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 William S. Marshall

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Riley Graham
Riley Graham
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MessageSujet: William S. Marshall   William S. Marshall EmptyDim 1 Avr - 16:17

William Silas Marshall

London calling to the faraway towns
NOM(S) : Marshall, nom qu'on lui a toujours rabâché comme étant prestigieux, chose à laquelle il n'a jamais vraiment accordé d'importance. PRÉNOM(S) : William, prénom qui lui vient de l'un de ses grand-pères. Il ne sait pas d'où vient Silas, son deuxième prénom et n'a jamais vraiment cherché à y remédier. ÂGE : il est âgé de trente-trois ans et est l'aîné de ses nombreux frères et sœurs. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : il est né le 16 janvier 1982, à la Nouvelle-Orléans, aux États-Unis. NATIONALITÉ : il a la double-nationalité anglaise et américaine, la première par sa mère, la deuxième par son père et  de naissance. STATUT CIVIL : veuf depuis plusieurs années, il est célibataire aujourd'hui, n'ayant eu que des relations sans engagement depuis. MÉTIER  : ayant jusqu'à présent travaillé pour un cabinet d'architecte prestigieux à New York, il souhaite à présent ouvrir le sien et s'installer à son compte, qu'il reste à Londres ou reparte pour les États-Unis. TRAITS DE CARACTÈRE : violent - loyal - distant - surprotecteur - possessif - énergique - fier - hypocrite - impulsif - persévérant - réaliste - serviable - solitaire. GROUPE : black cabs.


My style, my life, my name

one ›› Plus jeune, il avait du mal à gérer sa colère et a souvent fini exclu de ses établissements scolaires à cause de son comportement. On a essayé de lui prescrire des médicaments pour le calmer, qui n'ont jamais vraiment marché et ce n'est que lorsqu'il s'inscrit dans un club de boxe qu'il finit par régler ses problèmes. Depuis, cela n'a pas changé. Cela est devenu son seul moyen pour lui de relâcher la pression, un besoin qui lui est vital désormais et il sait très bien qu'il peut déraper à tout moment sans cela. Il arrive mieux à canaliser sa colère et à la relâcher qu'une fois ses gants enfilés mais il lui est déjà arrivé d'être trop enragé pour arriver à tenir jusque là. Ces incidents restent cependant rares désormais.
two ›› Il avait dix-huit ans lorsqu'il est parti s'installer à New York, pour ses études supérieures. Il y a passé dix ans, le temps d'obtenir son doctorat, avant de décider avec sa femme de s'y installer définitivement, s'étant attaché à la ville. Ce n'est que récemment qu'il est arrivé à Londres, prétextant vouloir ramener Blake à la Nouvelle-Orléans mais désirant à vrai dire veiller sur la petite-amie de son meilleur ami, décédé quelques mois plus tôt.
three ›› Il s'est marié jeune, à l'âge de vingt-et-un ans et a toujours considéré sa femme comme ayant été la seule dont il soit véritablement tombé amoureux. Elle est décédée sept ans et demi plus tard, avant qu'ils ne puissent avoir des enfants ensemble. Il a mis du temps à faire son deuil et n'a jamais cherché à retrouver de relation sérieuse depuis, n'ayant pas particulièrement envie de revivre la même chose.
four ›› Le choix de ses études après le lycée a été très largement influencé par ses parents et même s'il a terminé sa première année de médecine, il a tout de même décidé de repartir de zéro pour étudier l'architecture, domaine qui le passionnait d'avantage. Il a ainsi terminé ses études à l'âge de vingt-huit ans, après neuf d'études dans ce même domaine et un total de dix ans passés sur les bancs de Columbia. Il ne considère cependant pas son année de médecine comme étant perdue et a déjà eu l'occasion de se servir de ses connaissances auprès de ses proches.
five ›› Il a toujours été plus proche d'Andrea et Olivia, étant nées que quelques années après lui, que du reste de ses frères et sœurs, qui ont commencé à naître lorsqu'il avait déjà huit ans. La petite dernière, Joey, n'avait que cinq ans lorsqu'il est parti de chez lui, si bien qu'il ne l'a pas vue grandir, à l'instar de Bleizian, Blake, Clarence et Eliott, qu'il a tous appris à connaître de loin, seulement lorsqu'il revenait pendant ses vacances.
six ›› Il fume depuis ses quinze ans, malgré les protestations de son entourage. Il a arrêté, pendant quelques mois, lorsque que sa femme a commencé à vouloir tomber enceinte. Il a repris ses mauvaises habitudes à son décès.
seven ›› Il s'est fait tatouer à dix-neuf ans un éléphant au creux du poignet droit. Il s'agissait de l'animal favori de sa femme, bien qu'ils n'aient pas été ensemble à l'époque. Elle s'était fait tatouer le sien, un renard, sur le poignet gauche. Il ne le regrette pas à présent mais évite de le montrer, même s'il est généralement caché par le bracelet de sa montre.
eight ›› Il dessine énormément, même en dehors de son travail et c'est ce qui lui a permis de se passionner pour l'architecture. Il garde beaucoup de carnets de croquis chez lui et s'en sert comme moyen d'organiser ses pensées et de se vider l'esprit. Il ne montre ses dessins personnels qu'à peu de personnes.
nine ›› Sa famille est très fortunée, pourtant, à partir du moment où il a atteint sa majorité, il a décidé de ne plus s'appuyer sur l'argent de ses parents et a travaillé pour payer en intégralité ses études. Il ne leur a jamais demandé d'aide financière depuis.
ten ›› La mort de son meilleur ami il y a quelques mois l'a beaucoup affecté. Sa consommation de cigarettes et d'alcool ont nettement augmenté depuis et il ne cherche plus tellement à aller faire de la boxe, ce qui lui a valut de se retrouver dans quelques bagarres de bar. Étant de nature impulsive, il a également commencé à envoyé des lettres signé du prénom de son meilleur ami à la petite-amie de celui-ci, afin de ne pas avoir à lui annoncer sa mort alors qu'elle est enceinte. Il regrette chaque jour cette décision hâtive et ne sait pas encore quand est-ce qu'il aura le courage d'avouer ce qu'il a fait.
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Riley Graham
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MessageSujet: Re: William S. Marshall   William S. Marshall EmptyDim 1 Avr - 16:17

At the beginning

april 12th, 1998;; he knew his nature. he would recognize it if he came face-to-face with it. it would be a blue-eyed green-eyed monster, wolflike and snarling, a vicious beast that struck out at friends in uncontrollable anger. ▴▴▴ « Il va falloir apprendre à discipliner votre fils, Monsieur Marshall. » La remarque fut suivie d’un silence, seulement interrompu par les tic-tacs réguliers de l’horloge posée sur le bureau du proviseur. Ses parents, assis à sa droite et sa gauche, étaient en rogne. C’était un fait dont William avait parfaitement conscience, bien qu’il ne fasse rien pour arranger les choses. Il commençait à être habitué à ce genre de convocations, qui avaient lieu bien trop souvent aux yeux de ses parents, à tel point qu’il avait fini par parier avec lui-même s’il allait se faire exclure ou non à l’issue de l’entretien. Il avait beau avoir seize ans, ce n’était pas les années qui avaient réussi à lui apprendre la leçon que ses parents espéraient qu’il retienne. C’était, au fond, toujours la même chose. Quelqu’un lui faisait une remarque qui ne lui plaisait pas, il répondait avec ses poings plutôt qu’avec sa bouche. Parfois cela variait, parfois cela empirait mais le résultat était toujours le même : il était convoqué avec ses parents dans le bureau du principal, afin de discuter de sa sanction. Lorsqu’il était plus jeune, il avait eu du mal à comprendre pourquoi il agissait ainsi. Il avait essayé de faire plaisir à ses parents et avait tenté de se contrôler lorsqu’il était trop en colère. Pourtant, plus les années avaient passées, plus les docteurs essayant de lui prescrire toutes sortes de médicaments s’étaient succédés et plus il avait compris que cela avait fait partie de lui depuis qu’il était né. Il l’avait accepté, désormais mais c’était loin d’être le cas de ses parents, qui désespéraient à chaque renvoi dont leur fils aîné faisait l’objet. Il n’était pas mauvais en classe, pourtant. Il était simplement dissipé et incontrôlable, d’après les dires de ses professeurs. « S’il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour arranger la situation, monsieur… » commença son père et William surpris le regard appuyé qu’il lançait au proviseur, puis le sourire de ce dernier, comprenant sans mal qu’il s’agissait à présent d’argent. Il leva les yeux au ciel, tandis que le proviseur rassemblait des papiers sur son bureau. « Evidemment, si nous pouvions éviter le renvoi, ce serait préférable, » déclara-t-il d’un air satisfait. « Mais je suis obligé  de tout de même vous renvoyer temporairement, William, » reprit-il d’un air plus sérieux. « La mère de ce pauvre Timothy se fait encore un sang d’encre. Il pourrait très bien se retrouver avec un strabisme permanent. » William hocha la tête, réprimant un sourire et il ne fallut que quelques minutes supplémentaires pour qu’ils puissent tous sortir enfin. Arrivé devant la grille, il s’arrêta pour sortir une cigarette de sa poche et l’allumer. Elle fut immédiatement arrachée et jetée à terre par son père, qui se plaça face à lui. « Ecoute moi bien William. Ça ne peut pas continuer comme ça. Ta mère et moi te donnons tout ce que nous pouvons pour t’assurer un bon avenir, alors il va falloir commencer à te montrer reconnaissant. Je ne sais pas comment mais trouve un moyen pour te défouler autrement que lorsque tu es en cours, sinon c’est la porte. » Il voulut sourire, soutenir son regard, lui dire qu’il s’en fichait, qu’il était comme ça et pas autrement. Il voulait laisser exploser la colère qui avait recommencé à bouillonner dans ses veines. Il ne pu cependant qu’hocher, la tête, détournant le regard, les lèvres pincées. « Ouais, ok, » lâcha-t-il finalement. « Je vais rentrer seul, si ça vous dérange pas trop. » Son père lâcha un soupir et commença à s’éloigner, en compagnie de sa femme qui l’avait attendu plus loin. William attendit qu’il soit suffisamment loin pour rallumer une cigarette, donnant un coup de pied dans la poubelle qui se trouvait sur le bord du trottoir.

september 1st, 2000;; you see her for the first time and she’ll walk right past you like you are a crack in the wall and she is a skyscraper with her head so high in the air and when you can’t sleep you’ll think about the way her eyes strayed into yours for a moment too long. ▴▴▴ Il posa son dernier carton au sol, avant de se laisser tomber sur son lit, épuisé par la chaleur. Il avait réussi. Il avait déménagé à New York, pour ses dix-huit ans, pour ses études. Il avait laissé la Louisiane derrière lui et tous ses petits frères et sœurs, même s’il avait promis à Andrea et Olivia qu’elles pourraient venir le voir. Sa maison lui avait toujours semblée trop pleine, trop étouffante, avec sa mère qui donnait naissance à toujours plus d’enfants. Il avait donc décidé qu’il serait logique qu’en tant qu’aîné de la famille, il déménagerait dès qu’il serait majeur, pour ses études supérieures. C’était sans grande conviction qu’il avait choisit médecine, espérant que cela finirait par l’intéresser à un moment donné. Il savait cependant que tout prétexte avait été bon pour s’en aller, pour être enfin seul avec lui-même, pour enfin se sentir adulte. Pour enfin échapper à cette maison trop remplie. Evidemment, s’il l’avait pu, il aurait emmené Andrea et Olivia avec lui. De tous, elles étaient les deux seules dont il soit véritablement proche. Les autres avaient été trop jeunes pour qu’il puisse former une véritable relation avec, au-delà des chamailleries d’enfants qu’ils pouvaient bien avoir. Ils avaient trop d’écart, ils étaient des inconnus et William s’en allait alors que la plus jeune n’avait que cinq ans, le plus vieux dix. Il n’y avait pas eu assez de marge pour leur permettre de se connaître, contrairement à ses deux cadettes, qui étaient nées dans les trois années qui avaient suivi sa propre naissance. Il n’y avait pas eu assez de temps pour les connaître.
William se releva et commença à sortir ses affaires, accrochant ses gants de boxe sur un des crochets derrière la porte. Les mêmes gants qu’il avait achetés, deux ans plus tôt, pensant que ce sport lui permettrait de mieux gérer sa colère. Il avait eu raison. C’était devenu son seul moyen de décompression, c’était devenu son remède contre les crises de colère qui pouvaient le submerger. Il savait à présent qu’il ne pourrait plus s’en passer, pas s’il voulait éviter de recommencer à cogner la moindre personne qui le regardait de travers. Alors qu’il était occupé à ranger ses vêtements dans son placard, la porte de sa chambre s’ouvrit de nouveau, laissant entrer un brun qui avait l’air d’avoir son âge. Celui-ci lui fit un grand sourire et après avoir posé ses affaires au sol, lui tendit la main. « Je m’appelle Caleb. On m’a attribué cette chambre aussi. » William jeta un coup d’œil au lit à l’opposé de la chambre et hocha la tête, lui serrant la main avec un sourire également. « Will, » se présenta-t-il simplement. Son attention focalisée sur son nouveau colocataire, il mis quelques secondes apercevoir la jeune fille qui était rentrée également. « Ah, ça c’est Chloe, ma sœur jumelle. Elle est dans le dortoir à côté, » ajouta Caleb en la désignant. William hocha la tête, son regard planté dans les yeux bruns de Chloe, ses lèvres s’étirant de nouveau en un sourire.

march 21st, 2001;; and you’re drowning when she’s here and you’re drowning when she’s not, and your chest is so full of her you think your lungs are going to crack and pour oceans right out of themselves.. ▴▴▴ « T’as révisé le chapitre treize ? Parce que sérieusement, moi j’y comprends rien. » William releva les yeux vers Chloe, installée en face de lui sur la table qu’ils avaient choisie pour réviser leurs examens finaux, ses livres étalés devant elle. Il avait rapidement appris qu’elle était en première année de médecine, elle aussi, contrairement à Caleb qui faisait tout autre chose, si bien qu’elle était devenue sa partenaire de révisions attitrée. Elle était cependant bien plus déterminée que lui, qui passait ses examens avec peine. Il s’appuya contre le dossier de sa chaise, poussant un soupir. Ses notes étaient gribouillées de dessins, trahissant son manque de concentration et d’intérêt. « Le chapitre treize c’est lequel déjà ? Celui sur les machins radioactifs ? » Il esquissa un sourire, qu’elle lui rendit immédiatement, secouant la tête. Elle finit par refermer ses livres, ainsi que ceux de William, sans lui demander son avis. « C’est pas un bon jour pour réviser, Will. Il faut qu’on sorte d’ici, » déclara-t-elle d’un ton assuré. Il ricana, se levant à son tour, avant de commencer à remballer ses affaires. « Ok, pourquoi pas. Ca peut pas être pire que ça, » remarqua-t-il en désignant ses cours. En quelques minutes à peine, ils furent hors de la bibliothèque universitaire, sous le soleil timide du mois de mars. William n’avait aucune idée de ce que Chloe avait en tête mais apparemment, elle avait déjà décidé d’un plan, marchant à vive allure. Sortir ainsi, tous les deux, n’était pas dans leurs habitudes. En dehors de leurs sessions de révisions et leurs cours, c’était toujours avec Caleb qu’ils trainaient, formant à présent un trio solide. Et si les garçons avaient eu l’occasion de passer du temps ensemble, étant colocataires, ce n’avait pas vraiment été le cas de Chloe et lui. Pourtant, il savait qu’elle aussi sentait cette tension entre eux. Il savait qu’elle aussi avait remarqué que leurs regards se perdaient trop longtemps dans celui de l’autre, que leurs doigts flottaient souvent trop près les uns des autres. Ils savaient l’un comme l’autre que leurs sourires, bien trop nombreux, voulaient dire bien plus que les mots qu’ils échangeaient.
Elle ne lui avait toujours pas expliqué où elle l’emmenait, alors qu’ils atteignaient la sortie du campus. « Tu peux me dire où on va ? » lâcha-t-il finalement, légèrement agacé. Elle tourna le visage vers lui et lui adressa un immense sourire. « T’inquiète pas, j’ai une idée. » Il ne leur fallut que cinq minutes supplémentaires pour enfin atteindre leur destination. Un salon de tatouage. « Donc… tu veux te faire tatouer, » lâcha-t-il finalement, perplexe. Il ne pu cependant n’être qu’amusé par Chloe, qui semblait trépigner d’impatience, même si elle n’osait toujours pas ouvrir la porte du salon. « J’ai toujours voulu me faire tatouer un truc cool, » expliqua-t-elle et il lâcha un rire. « C’est quoi ton animal préféré ? » William fronça les sourcils, ne voyant pas le rapport. « Le renard. » Sans un mot de plus, elle lui tourna le dos et poussa la porte, le plantant au milieu du trottoir. Il ne lui fallut que quelques secondes pour comprendre. « Chloe, » l’appela-t-il en la suivant. Mais elle ne l’écoutait pas, les yeux parcourant la pièce où ils étaient entrés. William lui attrapa le bras, pour attirer son attention. « Tu vas pas te faire tatouer mon animal préféré, hein ? » A son tour, elle fronça les sourcils. « Pourquoi pas ? » Il poussa un soupir, détournant le regard. « Je sais pas, c’est pas censé avoir une signification, un tatouage ? » « Pas forcément. Si c’est quelque chose qui te plait, ça devrait suffire. » Il reporta son regard sur elle, ne sachant pas quoi répondre. Elle ne lui en laissa pas le temps, posant ses doigts sur l’arrête de sa mâchoire et se redressant sur la pointe de ses pieds pour poser ses lèvres sur les siennes.

october 16th, 2003;; we’re all seeking that special person who is right for us. but if you’ve been through enough relationships, you begin to suspect there’s no right person, just different flavors of wrong. only then do you finally know what you’re looking for. you’re looking for the wrong person. but not just any wrong person: it’s got to be the right wrong person—someone you lovingly gaze upon and think, “this is the problem I want to have.” ▴▴▴ « Tu veux qu’on se marie ? » Chloe lui avait murmuré les mots à l’oreille, alors qu’il était installé à son bureau, finalisant un schéma pour l’un de ses cours. En deux ans, les choses n’avaient pas énormément changées, si l’on exceptait le fait qu’il soit passé de médecine à architecture, redoublant une année. Caleb était toujours son colocataire et désormais l’un de ses meilleurs amis. Chloe était toujours sa petite-amie et toujours en médecine, elle. William se retourna vers elle, abandonnant ses crayons, un pli entre les sourcils. « C’est vrai quoi, » ajouta-t-elle précipitamment, en se redressant. « Je t’aime, tu m’aimes, on marche bien ensemble au lit… » Elle laissa un sourire étirer ses lèvres, sourire qu’il lui rendit immédiatement. Elle reprit cependant un air sérieux rapidement, attrapant l’une de ses mains entre ses doigts. « Non mais sérieusement… Je sais déjà que je vais passer le reste de mes jours avec toi, alors ça sert à rien d’attendre. » Elle planta son regard dans le sien et il le soutint, la gorge nouée, le cœur serré. Doucement, il emprisonna ses doigts dans les siens et l’attira vers lui, jusqu’à ce qu’elle soit calée entre ses jambes et qu’il puisse poser une main sur sa taille, l’autre derrière sa nuque et amener ses lèvres contre les siennes. Ils avaient été ensemble un moment, à présent. Deux ans. C’était plus que toutes les relations que William avait eu réunies. Ils avaient été ensemble longtemps, et pourtant, il savait également que cela avait été court. Affreusement court pour songer au mariage, surtout à leur âge. Affreusement court, même s’ils avaient eu l’impression de se connaître toute leur vie. Affreusement court, même s’ils savaient tous deux qu’ils avaient trouvé le genre d’amour que certaines personnes mettaient des décennies à trouver. Chloe lui avait certainement proposé de se marier sur un coup de tête, puisque c’était le genre de choses qu’elle faisait tout le temps, comme pouvaient en témoigner les deux tatouages qui ornaient leurs poignets. Pourtant il savait qu’elle ne l’aurait pas proposé si elle n’avait pas été sure d’elle. Elle s’était simplement lancée, là où lui avait échoué à le faire. William s’écarta d’elle, un sourire aux lèvres, avant de pousser un soupir. « T’es chiante, tu sais, » murmura-t-il et il pu voir la confusion se peindre sur ses traits. Il la relâcha et faisant rouler sa chaise en arrière, il ouvrit l’un des tiroirs de son bureau, dans lequel il plongea la main avant de trouver ce qu’il cherchait. Il en sortit un écrin, acheté quelques semaines plus tôt et releva les yeux vers elle. « Tu gâches tout. »

september 2nd, 2010;; many of us spend our whole lives running from feeling with the mistaken belief that you can not bear the pain. but you have already borne the pain. what you have not done is feel all you are beyond that pain. ▴▴▴ Olivia Von Ziegler a la douleur de vous faire part du décès de son époux, le soldat Isaac Von Ziegler, mort pour son pays le 1er septembre. Les obsèques auront lieu ce jeudi à 15 heures. Ces mots, William les avait relus un nombre incalculable de fois. Il les avait relu, encore et encore, essayant d’imaginer la douleur que sa petite sœur pouvait bien ressentir, avant de les montrer à Chloe, qui s’était occupée de leur réserver un billet d’avion. Il ne pouvait pas s’imaginer la perdre de la manière dont Olivia avait perdu Isaac. Il savait que quelque part, leur relation était semblable à celle qu’il avait avec Chloe. Ils avaient été ensemble plus longtemps avant de se marier, jeunes, eux aussi, s’étaient connu plus tôt mais le schéma restait le même. Isaac comme Chloe étaient leur âme sœur. Isaac comme Chloe étaient ceux avec qui ils étaient censés passer le restant de leurs jours. Et à présent, Olivia n’avait plus même ce droit, n’avait plus même cette possibilité. Ce n’est que lorsqu’il la vit, le jour des funérailles, qu’il pu comprendre totalement la douleur qui l’habitait. Il l’avait serrée dans ses bras, parce que c’était sa petite sœur, parce qu’il souffrait pour elle et parce qu’il savait qu’il n’y avait pas de mot pour exprimer ce qu’il ressentait en cet instant, ce qu’elle ressentait en cet instant. Ils avaient fini par s’éloigner, avec Chloe, lui laissant de l’espace et William avait emprisonné sa main dans la sienne, comme pour se rappeler qu’elle était toujours là. Qu’elle ne le quitterait pas de cette manière. Que cela n’était pas ce qui les attendait. Pourtant, il le savait, viendrait un jour où l’un d’entre eux enterrerait l’autre et que la seule manière de contrer cela serait de mourir à deux. William n’était pas certain d’y arriver. Il n’était pas certain de pouvoir supporter de voir le corps de Chloe mis en terre, de la manière dont Olivia semblait le supporter. Il n’était pas certain de pouvoir supporter d’avoir son cœur arraché de sa poitrine ainsi. Il ne savait pas comment elle y parvenait, sa petite sœur. Et tout ce qu’il pouvait faire pour elle était d’être là, simplement. Lui faire comprendre que ses bras comme son cœur lui seraient toujours ouverts et que si elle n’en voulait pas, il était prêt à l’accepter.

november 17th, 2010;; she kisses you like she’s trying to breathe right out of your lungs. she is summer sweat and high tops and she presses against you like trying to find a place under your skin. she is making space in her own skin for you. ▴▴▴ Leur nouvel appartement lui semblait encore étranger. Après tout, il avait passé plusieurs années en résidence à Columbia, puis avait déménagé avec Chloe dans appartement de Brooklyn lorsqu’ils s’étaient mariés. Ce n’était que maintenant que leurs études étaient terminées et qu’ils avaient chacun un emploi qu’ils avaient pris la décision de déménager à nouveau, dans un penthouse, dans un quartier un peu plus calme, à quelques pas de Central Park. William avait eu conscience en l’achetant qu’il était beaucoup trop grand pour eux deux, avec deux chambres supplémentaires mais ils avaient convenus qu’ils y resteraient certainement longtemps, jusqu’à avoir quelques enfants. Le temps de construire une famille, puisqu’à présent ils avaient tout le temps de le faire devant eux. Naviguant entre les cartons qui étaient encore éparpillés dans toutes les pièces, William finit par trouver Chloe, dans le salon, assise sur le canapé tout juste déballé. Elle lui fit un sourire et tapota la place à côté d’elle pour qu’il la rejoigne, ce qu’il fit sans se faire prier. Machinalement, il passa un bras autour de ses épaules et elle vint appuyer sa tête contre son torse, entrelaçant ses doigts avec ceux de sa main libre. « J’ai eu une idée, » dit-elle au bout d’un moment. Il sentit un sourire naître sur ses lèvres, comme ça chaque fois que Chloe sortait cette phrase, curieux de ce qu’elle allait proposer cette fois-ci. Elle releva les yeux vers les siens et ne reprit pas tout de suite, laissant le silence s’étirer. « Je pense qu’il est temps, » souffla-t-elle au bout d’un moment et il n’eut pas véritablement besoin de lui demander pour savoir de quoi elle parlait. Elle continua cependant. « Ça fait presque huit ans qu’on est mariés, on a tous les deux un boulot maintenant, un nouvel appartement beaucoup trop grand pour nous deux, » énuméra-t-elle et il lâcha un rire, amusé. Elle lui sourit, soutenant son regard pendant un moment, sans rien ajouter. Le silence ne les avait jamais véritablement dérangé, comme cela aurait pu être le cas avec n’importe qui d’autre. Ils passaient la plupart de leur temps ensemble sans prononcer un mot, sauf lorsque Chloe avait une idée derrière la tête et au fond, cela leur convenait à tous les deux. « Tout ça pour dire, je pense qu’il est temps qu’on se reproduise, » lâcha-t-elle finalement, forçant de nouveau un sourire sur ses lèvres. Il lui vola un baiser, avant de s’écarter de nouveau pour l’observer, replaçant une de ses mèches brunes derrière son oreille. « Je pense aussi, » lui répondit-il finalement, sincère.

july 24th, 2011;; and he suddenly knew that he would die too. maybe not immediately, maybe not with the same blinding rush of pain, but it would happen. you couldn't live for very long without a heart. ▴▴▴ Son appartement avait doublé de volume. En l’espace de quelques secondes, en l’espace de quelques mots, il avait eu l'impression que tout ce qui l’entourait était devenu beaucoup trop grand pour lui. Beaucoup trop grand pour sa personne. « William ? » La voix résonna à l’autre bout du fil, tandis qu’il essayait de rassembler ses esprits. Il était attendu à l’hôpital, il le savait et la voix de la mère des jumeaux le ramena à terre. « J’arrive, Madame Hemsworth. » Il ne se souvint pas réellement comment il arriva jusqu’à la salle d’attente des urgences. Il ne se souvint pas réellement comment il se retrouva entouré par la famille de sa femme, tandis que la mort flottait dans l’air. Elle n’était pas morte, pourtant. Pas encore. Les machines la maintenaient encore en vie, soulevaient encore sa poitrine pour faire circuler l’air dans ses poumons, essayaient de combattre les blessures qu’elle avait reçues, résultant de l’accident de voiture qu’elle avait eu avec Caleb. Elle était encore en vie. Cliniquement. Son esprit était parti, lui. Son esprit était mort, lui. « J’ai besoin de votre autorisation pour la greffe, puisque Madame Marshall ne peut pas donner son consentement. » La voix du médecin semblait glaciale, lointaine, lui rappelant les mots qu’il avait entendu quelques minutes plus tôt. Mort cérébrale, c’était ainsi qu’il l’avait appelé. Elle n’était même plus en état critique à présent. Elle était morte, sans l’être vraiment. Elle était vivante, sans l’être vraiment. Et Caleb était encore en salle d’opération, tandis que le reste d’entre eux attendaient que le verdict tombe. Tandis qu’ils attendaient de savoir s’ils devraient organiser deux enterrements plutôt qu'un seul.
L’esprit vide, William s’avança vers sa belle-mère, qui n’avait toujours pas donné de réponse au médecin qui lui faisait face. Il savait que le temps était compté. Il savait que la greffe d’un rein de Chloe pour sauver Caleb devait être effectuée rapidement. « Donnez votre accord, » lui souffla-t-il. Son ton avait été plus sec qu’il ne l’avait voulu. Son ton avait été plus froid mais il n’arrivait plus à contrôler sa voix. Il n’arrivait plus à contrôler quoique ce soit. « Vous ne pouvez pas perdre vos deux enfants, » ajouta-t-il, essayant d’adoucir son ton. Il vit la mère des jumeaux hocher la tête sans vraiment la voir et s’éloigna avant de l’entendre répondre au chirurgien. Il s’éloigna mais il ne savait pas où il allait. Il savait simplement qu’il avait perdu sa femme. Il savait simplement qu’il ne pouvait pas perdre également son meilleur-ami. Il savait simplement que son esprit refusait d’assimiler ces informations, refusait de les formuler de manière concrète. Elle était morte. Cela ne sonnait pas juste. Cela ne sonnait pas juste, peu importe le nombre de fois qu’il se le répétait. Cela ne sonnait pas juste, peu importe le nombre de fois qu’il essayait d’imaginer son corps sans vie. Cela ne sonnait pas juste, tout simplement. Elle était morte mais son esprit refusait de l’accepter.
Il finit par perdre la notion du temps, errant dans les couloirs, fuyant les pleurs de sa belle-mère, se demandant si elle était toujours sa belle-mère, maintenant que celle qui les liait était partie. Il perdit le compte des minutes, le compte des heures, même après que Caleb soit sorti de la salle d’opération. On vint lui demander s’il voulait voir Chloe et il ne réussit pas à faire semblant d’en avoir envie. Il refusa, incapable de s’imaginer pouvoir le supporter, laissant sa belle-famille le faire à sa place. On le laissa tranquille un moment et alors que son esprit refusait toujours de repartir, alors qu’il refusait toujours de fonctionner, on vint lui annoncer que Caleb était réveillé, qu’il était autorisé à recevoir des visites. William se laissa guider jusqu’à sa chambre et resta planté sur le pas de la porte, les yeux plantés dans ceux de son meilleur ami, adossé dans son lit d’hôpital. Ils ne prononcèrent pas un mot, pas même après plusieurs minutes, pas même lorsque William s’avança enfin pour le serrer contre lui, pas même lorsque Caleb laissa silencieusement couler les larmes sur ses joues.

january 16th, 2015;; the worst type of crying wasn't the kind everyone could see, the wailing on street corners, the tearing at clothes. no, the worst kind happened when your soul wept and no matter what you did, there was no way to comfort it. a section withered and became a scar on the part of your soul that survived. for people like me and him, our souls contained more scar tissue than life. ▴▴▴ « Joyeux anniversaire, dude. » William fit tinter sa bouteille de bière contre celle de Caleb avec un sourire, avant d’en prendre une gorgée. Il avait trente-trois ans désormais. Trente-trois ans d’existence, dont presque quatre passés dans état qu’il aurait préféré ne jamais connaître. Il aimait croire qu’il avait fait son deuil, à présent. Il aimait croire que le souvenir de Chloe ne lui faisait plus mal. Il aimait croire qu’elle serait toujours dans son cœur mais qu’il avait tourné la page, enlevant l’alliance à laquelle il s’était raccroché pour se le prouver. Quelque part, il savait que ce n’était pas suffisant. Qu’il ne pouvait pas se remettre aussi rapidement de la perte de son univers, celui qu’ils s’étaient construits pendant plus de dix ans. Il savait que pour Caleb c’était pareil. Il savait que pour Caleb c’était pire. Il suffisait d’un regard, parfois, pour qu’ils comprennent tous deux qu’ils pensaient à elle. Que leurs conversations étaient bien vides, à présent, sans sa présence. Caleb avait fini par partir pour Londres, le laissant seul dans cet appartement trop grand, le laissant seul dans cet appartement qu’il ne pouvait se résoudre à vendre. Ils n’avaient pas vraiment eu le temps d’y former des souvenirs. Ils n’avaient pas vraiment eu le temps de tenir les promesses qu’ils s’étaient faites. Ils étaient censés fonder une famille, avoir des enfants. William avait jeté ses paquets de cigarettes pour l’occasion. Ce n’était jamais arrivé. La mort avait été trop rapide, malgré les dix ans qu’ils avaient passés ensemble, malgré ces dix ans beaucoup trop courts. Désormais, Caleb ne venait plus qu’à l’occasion, lorsqu’il devait se rendre à New York pour son travail et William savait que leur amitié était en train de mourir. Qu’ils avaient essayé de la maintenir trop longtemps, à présent, malgré le fait qu’ils soient trop brisés pour réussir à reprendre le court de leur existance. Il aimait penser qu’il avait réussi à tourner la page. Il savait que ce n’était pas vrai. Il savait que pour Caleb non plus ce n’était pas le cas et les cicatrices qui avaient commencées à orner ses poignets au cours des trois dernières années, témoins de ses tentatives de suicide, ne faisait que le lui rappeler d’avantage. Il espérait, cependant, que cela soit passé à présent. Il espérait que désormais, l’absence de sa sœur pouvait être comblée. « T’en est où avec… ? » commença-t-il, incapable de se souvenir du prénom de sa petite-amie, faisant écho à ses pensées. « Heaven. » William hocha la tête. Il aurait dû s’en souvenir pourtant, il l’avait rencontrée plusieurs fois, lorsqu’elle avait accompagné Caleb lors de ses voyages à New-York. Elle l’avait immédiatement agacé mais il savait que son meilleur-ami en était dingue, alors il avait pris sur lui pour l’apprécier, chose qu’il n’avait toujours pas réussi à faire. « Justement, j’ai quelque chose à te dire, » reprit Caleb avec un grand sourire. « Elle est enceinte. » William poussa une exclamation, avant de s’avancer pour lui donner l’accolade et le féliciter, ignorant la pointe de jalousie qu’il ressentait. Il ne pouvait s’empêcher de penser cependant que Chloe et lui aurait dû également avoir leur propre famille. Il savait qu'il se raccrochait à quelque chose qu'il ne pouvait plus avoir et ce n'était pas juste envers son meilleur-ami. « Elle me manque toujours, tu sais, » reprit Caleb au bout d’un moment, toute trace de sourire ayant disparu. William n’eut pas besoin de demander de qui il parlait. Il su immédiatement qu’il ne faisait plus référence à sa petite-amie. Les lèvres pincées, il posa une main sur son épaule, dans un geste qui se voulu réconfortant. « Moi aussi. »

january 21st, 2015;; there is a limit to the grieving that the human heart can do. as when one adds salt to a tumbler of water, there comes a point where simply no more will be absorbed. ▴▴▴ « Monsieur Marshall, vous êtes toujours là ? » Le ton de l’homme a l’autre bout du fil se fit plus impatient, ce qui ne fit qu’irriter d’avantage William. Pourtant, il ne répondit pas. Pourtant, il ne prononça pas un mot, les yeux fixés sur le sol, sa main calleuse supportant difficilement son front.  Il ferma les paupières un instant, se repassant les paroles qu’il avait entendu au cours des dernières minutes, son esprit déformant de lui même les mots. Vous étiez dans ses contacts récents, monsieur Marshall. Sa famille a pensé que vous aimeriez être courant, Monsieur Marshall. Il est mort, Monsieur Marshall. Mort. Parti. Mort. Il déglutit, avant de rouvrir les yeux, poussant un soupir. « Ouais, ouais, j’ai entendu. Merci. » Il raccrocha sans un mot de plus, ramenant son téléphone sous ses yeux, les avant-bras appuyés sur ses cuisses. Il savait qu’il devrait aller rendre visite aux parents, éventuellement, apporter ses condoléances, partager leur deuil. Il savait également que viendrait le moment où son esprit se remplirait de nouveau, où il réaliserait enfin ce qu’il venait d’apprendre. Pour l’instant, il était trop concentré sur le fait d’assimiler la nouvelle pour faire quoi que soit, pour ressentir quoi que ce soit. Il n’avait jamais su comment gérer le deuil des autres. Il n’avait jamais su comment partager la peine des proches d’un défunt. Il y avait eu sa grand-mère. Il s’était senti concerné mais il ne s’en était pas étonné, sachant parfaitement qu’elle était âgée et que ce genre de choses arrivait tous les jours. Il avait été triste, évidemment. Elle lui avait manqué depuis. Mais il savait que c’était inévitable. Il y avait eu le mari d’Olivia. Cette fois-ci avait été plus difficile pour lui, n’ayant jamais pu cerner quel genre d’homme il était, n’ayant jamais formé de lien affectif avec lui. Il avait fait de son mieux pour soutenir sa sœur mais n’avait pas su quoi faire de plus. Et puis il y avait eu Chloe. Pour la première fois, cela avait été son deuil à lui aussi. Et tout comme il n’avait pas su comment gérer le deuil de ses proches, il avait eu encore plus de mal à gérer le sien. Il ne savait pas comment faire face à la mort. Il ne savait pas comment accepter la douleur. Tout ce qu’il savait faire se résumait à se vider l’esprit jusqu’à ce qu’un jour, enfin, il se réveille sans ce poing qui serrait son cœur, encore et encore, qui lui coupait le souffle, jusqu’à ce qu’il ne sente plus sa gorge se bloquer, empêcher l’air de penser, jusqu’à ce que son esprit accepte de former des pensées cohérentes, jusqu’à ce qu’il ne sente plus le vide qui s’était formé, là, quelque part en lui, quelque part sans qu’il ne sache où exactement. Il pensait qu’il n’aurait plus à subir ce genre de douleur, pas avant des années. Mais il savait que ce manège se répéterait. Qu’il s’agissait de son meilleur ami. De celui qu’il avait compté parmi ses proches pendant plus de dix ans. De celui qui avait été le seul à comprendre le trou qu’avait laissé la mort de Chloe dans sa vie. A présent, il était parti. Mort, lui aussi. De sa propre main, qui plus est, arrivant finalement à s’ôter la vie après s’y être acharné pendant des années. William avait pensé que cela était derrière lui, à présent. Il avait eu l’air plus heureux. Il avait eu l’air bien, dans sa vie actuelle. A présent, il ne savait pas si cela avait été un mensonge. Ou si cela n’avait pas été suffisant, tout simplement, à suffire à ce que Caleb essayait de combler depuis des années maintenant. Il était parti. Mort. De sa propre main. Il avait quitté cette terre de son propre gré, laissant ceux qu’il aimait derrière lui, leur laissant le soin de recoudre les plaies qu’il avait ouvert en décidant d’arrêter de vivre.
William était perdu. Il ne savait pas comment prendre la nouvelle. Il ne savait pas comment accepter que son meilleur ami ne débarque plus chez lui, sans prévenir, au milieu de la nuit, après des mois passés à Londres, pour rattraper le temps perdu. Il ne savait pas comment gérer la situation, pas encore une fois, pas encore. Les mois qui avaient suivi le décès de sa femme et la sœur de son meilleur ami étaient encore à ce jour d’un flou total dans son esprit. Il ne se souvenait plus vraiment comment il avait réagi. Il savait juste qu’il avait doublé ses visites au club de boxe. Qu’il n’avait laissé la douleur le submerger que lorsqu’il était seul. Qu’il avait ravalé sa peine pour prendre soin de Caleb. A présent, il n’y aurait que lui-même dont il devrait s’inquiéter. Il savait pourtant, que ce ne serait pas pareil. Qu’il n’y aurait pas de larmes venant de sa part, pas cette fois-ci. Et au fond il ne savait pas si c’était normal de réagir ainsi. Il ne savait pas si cela était normal, de ne pas pleurer, de ne pas s’énerver, de ne pas se lamenter, de juste rester comme cela, assis, sans rien dire, sans rien faire. Si c’était normal de juste essayer d’imaginer sa vie sans les irruptions de Caleb dans celle-ci, sans l’inquiétude qu’il avait bien pu ressentir pour lui à plusieurs moments de sa vie, sans son rire qui enclenchait généralement le sien. Il ne savait pas, à vrai dire, s’il était censé faire quoique ce soit, autre que reprendre son portable et faire défiler sa liste de contacts. Il s’arrêta sur le nom qu’il cherchait et appuya sur appeler. Avec un soupir, il porta l’appareil à son oreille, la tonalité résonnant étrangement dans son tympan, jusqu’à ce qu’elle soit interrompue par une voix. « Madame Hemsworth ? … Oui… Oui, je sais. Vous voulez que je passe ? »

january 29th, 2015;; there were times in my life, whole years, when anger got the better of me. ugliness turned me inside out. there was a certain satisfaction in bitterness. i courted it. it was standing outside, and i invited it in. ▴▴▴ Il compta dans sa tête, rapidement. Un. Deux. Trois. D’un seul geste, il laissa tomber l’enveloppe dans la boite aux lettres et s’éloigna d’un pas pressé. L'enveloppe qui contenait la lettre qu'il venait d'écrire sur un coup de tête, signée de Caleb, adressée à Heaven. L'enveloppe qui lui ferait croire qu'il était toujours en vie, simplement en hôpital après une autre de ses tentatives. Il ne lui fallut pas plus de deux secondes pour se rendre compte de l’ampleur de ce qu’il venait de faire. « Merde, » cracha-t-il, en remontant l’escalier de son immeuble. Il ne pouvait pas la récupérer. Elle était partie. Et à présent, Heaven penserait Caleb vivant. Respirant. Par sa faute. « Merde, merde, merde, » s’énerva-t-il, son ton haussant clairement et d’un geste rageur, il envoya voler sa porte d’entrée, la claquant ensuite derrière lui. Pris d’un accès de colère, il alla envoyer son poing dans le meuble le plus proche, jurant encore dans sa barbe. Il avait déconné, il le savait et le seul moyen qu’il trouva pour évacuer sa frustration fut de cogner, encore et encore, jusqu’à ce que la peau de ses jointures s’ouvre, jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il avait fait un trou dans le bois. Il s’écarta, essayant de reprendre son souffle, encore plus énervé qu’auparavant. Cependant, il finit par aller se laisser tomber sur son canapé et se prit la tête entre les mains, énervé contre lui-même, passant une main sur son visage. Il y avait longtemps réfléchi. Il avait longtemps cherché une solution. Il avait fini par se souvenir de ce que Caleb lui avait dit, du bébé que Heaven attendait. Il s’était rendu compte que lui dire la vérité ne ferait que l’anéantir et le fait de savoir que son ami l’avait rencontrée chez un psychiatre avait suffit à l’inquiéter sur sa façon de prendre la nouvelle. Il ne pouvait pas risquer qu’elle perde son enfant. Il n’était pas sûr de pouvoir assumer ce genre de responsabilité. Au lieu de quoi, après avoir longtemps réfléchi à l’idée qui avait germée dans son esprit, il avait écrit une lettre. Juste pour l’épargner. Juste pour lui mentir. Et à présent, après s’être convaincu que c’était la meilleure chose à faire, il commençait à regretter. Il avait beau connaître Caleb par cœur, il ne savait pas combien de temps il pourrait maintenir ce mensonge. Et à présent, il était obligé de le faire. Ou de dire la vérité, chose qu’il n’était pas prêt à assumer. Il aurait préféré ne pas être celui à devoir tenir au courant toutes les connaissances de Caleb, qui avait coupé les ponts avec sa famille depuis trop longtemps pour qu'elle soit au courant de quoi que ce soit. Il aurait préféré ne pas avoir ce genre de responsabilité, pour éviter d'avoir à faire ce genre d'erreur. A présent, s’il voulait avouer ses torts, il allait devoir attendre quelques semaines, que la situation se tasse. Peut-être pourrait-il juste poursuivre son mensonge. Juste dire que son meilleur ami s’était ôté la vie dans la chambre où on l’avait gardé. Mais son problème, il le savait, serait toujours le même. Peu importe à quel point elle l’agaçait, il ne pouvait pas laisser Heaven dépérir, pas si elle était responsable d’une autre vie. Il ne pouvait pas avoir cela sur la conscience. Pourtant, il était certain qu’il n’avait fait qu’empirer la situation et il ne savait pas comment l’arranger. N’étant toujours pas calmé, il se releva et après avoir récupéré ses clefs, il sortit de son appartement, enfonçant ses mains dans le jogging qu’il portait déjà. Il ne lui fallut pas plus d’une dizaine de minutes pour rejoindre son club de boxe et il pénétra dans le bâtiment sans dire bonjour à qui que ce soit, ignorant les saluts qui lui étaient adressés. Il se dirigea directement vers les casiers et après avoir ouvert le sien, il entreprit de dérouler son rouleau de scotch autour de ses jointures, ignorant le sang qui le tâchait déjà. Après avoir enfilé ses gants, il se dirigea vers la salle principale, où un ring et plusieurs punching ball l’attendaient. Il avait encore besoin de se défouler. Il avait encore besoin de cogner. Il ne connaissait que ce moyen pour relâcher la pression. Il ne connaissait que cela pour se sentir mieux. Ayant fait seulement quelques pas dans la salle, il reconnu un autre habitué, qui avait tendance à lui taper sur les nerfs. Sans réfléchir, il s’avança vers lui. « Hé, » lança-t-il pour l’interpeller. « Tu veux t’entraîner ? » L’autre lui lança un sourire mesquin avant de hocher la tête et William pu sentir ses doigts le démanger. Il avait hâte de commencer, si bien qu’il monta immédiatement sur le ring, attendant d’être rejoint. Il ne su pas à quel moment le match commença. Il ne su pas à quel moment, il commença à étendre ses bras, visant toutes les parcelles de peau qu’il pouvait voir. Il ne su pas à quel moment il commença à sentir l’adrénaline monter en lui. Il ne su pas à quel moment son adversaire perdit l’équilibre, à quel moment il se retrouva au-dessus de lui, à quel moment il recommença à cogner, malgré le désavantage flagrant, plus aucune barrière sous ses poings pour l’empêcher d’atteindre son visage. Il ne su pas à quel moment il perdit pied. Tout ce dont il était certain était le fait que la rage ne voulait pas le quitter. Qu’elle ne faisait que s’intensifier. Qu’elle ne faisait qu’accélérer les battements de son cœur. Que Caleb était mort, mort, mort, comme Chloe. Et qu'il ne reviendrait pas plus qu’elle.

february 11th, 2015;; it hurts to let go. sometimes it seems the harder you try to hold on to something or someone the more it wants to get away. you feel like some kind of criminal for having felt, for having wanted. for having wanted to be wanted. ▴▴▴ Cela faisait des années, à présent, qu’il n’était pas revenu en Louisiane. Cela faisait des années qu’il n’avait pas rendu visite à sa famille, ne leur téléphonant que de temps en temps, par politesse. Il savait qu’il aurait dû, pourtant. Qu’il aurait dû garder une relation normale avec ses parents, malgré ce qui s’était passé dans sa vie. Mais il ne l’avait pas fait et ce n’était que parce que sa petite sœur s’était défilée pour son mariage qu’il s’était résolu à prendre l’avion, alerté par l’état de panique dans lequel semblait se trouver sa famille. Blake ne s’était pas réellement défilée mais prendre l’avion pour Londres à quelque mois de son mariage n’était pas un comportement que tout le monde aurait qualifié de normal. Une fois de retour à la Nouvelle-Orléans, William avait compris qu’il n’avait rien à faire là, que Clarence et Andrew, le fiancé de sa sœur, étaient déjà partis pour aller la chercher. Cela faisait des semaines, à présent et c’était le seul prétexte dont il avait eu besoin pour reprendre la direction de l’aéroport, un billet pour Londres en poche. Il n’avait pas réellement réfléchi, encore une fois, mais il ne pouvait s’empêcher d’y voir une opportunité de voir comment allait Heaven. Heaven, dont le ventre s’arrondissait chaque jour. Heaven, qui continuait de recevoir les lettres qu’il lui envoyait, maintenant l’illusion que Caleb était encore en vie. Heaven, qui allait certainement le détester. Il n’avait pas réfléchi et pourtant il ne voyait pas d’autre solution que celle de saisir l’opportunité qui lui était présentée, que celle de prendre le prétexte de la fuite de sa petite sœur pour aller à Londres. Il se souciait d’elle, évidemment, mais pas suffisamment pour prendre un billet d’avion pour cela. Il essayait de se convaincre qu’il y avait d’autres raisons. Qu’il pourrait revoir Olivia et Andrea, qui lui avaient manquées chaque jour depuis qu’elles étaient parties. Mais il savait que ce ne serait jamais la raison principale de son voyage. Il n’avait plus sa place à New York depuis des années à présent. La Grosse Pomme avait représenté la vie qu’il avait avec Chloe et sans elle, il était inutile d’essayer de maintenir ce train de vie plus longtemps.
Un sac contenant toutes les affaires dont il avait besoin sur l’épaule, William essaya de repérer son vol sur le panneau d’affichage, son téléphone contre son oreille, essayant de régler les derniers détails de sa démission avec son cabinet de New York. Il fut déconcentré par l’arrivé de son petit-frère, qui lui faisait de grand signes depuis l’autre bout du hall. Il poussa un soupir, avant de raccrocher, s’avançant dans sa direction. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Bleizian lui fit un immense sourire. « Je viens avec toi, » lui annonça-t-il simplement. William détourna le regard, poussant un soupir. Il finit par s’éloigner, ayant repéré le terminal dans lequel il devait se rendre. « T’étais obligé de suivre le mouvement ? » demanda-t-il, agacé mais légèrement amusé par le comportement typique de son frère. Ils ne se connaissaient pas énormément, puisque Bleizian faisait partie de ceux qui avaient été les plus jeunes lorsque William était parti de chez lui mais il savait que cela n’était pas anormal pour son frère. « C’est pas ce que tu fais toi ? » William ricana mais ne prit pas la peine de répondre, continuant à avancer. « Il paraît que tu t’es fait virer de ton club de boxe, c’est vrai ? » « Si tu continues à me poser des questions du genre, je déchire ton billet, » répliqua William avec un semblant de sourire. Il savait cependant que cela ne le découragerait pas et qu’il allait simplement devoir accepter sa présence.

(C) LITTLE WOLF.
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William S. Marshall

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