’arrivait tout simplement pas. Les jours continuaient de s’écouler, l’un après l’autre, sans que quoique ce soit ne change, si ce n’était pour le pire.
Il n’y avait plus rien qui la rattachait à cette plage, si ce n’était le message de Jared, envoyé quelques jours plus tôt à son attention. Elle avait pu lire dans ses lignes le besoin de parler et elle l’avait presque instantanément ressenti, elle aussi. Jared était loin d’être son ami le plus proche mais ils avaient appris à s’apprécier au fil des années, après leurs mariages respectifs à Ashley et Basile Lestrange, frère et sœur. Il était celui le plus proche d’elle à vivre cette même déconnexion de leur époux et à présent, il connaissait la perte de son enfant lui aussi, même si leurs situations n’étaient pas comparables. Même si elle ne voyait que peu sa fille, elle ne pouvait imaginer la douleur de voir son enfant disparaître. C’était pourtant ce qui était arrivé à son neveu, et elle peinait encore à réaliser que cela s’était vraiment passé. Ses pas la guidèrent enfin jusqu’à leur point de rendez-vous et elle rejoignit rapidement les côtés de Jared, déjà là. Un sourire triste traversa les lèvres du jeune homme, alors qu’il s’avançait pour la prendre dans ses bras. Elle lui rendit son étreinte sans hésitation, la chaleur de ses proches commençant à se faire trop rare ces derniers mois. « Merci d’être venue, » lui glissa-t-il près de son oreille. « Si ça n’avait pas été une urgence je ne t’aurais pas dérangé. » Elle pu sentir sa gorge se bloquer. Comment pouvait-elle lui exprimer à quel point cela était normal pour elle, d’être là ? Comment pouvait-elle lui exprimer à quel point elle était désolée, pour lui ? « Tu n’as pas besoin de me remercier, » répondit-elle simplement, les mots pour tout le reste lui manquant. Elle finit par s’écarter, posant ses yeux bruns dans l’azur de ceux de son ami. Ses cernes étaient creusés, son teint pâlit par les mois passés sur la route mais elle pouvait se douter qu’elle-même n’avait pas meilleure allure. Cela faisait des mois qu’elle n’avait pas réellement pris soin de son apparence, sa teinture brune faite après la prise de Godric’s Hollow dans l’espoir de se fondre dans la masse ayant tellement repoussée que ses cheveux avaient majoritairement repris leur teinte blanche, souvenir du traitement expérimental qu’on lui avait administré pendant ses années de maladie. Cela faisait des années qu’elle n’avait pas laissé ses cheveux en arriver à ce point, Ashley toujours là pour lui proposer une nouvelle couleur à essayer. Mais il n’était plus là et son envie de se parer des couleurs de l’arc-en-ciel avait disparue avec lui. « Comment est-ce que tu fais ? Comment est-ce que tu fais sans elle ? Sans eux ? » Cette question, elle aurait du s’y attendre. Après tout, cela faisait des mois qu’elle était seule, des mois qu’elle devait se faire à l’absence de sa famille. Malgré tout, elle était incapable de trouver une réponse. Elle détourna le regard pour le porter de nouveau à l’horizon, prenant finalement place à même le sol, essayant d’ignorer le contact froid du sable. Cherchant ses mots, elle secoua la tête. « Il n’y a pas vraiment de solution miracle. Je n’ai pas de réponse à te donner, parce que je ne sais pas moi-même, » dit-elle alors, ne trouvant pas de paroles rassurantes à lui donner. Il n’y en avait pas, pas dans son cas, pas dans leur cas. « Il faut simplement essayer d’avancer. C’est ce que je fais parce que je n’ai pas le choix. Mais si je n’avais pas la résistance, je ne sais pas comment… » Elle ne termina pas sa phrase. Si elle n’avait pas l’Ordre et la mission qu’elle s’était donnée de l’aider, elle n’aurait aucun moyen d’occuper son esprit. Aucun moyen d’oublier sa douleur, même s’il ne s’agissait que de quelques minutes, ses pensées retrouvant toujours leur chemin vers Ash et Juliane. Elle ne dit rien d’autre pendant un moment, n’ayant pas l’impression d’être en mesure de se plaindre. « Mais pour toi c’est pire, » dit-elle d’une voix douce, ne sachant pas comment parler d’un sujet aussi difficile. « Ne pas savoir… » Elle se mordit la lèvre inférieure, n’ayant aucun but constructif à sa phrase. « J’aimerais pouvoir faire plus pour t’aider. » Mais il n’y avait rien. Rien qu’ils ne puissent faire. Parce qu’ils étaient fugitifs, parce qu’ils ne pouvaient pas le signaler aux autorités, parce qu’ils n’étaient pas à même d’effectuer les recherches eux-mêmes. Parce qu’ils étaient impuissants, face à tout ce qui leur tombait dessus.
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Riley Graham
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ROSEMARY AND JARED
(you feel the weight of the darkness in this world.)
Tu n’as pas besoin de me remercier. J’avais entendu ses mots comme dans un songe, comme si Romy s’était trouvé à des kilomètres de moi. Sa voix douce m’avait simplement effleuré. Ses paroles s’était évanouies dans le tumulte de mes pensées.
En vérité, je n’entendais que mon coeur. Ce coeur qui tambourinait, encore et encore. Ce coeur qui battait sans relâche, trop vite, trop fort. Ce coeur qui semblait vouloir sortir de ma poitrine parce que, désormais, cela ne semblait plus m’être utile d’être toujours vivant. Ce coeur voulait partir, ce coeur voulait me fuir. Peut-être souhaitait-il rejoindre mon fils. Peut-être souhaitait-il mettre un terme à mes souffrances.
Que des peut-être.
Que des peut-être et aucune, absolument aucune, réponse.
Le prénom de Romy m’était venu avec une facilité déconcertante. Je n’avais pas réellement songé au problème ; c’était avec naturel que je m’étais adressé à elle, comme si elle seule pouvait me comprendre, comme si elle seule pouvait me soutenir. Il y avait quelque chose dans son aura qui m’avait tout de suite inspirée ; quelque chose dans son aura qui me touchait et qui faisait que j’avais un attachement tout particulier à la femme du frère de mon épouse. Nous nous étions retrouvés dans la même famille par hasard ; en vérité, nous n’aurions jamais dû nous retrouver dans cette famille-là, que cela soit pour elle, une Londubat, ou pour moi, l’enfant d’une moldue. Nous n’aurions jamais dû nous retrouver Lestrange tous les deux. Pourtant, c’était arrivé. Et, parfois, j’aimais croire que cela puisait ses raisons dans des faits qui dépassaient notre entendement. « Il n’y a pas vraiment de solution miracle. Je n’ai pas de réponse à te donner, parce que je ne sais pas moi-même, » me répondit-elle. Mon coeur se serra d’autant plus. J’en vins presque immédiatement à la conclusion que si Romy Londubat ne savait pas quoi faire, cela signifiait qu’il n’y avait rien à faire. Et cela me donnait l’envie d’hurler. Hurler, hurler jusqu’à m’en vider les poumons et me tordre la voix. « Il faut simplement essayer d’avancer. C’est ce que je fais parce que je n’ai pas le choix. Mais si je n’avais pas la résistance, je ne sais pas comment… » reprit-elle. Elle avait trouvé une autre cause, un autre combat. Je n’avais pas la même noblesse qu’elle. Ou peut-être avais-je un esprit bien trop retord qui refusait de se laisser avoir par des occupations venues le distraire. « Mais pour toi c’est pire, » poursuivit-elle.   « Ne pas savoir… »
Je ne savais pas, non.
Et, plus les minutes défilaient, je me demandais si j’allais par savoir un jour.
Et, plus les minutes défilaient, plus Zachariah s’éloignait de moi. « J’aimerais pouvoir faire plus pour t’aider. »   J’esquissai l’ombre d’un sourire. « Tu en fais déjà beaucoup, ne t'en fais pas. » Au fond, je savais que, même avec toute la bonne volonté du monde, Romy ne pourrait pas grand-chose pour moi. Personne ne le pourrait, à vrai dire. Mes poumons se bloquèrent dans ma poitrine et je fus contraint de prendre une longue et profonde inspiration. Je sentais la panique monter en moi. Je savais qu'elle était là, qu'elle ronronnait paisiblement en attendant tout simplement que je baisse mes défenses. Je sentais mon esprit doucement filer vers la folie.
Et j’étais là, aussi impuissant que pouvait l’être la sorcière en face de moi.
Père indigne, mari déserteur.
Et j’étais là, laissant la panique m’envahir, laissant mes démons ressurgir.
Père déserteur, mari indigne.
Et j’étais là, me demandant comment est-ce que j'avais bien pu espérer avoir une famille fonctionnelle un jour. Je n'en avais jamais eu une. Penser que cela allait changer n’avait été qu'une incroyable illusion. « Je ne comprends pas, »  repris-je. « Je ne comprends pas pourquoi on me l’a pris. Je n’ai rien demandé à personne. Ce n’est qu’un enfant. Sa mère est de bonne famille. »  Ce n’était qu’un enfant, oui. Un enfant sourd. Un enfant aimé. Un enfant sur la route. Je ne parvenais pas à me dire qu’on puisse vouloir du mal à Zachariah.
Je ne parvenais pas à me dire qu’on puisse me vouloir du mal à moi. Mais, en réalité, c’était fortement probable. Fortement possible. J’étais ce que j’étais après tout. « S’ils l’ont pris, c’est peut-être à cause de moi. »   Je redressai la tête, le visage grave. C’était la seule solution pertinente qui me venait. « Son sang est souillé par ma faute, non ? Ce n’est pas ce qu’ils disent ? »  C’était mon sang, c’était ma tête, c’était son handicap. Toutes ces choses-là rendaient Zachariah dysfonctionnel à leurs yeux.
J’avais besoin de raisons, j’avais besoin d’excuses. J’avais besoin de comprendre le pourquoi. Pas le comment, pas le qui, pas le quand, non. J’avais besoin du pourquoi.
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